Ft Nunus Carter & Gabriel Ollivander

Dernier vendredi d'avril, bureau de Nunus

Des bonbons ? Franchement ? Des bonbons… Elle espérait réellement m’acheter avec des sucreries ? Bon, ok, j’ai tenté d’acheter Erin avec une plume en sucre, mais c’était pour une toute autre intention et puis… Des bonbons ? Je ne sais pas comment le prendre mais je me dis que ça doit être sa façon de chercher à me mettre à l’aise, un peu comme une façon de plaisanter entre « potes » pour donner un coté plus familial à ce genre de thérapie.

- Non merci, je suis plus sale que sucré.

Par contre je suis semi d’accord avec elle, l’idée du furet n’est pas totalement une invention de mon esprit pour user d’une forme de distraction. C’est un animal que j’aime réellement et je pense qu’une compagnie animale me ferait du bien, en espérant que Jayden ou Maddie en prendront soin quand il m’arrivera quelque chose. Puis bon, comme ça je me sentirai moins seul tout en évitant d’avoir quelqu’un d’humain qui s’attache à moi, c’est un bon compromis.

- Oui, puis à l’inverse des hommes, un animal ne nous juge pas et ne pose pas de questions.

Je souffle ces mots d’une voix un peu dépitée, non point comme une critique par rapport au travail de Nunus ou des professeurs qui tentent de me faire parler, mais plus par rapport aux gens qui peuvent nous entourer, les « connaissances » avec la curiosité malsaine, demandant pourquoi ci ou pourquoi ça. C’est ça qui est cool avec Nicholas, au moins lui et moi on se comprend, on a un petit coté con tous les deux et on pose pas trop de questions indiscrètes sauf sur ce qui est de la création magique. J’hausse juste un sourcil surpris par l’approche humoristique, pour déjà la seconde fois aujourd’hui et c’est presque con mais ça marche vu que j’ai retenu un léger rire quand elle commençait à sous entendre qu’un café serait plus important. Le pire c’est que j’aurai considéré ça normal si elle avait été sérieuse et qu’elle m’avait renvoyé pour un café. J’aurais même pu utiliser ça pour dire « j’ai tenté mais c’était pas le bon moment » et me donner bonne conscience d’avoir essayé.

- C’est une étrange vocation… Enfin pardon, je ne veux pas critiquer votre travail juste… Sais pas mais… Je crois que je ne supporterai pas de parler à des gens comme moi.

Ouai, je crois que si je devais tenter d’aider des gens comme moi, je proposerais de sauter de la tour d’astrologie… Mais bon, c’est surement une question de passion et de patience. En tout cas je soupire un instant en constatant que je dois faire attention au choix de mes mots car elle a réussi à tirer une information de détails qui devaient sembler insignifiant.

- Ce serait mentir que de dire non, mais dans un sens j’aime tous les cours… Juste certains sont… enfin… disons juste que … Bref. Comme souvent, une fuite quand ça devient sérieux où que ça me touche, la voix un peu plus stressée car je n’aime pas parler de certains cours, ceux où je risque de blesser un élève comme les cours de vol que j’avais abandonné le jour de l’accident, ainsi que le Quidditch. Même si le Professeur Morgane a décidé de m’aider en extra scolaire à retoucher un balai. C’est la même chose avec le cours de Défense contre les forces du mal, j’ai peur de blesser quelqu’un en cas de panique, comme en troisième avec l’épouvantard. Et pourtant le professeur a décidé cette année de me donner aussi une chance en extra scolaire… Je baisse un peu la tête, je me rends compte en y pensant que beaucoup veulent rendre juste service malgré que je ne suis pas l’élève idéal. En tout cas, je constate qu’elle a relevé le fait que je l’ai complimenté mais pas pour la cigarette, donc je suppose qu’elle n’y verra rien de mal… Cherchant juste une fenêtre du regard… Car oui j’ai pris l’habitude de fumer à une fenêtre ou sur le toit, je suis pas non plus du genre à le faire au milieu d’une pièce.

- C’est amusant mais quand vous n’êtes pas d’accord, vous avez une toute petite ride comme ça au milieu du front qui accentue l’expression de votre visage mais qui en même temps donne un coté très mignon. Et oui, je ne peux pas m’en empêcher, c’est aussi mon moyen de me défendre et de chercher à garder aussi à certains moment une forme de distance. Mais plus que ça, c’est aussi un moyen de moi évacuer mon stress. - Ca vous dérange si… En venant lui montrer la cigarette et la fenêtre, n’étant pas non plus un mec irrespectueux qui l’aurait allumé devant elle sans me soucier de savoir si elle aurait toléré ça. Je suis un idiot, pas un connard.

Les mots qui vinrent m’indiquèrent surtout que tout ceci était mal barré entre nous car si je suis venu c’était justement pour deux personnes, Erin indirectement… Même si c’est plus le prétexte pour lui dire « je vous ai couté, mais ça change rien à ce que je ressens » et Maddie car elle… Je lui fais du mal par mes actions. Alors je secoue un peu la tête négativement car pour moi justement je ne serai pas venu. Je ne crois pas aux psychomages, j’en ai vu des tonnes de différents et je ne crois pas en eux. Je ne veux pas accepter, je ne veux pas faire mon deuil, je ne veux pas de leurs solutions.

- Madame Carter… ou Docteur ?Tiens c’est une bonne question ça, Madame ou docteur ? Ou Venus ? Ou Belle demoiselle ? - Ne le prenez pas contre vous… mais si je dois le faire pour moi… c’est juste mort, je m’en fous de comment je vais finir… Enfin non, je sais très bien comment je vais finir… Soupirant après ces mots libérés d’une voix montrant toute une part de négativité. - Je ne me bats que pour les autres, car c’est tout ce qui vaut la peine… Et si je viens, c’est pour rassurer une personne. Au moins je joue franc jeu avec elle, je viens uniquement car ça pourrait rassurer Maddie que je « consulte » et que je tente de faire un effort en écoutant les conseils de Nunus. Mais si elle s’attend que je vienne lui parler pour moi-même, c’est mort. Mais bon, je crois que je peux lui parler de Maddie.

- C’est une des personnes le plus merveilleuse de ce monde… Quelqu’un qui tente de cacher qu’elle a un grand cœur derrière une carapace guerrière. Mon regard se posant sur mes mains, un instant, fermant les yeux en repensant à ce moment où elle est venue me ramasser à terre. - C’est un peu comme ma nouvelle famille, même si ce n’est pas vraiment le cas… Je ne me plains pas, Maddie comme Jayden m’ont toujours traité comme si j’étais un frère pour eux, quoi que Maddie joue presque le rôle d’une mère alors qu’elle plus jeune. - Mais voilà… elle m’a ramassé blessé… Et je… Enfin je ne sais pas lui mentir quoi.. Et j’ai bien vu qu’elle s’inquiète pour moi… Pire qu’elle avait mal de voir… enfin de savoir… que bah… ce que je fais dès fois, ou comment je me mets en danger… Les mots sont hésitants car je suis obligé de sous entendre des parties de moi pour faire comprendre pourquoi je la fais souffrir. - Elle fait partie des personnes les plus importantes à mes yeux. Avec Jayden, Amond, Erskin… Bref les Walker qui ont intégrés mes cauchemars, que j’ai peur de voir bruler par la faute de mon existence, et juste y penser, je tremble, mes mains tremblent et je refermes les doigts comme deux poings crispés pour tenter de me calmer.

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Dernier vendredi d'avril, bureau de Nunus

Un instant j’ai eu envie de lui dire que non, que j’étais juste réaliste quand cette dernière pensait que j’avais une piètre opinion de ma propre personne. Mais je me suis mis à repenser aux paroles de Maddie, à sa réaction quand j’ai sous entendu… Enfin non que j’ai dit clairement que je voulais être quelqu’un d’autre. Dois-je me fier à son avis et le prendre comme quelque chose de réellement impartial ou est ce que je dois juste considérer ce que j’ai toujours considéré ? Je joue un peu nerveusement de mes doigts en y pensant, venant faire cogner à tour de rôle index contre index, majeur contre majeur, annulaire contre annulaire et auriculaire contre auriculaire tout en gardant les deux pouces toujours en contact. - Je ne sais pas si j’ai une piètre opinion de moi ou si au contraire je suis parfaitement réaliste… Je crois que nous ne sommes jamais les meilleurs juges envers nous même. - Un peu comme Maddie qui n’accepte pas quand je lui dis qu’elle est sexy, uniquement car je suis comme son frère et qu’elle refuse de voir l’évidence. Pour moi elle se dénigre et refuse de se voir comme elle est et pour elle je suis juste quelqu’un qui veut lui faire plaisir et a une vision tronquée. Elle a peut-être raison, tout comme je dois avoir raison aussi… Je soupire un peu, accélérant la vitesse de mes doigts un instant, mon regard concentré sur eux. - Je me considère comme réaliste… Une proche dit que je me trompe… mais étant proche son opinion est surement comme la mienne, faussée… Donc je pense que seule une personne extérieure pourrait affirmer ou non si j’ai une piètre opinion de moi ou si je suis plutôt réaliste sur ma personne. - Je parle presque sérieusement, mais j’esquive un peu, ne faisant que mettre sur table une façon de voir au lieu de parler de ce que je pense sincèrement de moi et de la vision que j’ai de ma personne.

- Maintenant je me demande… Est-ce que je mérite d’être ici ? Je veux dire, si je n’avais pas eu la chance d’avoir un tuteur pour s’occuper de moi, je n’aurai pas été à Poudlard et j’aurai surement fini… Je ne sais pas, mais disons que cela ne serait pas ainsi. - Mon regard se porte sur elle un instant, curieux d’avoir son avis sur ce point. - Donc est-ce réellement bien que vous deviez perdre votre temps avec une personne comme moi alors que finalement je ne devrais même pas être là ? - C’est vrai, je ne pense pas que l’orphelinat m’aurait envoyé à Poudlard, je me serais surement retrouvé à devoir faire des basses besognes dans la rue, peut-être au mieux un boulot dans l’Allée des Embrumes voir dans le monde moldu.

J’avais tenté malgré tout de demander la permission de fumer, c’est un truc qui arrive à me détendre un peu, mais voyant son refus plus marqué par cette tentative, je n’insiste pas, respectant son désir et venant ranger mon paquet dans ma poche, espérant juste qu’elle ne viendra pas me dénoncer au préfet ensuite pour dire que j’ai un objet moldu sur moi. Après tout c’est pas vraiment comme si j’avais ramené un de leurs trucs bizarre qui fait des lumières et du bruit pour rien, tout en tremblant. Mais ça n’empêchera pas de faire quelques tentatives de séduction encore, juste pour esquiver quand ça deviendra problématique.

- Puis-je me permettre ? En quoi vous n’êtes pas considéré comme Médicomage ? - Juste une curiosité mais finalement une psychomage n’est elle pas une médicomage de l’esprit et qui réclame un travail plus poussé que faire boire une potion et donner un coup de baguette ? Enfin, je sais que ce n’est pas le sujet de ma présence, mais quelque part poser des questions ainsi me détend aussi car ça évite que tout soit centré sur moi, c’est un donnant donnant, ou juste une excuse pour diminuer la pression.

- Oui on le dit souvent ça que je suis contradictoire ou paradoxale… Comme si ils arrivaient pas à comprendre pourquoi mettre ma vie en danger me fait sentir vivant par exemple… - Un autre exemple oui de contradiction, celle qui a fait mal aussi à Maddie qui est venu la blesser d’une certaine façon, l’ayant entendu me demander si je pensais à elle, Jayden, Erskin et Amond… La conversation qui fut justement complexe et qui m’avait fait comprendre que si je continuais ainsi, j’allais surement faire plus de mal qu’autre chose. - C’est pour ça que je ne veux pas que les gens s’attachent à moi… comme ça quand il m’arrivera quelque chose, ils ne souffriront pas… Mais la famille Walker… C’est comme ma famille depuis 7 ans, je ne peux pas les empêcher de s’attacher à moi, c’est trop tard… Et puis je serai incapable de les repousser… - D’une voix triste, sachant bien qu’un jour ils auront mal par ma faute, le jour où je ne serai plus. Maddie peut me dire tout ce qu’elle veut, qu’il leur arrivera rien, qu’ils me protégeront, ou tout autre argument en ce sens, on n’échappe pas à son destin. J’ai même appris ça en cours, les centaures par exemple croient énormément en la divination et considèrent qu’il ne faut surtout pas influencer les prédictions, ne rien faire pour les changer. Mais à nouveau, j’ai contournez la question de Venus, ne venant point lui dire pourquoi j’en vaux pas la peine et je me suis juste concentré sur cette partie souffrance et contradiction.

De toute façon, qu’est ce que ça change de lui dire pourquoi je ne vaux pas la peine… Je pense que juste dire que je ne devrais pas être vivant serait ouvrir la porte sur bien trop de questions, et surement revenir à la source du mal. Le Professeur de défense contre les forces du mal pensait que je pourrai vivre un jour en cohabitation avec ce mal, mais je suis loin de ça. - Oui et non… Je ne sais pas… J’ai peur que ce soit juste seul… ou alors ce sera enfermé dans la boutique Ollivander et concevoir des baguettes… Ou juste… enfin non, ce n’est pas intéressant et puis non je ne sais pas où je serai après mes études… Je ne suis même pas sur où je serai le mois prochain. - Et je viens glisse mes index le long de mon nez jusqu’aux coins de mes yeux, pressant un peu en fermant les paupières un instant. Ma voix était presque tremblante sur la fin, ayant commencé à répondre pour fuir finalement.

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Dernier vendredi d'avril, bureau de Nunus

- Vous n’êtes surement pas objective… - Affirmais je quant elle dit être cette personne qui pourrait juger si je suis réaliste ou si j’ai une piètre opinion de ma propre personne. Elle ne pourrait pas se montrer honnête envers moi si je suis vraiment une catastrophe ou si je suis un cas désespéré, ce serait aller à l’encontre de sa fonction. - Vous êtes psychomage, vous ne pourriez jamais dire quelque chose qui pourrait me rabaisser ou me dire que je suis un minable même si c’est la vérité. - J’annonce un fait, ce serait vraiment une première qu’une psychomage vienne dire de telles choses, ce serait contreproductif avec une forme de thérapie. Je suis peut-être souvent un petit con, mais je ne suis pas un imbécile malgré tout, je sais bien qu’il y a des choses qui ici ne seront que des subterfuges professionnels pour tenter de me faire parler ou progresser positivement même si je n’en vaux pas cette peine, simplement car c’est sa fonction. C’est un peu comme le médicomage qui va se battre pour tenter de sauver un patient, même si ce dernier est insauvable… Vous avez déjà vu un médicomage dire « ah non, je vais pas perdre de temps avec un condamné ».

Accepter une main tendue c’est aussi accepter de faire rentrer une personne dans mon âme, dans les recoins sombres de mon esprit et partager mes secrets, mes maux, mes angoisses. - Hummm je n’accepterai que votre main tendue si c’est pour sortir boire un verre et danser sous le clair de lune accompagné par une petite musique délicate ainsi qu’envoutante. - Détournant le sujet de la main tendue autrement, préférant cette optique là que celle que cherche à donner Venus.

Pas le sujet, pas le sujet, étrangement, j’ai la sensation que ces mots je vais souvent les entendre, elle n’aime pas trop quand je tente de dévier la conversation ou m’éloigner de ce qui n’est pas intéressant. Pfff elle n’est vraiment pas drôle sur ce coup là. Mais elle va vite apprendre que changer de sujet ou dévier le sujet est une façon de faire pour aussi me permettre de souffler et distraire mon esprit. Malheureusement Athenais a raison sur ce coup, ça me rend prévisible et il va peut-être falloir que j’use d’autres armes pour déstabiliser l’ennemie.

- Ah non heureusement qu’ils ne me sauvent pas… Maddie est juste tombée sur moi quand… j’ai fait le con et je ne sais pas lui mentir. Et voilà que maintenant elle veut que je vienne la voir au risque que elle me surveille ou qu’elle se mette en danger en me suivant. - Je soupire comme si ça représente la mort du fun. En même temps quand elle me sort qu’elle va me rejoindre sur le toit… J’avoue que je n’aime pas cette idée en connaissant le danger de ce dernier. - D’habitude ils ne savent pas et ça m’arrange… Je n’ai pas envie quand ils me suivent dans mes défis. - Je ne souhaite pas qu’ils connaissent mes travers, j’ai du faire des promesses à Maddie pour qu’elle ne prévienne pas Kikin et que cela reste entre nous. - C’est aussi pour ça que je viens ici, comme ça je vais la rassurer et elle ne tentera peut-être plus de vouloir me protéger. - Je baisse un peu la tête. - Elle a franchement mieux à faire que perdre son temps à devoir veiller sur moi. - Ouai lui gâcher sa vie c’est pas vraiment mon objectif, tout comme cette pauvre robe qu’elle venait se s’acheter et qui a servi de torchon pour soigner mes blessures.

- Tiens, vous aussi vous faites attention à ce détail ? Ce n’est pas une contradiction, et ce n’est pas incompatible non plus… Nous pouvons tout a fait passer notre vie accompagné d’êtres qui ne seront qu’éphémères, des connaissances au mieux, sans attaches ni profondeurs, des personnes qui quitteront notre vie sans que nous en éprouvons de tristesse… Nous pouvons être accompagnés, sans que ce soit des personnes qui s’attachent à nous, juste accompagnés… - Être seul, c’est faire face aux maux, faire face à nos propres démons mais s’attacher à quelqu’un c’est le risque aussi de partager ces démons avec ladite personne. Oui je sais bien que ce que je désire est contradictoire mais je le refuse simplement. Je sais bien que la vie n’est pas faite de personnes que nous pouvons rejeter ou ignorer à chaque fois. Comme la sœur d’Erin qui a refusé simplement que je la retire de ma vie… - Ne pensez vous pas que nous serions finalement tous plus heureux si nous nous attachions pas aux autres ? Juste à vivre au jour le jour sans que personne ne devienne assez intime ? - Puis j’ajoute avec un petit sourire malicieux - C’est comme préférer les histoires sans lendemain. -

Mais la question de Venus ne s’est pas arrêté là et c’est intentionnellement que j’évite d’y répondre. Ou est ce que je voudrai être… c’est bien compliqué à répondre non ? Je ne sais même pas si je veux réellement de l’héritage familial malgré que je sois doué pour la fabrication de baguette, même si ça me passionne, est ce que c’est ce que je désire ? Ou alors Et ce que je désire juste une vie normale avec la justice pour ma famille ? Ou simplement je voudrais être où je suis aujourd’hui, avec les Walker. Non je sais pas répondre à ça… Je ne veux pas répondre à ça, non en faite je ne veux pas réfléchir à ça. Du coup je me lève pour faire un peu quelques pas dans la pièce, regarder le mobilier, les livres. - Sept ans en arrière… - Finalement j’ai répondu, voilà où j’aimerais être après mes études, j’aimerais être sept ans dans le passé pour changer les choses. Que pourra t’elle me dire maintenant ? Qu’avec de la volonté je peux y arriver ? Qu’avec de l’espoir je serai capable de changer le passé ?

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Dernier vendredi d'avril, bureau de Nunus

- Des fondations fragiles … Vous, vous voyez le verre à moitié plein quand il ne reste plus qu’un fond. - Dis-je soudainement, avec le plus grand des naturels pour une fois. Ces mots montrant clairement le fond de ma vision sur ma propre personne, rejetant les mots de Venus car ces derniers sont trop « optimistes ». Pour moi les fondations de mon être ne sont plus depuis longtemps, il ne reste que des ruines… Mais je dois avouer qu’au milieu de ces dernières se trouve une petite cabane où je me sens bien, celle construite avec ma nouvelle famille.

Un soupire quand elle repousse ma tentative, non pas parce que cette dernière venait la refuser car ça franchement je ne risque pas de me froisser pour si peu, mais bien parce qu’elle ne se vexe pas de cette dernière. C’est comme si elle y trouvait presque des réponses dans ces tentatives, dévoilant ce petit sourire. J’aurai préféré qu’elle s’énerve, me menace de me foutre hors de son bureau ou vienne me faire la leçon sur comment ceci est déplacé, mais non. N’abandonnant pas pour autant, je relance alors en profitant de sa réponse. - Vous ne parliez peut-être pas de vous, mais vous n’avez pas dit non. - Avec un petit clin d’œil.

Mais rapidement le sujet est détourné, Venus ayant cru que j’aurais voulu attirer l’attention de mes proches alors que justement je me bats pour leur cacher. Si elle voyait comment j’ai du faire des pieds et des mains pour qu’Erskin ne soit pas au courant de mes passages à l’infirmerie, ou de ce que j’ai du promettre à Maddie pour qu’elle n’en parle pas. J’ai besoin de sentir ma vie en danger, car quand j’ai ce moment de stress, de panique ou de souffrance physique quand je me blesse, au moins je sais que je suis encore vivant. Et je ne parle pas que de la vie physique avec un cœur battant et du sang circulant dans les veines, mais je parle bien de la vie psychologique aussi où il reste encore des fragments de mon âme. - Lui dire que je viens ici pourrait lui faire croire qu’au moins je tente, et elle se sentirait un peu soulagé… - Je soupire longuement en repensant à son « chantage ». - Je n’ai pas envie qu’elle se blesse en venant me rejoindre sur le toit de Poudlard, ou qu’elle commence à surveiller ce que je fais… Elle a bien mieux à faire de ses journées. - J’admets presque officiellement que je ne suis pas ici dans l’espoir de trouver une solution ou guérison, je ne crois vraiment pas en la psychomagie, mais plus pour apaiser l’esprit de cette sœur précieuse à mes yeux et pour qui je ne veux pas être un poids.

C’est justement à cause de ce sujet qu’on parle de ma façon d’aborder les relations, de tenir les gens éloignés de moi. Je connais ça, elle va me sortir que je repousse les gens inconsciemment pour éviter qu’ils s’attachent à moi et qu’il faut trouver le pourquoi. Sauf que cela n’est en rien inconscient, c’est ce que je recherche. Pour ça que je suis surpris de sa question sur ce dont j’ai peur. Elle me sort pas un blabla préconstruit sur mon comportement ? - Ce n’est pas… Enfin ce n’est pas de la peur dans le sens peur, je veux juste éviter qu’ils souffrent le jour où je disparaitrai... Non en faite c’est faux, je veux éviter qu’ils disparaissent à cause de moi… - Je ne veux pas que ceux qui ont tués ma famille viennent tuer ceux qui seraient devenus mes proches le jour où ils viendront finir leur travail. Je devrais me taire, j’en ai bien trop dit tout comme je ne peux pas répondre à la question qui suit. Suis-je heureux ? Si je dis non ce serait mentir car je passe des moments merveilleux avec Kikin, Jay, Maddie… Mais si je dis oui, ce serait mentir aussi vu le nombre de fois où j’ai pensé à… une forme de fin sans y trouver le courage. M’étant montré bien trop lâche pour aller jusqu’au bout. Même si dès fois je me dis que ce serait un soulagement pour plusieurs.

Tout devint alors plus complexe, notre conversation devenant bien trop intime… Je ne sais point comment réagir, surtout qu’elle cherche à ouvrir des portes que je veux garder scellées. Maddie m’avait demandé où je me verrai dans cinq années, sans me donner le temps dé réfléchir et je lui avais répondu mais ici Venus voulait savoir où je voudrais être si j’en avais la possibilité et il est évident que je voudrais être sept ans en arrière, pouvoir changer les choses, pouvoir sauver ma sœur, pouvoir arracher un des masques et savoir qui… qui avait fait ça. Je secoue négativement la tête quand Venus me demande pourquoi cette période et ça je ne veux pas lui exposer, je ne veux pas parler de ça avec elle. Avec personne en faite, c’est mon histoire, mon passé, mes maux… Je secoue la tête négativement en faisant encore quelques pas dans son bureau, passant une main nerveusement dans ma chevelure, venant me crisper petit à petit, repensant à cette nuit là, repensant à tout ce qu’il s’est passé et surtout à ce que j’auras pu faire pour changer les choses. Si seulement il existait un moyen de retourner dans le passé, de retourner assez loin pour modifier les évènements, si seulement j’avais été plus fort, si seulement j’avais été plus courageux, ou plus vieux, ou simplement plus intelligent. Voir si je m’étais réveillé plutôt, il y a tellement de si, de choses qui auraient pu tout faire changer et me permettre d’avoir un avenir avec les miens, de voir ma sœur grandir et devenir comme Maddie. Si seulement je savais au moins pourquoi ils ont fait ça, en quoi ma famille était une menace, en quoi ma sœur devait mourir. Oui pourquoi ont-ils fait ça ? Et qui étaient ils ? Je ne vois même pas pourquoi des Mangemorts se seraient attaqués à ma famille, ils n’étaient pas en Angleterre du temps de Voldemort…

Ft Nunus Carter & Gabriel Ollivander

Dernier vendredi d'avril, bureau de Nunus

Un soupire s’échappe quand elle affirme que cela ne pourrait point suffire à rassurer Maddie que de venir à une séance chez la Psychomage. Pourtant c’est réellement un sacré effort que je fais en venant ici. Après tout, je ne crois plus en la psychomagie depuis bien longtemps, donc en venant ici c’est un effort que je fais, un effort réel pour ma sœur alors que je pourrais aller boire un verre, tenter de séduire Erin, ou encore simplement voir si je peux battre mon record de vitesse pour escalader les toits de Poudlard. Je baisse un peu la tête face à cette « affirmation » qu’elle a donné, me demandant alors ce que je pourrais faire pour que ma sœur se consacre à elle sans perdre son temps avec moi. Parce que oui, c’est une perte de temps évidente, je ne vaux pas cette peine qu’elle se donne.

- Que dois je faire ? - Une question un peu vague pour le coup, mais une vraie question. - Que faut il faire pour la rassurer et qu’elle ne perde pas son temps inutilement. - Après tout c’est principalement l’objectif de ma présence en ce lieu, faire en sorte que Maddie soit rassurée et n’aie pas le sentiment d’avoir le besoin de veiller sur moi. Je ferai tout ce qu’il faut pour ça, enfin… presque tout ce qu’il faut, il ne faut pas non plus me quémander l’impossible.

Mais outre le sujet Maddie, c’est autre chose qui vin finalement bloquer la conversation. Elle voulait savoir pourquoi j’aurais voulu être sept ans dans le passé et il m’est impossible de lui exprimer réellement. C’est bien trop tôt et bien trop me demander de m’ouvrir la dessus dans un tel contexte, je suis venu pour tenter un truc, pour dire « voila, j’ai fait une séance, vous pouvez être rassuré. » pas pour commencer à parler de ce moment précis. C’est beaucoup trop tôt et trop difficile, puis je n’ai pas envie de partager ça avec Miss Carter, elle ferait quoi ? Me dire de tourner la page… Non et puis tout ce qu’elle pourrait me dire ne changer pas ce qu’il s’est passé, cela ne viendrait pas chasser les flammes et me rendre ma famille. Enfin je pense que vous avez compris tout le problème de cette histoire et aussi pourquoi je n’aime pas venir, car c’était évident qu’elle allait finir par me parler de cette histoire et vouloir en savoir plus. D’ailleurs juste l’idée d’en parler m’a rendu si crispé, nerveux, que j’en use son tapis à force de marcher.

Les mots de Venus me font comprendre qu’elle a assez perdu de son temps pour aujourd’hui et qu’il est temps que je me retire. Non pas qu’elle me met à la porte, je me doute que son rang lui interdirait ça, mais j’en comprends l’intention. Faisant juste un signe positif de la tête à sa remarque pour confirmer que j’ai bien entendu le fait que la « séance » est finie. Je tente de faire un sourire pour faire croire que tout va bien mais ce dernier est clairement forcé.

- Oui, je vous remercie… - Me détournant alors d’elle pour approcher de la porte de son bureau, ne sachant pas si je reviendrai ou non… Enfin si surement, pour avoir quelques réponses à mes questions et pour rassurer ma sœur sur l’avenir qu’elle espère pour moi. Le pouvoir sur mon avenir, sur ce qui est incertain et me semble bien sombre. - Désolé de vous avoir dérangé. - Dis-je simplement avant de passer la porte, comptant me rendre sur les hauteurs pour fumer tranquillement et repenser à tout ça.