Jae-Hwa Jeon & Engel K. Malefoy Yaxley

Vendredi soir Décembre, Chambre de Poufsouffle

Il n’y avait pas à dire, l’année avait été riche en rebondissement depuis le début. Entre les échanges de corps, le voyage scolaire où je m’étais particulièrement intéressée à cette culture que je ne connaissais que de loin puis la série de malchance. J’avais perdu tous mes poils il y a peu, heureusement que les potions de repousse existent. Et là, je venais de me brûler les fesses sur le tapis en faisant mes abdos. Un truc qui ne m’était pas arrivé depuis mes premiers cours de sports. La honte totale et absolue. Et qui faisait excessivement mal si on peut le dire. Je vais avoir du mal à m’asseoir pendant quelques jours sans grimacer légèrement. En espérant que ma serdaigle ne voit cela, sinon, elle va se foutre de ma figure à un point où je ne suis pas prête.  

Malgré la légère douleur que je ressens, je suis allée étudier à la bibliothèque en ce vendredi soir. Je voulais pouvoir finir mes devoirs pour être tranquille ce week-end. Beaucoup semblaient penser que je partirais pour le week-end mais tante Holly est occupée avec tante Debbie, Père est en conférence du côté de l’Australie et Deimos est occupé à son tour. Quant à mes autres tantes, Isabella a besoin de repos avec la naissance de son fils et je préférais jeter Diana dans une fosse à serpents que de passer du temps plus que d’habitude avec elle. Déjà que je suis obligée de surveiller à ce qu’elle ne commette pas d’autres folies à l’école. Nous sommes peu à la comprendre dans la famille. Ou trop bien selon d’autres. Elle a la folie de son père, mon grand-père, Corban. Ce qui n’aide clairement pas ses relations ni à rester stable mentalement. Je suis obligée de la recadrer verbalement et parfois physiquement. Je n’aime pas faire la dernière chose mais il est parfois nécessaire avec elle. Même si elle souffre parfois de sorts qui, je me doute, viennent de la part de gens qui ont été ses victimes ou de leurs entourages. Je deviens alors la personne qui la guérit malgré qu’elle crache sur mon statut de bâtarde. Mais on doit prendre soin de la famille malgré tout.

Sur ces pensées, je finis mes devoirs et je regarde le tout. Autant que j’emprunte quelques livres et que j’aille profiter de ma chambre. Je ne sais si je vais croiser l’autre occupante du dortoir. Nous ne faisons que nous croisez et nous n’avons véritablement jamais discutés ensemble. Elle semble très discrète où je suis plutôt volubile.  Je me dis parfois qu’il faudrait remédier à cela mais je ne sais pas trop si elle ne va pas mal le prendre. Je viens prendre quelques livres de chevet, certains pour apprendre, d’autres juste pour laisser mon esprit voyager. Dont un avec une histoire d’amour féminin avec quelques scènes osées d’après les bruits de couloirs que j’ai entendu. Autant juger par moi-même non ?  

On ne peut pas faire plus poufsouffle que ma tenue presque. Je porte un jean noir confortable sur mes baskets alors que je portais un sweat stylisé avec les couleurs et l’emblème de ma maison. Sur le dos, est mon numéro de joueuse de quidditch avec mon nom entier. Ils ont eu du mal mais cela rend plutôt bien. Je fais un test pour voir si les autres joueurs voudraient le même et certains semblent intéressés par cela. D’autres élèves me regardent et viennent m’aborder pour me féliciter et d’autres me demander des conseils de vol et pour certaines figures. Cela reste bon enfant malgré tout. Mes cheveux sont détachés pour une fois, cascadant sur mes épaules.  

Je reviens après quelques minutes à mon dortoir pour entendre de la musique venant de dedans, me faisant fredonner doucement l’air, ce n’était clairement pas très sorcier. J’ouvre doucement pour regarder ce qu’il se passe dans ma chambre et je penche la tête sous la scène. Ok, ma camarade de chambre est plus intéressante que je ne le croyais. Elle semble s’amuser comme une folle en peignant et en dansant sur cette musique. Je reste donc appuyée contre le cadre, les mains dans mes poches, les pouces en dehors alors que je contemple la scène avec un petit sourire. Elle finira par me remarquer et elle viendra s’incliner avant de s’excuser en me disant bonsoir. Je la vois éteindre la musique et venir fermer ses pots et je viens à rentrer dans la chambre en fermant la porte.  

-Bonsoir Miss Jeon. Vous n’avez pas à ranger ni à faire attention à ma présence. Si elle vous dérange vraiment, je peux aller dans la salle commune pour lire mais vous n’avez pas à vous arrêter juste pour moi.    

Je viens poser mon sac sur ma chaise et je sors mes livres et mes devoirs que j’organise rapidement avant de jeter un œil à sa peinture.

-C’est très joli, vous êtes douées. J’aimerai avoir un peu de votre talent mais je ne saurai dessiner si ma vie en dépendait. J’excelle plutôt avec ma voix de ce côté-là. Mais votre technique me fait plus penser à certains réalistes que de l’imager comme certains artistes comme Van Gogh. Et je ne parle pas du reste. Et vous pouvez le faire plus souvent. S’il faut juste que vous restiez seule, vous pouvez me mettre un mot me demandant le dortoir pour faire ce genre d’activités. J’en ai assez entre la bibliothèque et mes entraînements pour vous laisser suffisamment de temps. Cela ne me dérangerait pas du tout. Et si cela vous prend certains soir... Et bien, je prends parfois de la potion de sommeil sans rêve. Cela me fait dormir suffisamment profondément pour que rien ne me dérange.    

Certains me voyaient prendre de la potion parfois mais personne ne savait véritablement ce que je prenais. Oh je sais que certains pensent que j’ai une maladie rare que je dissimule sous mon sourire. D’autres rumeurs affirment que je suis maudite, ce qui est vrai. Mais personne n’ose me traiter de loup-garou en face. Et même s’ils le faisaient, ils devraient le prouver sans que le corps enseignant leur jette une oubliette avant. Les professeurs faisaient en sorte de protéger mon secret et celui d’autres depuis le début, ce n’est pas encore maintenant que cela va changer. Je poursuis de ranger, dos à elle, chantonnant sous mon souffle le refrain que j’ai entendu jouer il y a peu. Cela était très ressemblant malgré tout. Je dépose les quelques livres sur ma table de chevet avant de lentement récupérer celui pour ma soirée, voulant tenir ma promesse de ne pas la déranger. Autant être aussi polie qu’elle.  

Jae-Hwa Jeon & Engel K. Malefoy Yaxley

Vendredi soir Décembre, Chambre de Poufsouffle

Je la regarde alors qu’elle semble embarrassée. Je soupire alors que je me souviens qu’il y a certains rites et traditions chez eux. Et puis, elle n’a pas connu l’époque où tout le monde pensait que j’étais une née-moldue. Et je ne voyais pas d’un mauvais œil ce qu’elle était en train de faire dans notre chambre. Bien au contraire ! Je préférais qu’elle s’exprime et qu’elle sorte de ce silence plutôt que de penser qu’elle ne devait me déranger. Je regarde les lieux et un sourire amusé me vient avant que je secoue la tête quand elle parle.

-Vous ne me dérangez pas. Et votre peinture ainsi que le reste non plus. Cela montre une chambre vivante, non pas quelque chose de structurée. Cela fait parfois du bien et aide l’esprit à être créatif. Je ne suis pas tellement que cela dans la chambre à part pour dormir la plupart du temps. Je passe plus mes moments hors cours à m’entraîner physiquement, à étudier à la bibliothèque ou à réviser mes sorts et à les parfaire pour d’autres. Quand je n’ai pas les clubs. Je sais me raisonner et faire autre chose mais cela met parfois du temps.

Je viens donc lentement ranger mes livres, mettant les cours sur mon bureau avec mes différentes encres pour ce soir et mon roman sur la table de chevet pour plus tard. Beaucoup étaient surpris de mes résultats mais je m’astreignais une discipline stricte depuis toujours. Cela m’aidait à avoir autant de bonnes notes que ce que j’avais. Et je m’en demandais toujours plus, éternelle insatisfaite jusqu’à ce que madame Carter commence les séances avec moi. Je m’accordais des pauses beaucoup plus régulièrement, faisant autre chose. J’allais parfois chanter avec Ruby dans sa salle de classe quand elle était là ou seule quand elle était en déplacement. Je lisais d’autres choses pour apaiser mon cerveau et le vider tout comme je faisais deux à trois jours de musculation avec un jour de repos. Les lendemains de pleine lunes étaient bien plus tranquilles aussi. Je prenais maintenant le temps de dormir et de reposer mon corps au lieu de le forcer à avancer ou de faire des entrainements ou match de quidditch. Les résultats sur mon physique étaient probants depuis. J’avais gagné en masse musculaire et en gras à des endroits.

Je complimente sa toile et je la vois la regarder du coin de l’œil alors que je viens finir de ranger mes affaires. C’était vendredi soir, je pouvais poser un peu le tout. Peut-être irais-je même à Pré-au-Lard demain pour me distraire. Il me fallait des nouveaux parchemins. Et je pourrais peut-être surprendre Sienna aussi et lui apporter des friandises. Mr Meyer avait ses stocks commençant à se vider aussi et cela serait une occasion de voir mon protecteur. Je la vois s’incliner doucement et cela me fait sourire avant que je ne la vois tremper son pinceau. J’écoute sa réponse avec attention avant de pencher la tête.

-N’est-ce pas ce que beaucoup d’artistes font ? Recréer ce qu’ils voient avec leur propre style et touche ? Tel les Champs de blés aux corbeau de Vincent Van Gogh ? Ou Guernica de Picasso ? Même si ce dernier ne me plait guère dans son style. Je suis plus… Traditionnelle à ce niveau-là. Et je pense que vous arriverez à rajouter votre touche et votre imagination dans vos toiles, il faut juste se laisser porter par votre instinct.

Je la regarde se mordre la lèvre en haussant un sourcil avant de la voir s’incliner à nouveau vers moi et de faire un semblant d’excuses. Cela me fera sourire tendrement avant de secouer la tête.

-Cela n’est pas grave. Et je suis moins sociable que je semble l’être crois moi. Je suis même très maladroite parfois dans mes interactions. J’ai l’habitude de parler beaucoup trop. Et je n’ai pas penser que vous cherchiez à m’éviter. Je ne peux imaginer ce que cela fait d’arriver dans un nouveau pays avec peu de monde qu’on puisse connaître. Il faut un temps d’adaptation. Surtout que, de ce que j’ai vu de mon voyage à l’école Japonaise, notre système doit être perturbant pour quelqu’un ayant l’habitude de quelque chose de plus structurés et moins brouillon.

Je la vois m’observer alors que j’ai récupéré un élastique et ma brosse, venant pour attacher mes cheveux en queue de cheval haute. Vu que je ne ressors pas tout de suite apparemment, je fais sauter de mes pieds mes baskets. Je fais une pause dans ce que je fais quand elle me propose de venir peindre avec elle avant de sourire, finissant ce que je fais avant de me diriger vers elle.

- Je préfère vous regarder faire et que vous m’expliquiez. Nous n’avons jamais parler, autant profiter de l’occasion non ? Nous verrons si je me sens l’âme aventureuse ce soir pour m’essayer à votre pratique. Je me remettrais totalement à votre enseignement. Je pense que le dessin est une première approche néanmoins. Il est vrai que cela me rendrait service quand je vais étudier les différentes créatures magiques pour les reproduire ainsi que leurs traces.

J’ai un souvenir tendre de mes excursions dans la forêt, surtout pour aller rencontrer les enfants de la lune. Je remonte mes manches au-dessus de mes coudes, dévoilant l’avant-bras rempli d’encre, ce que j’avais tendance à oublier. Mais cela avait été fait par un artiste, il ne fallait qu’un coup d’œil pour le voir même si les runes avaient été volontairement déformées pour certaines. Nous n’avions pas voulu graver quelque chose qui pourrait me voler ma magie. Même si un tatouage de protection m’aurait bien plu. Cela serait inattendu pour les adversaires.


    

Jae-Hwa Jeon & Engel K. Malefoy Yaxley

Vendredi soir Décembre, Chambre de Poufsouffle

J’écoute doucement sa réponse alors que je la voyais sourire quand je parlais de mon horaire planifié. Certains pourraient le trouver charger mais c’était mieux ainsi. Si j’en faisais moins quand je n’étais pas fatiguée ou malade, cela serait une horreur pour moi de tenir en place le soir. Je souris en retour avant d’hocher tranquillement la tête. Je lui montre les livres.

-Nous nous ressemblons là-dessus. Je crois que vous êtes en 6e année non ? Si vous avez des difficultés avec un sujet ou juste une personne pour vous aider à réviser, n’hésitez pas. Je suis connue pour aider mes camarades quand je le peux.  

Bon, j’ai peut-être légèrement moins de patience à certaines périodes du mois mais cela ne se dit pas. Et elle aura peut-être tôt fait de remarquer certaines absences mais elle fermera sûrement les yeux comme tout le monde. Ce qui m’arrange bien. Nous parlions maintenant de peinture et je montrais que j’avais quelques connaissances sur le sujet. J’étais une touche à tous dans un sens. Un chose pouvait attirer mon attention et que je me renseigne dessus avant de passer à autre chose. Certaines études restées malgré tout comme les civilisations anciennes. Elles étaient passionnantes à étudier aussi bien du côté moldu que sorcier. Toutes ses informations, ses théories sur des connaissances disparues. Mais je la flatte néanmoins sur le contenu de sa toile. Je fais un léger rire quand elle se critique elle-même.  

-Je vois que c’est encore une chose que nous avons en commun. Je suis très critique avec mon travail aussi. Quant à vous laisser porter par votre imagination... Peut-être prenez-vous le problème du mauvais angle. Si je me permets, vous semblez très garder. L’imagination est souvent l’expression de nos sentiments. Ce n’est pas méchant mais j’ai cette légère impression venant de vous. J’ai vu que beaucoup de personnes venant justement de votre pays sembler similaire. On vous apprend à être maître de vous en toute circonstance.  

Avais-je touché son problème du bout des doigts ? Je ne saurai le dire. J’espérais juste ne pas la vexer avec ce que je venais de lui exprimer. Ce n’était que mon ressenti. Il était parfois juste, parfois, on m’envoyait sur les roses. Mais cela ne partait pas d’une mauvaise intention envers elle. J’étais très souvent en train d’analyser qui me faisait face. Souvent, pour trouver des failles ou d’autres choses que je classais dans un coin de ma tête au cas où cela pourrait me servir plus tard. J’avais toujours fait cela en instinct de survie. Nous parlons de encore un peu et je mentionne son arrivée et comment cela doit être difficile de changer de pays. Elle me salue avant de me faire rougir puis éclater doucement de rire à nouveau.

-Vous n’avez pas me remercier pour cela. Je trouve que cela est naturel de comprendre la position parfois difficile de l’autre. Nous nous devons de vivre en harmonie après tout pour que cela soit agréable à chacun. Et ce n’est pas toujours pour des discours bienveillants mais je le tente. Mais non, ce n’est pas une mauvaise chose si c’est pour cela, je confirme.

J’accepte son offre en lui disant que je vais regarder. Je me dirige vers elle, les cheveux attachés et les manches relevés. Je prends donc ce qu’elle me donne et je regarde à son tour quand elle m’explique les différents crayons. Je suis fascinée. Je savais qu’il y avait différentes techniques de peintures mais cela va aussi jusqu’au crayon. Je range les informations qu’elle me donne dans un coin pratique de mon cerveau, prenant note qu’il me faudra quelque chose de similaire si mon envie de dessiner se reprend. Cela pourrait être effectivement très utile pour les dessins et les relevés que je fais parfois. Et cela pourrait être aussi agréable pour ma lune si elle reçoit quelque chose que je puisse faire de mes mains autres que des pâtisseries.  

Je la vois venir se lécher les lèvres et je viens la regarder. Elle venait de beaucoup parler. Je vais donc récupérer de l’eau pour elle et moi, la mettant à proximité. Je parle en même temps.  

-Je vois, c’est très intéressant. Surtout que les prémisses d’une grande peinture sont toujours des essais crayonnés ainsi. Il peut être intéressant si cela me plait que je n’utilise pas toujours votre matériel mais que j’ai le mien propre. Je regarderai cela demain en allant à Pré-au-Lard. D’ailleurs, vous aimez les biscuits sucrés ?  

Une demande anodine mais cela la remerciera de cette leçon impromptue. Elle me donnait de son temps quand même. Et cela serait un petit cadeau de bienvenue dans un sens. Je n’y avais jamais songé jusqu’à présent. Je réfléchissais à quoi dessiner. Après tout, je n’étais pas experte en la question.

-Il y a beaucoup trop d’idées qui me viennent à l’esprit et elles sont difficiles pour la plupart. Enfin, elles sont dures à mes yeux. Que me conseillerez-vous pour un début ? Je ne dessine pas souvent, je laisse généralement les reproductions de traces par des animaux à ma plume avec un sort de réplique. Je crois que la dernière fois que j’ai tenté de dessiner un être humain, cela ressemblait à un troll des cavernes mort et décomposé depuis trois semaines....  

Je me passe la main droite sur le visage avant d’aviser les dessins vikings et celtiques dans ma peau et je lui montre alors mon avant-bras.

-Est-ce difficile de dessiner ce genre de chose ou plus un paysage ou un visage ? Cela pourrait me décider à ce que je pourrais bien vouloir dessiner.  

Même si une autre image s’était imposée à mes yeux.  



    

Jae-Hwa Jeon & Engel K. Malefoy Yaxley

Vendredi soir Décembre, Chambre de Poufsouffle

Elle me confirme être en sixième année et j’hoche tranquillement la tête. J’ai proposé mon aide mais je sais aussi la réputation de son ancienne école. Leur taux de réussite est le plus grand dans le monde magique car il ne tolère pas les échecs. Un élève n’ayant pas une moyenne au minimum d’effort exceptionnel est exclu de l’école. Il est demandé d’ailleurs à chaque étudiant de prendre des clubs en sport et en arts. J’avoue que j’ai adoré voir le niveau des cours ainsi que leur capacité au quidditch, ayant affronté quelques joueurs sur mon balai. Si elle a passé des années là-bas, je me doute qu’elle doit trouver notre cursus bien plus facile pour elle. Cela était plus par politesse et pour un rapprochement éventuel avec elle que je lui ai proposé mon aide.  

J’émettais alors une théorie quand elle critiquait son art. Cela pouvait être offensant dans un sens mais je n’avais parfois pas de filtre. Pour quelqu’un de réfléchi, cela craignait parfois mais je faisais avec. Je la regarde et elle ne semble offenser, ni outrée de ce que je viens de lui dire. Je soupir de soulagement discrètement. Elle me répond donc et j’hoche tranquillement la tête avec cela.

-Je vous envie dans un sens, je n’ai pas cette maîtrise totale de mes émotions même si j’ai une meilleure main dessus que certains de nos comparses. Mais j’aime garder ma créativité et mon imagination. Même si je ne l’exprime pas toujours.  

J’espérais que mon conseil porterait ses fruits même si je n’étais pas sûre qu’elle le suive. Après tout, je ne pouvais pas décider pour elle et elle n’y arriverait peut-être jamais par elle-même. Tout dépendait d’elle. Je lui demande si elle aime les sucreries dans l’idée d’en acheter pour elle pour la remercier de bien vouloir me donner des leçons en dessin. J’écoute sa réponse en hochant tranquillement la tête. Les pâtisseries donc ? Je vais devoir lui en faire découvrir quelques-unes alors mais je ne suis pas experte sur la question. Monsieur Meyer m’aidera peut-être ou je pourrais demander à Ruby. Je secoue la tête quand elle me propose de me rembourser.

-Les gallions ne sont pas un problème et cela serait plus pour vous remercier de me donner de votre temps pour apprendre le dessin.  Mais si cela vous gêne, nous pourrons faire moitié moitié sur la note. Je vous laisserai juste manger les sucreries, je n’ai pas une dent très sucrée. Et la plupart des gâteaux me sont inconnus sauf ceux qu’ils nous servent dans l’école. J’ai plus d’attrait pour les fruits ou les friandises protéinés.  

La conclusion d’une vie en orphelinat et d’être une louve. Je préfère manger de la viande ou des choses pouvant m’apporter des protéines plutôt que du gras et du sucre. Cela se voyait que je mangeais sainement en plus, n’ayant aucun excès de gras mais juste assez épaisse pour ne pas paraître être faite que de muscles. La plupart semblait avoir remarqué mon changement dans mes temps de repos ainsi que mon alimentation. Je prenais bien plus soin de mon corps, le poussant moins dans les extrêmes comme je faisais avant.  

Quand elle me demanda de choisir le sujet à dessiner, je ne savais quoi choisir, ayant peu d’expériences dans ce domaine et ne sachant par quoi commencer. Je lui propose alors différentes suggestions pour voir laquelle serait la mieux. Elle semble réfléchir un instant avant de me regarder. Elle me parle de dessiner une personne et je viens réfléchir à qui.  

-Est-ce que nous devons prendre une personne que nous connaissons toutes les deux dans l’école ? L’image qui m’est venue en parlant de personne a été en premier ma défunte mère. Mais je ne serai pas contre une personne dans l’école. Mais il y a plein de sujets possibles. Prenons-nous un élève ou un professeur ? Les élèves de notre maison sont plutôt connus. Est-il plus facile de dessiner des hommes ou des femmes ? Cela pourrait peut-être me donner une idée. Je réfute déjà la directrice car il y a trop de rides à dessiner sans vouloir lui faire offense !

J’éclate de rire à cela avant de réfléchir à nouveau. Notre place de directeur de maison était un peu vacante donc on ne pouvait même pas se référer à cela. Et tous nos professeurs étaient sympas et pouvaient faire de très bons modèles. Je me mords la lèvre avant de souffler.

-Là, je vais donner ma langue au détraqueur. Il y a beaucoup trop de possibilités dans les professeurs aussi. Et je n’ai pas de préférence entre eux pour leurs matières. Oh, peut-être un membre du personnel ? Qu’en pensez-vous du coup ? C'est vous l'experte et l'artiste entre nous deux.

Je regarde la boite de crayons en soupirant puis ma feuille blanche. Cela est compliqué quand on a trop d’imagination et trop de sujets potentiels à dessiner. Rahhhh cela me fait me pencher en arrière pour que mon dos se repose contre l’un des poteaux de lit. Je fredonne donc doucement une musique en réfléchissant. Même avec si peu de volume, elle peut entendre que chaque note est chantée de manière juste et contrôlée. Je ne me jetais jamais de fleurs là-dessus mais beaucoup m’avaient suggéré de rentrer dans la chorale pour animer un peu plus et avoir une jolie voix supplémentaire dedans. Mais je doute qu’elle connaisse les chansons moldus. Bad romance ne devait lui parler. C’était marrant que cela soit celle-là qui me passe en tête version rock.  



    

Jae-Hwa Jeon & Engel K. Malefoy Yaxley

Vendredi soir Décembre, Chambre de Poufsouffle

Je n’ai pas une totale maîtrise de mes émotions. Après tout, j’ai un animal en moi qui influe sur mes réactions, cette part sauvage qui me pousse parfois à agir avant de réfléchir. La preuve la plus flagrante a été quand j’ai eu un instant de panique avec Ivy où mon loup m’a poussé agir et que je l’ai blessé, me rendant compte que trop tard de mes actions avec la peur. J’ai failli prendre les souvenirs et j’ai blessé la personne que j’aime alors qu’elle avait accepté ce que je suis.  Je n’ai pas grandi avec la rigidité qu’elle a dû avoir.  Nous avions des règles à l’orphelinat mais peut-être pas autant que dans une famille noble. J’ai eu le droit à certaines leçons depuis que j’ai été reconnue et je continue à avoir des leçons d’étiquettes mais mes familles savent que j’ai déjà ma personnalité construite. On peut juste plus ou moins m’apprendre de nouvelles choses. Quand elle m’invite à utiliser plus souvent ma créativité, je souris doucement.

-J’aurai grandi dans ma famille, j’aurais sûrement plus de traits comme vous. Même si mon père est plus libre dans un sens. C’est l’endroit où j’ai grandi qui m’a fait développer ma créativité et mon imagination. J’exprime cette créativité en danse principalement. J’ai tenté d’écrire un peu mais je ne me trouve pas douée.

J’en ris doucement avant que nous poursuivions la conversation. Je propose de lui acheter des sucreries, ce qu’elle ne semble accepter avant que je ne propose de payer la moitié. Je la vois réfléchir avant de lentement me regarder puis de me répondre. J’hausse un sourcil à sa réponse avant de sourire doucement puis de lui répondre à nouveau.

-J’adorais faire plus ample connaissance avec vous oui. Ou tu, c’est vous qui choisissez si vous préférez rester au vous ou entrer dans la sphère plus intime du tutoiement. Nous allons être dans cette chambre pendant un moment, à part si vous voulez arrêter vos études à la fin de votre septième année. Je ne suis pas très douceurs mais nous pourrons faire une sortie à Pré-au-lard pour voir cela. Et, si vous n’avez déjà pas explorer ce village, je pourrais vous faire part de mes connaissances et des endroits qui peuvent être intéressants.  

Je ne sais pas si elle a eu le temps de visiter, de voir quelle boutique pouvait avoir des bons plans pour les élèves, ceux qui pouvaient avoir les meilleures fournitures. Les petites perles cachées aussi qui avaient des bibliothèque remplis de trésors à lire, ou des enseignes ne payant pas de mine mais ayant des boissons et de la nourriture divine et pas trop cher. J’avais apprécié pouvoir me balader librement là-bas dès que je le pouvais. Oh, je n’avais pas fait de folies trop souvent avant de retrouver ma famille mais je me faisais néanmoins plaisir de temps à autre.  

Je la regarde préparer alors son nécessaire alors que je lui dresse la liste des gens que nous pourrions dessiner comme modèle. Mais ma blague sur la directrice eu l’effet escompté alors qu’elle rit et cela enclenche mon propre son. Je voulais voir si l’humour lui plaisait et il semblerait que oui même si elle se reprenait.

-Je rigole bien sûr pour la directrice. Elle reste une sorcière puissante et sage. Avec un sens de l’humour aussi particulier que le mien.  

Je l’entends se racler la gorge et je comprends que nous redevenons sérieuses. Quand elle me propose que je puisse dessiner ma mère et qu’elle fasse de même avec son frère, j’hoche doucement la tête avant de venir poser les affaires qu’elle m’a prêté et de me diriger à ma table de chevet. J’ouvre délicatement le tiroir pour sortir un cadre. Dessus, on peut voir une photo magique montrant ma mère, rayonnante, est clairement enceinte. C’était la dernière photo que mon père a prise alors qu’elle lisait un livre en souriant quand elle redressa la tête vers lui. Une boule se forma dans ma gorge alors que je dessinais les contours de son visage et son sourire du bout des doigts. J’aurai tellement aimé la connaître. Mais elle m’a été arraché par les idées vieillottes de son géniteur et je fus abandonné alors que des gens étaient prêts à m’aimer et ont pleurer ma supposer mort. Rien que d’y penser, je me dis que j’aurais dû taper bien plus fort sur la source de tous mes malheurs quand j’ai eu cette chance. Mais Amara m’aurait arrêté, je le sais. Je ravale donc mes sentiments et je reviens à ma place, venant mettre le cadre bien en vue de nous deux.

-Je crois que je me rajoute une complication vue que je vais faire cela depuis une photo. Je n’avais que quelques jours quand elle est morte.... Je n’ai pu voir son visage que depuis des photos ou des souvenirs qu’on me montrait grâce à une pensine.  

J’écoute donc ce qu’elle me dit et je viens donc à prendre sérieusement à cœur ce que je fais et ses instructions. Je trace donc l’ovale avant de faire les divisions comme elle me le montre. Je regarde donc son tableau avant de regarder ce que je fais et je trace donc les contours des formes en m’appliquant et en fredonnant doucement la musique que j’avais entendu à mon entrée dans la chambre. Ma voix est claire et ferme. J’arrive à faire les modulations sans aucun souci. J'ai une assez bonne mémoire généralement pour cela.  

    

Jae-Hwa Jeon & Engel K. Malefoy Yaxley

Vendredi soir Décembre, Chambre de Poufsouffle

Je lui propose de passer au tutoiement. Après tout, nous allons passer beaucoup de temps ensemble dans cette chambre. Et si elle doit m’apprendre à dessiner, encore plus. Je n’étais pas autant dans la recherche de contacts et de connaissances, mes tantes avaient à peine survoler le sujet. Après tout, je restais une bâtarde malgré mes lignées. Elles devaient penser que je me ferais sûrement moins de connaissances qu’une sang-pure aurait pu le faire habituellement. Nous verrons ce que le temps donnera là-dessus. Je n’avais pas encore cette pensée d’avoir le plus de liens possibles pour aider à ma position pour le moment. Je lui fais un sourire doux quand elle répondra par l’affirmative avant que je ne vienne rire doucement.  

 -Je t’enseignerai tout ce que je pourrais. Je te ferais faire un tour à Pré-au-Lard déjà pour t’expliquer certaines boutiques particulières. Tu peux même me poser des questions sur le fonctionnement du monde moldu ici, je le connais.   

Assez intimement même. Ayant grandi entre les deux mondes, j’avais la facilité d’un poisson dans l’eau à naviguer d’un à l’autre contrairement à d’autres sorciers sang-purs. Cela me permettait une plus grande adaptabilité si je devais me faire passer inaperçu. Je parle du fait qu’elle poursuive ses études ou non. Je sais que certains ne peuvent se le permettre. J’aurais moi-même du négocier âprement si je n’avais pas été adopté par ma famille aussi.  

J’écoutais donc la réponse qu’elle me faisait en fronçant légèrement les sourcils mais je comprenais que cela ne pouvait pas être aussi libre que ce que j’avais avec ma propre famille. Mais je ne pouvais pas juger de cela. Nous avions tous nos colliers de fer autour du cou je dirais. Tout comme elle, j’allais devoir me marier et poursuivre la lignée. Je trouve cela toujours néanmoins triste qu’elle n’est son mot à dire sur son destin.  

 -Je comprends. Il est vrai que nous arrivons à un âge où les familles commencent à chercher des parties pour que nous soyons mariées. Je suis... Un peu plus libre sur ce sujet dirons-nous. Cela reste honteux pour une famille d’acceptée une bâtarde pour belle-fille, même si j’ai été reconnu. J’espère que tu pourras poursuivre dans la voie que tu veux même si es mariée. C’est bien d’avoir une épouse médicomage à son bras. Et je ne doute pas que tu fasses honneur à ton nom en toute circonstance. Je pensais poursuivre dans le droit pour ma part. Et j’espère qu’ils accepteront que nous puissions y aller.   

La perspective de passer un peu plus de temps hors des murs de Poudlard avec Jae-Hwa me plaisait bien. Bon, je taisais aussi qu’il serait compliqué pour un homme sang-pur d’accepter ma malédiction. Je risquais plus de devoir faire des négociations avec quelqu’un voulant quelque chose de ma famille plutôt que sur le simple fait que je pourrais lui plaire. Sans compter le fait qu’il devra accepter que j’aie ma flamme en plus de notre union. Cela était l’arrangement entre Ivy et moi. Nous devions perpétuer le sang malgré notre relation.  

Nous passons ensuite au dessin. La jeune femme semble plus à l’aise et plus dans son élément que jusqu’à présent. Cela me fait plaisir à voir. J’ai fait une blague sur la directrice et elle ne me juge pas, même si je lui précise que c’est une plaisanterie. J’ai un moment de tristesse en sortant la photo représentant ma mère pour pouvoir la dessiner. Les mots de la plus jeune m’apportent un certain réconfort avant que je ne lui réponde.  

 -Merci de ta sollicitude. C’est étrange non ? Que je sois triste pour quelqu’un dont je n’ai aucun souvenir. C’est peut-être pour cela qu’elle me manque le plus. Mais au moins, j’ai pris un bon commencement. Je vais tenter de faire ce que tu me dis.   

Je tente donc de suivre ce qu’elle me montre et de reproduire la photo. Ce n’est pas net, c’est parfois grossier et cela me frustre mais Rome ne s’est pas construit en un jour. Je tente donc de rester détendue tout en chantonnant doucement la musique que j’ai entendu en rentrant. Là était mon vrai talent après tout. Je souris quand elle me pose la question.

 -La joie. C’était quelqu’un qui débordait d’énergie et de joie de vivre de ce que mes tantes m’ont racontés et de l’aspect dans les photos.   

J’arrivais sans peine à l’imaginer. Cette partie fut un peu plus aisée pour moi.  

    

Jae-Hwa Jeon & Engel K. Malefoy Yaxley

Vendredi soir Décembre, Chambre de Poufsouffle

Nous parlons de nos positions respectives et de notre avenir. Je lui souhaitais de tomber sur un mari qui lui laisse poursuivre sa voie. Après tout, avoir une femme médecin avait du bon. Cela pouvait amener du prestige dans une famille. Il fallait être fou pour ne pas voir cela. Mais beaucoup d’hommes sang-pur ne pensaient pas avec leur cerveau mais bien avec leur égo. Et laisser parler ce dernier pouvait être très dangereux voir complétement stupide. Combien de fois avais-je du leur rabattre le caquet pour qu’ils finissent par utiliser ce qui leur cerveau entre leurs deux oreilles. Ou le pois-chiche pour certains. La pureté du sang était une chose, mais certains se mariaient trop entre cousins pour le propre bien de leur lignée. Je la vis néanmoins s’incliner poliment et je souris avant de faire de même à la fin de sa phrase.

-C’est très gentil à toi. Je sais que cela ne sera pas facile d’allier les deux mais je ne recule pas devant un peu de challenge.  

Je n’ai pas imité son salut à la perfection donc je suis redressée bien plus vite qu’elle avant qu’elle ne me pose une question. Oh. Effectivement, elle n’est pas au courant de cela. Je me mords la lèvre avant d’hausser les épaules.

-Cela ne me dérange pas de te répondre.  

Je réfléchis deux secondes avant de lui dire.

-Je vais éviter de t’assommer avec toute l’histoire mais, d’après nos traditions, c’est ce que je suis. Mes parents sont tombés amoureux alors qu’ils étaient tous les deux mariés à d’autres. Mon père a pu divorcer mais le mari de ma mère n’a pas voulu pour des raisons… Compliquées dirons-nous… Je suis donc née hors mariage d’une relation extra-conjugale si tu regardes bien la situation. Oh, la famille de ma mère et mon père m’ont reconnu. Mais aux yeux de la société Noble, il n’en reste pas moins que c’est ce que je suis. Je préfère assumer ce titre plutôt que de baisser les yeux devant eux. Cela ne m’atteint pas.  

Ce n’est pas la pire insulte que j’ai entendue sur moi depuis mes plus jeunes années. Et j’ai appris à me blinder et à répliquer. Cela m’a valu un peu de souci mais rien que je n’ai su gérer. Et puis, aider les plus faibles m’a fait plus coller que le fait de me défendre. L’un dans l’autre, je restais quelqu’un qui n’avait pas peur de garder la tête haute en toute circonstance. J’usais aussi bien de ma langue, que de ma baguette ou de mes poings. Alors que j’étais gentille avec le reste du monde. J’étais un contraste.

Nous continuons notre échange et j’ai un moment d’émotion en regardant la photo de ma mère. Il est vrai que je me pose souvent la question de pourquoi elle me manque autant. Oh, je ne suis pas malheureuse pour autant maintenant. J’ai tante Holly qui me comble d’amour ainsi que le reste de ma famille. Ils me racontent tous des anecdotes sur maman. J’apprends ainsi à la connaître à travers leurs récits. Mais le fait qu’elle me soutienne ainsi était une bonne chose. Sa réponse suivante me fera relever la tête avant que je ne vienne doucement récupérer mon collier dans mes habits, venant caresser le médaillon dessus qui représente les armoiries Yaxley, souvenir de ma mère vu qu’il était sien.

-Je ne doute pas qu’elle m’aimait. Elle a sacrifié sa vie pour sauver la mienne. Il n’y a pas de plus belles preuves non ? Et tu as raison. Je pense qu’elle veille sur moi. Je sens toujours sa présence dans un sens. J’espère juste qu’elle est fière de moi.  

Je ravale la boule qui se formait dans ma gorge. Je sais qu’Holly et père sont fiers de moi. Ils me le disent. Et ils ne sont pas les seuls. Je reviens de loin selon beaucoup de monde. D’autres auraient fait plus de conneries ou auraient simplement fait le grand saut pour ne plus souffrir. J’ai préférais m’accrocher et combattre. Mais tant de souffrances ont créer une bête, qui attend sagement dans l’ombre, enchaînée, que je la laisse sortir.

Je commence à dessiner avec elle et elle me demande ce que je veux exprimer comme émotion sur le dessin de ma mère. Les traits ne sont pas aussi beau que les siens mais je tente de rester détendue et de ne pas me mettre trop de coup de cravache. Cela ne servait à rien. C’était la première leçon et je ne pouvais que me perfectionner par la suite. J’écoute donc ses conseils.

-Je pense que tu devras me montrer effectivement comment faire cette illusion lumineuse. Je ne comprends pas encore trop le principe mais je me remets à ton enseignement entièrement. Tu es passionnée par cela et tu le communiques facilement.  

Elle s’inclina encore après avoir posé la question et je viens à doucement rire avant de souffler.

-Sache que si tu poses une question qui ne me plait pas de te répondre, je te le dirais ok ? Tu n’as pas à t’excuser. Et ce n’était pas un manque de délicatesse. Je pense que c’est normal de se poser ce genre de questions. Mon schéma familial n’est pas… Habituelle dirons-nous. Tu as au moins le mérite de me poser les questions au lieu d’en spéculer avec d’autres comme certains le font.  

Je continue à faire les tracés, réfléchissant à mes mots avant répondre.

-Avec ma tante Holly, celle qui m’a adoptée, notre relation a été fragile au début. Elle marchait sur des œufs et moi aussi. Mais, une fois que nous avons dépassés cela, notre lien a coulé tout seul. Nous avons une relation très fusionnelle maintenant. Elle a pris à cœur de remplacer maman et de me donner tout l’amour qu’elle peut. J’ai hâte de la voir quand elle fait des visites à Pré-au-Lard tout comme je lui écris régulièrement tout comme elle. Elle me gâte un peu trop donc je tente de la rendre raisonnable là-dessus.   

Je souris en me souvenant de tout ce qu’elle a fait pour moi et ce qu’elle voulait que j’ai dû freiner.

-Ma tante aînée, Debbie, est une femme sage et espiègle. Je m’entends bien aussi avec elle. Elle a un grand amour pour les livres donc elle me conseille. Elle accompagne parfois Holly pour me rendre visite et je reçois ses lettres quotidiennement pour savoir si je vais bien et comment vont mes résultats.  

Nous parlons aussi de tout et de rien ou de son travail. Ce qui est intéressant.

-Maman a deux autres sœurs, enfin demi-sœurs. Mon grand-père a épousé une jeune femme qui avait l’âge d’Holly pour second mariage. Isabella a quelques années de plus que moi. Nous sommes semblables sur certains traits de caractère donc cela se passe bien.  

Elle avait même presque plus de facilité à me considérer comme sa cousine que comme sa nièce. Cela lui faisait toujours bizarre et j’aimais la taquiner là-dessus, faisant exprès de l’appeler tata pour l’embêter. Mais arriva la dernière et cela me fit grimacer. J’arrête alors le dessin.

-Avec la dernière, cela ne se passa pas très bien. Diana et moi avons le même âge. Elle s’est opposée à ce que je sois reconnue et adoptée par la famille, trouvant déshonorant que j’apparaisse sur l’arbre familial. Nous avons fini par avoir des mots et à nous expliquer. Elle ne m’insulte plus mais la relation reste... Compliquée dirons-nous.  

Surtout que je suis celle qui garde un œil sur elle à la demande de nos aînées vu qu’Amara est plongée dans le coma et que Diana aime à faire des esclandres et à se mettre dans de beaux draps, ayant bien trop pris de Corban. Je la rappelle à l’ordre tout comme je suis celle qui la soigne quand ses victimes se vengent d’elle.

-Et toi ? Est-ce que tu t’entends bien avec ta famille ? Tu n’es pas obligée de répondre non plus.  

Je reprends le dessin, continuant les traits. J’allais bientôt avoir besoin de son aide.