26 avril 2023
Les mois avançaient et tout semblait s'accélérer sans que je ne puisse réellement retenir les événements. Mon emploi du temps était devenu un champs de bataille. J'enchaînais les cours, les corrections, mais aussi la préparation de mon mémoire, de mes propres examens avant l'apprentissage des us et coutumes de Corée et la préparation du mariage. Comment arrivais-je encore à tenir debout avec trois heures de sommeil seulement, des heures que je m'autorisais, en plus, difficilement ? C'était une très bonne question. Moi-même je ne le savais pas et j'admettais user de quelques potions pour me permettre de survivre à cette fin d'année dont le terme n'était pas encore visible.

Du temps. C’était là ce qu’il me manquait le plus. Du temps pour faire les choses correctement, pour apprendre les choses, les assimiler et surtout pour être sûre de ne pas faire d’erreurs. Mais le temps serait, visiblement toujours, une denrée rare dans ma vie. Alors… Plutôt que de courir après, plutôt que de chercher le moyen d’allonger les journées, je préférais encore optimiser ces dernières, aller droit au but et ne pas perdre de temps.

C’est pourquoi avais-je, aujourd’hui, pris ma soirée. Pour moi. Simplement pour moi, pour me détendre et pour souffler. Je n’avais, de toutes les manières, pas l’autorisation de mon frère de découcher alors… Matthew attendrait pour ce soir. Après tout, nous serions bientôt unis pour le meilleur, pour le pire et surtout pour la fin de notre vie. Une journée et une soirée sans se voir n’était donc pas la fin du monde. Cela, qui plus est, lui permettrait de rendre visite à l’homme de sa vie sans m’avoir dans les pattes. Un double avantage dont je ne doutais pas.
Quant à moi, c’était dans les sous-sols de Poudlard, près des cuisines, que je m’étais rendue après mes cours. Passée par les cuisines où je m’étais forcée à demander de manière polie et respectueuse aux elfes de maison deux thés, alors fort heureusement pour mes efforts obtenus, j’attendais désormais devant la porte des Poufsouffle.

Combien de temps allais-je encore attendre, d’ailleurs ? Je détestais patienter. Surtout lorsqu’il me restait cinq mille choses à faire. Oh. Bien sûr. C’était aussi ma faute. Je n'avais pas prévenu. Mais je ne pouvais pas prévoir et donc prévenir. Pas avec cet emploi du temps de malheur qui me laissait à peine le temps pour les entraînements de cheerleading… Mais enfin apparue celle que j’attendais. Sans esquisser le moindre sourire, j’approchai de l’étudiante en lui tendant le mug de thé qui lui était destiné.

- Tu n’as pas le droit de refuser. J’ai besoin de toi maintenant et Alix est indisponible. Soufflai-je. Il en va de ma santé mentale. Et puisque j’ai du être respectueuse avec les elfes de Poudlard pour t’avoir ce thé, tu me le dois. Ne pose pas de question et suis-moi.

Ce n’était, de toutes les manières, pas une question. Lui faisant signe de me suivre, je l’entraînai directement dans mon bureau – ou tout du moins celui qui m’était prêté – avait de m’installer dans l’un des fauteuils.

- Je vais être directe, Meghan. Repris-je finalement en observant celle qui était, contrairement à ce que mon ton avait pu laisser penser, une amie. J’ai deux questions à te poser. La première… Veux-tu être l’une de mes demoiselles d’honneur ? Et la seconde… Est-ce que tu as la moindre idée de ce qui pourrait être une soirée parfaite pour un anglo-coréen et quels sont tous les us et coutumes de ce pays pour un mariage ? Si je dois porter une tenue spéciale ou non ? Ou peut-être des accessoires ? Et si je dois ne pas parler à certaines personnes, ou trop parler ou…

Grimaçant, je soupirai, laissant tomber ma tête sur le dossier du fauteuil. Inutile de faire un dessin. J’étais stressée. Particulièrement stressée au point d’enchaîner les mots là où les paroles directes étaient davantage mon habitude.

Je soupirai de soulagement. C’était déjà cela. Elle acceptait de faire partie des demoiselles d’honneur. Parfait. Le combe aurait été que mes amies les plus proches le refusent, c’était un fait. Ce n’était, pour le moment, pas le cas. La honte serait donc visiblement évitée. Tout comme celle dont les demoiselles d’honneur étaient habituellement habituées. Evidemment. Allait-ce néanmoins m’empêcher de plaisanter à ce sujet ? Quelle idée.

- J’apprécie tes essais pour me faire changer d’avis quant à la tenue que je vous ai prévu, Meghan. Commençai-je alors en arquant un sourcil. Mais c’est trop tard. Votre robe sera verte et rose, nos couleurs préférées, mentis-je éhontément et sans sourciller, et pastel, évidemment. Le criard ne vous irait pas au teint.  Il n’y a encore qu’une hésitation, c’est le nombre de jupon… J’hésite entre six ou huit…

Toute personne proche ou moins proche de moi savait une chose. J’aimais la mode. J’aimais les boutique. Et par-dessus tout j’aimais le style. Ainsi ne doutais-je pas le moins du monde que Meghan saurait différencier ma plaisanterie de la réalité. D’autant que j’aurais besoin de toutes mes demoiselles d’honneur pour choisir ma robe autant que leur propre tenue. Il en allait, effectivement, de leur dignité. Ainsi que de leur incarnation. Bien sûr.

Pour ce qui était de ma deuxième question, la réponse fut néanmoins plus mitigée. D’elle-même, elle ne pourrait pas répondre à mes questions. C’était bien ma veine…

- Qui ne tente rien n’a rien. Soupirai-je. Et je pourrais lui demander, comme je pourrais demander à son père qui s’étreint à m’apprendre le coréen mais je leur demande déjà beaucoup pour pouvoir être opérationnelle le jour du mariage. C’est déjà suffisamment difficile pour Matt. Il a assez à faire.

Comme quoi. J’étais donc capable de particulièrement d’attention envers certaines personnes. N’en déplaise à mes détracteurs.

- C’est justement le protocole qui m’inquiète… Comment je dois appeler les grands parents de Matt ? Enfin… Déjà qu’il épouse une européenne ce qui est tout aussi bien vu avec eux que moi épousant un coréen pour mon père… Une chance que je sois fourchelangue, j’aurais été bonne pour le bucher sinon. Soufflai-je dans une plaisanterie moindre.

Mais Meghan avait bien souvent de bons arguments, de bonnes réponses. Et aujourd’hui ne fit pas exception. Arquant un sourcil, j’esquissai un léger sourire, malgré tout rassuré face à sa solution, ou du moins son début de solution.

- Ta mère accepterait de m’aider ? Vraiment ? Réfléchissant un instant, je repris rapidement parole. Je suppose que ma mère ne verra pas d’inconvénients pour être utile et nous faire livrer quelques gâteaux si je me déplace chez vous… Avec mon père malade, elle n’aura que ça à faire.

Le respect s’apprenait et se gagnait. Certes. Mais ma mère était effectivement exempte de tout respect de ma part et je ne m’en cachais pas. Du moins pas avec ceux qui me connaissaient bien, évidemment. Pour les autres, je resterais sûrement la bonne et gentille fille obéissante. C’était suffisant.

- Cela dit… Si tu apprends avec moi tout ces protocoles dignes du tréfond des enfers, tu auras beaucoup moins de difficulté à trouver un mari en Corée, crois-moi. Plaisantai-je dans un léger rire.

Mais je ne le lui souhaitais pas. Ou alors… Je le lui souhaitais. Mais seulement avec le même bonheur que je pouvais ressentir aujourd’hui, maintenant que le plus fort de l’orage était passé. D’ailleurs…

- J’espère d’ailleurs ne pas mettre les pieds dans le plat. Soufflai-je légèrement. Pas encore de mariage arrangé à l’horizon qui ravirait tes parents et une autre famille ? M’enquérai-je presque dépitée par un fait auquel je m’étais alors refusé.

- Evidemment. Au moins trois mètres par demoiselle d'honneur, je te rassure. Renchéris-je sans la moindre hésitation avant qu'un sourire ne s'affiche.

J'admettais partager la hâte des essayages. Je n'avais pour autant aucune idée de ce que je désirais réellement et peut être allait-il falloir s'y mettre bientôt mais j'avais hâte. Une hâte mêlée pourtant à une peur certaine de voir l'événement se précipiter encore un peu plus. J'avais beau avoir admis notre mariage cet été, j'avais beau me préparait autant que je le pouvais, je craignais, je le redoutais toujours autant. Sûrement, d'ailleurs, allais-je le craindre jusqu'au jour J, voire peut être même jusqu'à ce que je me retrouve seule avec Matthew... Enfin. Il allait jusque là falloir, malheureusement, tenir et persévérer. Et cela même si le fait de devoir être à la hauteur de sa famille paternelle m'effrayait particulièrement, certainement même bien plus que s'il avait s'agit d'un mariage arrangé. Cette fois, rien n'avait été désiré par nos familles, j'allais devoir faire mes preuve, leur prouver que j'étais le meilleur parti que Matthew puisse avoir, quand bien même je n'y croyais pas moi-même.

Et c'était bien dans cette optique que je venais de kidnapper Meghan. J'avais besoin d'aide et seule... Je n'y arrivais pas. Peut être même était-ce presque plus un besoin d'épanchement qu'un réel besoin de cours, je n'en savais trop rien... Tout se mélangeait et... Non. J'aurais définitivement toujours besoin de cours. Bien sûr, il aurait été plus facile de le demander, de m'imposer à nouveau, auprès de Matt et de son père mais... Non. Je leur en imposais déjà suffisamment. Et si le geste de Meghan m'arracha un sourire plus serein tandis que sa tendresse autant que sa réassurance m'apaisait, je soufflai.

- Lui imposer un mariage édicté par mon frère est suffisamment difficile, oui. Appuyai-je mes dires. Et crois moi, c'est moi qui aie de la chance. Autant par le fait qu'il soit un assez bon parti pour un mariage que pour ce qu'il est.

Matt était... A vrai dire si je commençais, je trouverais bien trop de qualité pour toutes les édictées. Il était mon tout, ma passion autant que ma raison, il me modérait autant que, d'après lui, je l'animais... Nous nous complétions plus que n'importe qui d'autre. Alors... Non. Je voulais le préserver, le plus que je le pouvais, quand bien même ce n'était pas réellement concluant. A croire, finalement, que c'était moi qui avait besoin d'apprendre pourquoi le jeu en valait la chandelle.

- Tout ce qu'il y a de plus vrais, apparemment. Soufflai-je de dépit en réponse à sa question. Et moi je suis la petite étrangère purement anglaise. Tu n'imagines pas à quel point je compte sur le Fourchelang pour leur prouver que je vaux quelque chose. Plaisantai-je, quoique cela ne soit pas réellement une plaisanterie finalement, pour une fois que ce maudit don servait à autre chose qu'être stigmatisé.

Mais sa mère, à elle, pourrait nous aider, peut être. Meghan, d'ailleurs, semblait indiquer qu'elle serait ravie de le faire... J'allais déranger une tierce personne, certes, mais... Un soupir de soulagement traversa la barrière de mes lèvres. J'allais donc pouvoir activer mon inutile de mère pour cela, pour remercier Madame Fawley de ce qu'elle allait potentiellement faire pour moi. Pour... nous, visiblement ?

Arquant un sourcil alors que ce qui n'était qu'une pique sarcastique avait fait mouche, je les fronçai bientôt en observant mon amie.

- J'ai toujours su que j'avais un don de divination. Ironisai-je avant qu'elle ne creuse tout cela. Min-Ho Jeon... Est-ce que je le connaissais... Oui... Enfin non. Pas personnellement. J'en ai seulement entendu parler. C'est l'un des cousins de Matthew par son père. Une famille coréenne de sang-pur comme il en existe trop. Soufflai-je dans un léger rire nerveux. Depuis quand est-ce qu'il travaille sur cette piste ? Enfin...

Alors... Elle aussi allait se marier ? Bien sûr. Ce n'était pas étonnant, pas même qu'elle ne devait pas s'y attendre, comme chacune d'entre nous mais... J'admettais que mon coeur se serrait à l'idée qu'elle soit, à l'instar d'Alix, à son tour vendue à la famille la plus offrante pour la sienne.

- Ils ont déjà négocié certains termes ou...

Ou y avait-il encore moyen qu'elle y échappe ?

- Beau ou ridicule ? Soufflai-je dans un rire, secouant doucement la tête.

J’avais changé, c’était un fait que je ne pouvais ni nier, ni ignorer. Que je le veuille ou non, Matt m’avait fait évoluer et… Et j’étais amoureuse. C’était un fait. Certes. Je n’allais certainement pas réfuter cela. Quant à la beauté de cela… Bien. Cela était encore tout relatif. Je me sentais bien trop souvent ridicule, et notamment dans le fait de me surprendre à être enthousiaste d’un mariage que je ne voulais, pourtant, pas réellement au début.
Un mariage qui créait de l’enthousiasme, bien sûr, mais aussi un stress intense alors que je devais être prête pour le jour J. Culture comprise. Un défi qui me semblait… Difficile à affronter. Difficile, mais aussi non négociable, quoique je puisse compter sur le Fourchelang pour m’aider.

- Admet que c’est assez étrange de se dire qu’il attire lorsque l’on est stigmatisé dès que l’on sait l’utiliser.

Ma famille peut-être plus que les autres, notre généalogie n’étant à vrai dire par réellement à notre avantage. Enfin… Mieux valait espérer que la famille de Matthew ne tienne pas compte, autrement, de ma famille. Cela vaudrait mieux. Autant qu’il allait aussi falloir que je m’arrange pour que ma mère ne dise pas un mot et… Merlin. Je n’en aurais jamais fini. Dans tous les cas, je pourrais visiblement avoir un soutien auprès de la mère de Meghan. Heureusement… Du moins… Enfin nous verrions en quoi elle pourrait m’aider.
Pour l’heure, j’avais décidé de m’enquérir de l’avenir de la sorcière et notamment d’une potentielle union. Oh. En visant juste donc ? Riant doucement à sa remarque, je secouai la tête.

- Rappelle moi de te prendre avec pour vouer mes qualités lorsque je les rencontrerais la première fois.

Min-Ho Jeon… Le cousin de Matthew. Je ne le connaissais pas personnellement. Je ne savais que ce que l’on disait de lui et… Et sans doute ne tarderais-je pas à en savoir plus. Matt serait une mine de connaissance à son sujet, je n’en doutais pas. Mais depuis quand ? Elle n’en savait rien…

- C’est tout à son honneur que de vouloir protéger ton union… Admis-je à mi-voix. Mais... Est-ce que tu es d'accord avec lui ? Au moins sur le papier.

Au moins n’y avait-il pas de négociation. Pas encore. Et seulement à sa connaissance… Elle pouvait encore s’en échapper. Son frère était visiblement bien plus à l’écoute que le mien, quoique je n’aie pas eu à m’en plaindre cette fois, admettons-le.

- C’est effectivement la meilleure solution.

Celle d’aller le voir, de lui parler. Un premier pas. Je ne savais pas réellement si cela pourrait être concluant tant la formalité entre les familles existaient mais… Soit. Mieux valait qu’elle essaie.

- Meghan… Soufflai-je à mi-voix. Est-ce que… Est-ce que tu veux te marier ? Enfin… Je ne te parle pas d’avec Min-Ho mais… Est-ce tu es sûre que c’est ce que tu veux ? Si tu veux, je peux aller voir Matt pour lui poser des question sur son cousin. D’ailleurs tu peux même aller le voir, je doute qu’il y voit un inconvénient mais… Mais est-ce que c’est vraiment ce que tu veux ?

C’était là la question la plus importante. Je l’aiderais, évidemment, quoiqu’elle désire mais… Que désirait-elle, justement ?

- Tu en aurais pourtant le droit. Soulignai-je dans un sourire. J'admet que même moi je me sens ridicule des fois.

Rien que le fait de ressentir de la hâte à la pensée de cette union était ridicule, finalement. Mais cela ne me dérangeait pas vraiment. J'aimais ce sentiment. J'aimais cette plénitude que je pouvais ressentir près de Matthew. Alors, précipité ou non... J'aimais être ridicule.
Quoique cela semblait presque moins ridicule que d'imaginer que les mentalités puissent évoluer positivement. Nous étions coincés dans un cercle restreint de tradition, d'images et de préjugés duquel je n'imaginais pas qu'il soit possible de sortir réellement. J'avais eu de la chance en rencontrant Matt, c'était un fait, mais pour une chance qui n'était même pas un changement de mentalité, d'ailleurs. Mais les autres ? Personne ne changerait de mentalité. Pas avant un moment. Nous en étions la preuve. Nos vies en étaient la preuve. Le fait que je doive comprendre toutes les traditions d'un pays qui n'était pas le mien, aussi.
Au moins Meghan avait-elle la solution de sa mère. Heureusement. Du moins si elle le pouvait vraiment, car je me sentais réellement dépourvue face à l'immensité des informations que j'avais à intégrer. Rien que la langue était... Merlin. J'avais l'impression que je ne m'en sortirais jamais...
Une impression qu'apparemment, Meghan allait un jour partager. Min-Ho Jeon. Un cousin de Matt. Que valait-il ? Qui était-il ?
Je ne connaissais pas la famille étendue des Gimhae. Pas encore. Mais s'ils étaient les plus ouvert de leur famille, j'admettais craindre pour Meghan. Alors... Elle, était-elle d'accord ? Ne serait-ce que sur le papier.
Evidemment, la fortune de la famille de Min-Ho était connue, tout comme sa position. Mais qu'en était-il de la réalité ? Nous savions toute deux que le papier pouvait être particulièrement trompeur. Alors... Elle, finalement, que pensait-elle ?

- Ca aura toujours de l'importance. Soufflai-je à son sourire. Si tu veux vraiment te marier, les choses seront plus faciles, même pour la rencontre avec le potentiel fiancé. Si tu n'en as pas envie... Secouant la tête, j'eus, à mon tour, un sourire amusé. Imagine la situation si les fiançailles avec Nicholas Selwyn avaient tenu.

Cela lui donnerait une idée de ce qu'aurait pu donner une union non désirée. Et j'étais pourtant consciente que mon rôle serait un jour de me marier et d'offrir une descendance à mon époux. Mais malgré cela, il fallait admettre que le corps de Nicholas aurait très possiblement fini dans le lac de Poudlard avant la fin de nos études.

Au moins accepta-t-elle d'être honnête. Elle ne savait pas. Esquissant un sourire désolé à sa remarque, je soupirai doucement en me relevant pour m'asseoir sur l'accoudoir près d'elle, la prenant dans mes bras, un peu maladroitement.

- Je lui demanderais. Je te tiendrais au courant. Il comprendra de toutes les manières, même sans accepter cette façons de faire. Assurai-je. Mais si tu as besoin de quoique ce soit, ou si je dois demander à Matt d'empoisonner son cousin avant un possible mariage, viens nous voir d'accord ? Plaisantai-je en la relâchant. Au moins peux-tu être sûre d'une chose. Au vu de leur famille, il doit être bien élevé et bien trop poli pour les anglais. Cela, je l'avais bien retenu de la culture coréenne. Cela dit... Si tu te maries, il va me falloir organiser un enterrement de vie de jeune fille... Alors tu vas devoir me dire ce que tu veux avant que je n'invente n'importe quoi.

Esquissant un sourire sincère, j’hochai doucement la tête. Je ne doutais pas du fait que Meghan soit réellement heureuse pour moi. Nous n’avions pas vraiment ce genre de relation hypocrite. Pas entre nous. Et c’était la raison pour laquelle je m’inquiétais réellement pour elle, pour son avenir et pour ce qu’elle avait envie de faire.

J’allais bien sûr interroger Matt au sujet de son cousin, sur tous les sujets qui me viendraient en tête pouvant aider Meghan, mais avant tout… Que voulait-elle, elle ? Bien sûr n’aurait-elle pas le choix. Bien sûr, devrait-elle faire avec les ordres que sa famille lui donnerait mais cela n’empêchait rien : que voulait-elle ? Car les choses seraient bien plus faciles si elle était en accord avec.

- C’est normal, je suppose. Soufflai-je en réponse. Tu n’es même pas encore fiancée de toutes les manières…

Ce serait plus facile une fois les choses tangibles, mais cela ne répondait pas à ma question… Quoique sa plainte sur Nick eut au moins l’effet de m’arracher un sourire amusé.

- Pauvre Nicholas ? Il m’a craché dessus. Précisai-je en grimaçant. Pauvre de ma robe, oui !

Mais enfin elle eut un début de réponse. Elle ne savait pas. Elle ne le connaissait pas assez et… Oui. Cela ne lui permettait définitivement pas de se projeter. Evidemment… Il allait définitivement falloir que je questionne Matthew. De gré ou de force, il allait devoir me parler de son cousin. En attendant… Je n’avais pas beaucoup de pouvoir alors seul le réconfort me vint en tête. M’installant près d’elle, je la pris dans mes bras le temps d’un instant, maladroitement, lui indiquant ce que je ferais, ce que j’essaierais de faire tout du moins.

- Avec un peu de chance, tu vas le faire fondre et il deviendra un véritable marshmallow. Tentai-je de plaisanter dans un sourire.

En attendant, il allait falloir que nous réfléchissions, si elle se mariait, à un enterrement de vie de jeune fille digne de ce nom et je devais déjà avoir quelques idées… et peut être pas les plus évidentes pour les Sangs Purs que nous étions.

- Comment ça le pire ?! M’insurgeai-je en plissant les yeux. Ce sera le plus bel enterrement de vie de jeune fille jamais organisé dans le monde des sorciers ! Je t’emmènerais dans le monde moldu pour danser toute une nuit dans les plus beaux quartiers ! Une sorcière comme toi, tu vas faire tomber tous ces imbéciles. Soufflai-je dans un rire, assez peu gênée par ce racisme bien connu chez moi.

Quant à mon mariage, esquissant un sourire je soufflai doucement, secouant la tête de gauche à droite.

- J’espère que tout se passera bien. Ne serait-ce que la partie avec les robes étranges de Corée qu’il va falloir porter… Je te promets que je ne vais pas être à l’aise… Mais après… le lieu est magnifique, et la nourriture… Il m’a promis qu’il y aurait de quoi manger pour les non asiatiques sans aucun palais. Soufflai-je avant de me stopper. Tiens… Première astuce pour plaire à Min-Ho… Les coréens n’ont pas de palais. Offre-lui un bouquet de piments, je suis sûre qu’il sera heureux. Ou cuisine un plat beaucoup trop pimenté, ça fonctionne aussi je suppose…