1er Cours de Potions 7e année

by aardbei

"Cours de Potions de 7e année"

Personne à qui dire je t’aime, mais tout le monde sur qui cracher ma haine… - Shae Warrens

           Le cours de potion, c’était, je crois tout ce qui me restais de la journée, j’ai pas trop fais gaffe à mon programme aujourd’hui. Du moins, j’avais regardé le planning juste vite fait, puis après, je contentais de suivre simplement mes camarades de maison de la même année que moi ou Malachi. J’avais trop la flemme d’observer mon agenda. Oui, m’sieur. J’avais envie de fumer un bon joint bien roulé, bien costaud en herbe… Mais si je le faisais, j’allais sentir la mort à deux kilomètres. Certains professeurs n’étaient pas nés de la dernière pluie et en dépit de ce que j’avais pu croire l’année précédente, beaucoup connaissait les drogues moldus. Bon, pour autant, je ne m’étais jamais faite choper en flagrant délit et j’espérais que ça reste ainsi. Non parce que la dernière chose que je désirais, c’était une convocation des parents, et bonjour le parent en question quoi. Je marchais non sans traîner des pieds, j’avais envie de rien foutre sérieusement. Et paraît en plus qu’on allait partir en voyage scolaire. Merde, je n'étais pas pressée d’y être.
          Malachi me rejoignit en silence… Autrefois, on faisait en sorte de ne pas être vue ensemble, mais depuis la mort de Maud, je m’en foutais et lui aussi, mais pour d’autres raisons. J’avais l’impression qu’il savait ce que j’étais sur le point de me faire quand j’étais au bout de ma vie. Et si c’était le cas, j’ignorais totalement comment il avait réussi à le découvrir. Mais il se montrait bien trop protecteur, plus agressif envers ceux qui me regardaient, ne serait-ce que de travers. J’avais l’impression d’être le boss d’une mafia sicilienne. J’ai même dû intervenir hier matin pour exiger qu’il arrête avant que ça attirer de l’attention sur moi comme sur lui. Toutefois, en échange, je ne disais rien quant au fait qu’on ne se sépare plus. Me laissant comprendre qu’il avait vraiment peur que je tente un truc contre moi-même une fois à l'abri des regards. Une peur en réalité, très justifier. Je n’avais toujours pas réussi à abandonner l’idée de la drogue dure infiltrant même veine comme dernière toxine de la mort, avant de rejoindre les bras d’Hadès.

          Fuck… Qui avait bien pu lui dire… Blake ? C’est elle qui détenait ma cocaïne. Non, cela n’avait aucun sens. Elle ne savait sans doute même pas ce que c’était tant elle s’en foutait du monde Moldu et leur invention. Et puis elle ne savait pas non plus pour Malachi et moi. Qui donc alors ? Mon regard se posait sur ma sœur alors que j’entrais dans la salle de classe ? Merde, je l'avais oublié elle… J’avais des pensées suicidaires quand on a parlé au manoir. Est-ce que ce serait elle ? Je fis claquer ma langue en m’installant loin d’elle. Comme si la distance allait éloigner la vérité de mon esprit. Malachi prit place à mes côtés… « Si tu continues, les gens vont me prendre pour le parrain. » Chuchotais-je au Lestrange sans lui accorder de regard. « Tu sous-estimes ton importance… la dealeuse. T'as bien plus de valeur à mes yeux. » Mon regard se pose un instant sur lui, plus de doute… Il savait quelque chose. Je soupirais résignée. « Qui te l’a dit ? »
           Cette fois, son expression exprimait de la colère, très certainement envers moi-même. « Ta sœur. » Cracha-t-il, je fis claquer ma langue de frustration. Avant que le cours ne débute et que lui comme moi, nous nous murions dans le silence. À la question du professeur et après que la miss Malefoy Yaxley ait répondu, je pinçais Malachi de sorte à ce qu’il lève la main et réponde. Cheh ! « Hum… Les spécifications, euh oui... Potion aqueuse, de sous-catégorie classique, pour une spécificité médicinale, ayant des propriétés d’antidote comme la préciser Miss Tur… Malefoy Yaxley. » Il se tut, je le frappais alors discrètement à nouveau, mon pied écrasant le sien sous la table. « Aïe... Ah ! Et ses effets sont autant corporels qu’émotionnels. » Bravo… Je vais lui donner un brownie ce soir.

1er Cours de Potions 7e année

by aardbei

"Cours de Potions de 7e année"

Personne à qui dire je t’aime, mais tout le monde sur qui cracher ma haine… - Shae Warrens

           Au fond… Qu’est-ce que j'en avais à faire qu'Ivy n’ait pas su tenir sa putain de langue, qu’elle ait ouvert sa bouche auprès du Lestrange ? Pour moi, pas grand-chose, je n'allais pas changer mes habitudes pour ses beaux yeux. Ivy pouvait me faire surveiller si cela la rassurait, mais ni elle, ni Malachi m'avait à l’œil 24h sur 24h et donc si je tenais à faire un truc contre ma vie, ces deux-là ne pourraient rien faire pour m’en empêcher. Je trouvais franchement leur manière de faire des plus pathétiques. Ce besoin d’être protecteur, de par un déterminisme fort inutile qu'était l’affecte, n'avait pas sa place dans ce qu'on partageait. Il se faisait du mal à lui-même à vouloir me garder dans le confort de la sécurité, alors même que j'en avais cure... Son Aïe exagéré m’attira l’attention inutile du professeur, j’en roulais des yeux, me gardant toutefois de lâcher un soupir de lassitude, d’ennui et de désintérêt à la fois. Aussi, me contentais-je face à son intervention de ne point réagir, de ne point répondre, de ne point lui adresser un regard.

Fixant un point devant moi, ma plume, comme si celle-ci en face de moi semblait dégager en cet instant un intérêt tout particulier, éventuellement bien plus intéressante que la question qui m'était adressée. Oui. Je n’en avais pas grand-chose à foutre que mon silence la vexe. Je n’étais aucunement sensible face à l’idée qu’elle retire des points à la maison des verts et argents, il faut dire que je n’avais pas vécu des choses qui m’auraient permis de développer de la compassion pour les membres de ma propre maison. Pour finir, les heures de colle... Ouais, elle pouvait m’en mettre des tonnes si le cœur lui en soufflait les douceurs vengeresses. Honnêtement, je m’en foutais combien de temps, je pouvais perdre où gagner, rien ne semblait avoir une quelconque importance cette année. En réalité, je me demandais même pourquoi diable, j’étais encore à Poudlard ? Qu’est-ce que j’avais à y gagner ? Un avenir ? Mais lequel ? Là était toute la question... Quel avenir pouvait m’offrir cette dernière ligne droite vers les ASPICs ?

Aux dernières nouvelles, celui auquel je semblais me destiner, ne m’était en rien familier aujourd’hui. Plus depuis qu’on avait changé mon nom dans mon dos... Oui, sans doute que la colère me poussait à des comportements irresponsables, peu rationnels, autodestructeurs. Mais cela ne me faisait ni chaud, ni froid. Je me murais ainsi dans ce silence dont j’étais la seule, je crois, à avoir le secret.

"Cours de Potions de 7e année"

Personne à qui dire je t’aime, mais tout le monde sur qui cracher ma haine… - Shae Warrens

           Est-ce que je cherchais la merde ? Non, bien sûr que non... Au fond, je m’en foutais simplement de l’appréciation que pouvait avoir les autres me concernant. Que l’on me colle, que l’on me retire des points ou bien que l’on finisse par décider que mon inscription à Poudlard n’avait plus lieu d’être, tout cela n’avait que peu d’importance à mes yeux, quand derrière je remettais chaque jour à plus tard l’incision libératrice de cette veine pulsant sans vie. Je me foutais royalement de mon avenir à l’heure actuelle quand le simple fait que de repousser l’inévitable, n’était dû qu’à la promesse faite à cette jumelle. J’essaierais, oui, de voir ce que donnerait cette existence avec une sœur dans ma vie... Pour autant, ce n’était en rien la vie que moi je désirais, en outre plus rien n'avait d’importance. J’étais habitée par un sentiment très étrange d'ailleurs, celui de n’être que la spectatrice de ma propre existence, comme si je n’étais plus vraiment aux commandes de cette dernière.

Le prof tenait à ce que je reste à la fin du cours... Je me retins de lâcher un soupir, gardant mon expression aussi indifférente que possible. J’aurais sans doute préféré ici qu’elle me foute des points en moins ou ses heures de colle. Me garder après les cours n’annonçait rien de très agréable... Qu’est-ce qu’elle comptait me faire ? La morale ? Ça m’ennuyait déjà d’avance cette histoire. Qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire que je ne réponde pas à une simple question au fond ? Il y avait ici une dizaine d’autres élèves ravies de participer à son cours. Je m'enfonçais dans mon siège, me faisant toujours plus silencieuse. Du moins... Jusqu’à ce que j’entende quelque chose qui ne m’avait pas forcément plus. « Warrens ! » Crachais-je de cette voix faussement grippée, comme si ma gorge était subitement soumise à la pression d’une étreinte invisible. « J’en n’ai rien à foutre que cette autre dingue me reconnaisse ou non, je n’ai qu’une mère et c’est Warrens son nom ! Ne m’appelez pas Nott.  »

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Personne à qui dire je t’aime, mais tout le monde sur qui cracher ma haine… - Shae Warrens

           Je ne pouvais qu’imaginer, qu’à leurs yeux, le fait que je me comportais ici comme rien de plus qu’une pauvre gamine immature et mal éduquée. Ne trouvant rien de plus amusant que de faire la rebelle et déranger ceux qui avaient à cœur de participer avec une grande assiduité au cours qui avait lieu ici. Mais oui, il ne devait être question que de ça pour eux, je n’étais qu’une pauvre écervelée réagissant à cause d’un putain de nom. Ridicule, hein ? J’avais envie de partir, de les laisser dans leur fierté et dans leur ignorance. Ma douleur ne pouvait être comprise où même partager. Qui me croirait si je disais porter le nom de la meurtrière de ma mère. Que d’une certaine façon, les Nott avait provoqué tout ce qui me bousillait le mental aujourd’hui. Même si je le criais, même si je courais auprès d'un Auror, il ne pourrait pas m’aider, les preuves avaient de leur crime n’étaient plus. Si ce n’est que dans ma mémoire, chose qui ne serait jamais recevable dans un tribunal.

Ce n’était même pas de la colère que je ressentais en cet instant où l’on m’intimait au silence et à l’obligation de porter ce nom. Mes pensées s’envolèrent au cœur de la douleur, revoyant encore ce sortilège à la lueur verte pourfendre celle que j’ai cru à tort être ma mère toute mon existence. Là, sans vie dans mes bras, le regard vide, glaciale et mort... Me faisant me demander, pourquoi ai-je eu le réflexe de regarder ses yeux sans éclats dès lors qu’elle était tombée dans mes bras. Maud m’avait été arrachée et maintenant, celle qui l’avait tué, m’arrachait son nom. C’était... Injuste, horrible et dégueulasse. M’enfonçant de nouveau dans mon siège, c’était la douleur qui accablait désormais mon cœur plus que la rage elle-même. Impuissante, celle-ci se refléta à travers des larmes qui traçait silencieuse leur chemin sur mes joues. Ce reflétant tout autant sur les flammes de la cheminée qui se tintèrent, devenant plus rouge que jaune.

La température chuta dans la pièce alors que cette dernière perdait en intensité lumineuse, au même titre que ma volonté se brisa en plusieurs morceaux, s’étouffant dans les brumes d’une asthénie nouvelle. Songeant légitimement que je n’étais pas certaine de tenir cette promesse, finalement. Je restais à ma place, refusant de rejoindre le Gimhae. Je ne lui serais d’aucune aide de toute façon.

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by aardbei