En ce mois d’août, ce sont encore les vacances mais comme on dit, pas de repos pour les braves. Recrutée il y a peu en tant que professeur d’arts scéniques, je suis venue m’installer avec un peu -beaucoup- d’affaires à Poudlard. Notre rentrée se fait une semaine avant celle des élèves mais j’avais bien envie d’anticiper les choses et de m’installer avant, en plus, je pourrais me familiariser de nouveau avec les lieux tout en prenant du bon temps et en me détendant un peu… Ca me faisait du bien de retourner aux sources, de revenir dans ce monde magique que j’avais quitté il y a quelques années mais je n’avais rien oublié. Chaque souvenir était gravé dans ma mémoire.

Je profite de cette journée pour m'installer dans mes appartement et quand c’est fait, je pars en vadrouille entre les murs de l’école. C’est très calme, même si ça ne durera pas. Lorsqu’il y aura les élèves, le calme laissera place à la tempête et l’aventure va réellement commencer. J’avais une certaine hâte. En attendant, ce serait pas mal que j’arrive à faire connaissance avec d’autres membres du personnel ! Mais apparemment, ça ne sera pas pour aujourd’hui. Je ne crois pas grand monde, l’école est assez vide. En même temps, à quoi je m’attendais en venant ici en plein mois d’août ? Ce n’est pas grave, ce n’est que partie remise.

La journée défila doucement mais sûrement. Le programme de ce soir était un peu différent.  Je me rends Aux Trois Balais pour faire un mini-concert. Une sorte de petite scène avait été mise en place pour l’occasion. Niveau tenue, j’avais opté pour une robe rouge moulante m’arrivant à mi-cuisse avec un col bénitier. Quand vient mon heure, je monte sur cette petite scène pour chanter. Ce n’est pas un grand concert, c’était même très chill mais ça faisait du bien de temps en temps et je prenais grand plaisir à chanter. Quand j’eus fini, j’eu le droit à des applaudissements, certaines personnes vinrent me complimenter également, que je remercie avec un grand sourire. Mais à présent j’avais surtout soif et après le travail, place à la détente. C’est donc le bar que je viens de rejoindre. M’asseyant sur une chaise, à ma droite il n’y a personne et à ma gauche il y a un homme… Plutôt agréable à regarder qui consommait sa boisson en solitaire. Je commande un sirop de cerise soda que j’allais  à mon tour consommer en solitaire. En même temps, je ne connaissais personne à part peut-être un ou deux employés. C’est triste en fait… Et si je tentais d’ouvrir la discussion.

Bonsoir. Vous attendez quelqu’un ? Ou je peux vous embêter un peu ? Sauf si bien sûr vous voulez siroter votre cocktail en solitaire.

Dis-je sur le ton de l’humour cherchant à ouvrir la discussion et à briser la potentielle glace qu’il pourrait y avoir.

Les vacances touchaient bientôt à leur fin. Pour être honnête, j’avais hâte qu’elles se terminent. Je m’ennuyais un peu à Poudlard, tout seul. Je me demandais si j’allais bientôt avoir un ou une collègue de travail. Une femme rebuterait peut-être moins la gent féminine la plus embarrassée à l’idée d’être soignée par un homme. Ce n’était pas toujours évident de demander à une demoiselle de montrer une blessure sous ses vêtements, et je le comprenais parfaitement.

En tout cas, pour le moment, je devais m’occuper. J’arrivais plutôt bien à remplir mes journées. Le matin, je me levais tôt pour profiter de la fraîcheur, et faire un peu de sport. Ensuite, je me baladais un peu dans l’école et discutais avec quelques tableaux. A midi, je déjeunais dans la Grande Salle quand un autre membre du personnel s’y rendait aussi. Sinon, je me rendais directement aux cuisines pour aller chercher mon repas que je mangeais dans mon appartement. L’après-midi, je me reposais quand il faisait trop chaud dehors. Sinon, je repartais balader et découvrir de nouveaux lieux. J’avais également de sympathiques conversations avec quelques fantômes. Le Baron Sanglant n’était cependant pas quelqu’un de très bavard…

Parfois, je sortais de Poudlard pour me rendre à Pré-au-Lard, l’un des rares villages de Grande-Bretagne à n'avoir que des sorciers pour habitants. Il se situait non loin de l’école. Comme j’avais le temps, je m’y rendais à pied. J’avais déjà visité pas mal de boutiques : Derviche et Bang qui vendait et réparait des objets magiques, Gaichiffon qui n’était autre qu’un prêt-à-porter pour sorciers, Honeydukes où l’on trouvait d’excellentes confiseries, Zonko, l’antre des farces et attrapes, ou encore le pub des Trois Balais, célèbre pour servir la meilleure Bièraubeurre du pays. Il faisait également office d’auberge. Lorsque le professeur McGonagall m’avait parlé de mon poste d’infirmier à Poudlard, j’avais cru comprendre que je devais prendre une chambre à l’année ici. Mais elle m’apprit que j’avais droit à mon propre appartement au sein du château, ce qui demeurait beaucoup plus pratique.

Ce soir, j’avais envie d’aller faire un tour aux Trois Balais. Le pub était un peu moins fréquenté qu’en journée. Ainsi, j’aurais un peu plus de tranquillité, bien qu’elle ne manquât pas ces derniers temps. Quand j’entrai, l’ambiance était feutrée, chaleureuse. La lumière tamisée adoucissait les lieux mais cela eut étrangement un effet plutôt négatif sur moi. Je me sentis déprimé, même en écoutant la femme qui chantait dans un coin de la salle, sur une petite scène aménagée.

La démarche beaucoup moins enthousiasmée qu’en entrant, j’allai m’asseoir directement face au comptoir. Je demandai un Whisky Pur Feu, un alcool fort plutôt bienvenu quand le moral n’était pas au beau fixe. Je m’étais pourtant juré d’arrêter les bêtises en venant travailler à Poudlard… Bon, j’imaginais que je pouvais me le permettre étant donné qu’il n’y avait personne à soigner. En période scolaire, j’avais intérêt à ne pas faire ce genre d’écart…

Une fois servi, la moitié du verre fut immédiatement consommée. Puis l’autre, très bientôt… Au bout d’une heure, j’en avais bu trois. Et la fatigue m’assomma. Je ne tenais plus autant l’alcool qu’avant. Dans un soupir, je croisai les bras sur le comptoir et enfouis mon visage dedans.

- Bonsoir. Vous attendez quelqu’un ? Ou je peux vous embêter un peu ? Sauf si bien sûr, vous voulez siroter votre cocktail en solitaire.

Je relevai la tête, la tournai à droite. Une femme s’était installée sur le tabouret d’à côté. La trentaine, elle était vêtue d’une jolie robe rouge dont le tombé effleurait le milieu de ses cuisses. Je relevai les yeux avant d’avoir l’air trop indiscret, et contemplai son visage. Elle était plutôt pâle de peau mais très jolie. Ses yeux étaient d’un bleu électrique, soulignés par ses pommettes roses relevées d'un sourire avenant. Mon cerveau étant un peu au ralenti à cause de l’alcool, je mis un moment avant d’assimiler ce qu’elle venait de dire.

- N… non, je n’attends personne, répondis-je enfin.

Je fronçai les sourcils, réalisai alors qu’il s’agissait de la chanteuse qui se produisait sur scène. J’étais tellement à l’ouest que je n’avais pas fait attention au fait qu’il n’y avait plus de musique.

- Vous avez une jolie voix, commentai-je pour ne pas laisser un blanc gênant entre nous.

C’était toutefois très sincère.

Cette petite soirée aux Trois balais promettait d'être agréable, du moins je l'espérais. Ça faisait longtemps que je n'y avais pas mis les pieds mais ça me rappelait de bons souvenirs. Ce soir j'y étais venue en offrant au passage un petit spectacle. Ça n'avait rien d'un concert grandiose mais ce fut sympa à faire. Et une fois fini, c'était l'heure de la détente pour moi. Rejoignant de comptoir pour jouer les pilier de bar -que je ne suis absolument pas- je me permets de m'adresser à l'inconnu assis à ma gauche tout en lui demandant clairement si je pouvais l'embêter un peu ou s'il attendait quelqu'un ou quoi que ce soit eu genre. Sa réponse mit du temps à arriver mais arrive quand même. Jebcrois que je l'ai pris au dépourvu... Trop tard, c'était fait et puis si on attend toujours d'être sûre que ce soit le bon moment pour engager une discussion, on ne le fait jamais et on ne prend pas d'initiative alors autant essayer et tant pis si ça se solde par un échec.

Réponse satisfaisante: il n'attend personne. Il aurait pu inventer n'importe quel mensonge pour se débarrasser de moi et rester tranquille mais ça ne fut pas le cas. Tant mieux pour moi ! Je ne vais pas m'en plaindre. Ce que je retiens du coup, c'est qu'il est enclin à la conversation. Étape suivante, pourquoi pas faire connaissance tien ? À peine voulais-je engager la conversation que c'est fois-ci, c'est moi qui fut prise au dépourvu. Il complimenta ma voix. Je ne pensais pas qu'il y avait prêté attention.

Oh merci bien.

Le remerciai-je  avec un franc sourire. Puis, me décidant, je lui tends la main pour lui proposer de la serrer.

Ruby Holmes, artiste polyvalente plutôt connue chez les moldus. Futur professeure d'arts scéniques à Poudlard et vous ? Comment puis-je vous appeler ? C'est plus sympa d'avoir le prénom de la personne avec qui on converse.

Clairement. Je pourrais l'appeler beau gosse mais pas sur que cette idée soit folle.

Elle sourit de plus belle et me remercia, ravie. Elle tendit alors une main aux ongles parfaitement manucurés et vernis.

- Ruby Holmes, artiste polyvalente plutôt connue chez les moldus, se présenta-t-elle.

Je ne fis aucun commentaire et me contentai de hocher la tête. Je ne la connaissais pas du tout, je ne voulais pas la vexer…

- Future professeure d'arts scéniques à Poudlard, poursuivit-elle.

Oh. Je ne savais pas qu’il existait un tel poste à l’école de sorcellerie. Si je ne me trompais pas, elle allait enseigner tout ce qui avait un rapport avec la danse, le chant ou encore le théâtre. Je n’avais pas le souvenir de ce genre de cours à l’époque où je fréquentais Beauxbâtons. C’était sûrement un cours optionnel. Quand bien même, cela ne me disait rien du tout. Mais les temps avaient changé. J’avais quitté l’école de magie depuis plus de vingt ans…

- Et vous ? s’enquit-elle, curieuse. Comment puis-je vous appeler ? C'est plus sympa d'avoir le prénom de la personne avec qui on converse.

Elle avait raison. Je délaissai mon verre de Whisky Pur Feu et serrai sa main avec un sourire courtois.

- Meyer, me présentai-je à mon tour. Constantine Meyer. Je travaille à Poudlard également.

Nous allions être amenés à nous croiser dans les couloirs et il avait fallu que notre première rencontre fût dans un moment où je me montrais complètement faible. Il était temps de me reprendre et donner la meilleure des impressions. En lâchant la main de la dénommée Ruby – un prénom qui contrastait beaucoup avec le saphir de ses yeux – je me raclai la gorge et repris.

- J’ai commencé début mai au poste d’infirmier. J’étais médicomage à Ste Mangouste avant cela.

Puisque nous étions lancés sur le sujet, autant continuer.

- Je profite de l’été pour visiter, c’est la première année que je mets les pieds dans cette école. Avez-vous été élève à Poudlard, Mademoiselle Holmes ?

Les présentations étaient entamées et l’homme en face de moi y était assez réceptif. Plutôt cool. Constantine Meyer, oh sympa, j’aime bien c’est joli ! Il précise qu’il travaille à Poudlard. J’ouvre de grands yeux, mi-surpris, mi-intéressés. Je pouvais de ce fait en conclure que nous allions nous recroiser ! Trop bien ! J’avais entamé la conversation avec lui par pur hasard, car il avait l’air seul comme moi et en plus d’y être ouvert, il travaillait au même endroit que moi. Quelle chance sur ce coup là. Il a commencé récemment à travailler là-bas en tant qu’infirmier, pour le coup j’étais encore plus nouvelle que lui mais comme j’avais fait mes études là-bas, est-ce qu’on peut dire que je suis plus ancienne que lui ? Hm… Bref, peu importe. Il m’explique qu’avant il était médicomage à Ste Mangouste. En tout cas, je le regarde de haut en bas. Non pas pour le dévisager mais pour constater quelque chose.

Avant même que je ne dise quoi que ce soit, il m’explique qu’il profite de l’été pour visiter en me disant que c’est la première année qu’il met les pieds dans cette école. C’est vrai qu’au début, quand on ne connaît pas, ça peut être assez déroutant, j’ai pu le constater au cours de mes quelques années là-bas. Il me demande si j’ai été élève à Poudlard avant de m’appeler par mon nom de famille.

Oh appelez-moi Ruby, sinon vous allez me donner un coup de vieux. Et tutoyez-moi, on est collègue après tout.

Brisons la glace, ce n’est pas plus mal oui. Puis je hoche la tête de haut en bas.

Et pour vous répondre, oui j’ai été élève là-bas avant de retourner vivre chez les moldus et après quelques années, j’ai eu envie de retrouver cette magie qui m’a manqué. Par contre ce que je constate c’est que l’équipe infirmière a bien changé depuis l’époque où j’y étais.

Dis-je avec un petit rire. Je serais élève à Poudlard maintenant, je pense que je serais souvent malade ou blessée juste pour qu’il me soigne. Tant mieux pour les élèves actuels, c’est plus agréable. Bien sûr je garde ça pour moi et ne rentre pas dans les détails, mon but n’étant pas de lui faire du rentre dedans ou quoi, c’est un unique constat que je fais.

Et pour vous ? Quelle école du coup ? Je vous imagine bien avec la cape de Beauxbatons ?

En soit je n’en savais strictement rien, c’était une supposition comme une autre.

- Oh, appelez-moi Ruby, sinon vous allez me donner un coup de vieux, fit-elle, toujours souriante. Et tutoyez-moi, on est collègues, après tout.

Un coup de vieux, elle exagérait, me dis-je, amusé. Je n’étais pas du genre à délaisser le vouvoiement aussi vite. Non pas parce que j’avais peur de manquer de respect à mon interlocuteur – j’estimais que cela n’avait rien à voir – mais parce que je ne m’imaginais pas être aussi familier avec quelqu’un que je venais de rencontrer. En y pensant, peut-être étais-je un peu vieux jeu. Difficile de changer cette habitude, à mon âge…

- Et pour vous répondre, oui, j’ai été élève là-bas avant de retourner vivre chez les moldus, poursuivit-elle avec entrain. Et après quelques années, j’ai eu envie de retrouver cette magie qui m’a manqué. Par contre, ce que je constate, c’est que l’équipe infirmière a bien changé depuis l’époque où j’y étais.

Elle rit, moi aussi. J’avais quelque peu entendu parler de la personne qui avait exercé avant moi. Je ne portais aucun jugement mais d’après ce que j’avais appris, elle n’était pas très appréciée. Un certain manque de délicatesse de sa part, apparemment. J’espérais vivement avoir fait bonne impression durant mes deux premiers mois. Je n’avais pas eu de retour négatif, ni de la part des élèves, ni venant de mes autres collègues ou de la directrice. C’était sûrement bon signe.

- Et pour vous ? Quelle école du coup ? questionna Ruby. Je vous imagine bien avec la cape de Beauxbâtons ?

- Exact, confirmai-je.

J’esquissai un geste pour attraper mon verre de Whisky, me ravisai l’espace d’une seconde, finis par l’attraper. J’en bus une minuscule gorgée, avant de le terminer cul sec. Je sentis la chaleur du liquide descendre doucement le long de mon œsophage. A présent, mieux valait que je m’hydrate correctement. D’un regard, j’incitai la serveuse à approcher. Je commandai un simple verre d’eau gazeuse. Puis je reportai mon attention sur Ruby.

- Comme je le disais à une collègue récemment, repris-je comme si la conversation n’avait pas été interrompue, j’ai étudié à Beauxbâtons pour suivre les traces de mes parents. Je suis content d’avoir l’opportunité de fouler le sol de Poudlard, même si ce n’est pas pour y étudier.

Je me rappelai alors des suppositions d’Engel et Erin.

- On m’a dit que j’aurais eu ma place chez les Poufsouffle. Dans quelle maison étiez-vous ? demandai-je. Et quelles sont les qualités propres à chaque maison ? Je vous avoue que je n’ai pas encore pris le temps d’étudier le sujet…

La conversation suivait tranquillement son cours. Le feeling semblait plutôt bien passer ce qui n'était pas plus mal. On commençait à parler un peu de nos études. Pour ma part j'étais une ancienne élève de Poudlard comme il l'avait suggéré et de mon côté javais supposé qu'il était un ancien élève de Beauxbatons. Je ne savais pas trop pourquoi mais je l'imaginais bien avec sa petite cape. Mon instinct ne s'était pas trompé, il avait bien étudié là-bas.

Petite pause dans la conversation pour se désaltérer. Je le laisse reprendre son verre et je fais de même de mon côté. Il reprend alors la parole tandis que je finis d'avaler quelques gorgées. Il m'explique qu'il a rejoint Beauxbatons pour suivre les traces de ses parents, ce qui est une très bonne raison mais il est content de pouvoir à présent fouler le sol de Poudlard.

Raison très louable. J'espère que Poudlard vous plaira. Ça fait deux mois que vous y êtes mais vous n'avez sûrement pas eu le temps encore d'en voir tous les aspects. 

Deux moi c'est court pour se faire un avis mais il a déjà pu en prendre la température. Apparemment on lui a dit qu'il aurait eu sa place chez les Poufsouffle ce qui me fit tiré légèrement comme je venais de cette maison. La question ne tarda pas derrière avant de me demander quelles étaient les qualités propres à chaque maison et ce en continuant de me vouvoyer.

Vous me vouvoyez toujours monsieur l'infirmier, je vais finir par me fâcher. 

Dis-je sur le ton de l'humour. Peut-être n'est-ce pas cohérent comme je le vouvoie mais il ne m'a pas demandé d'arrêter de son côté. Je finis par reprendre.

J'étais Poufsouffle, c'est pour ça que ça m'a fait rire. Alors pour les caractéristiques, en gros chez Gryffonsor c'est courage, hardiesse et force d'esprit. Chez Serpentard, ruse, adresse et détermination. Chez Serdaigle, sagesse, discernement, érudition et curiosité. Et pour finir chez Poufsouffle, c'est équilibre, loyauté, constance et patience. J'espère que ça vous aura un peu éclairé.

Un petit résumé que je pense suffisant concernant les caractéristiques des différentes maisons. Celle que je redoutais le plus quand j'ai entendu parler de ces caractéristique c'était la maison Serpentard. Je n'avais pas envie de faire parti de ceux que je voyais comme lez méchants.

Elle déclara qu’en deux mois de travail, je n’avais sûrement pas encore eu le temps de voir tous les aspects de Poudlard, ce qui demeurait très juste. Je m’étais un peu rattrapé durant ces vacances mais j’imaginais que j’étais quand même encore loin d’avoir tout découvert.

- Vous me vouvoyez toujours, monsieur l'infirmier, je vais finir par me fâcher, fit-elle remarquer avec un petit rire.

Je me contentai de ricaner sans argumenter. Malheureusement pour elle, il allait me falloir du temps pour devenir plus familier avec elle. Elle ajouta qu’elle avait étudié en tant qu’élève de Poufsouffle. Et elle me donna quelques caractéristiques au sujet de chaque maison. Pour Gryffondor, c’était courage, hardiesse et force d'esprit. Serpentard demandait ruse, adresse et détermination. Serdaigle avait la sagesse, le discernement, l’érudition et la curiosité. Quant à Poufsouffle, l’équilibre, la loyauté, la constance et la patience représentaient ses qualités.

- J'espère que ça vous aura un peu éclairé.

J’affirmai d’un signe de tête. Mon verre d’eau gazeuse à la main.

- Je comprends mieux pourquoi on m’a tant parlé de la maison Poufsouffle, dis-je avant de boire une gorgée.

J’aurais peut-être aussi eu ma place chez les Serdaigle, en y réfléchissant. Mais au final, je me demandais si le célèbre Choixpeaux n’envoyait pas les élèves dans les maisons selon leurs propres envies. Je ne le saurai sûrement jamais…

- Merci pour les précisions.

Je lui souris.

- Et… je me demandais… repris-je pensif. J’ai une vague idée de ce que vous allez enseigner mais pouvez-vous m’en dire plus ? Je n’ai jamais assisté à un cours d’arts scéniques lors de mes études.

Ma timidité m’aurait sûrement empêché d’essayer.

- Qu’allez-vous enseigner, concrètement ? demandai-je.

Ce sentiment d'être vieille quand on vous vouvoie n'est pas des plus agréable mais je crois que je vais devoir m'y faire. Meyer n'est pas décidé à me tutoyer malgré ma demande de le faire. Bon, on vient à peine de se rencontrer, je ne vais pas l'embêter plus que ça là-dessus bien que ça ne soit pas l'envie qui me manque. Ça ira pour cette fois mais si on est amené à se recroiser, il faudra que ça change. Je pense même que je demanderais à mes élèves de me tutoyer. Je n'aime pas cette grosse barrière qu'il y a entre les professeurs et les élèves, je trouve que dans le cadre de mon enseignement, ça ne s'y prête pas, je vois mes cours comme quelque chose de chill, pas pour se prendre la tête. Bref.

Meyer me demanda de lui expliquer les différentes caractéristiques liées aux maisons qui composent Poudlard. J'essaye de l'éclairer en lui expliquant les choses le plus simplement possible. Suite à celles-ci, il me dit qu'il comprend mieux pourquoi est-ce qu'on l'a associé à Poufsouffle avant de me remercier pour les explication. Je lui souris.

Je vous en prie. 

D'un air pensif, il veut en savoir plus sur ce que je vais enseigner. C'est vrai que dit ainsi, la matière "arts scéniques" paraît très vaste. Surtout, qu'il n'a jamais eu l'occasion d'assister à un tel cours. Il veut savoir ce que je vais enseigner concrètement.

C'est vrai que c'est très vaste comme nom pour des cours. Je vais enseigner tout ce qui est théâtre, la respiration, parler en public, le placement, gérer son stress. Il y a aussi la danse, et pourquoi pas même un peu de cirque. C'est assez vaste, tout ce quil faut pour s'amuser.

Dis-je avec un grand sourire. La passion. Fais un travail qui te plaît et tu n'auras jamais l'impression de travailler. J'ai hâte de commencer.

Si ça vous intéresse, je peux toujours vous initier sur un cours. Mais j'ai bien l'impression qu'une fois que l'école aura repris vous n'aurez plus beaucoup de temps pour vous. Prenez quand même ma carte, ne sait-on jamais. Je sais que l'on se recroisera dans les couloirs mais soit, je vous la donne, vous en faite ce que vous voulez.

Je sors la-dite carte d'un petit sac à main et que je la lui donne. Dessus il y a mon nom, mon prénom, numéro de téléphone, mail et mes réseaux.

Et sinon vous venez souvent ici ? Sinon vous avez des passions ? Vous faites quoi generalement de votre temps libre ? Si cette question vous gêne, vous n'êtes pas obligé de répondre.

Faire connaissance c'est aussi apprendre les centres d'intérêt de l'autre et ça peut être très intéressant. Peut-être avons-nous des points communs ?

- C'est vrai que c'est très vaste comme nom, pour des cours, admit-elle. Je vais enseigner tout ce qui est théâtre, la respiration, parler en public, le placement, gérer son stress. Il y a aussi la danse, et pourquoi pas même un peu de cirque. C'est assez vaste, tout ce qu’il faut pour s'amuser.

Cela semblait véritablement être un métier dans lequel elle s’épanouissait. Ce n’était pas toujours évident de trouver sa voie. J’avais eu la chance de suivre la mienne grâce à mes parents. Mais j’avais vu beaucoup de mes camarades complètement perdus, même à la fin de leur septième année d’étude. J’espérais qu’aujourd’hui, ces personnes avaient su découvrir ce qui leur plaisait le plus pour avancer dans la vie.

- Si ça vous intéresse, je peux toujours vous initier sur un cours, proposa Ruby. Mais j'ai bien l'impression qu'une fois que l'école aura repris, vous n'aurez plus beaucoup de temps pour vous.

Je hochai la tête avec un sourire désolé.

- Je crains d’être fort occupé, en effet, avouai-je.

J’hésitai, n’en dis pas plus. Je ne voulais pas la décevoir en lui disant que son cours avait l’air intéressant mais que je n’avais pas tellement envie d’y participer. Du moins, pour le moment. Je n’étais pas très attiré par le genre d’action qui mettait au centre de l’attention. J’étais quelqu’un de plutôt discret et réservé. Mais peut-être changerai-je d’avis un jour… Il ne fallait jamais dire jamais.

- Prenez quand même ma carte, ne sait-on jamais, fit la demoiselle en me tendant ladite carte sortie de son sac à main. Je sais que l'on se recroisera dans les couloirs mais soit, je vous la donne, vous en faites ce que vous voulez.

Je pris la carte et la remerciai. Je la consultai quelques secondes, vis toutes les infos nécessaires pour la joindre. Mais côté moldu. Au moins, j’avais toujours son nom si je l’oubliais. Toutefois, j’avais une assez bonne mémoire des gens, en général.

- Et sinon, vous venez souvent ici ? s’enquit-elle, curieuse. Sinon, vous avez des passions ? Vous faites quoi généralement de votre temps libre ?

Je rangeai la carte dans la poche de mon jean.

- Si cette question vous gêne, vous n'êtes pas obligé de répondre, ajouta-t-elle.

Je secouai la main pour lui signifier que ses questions ne me dérangeaient pas.

- Je fréquente ce pub depuis le début de l’été seulement, répondis-je. Il n’y a quasiment plus personne au château durant les vacances, alors je m’occupe comme je peux. Je me balade, principalement. Comme je ne connais pas encore très bien Poudlard, c’est l’occasion.

Je bus un peu d’eau gazeuse, appréciai les bulles qui pétillèrent sur ma langue.

- J’aime faire un peu de sport le matin avant de commencer la journée, poursuivis-je. Les jours où je travaille, j’ai toujours de quoi faire à l’infirmerie. Quand je n’ai pas de patient, je gère mes stocks d’ingrédients et potions, mets à jour les dossiers des élèves… Je fais parfois un tour à la bibliothèque. Quand je travaillais en hôpital, j’ai pu me spécialiser en poisonologie et en maléfices. Mais il y a encore un tas de domaines passionnants que je n’ai pas eu l’opportunité d’étudier de plus près. Les virus et microbes magiques, par exemple. Ou encore les blessures par créatures vivantes…

Mon cœur eut un raté à cette évocation. J’avais rencontré Elizabeth à Ste Mangouste parce qu’elle y avait été accueillie après la morsure d’un chartier, une créature magique qui ressemblait à un furet doué de parole, principalement pour déblatérer des insultes. Je chassai mes souvenirs dans une nouvelle gorgée d’eau, et me raclai la gorge.

- Bref, je ne vais pas vous ennuyer avec de la médicomagie.

Mon regard s’attarda sur la petite scène sur laquelle la professeure d’arts scénique avait chanté tout à l’heure. Je la désignai d’un geste du menton.

- Et vous, du coup, vous produire sur scène dans ce genre d’endroit fait partie de vos passe-temps ? Ou cela reste dans le cadre de votre métier ? demandai-je.

Constantine Meyer est un homme très occupé, et il a plutôt la tête de l’emploi je trouve. Un air sérieux sur le visage, des vêtements tout dans la sobriété, des cheveux coiffés comme il faut mais rien dans l'excès ni d’extravagant. Un homme simple. Bien qu’il soit charmant, je me demande si c’est le genre de personne avec qui on peut s’amuser ou si on s’ennuie vite ? En tout cas, actuellement la conversation est agréable et ne me déplait pas du tout alors on va partir sur une note positive et qui sait, peut-être même deviendrons-nous ami ? Ne mettons pas la charrue avant les bœufs mais il est vrai qu' ayant quitté le monde magique depuis quelques années, je ne suis pas contre faire de nouvelles connaissances. En tout cas, je lui avais laissé ma carte même si elle est plus utile du côté moldus mais bon… Bref.

Poursuivant la conversation, je lui avais demandé s’il venait souvent ici et quelles étaient ses passions. J’eus droit à une réponse très complète. Il fréquente cet endroit depuis le début de l’été. Il fait comme il peut pour s’occuper comme ce sont les vacances et qu’il n’y a plus grand monde au château. Je hoche la tête. Il boit un peu le contenu de son verre et je fais de même. Il m’explique ensuite qu’il aime faire du sport le matin avant de commencer sa journée, j’avoue être pareil, j’aime bien aller courir tôt le matin ou tard le soir. Il ajoute qu’il est pas mal occupé les jours où il travaille entre gérer ses stocks, mettre à jour ses dossiers, parfois il se rend à la bibliothèque. Il me parle ensuite de médicomagie avant de me dire qu’il ne va pas m’ennuyer avec ça. Je tourne la tête négativement.

Non, non, c’est intéressant, je ne suis pas du tout dans ce domaine mais toutes ces connaissances sont une richesse que vous avez acquis et c’est super cool.

Il me demanda ensuite si me produire sur scène dans ce genre d’endroit fait partie de mes passe-temps ou si cela reste dans le cadre de mon métier.

Un peu des deux en fait. Mon métier est à la fois un passe-temps pour moi. Il y a des jours où c’est dur mais souvent j’oublie que c’est du travail. C’est un métier de passion. En tout cas je le vie comme ça.

Comme dans toute passion, il y a toujours des hauts et des bas mais je n’échangerais ma situation pour rien au monde. Je finis alors mon verre.

Et pour le sport, je plussoie. J’aime aller courir tôt le matin ou tard le soir. A la fraiche comme on dit.

Je me lève alors de ma chaise. En soit, je suis prête à rentrer et il commence à se faire tard.

Je pense commencer à rentrer, je vous raccompagne et on continue à papoter en chemin ou vous voulez rester encore un peu ?

Peut-être veut-il finir sa soirée tranquillement ? Je verrai bien. Comme il est seul, peut-être qui pensait déjà rentrer après son verre, peut-être même que j’ai retardé son départ du pub !

Elle assura que toutes les connaissances qu’elle pouvait acquérir étaient une richesse, dans n’importe quel domaine, même la médicomagie de laquelle elle était pourtant très éloignée. Je ne pouvais qu’être d’accord, moi qui aimais apprendre. Puis elle répondit à ma question, déclarant que ses prestations faisaient à la fois partie de son métier et de ses hobbies.

- Il y a des jours où c’est dur mais souvent, j’oublie que c’est du travail. C’est un métier de passion. En tout cas, je le vis comme ça.

- Je suis dans le même cas, alors je comprends parfaitement, dis-je.

Elle termina son verre, je fis de même.

- Et pour le sport, je plussoie, ajouta-t-elle. J’aime aller courir tôt le matin ou tard le soir. A la fraîche, comme on dit.

Alors peut-être nous croiserions-nous lors de mes séances du matin. Elle se leva de son tabouret.

- Je pense commencer à rentrer, annonça-t-elle. Je vous raccompagne et on continue à papoter en chemin, ou vous voulez rester encore un peu ?

Au début, j’hésitai. Cependant, après réflexion, je me dis que j’en avais définitivement terminé avec l’alcool pour ce soir. En plus, je me sentais un peu fatigué. Mieux valait rentrer maintenant avant de ne plus être capable de le faire. Je me levai donc à mon tour et sortis quelques pièces de ma poche. Je souris à Ruby qui fouillait dans son sac à main.

- C’est pour moi, ce soir, dis-je en posant la monnaie sur le comptoir.

Je lui devais ça, elle m’avait quelque peu empêché de finir complètement ivre… D’un geste de la main, je lui indiquai la sortie, et je la suivis dehors. Il faisait nuit mais bon. Les températures étaient encore bien chaudes, l’été n’avait pas dit son dernier mot. A mon avis, nous aurions même un mois de septembre agréable.

- Je prends la direction de l’école, déclarai-je en pointant le château du pouce.

Je réalisai alors qu’elle y logeait sûrement aussi puisqu’elle allait être professeur.

- Vous y êtes-vous déjà installée ? demandai-je pour être sûr.

Je ne l’avais pas encore croisée dans les couloirs alors je pouvais me tromper.

Petit à petit, on faisait connaissance avec Constantine. D’une petite information banale, on en apprenait un peu plus l’un sur l’autre. Était-ce utile ? Allions-nous nous revoir ? On va probablement se croiser dans les couloirs de Poudlard mais est-ce que l’on va se dire autre chose qu’un bonjour ? Seul l’avenir nous le dira. En attendant, je profite du moment présent.

Un autre point commun, on exerce tous les deux un métier de passion. Information futile mais il est intéressant de constater un point commun supplémentaire. Je sais me contenter de peu de choses. Mais comme on dit, toutes les bonnes choses ont une faim et je suis prête à partir. Je lui propose de le raccompagner et de continuer à discuter en chemin. En attendant sa réponse, je fouille dans mon sac à main pour payer. Constantine me coupa dans mon élan, ce soir, c’est lui qui paie. J’affiche un air surpris avant de lui sourire.

La prochaine fois ce sera moi.

Je lui fais un clin d'œil. Aucun sous-entendu mais si nous devions remettre ça alors la prochaine fois c’est moi qui paierait. peut-être que ça n’arrivera jamais, nous verrons bien. Il déclare qu’il prend la direction de l'école tout en pointant le château du pouce. J’acquiesce d’un signe de tête. Il me demande ensuite si j’y suis déjà installée.

Ca y est, oui, aujourd’hui même. Je vais passer ma première nuit dans cette école depuis quelques années. Je vais peut-être avoir peur, j’aurais peut-être dû prendre mon doudou.

Dis-je sur le ton de l’humour. On ne sait jamais trop ce qu’il peut se passer à Poudlard mais je ne m’inquiète pas trop. Je ne suis pas du genre peureuse. Prenant la route de l’école, on continue à discuter en chemin de tout et de rien, des anecdotes à propos des élèves pour lui, des anecdotes par rapport à mon travail du côté des moldus pour moi. Ainsi, le chemin se fait vite et on rejoint bientôt le château. Me souvenant d’où se trouve l’infirmerie, je suppose que comme pour moi, ses appartements sont à côté de son lieu d’exercice de son métier. Arrivant devant la porte de celle-ci je m’arrête.

Et voilà ! Comme promis je vous ai raccompagné ! Enfin je crois. Vos appartements sont collés à l’infirmerie ? Comme pour moi avec la salle de théâtre ou je me suis complètement plantée ?

Oui, parce que si ça se trouve je ne suis pas du tout au bon endroit. Peut-être qu’il m’a suivi en pensant que j’allais vers mes appartements et qu’il voulait me raccompagner tel un gentleman ? Il est vrai que pris dans notre conversation, je n’ai pas pensé à lui demander et quand j’étais élève, savoir où dormait l’infirmier était le cadet de mes soucis…

Je n’étais pas du genre à aller à l’infirmerie tous les quatre matin alors j’ai le droit de ne pas savoir.

Dis-je en croisant les bras sous ma poitrine l’air boudeur avant de rigoler. Oh non, je ne vais pas me prendre la tête pour ça. Je me prends d’ailleurs rarement la tête alors ce n’est pas une histoire de chambre qui va changer ça.

- Ҫa y est, oui, aujourd’hui même, répondit-elle avec entrain. Je vais passer ma première nuit dans cette école depuis quelques années. Je vais peut-être avoir peur, ajouta-t-elle d’un ton faussement effrayé. J’aurais peut-être dû prendre mon doudou.

J’eus un sourire en coin. On ne pouvait pas dire que cette femme était déprimante. Et ça allait de son sourire jusqu’à sa façon de parler. Cela avait du bon, surtout quand on regardait la façon dont avait commencé ma soirée… Nous fîmes donc le chemin ensemble jusqu’à Poudlard. La discussion alla bon train. Je racontai quelques anecdotes sur mon travail depuis que j’étais ici – préférai passer Ste Mangouste sous silence, n’ayant pas envie de me rappeler certains souvenirs – elle me fit part de son métier côté moldu. Apparemment, elle avait pas mal de succès. J’étais gêné de ne pas y avoir fait attention. Il restait encore quelques jours de vacances. J’en profiterais pour me renseigner et écouter ses chansons.

- Et voilà ! Comme promis, je vous ai raccompagné !

Nous étions dans le couloir du troisième étage. J’étais tellement pris dans la conversation que j’avais filé sans réfléchir, et ne lui avais même pas demandé où elle s’arrêtait.

- Enfin, je crois, reprit-elle dubitative. Vos appartements sont collés à l’infirmerie ? demanda-t-elle. Comme pour moi avec la salle de théâtre, ou je me suis complètement plantée ? Je n’étais pas du genre à aller à l’infirmerie tous les quatre matins, alors j’ai le droit de ne pas savoir, se défendit-elle, la mine boudeuse.

Je me mis à rire.

- Mes appartements sont effectivement derrière le bureau des infirmiers, confirmai-je. Mais… pardonnez-moi, j’aurais dû vous demander où vous vous arrêtiez. Je vous ai peut-être fait monter les escaliers pour rien… Où se trouve la salle de théâtre ? Si vous me dites que c’est au rez-de-chaussée, je vais m’en vouloir.

Le chemin jusqu’à Poudlard fut très agréable. Il faisait bon et la conversation allait bon train. On ne s’arrêta pas de parler jusqu’à arriver à l’école. Le feeling passait plutôt bien et c’était franchement cool. Quand on revient dans un endroit que l’on a quitté plusieurs années auparavant, ça fait du bien de faire de nouvelles rencontres et que ça se passe bien. En tout cas, c’est le cas actuellement alors je profite du moment présent.

Mais toute bonne chose doit avoir une fin, sinon on s’en lasserait je suppose. J’avais ramené Constantine à bon port, du moi je l’espérais. Je savais qu’il était infirmier et je supposais donc qu’il logeait pas loin de l’infirmerie même si je pouvais me tromper. Affichant une mine faussement boudeuse et faisant preuve d’humour je lui demande si je me suis complètement plantée ou si j’ai vu juste, précisant que je n’allais pas souvent à l’infirmerie étant plus jeune. Je pouvais être maladroite mais je n’avais pas eu de blessure que j’estimais assez importante pour me rendre à l’infirmerie. Peut-être mon côté casse-cou qui n’a pas forcément changé

Constantine finit par me confirmer que ses appartements sont effectivement derrière le bureau des infirmiers donc j'ai vu juste. Il s’excusa alors et je le regarde en haussant un sourcil ne comprenant pas le pourquoi du comment de ses excuses. Il ne m’avait pas demandé ou je devais m’arrêter. Oh ce n’est rien ça. Il ajoute qu’il m’a peut-être fait monter les escaliers pour rien et il me demanda où se trouve la salle de théâtre en ajoutant qu’il va s’en vouloir si je lui dit qu’elle est au rez-de-chaussée. J’esquisse un sourire, soufflant du nez.

Alors je ne le dirais pas.

Je me mis à rire.

Admettons que je vous en veuille pour ces quelques marches d'escaliers, peut-être que je vous pardonnerais si vous acceptiez enfin de me tutoyer. Attention je peux aussi tirer l’oreille !

Je pouffe de rire encore. Je remets ça sur le tas et alors ? Je le titille un peu, rien de bien méchant. Je croise les bras sous ma poitrine de nouveau.

Et puis je vous ai dit que je vous raccompagais, non ? Alors on est bon. Le jour où j’aurais besoin de monter ces escaliers avec une jambe cassée peut-être que là vous pourrez vous en vouloir mais ce n’est pas le cas aujourd’hui alors on arrête de se prendre la tête. En tout cas j’ai passé une très bonne soirée et j’ai très apprécié papoter avec vous. C’est tout ce qu’il y a à retenir. Alors, rassuré ?

Cette fois-ci je lui tire la langue de manière complice. Toujours aucune méchanceté, bien au contraire. Je m’étais bien amusée et je suis sûr que derrière son air sérieux se cache quelqu’un de vraiment sympa, encore plus si nous venions à nous connaître davantage.

Elle souffla par le nez avec un sourire au coin des lèvres.

- Alors je ne le dirai pas, décida-t-elle.

Mince, raté. Elle ne put s’empêcher de rire.

- Admettons que je vous en veuille pour ces quelques marches d'escaliers, peut-être que je vous pardonnerais si vous acceptiez enfin de me tutoyer. Attention, je peux aussi tirer l’oreille !

Je ricanai. Elle y tenait vraiment, à ce tutoiement ! J’allais donc me faire tirer l’oreille…

- Et puis je vous ai dit que je vous raccompagnais, non ? reprit-elle en croisant les bras. Alors on est bon. Le jour où j’aurai besoin de monter ces escaliers avec une jambe cassée, peut-être que là, vous pourrez vous en vouloir, mais ce n’est pas le cas aujourd’hui, alors on arrête de se prendre la tête.

Je souris.

- Bien m’dame.

- En tout cas, j’ai passé une très bonne soirée et j’ai très apprécié papoter avec vous, fit-elle, toujours aussi souriante. C’est tout ce qu’il y a à retenir. Alors, rassuré ?

Elle me tira la langue, je ris franchement, cette fois.

- Complètement ! répondis-je. Mais j’espère pour vous que vous n’aurez jamais à grimper les étages sur une seule jambe.

Je posai ma main sur la poignée de la porte de l’infirmerie, hésitai, regardai Ruby.

- Pour être honnête… Ma soirée n’était pas très joyeuse avant votre arrivée, avouai-je. Je suis ravi de vous avoir rencontrée.

Je me demandais si c’était vraiment une bonne idée de l’avoir dit, finalement. Moi qui voulais éviter d’alimenter la curiosité… Je faisais tout de travers !

- Euh… bonne nuit à vous et à bientôt, ajoutai-je précipitamment avant que Ruby n’ait eu l’idée de poser la moindre question.

Je lui souris une dernière fois et me réfugiai dans l’infirmerie.