It’s really necessary ?

17 février, Bureau du psychomage, Poudlard

Putain... Pourquoi t’avais promis à ton frère de te rendre à ce rendez-vous ? Pourquoi t’avais accepté de venir “parler” à un “spécialiste” de la mentalité. Ah oui c’est vrai... T’avais pas eu le choix, en fait. Ton frère t’avait menacé d’en parler à tes parents si tu avais eu le malheur de ne pas le faire... Donc bon, autant te plier à sa volonté. Un soupir s’échappant de tes lippes alors que tu étais dans la salle d’attente... Bordel, t’avais clairement honte d’être là... Mais bon, tu ne laissais rien paraître sur ton visage, assis nonchalamment comme si de rien était... Puis quand l’on vint à t’appeler par ton nom... Tu rentrais dans la pièce... Allant t’asseoir sur l’un des fauteuils puis, tu posais tes coudes sur tes genoux, le dos voûté alors que tu observais la psychomage.

- Bonjour, Miss Carter.

Oui, c’était Miss Carter car pour toi... la psychomagie, c’était pas de la médecine, c’était juste de l’analyse comportementale... M’enfin bref, tu cherchais pas spécialement à être désagréable, tu lui avais quand même fait un sourire et tu avais pris la peine d’avoir un ton même très respectueux. Tu soufflais longuement avant d’ajouter.

- Je vais être honnête avec vous dès le début. Je suis pas là parce que j’en ai envie. On m’a imposé de venir. Je crois pas en la psychomagie, je sais quels sont mes problèmes et je finirais par trouver comment les régler. Mais vu que j’ai promis de venir, me voilà.

Cela avait le mérite d’être clair non ? Tu ne lui avais pas manqué de respect, tu lui avais exposé la vérité. De toute évidence... Tu ne savais même pas si tu allais revenir... Tu allais tenir ta promesse pour ton frère mais pour toi... Cette personne n’allait rien t’apporter... Surtout que... elle allait juste te poser des questions et c’était toi qui allais devoir trouver les réponses... En fait, tu ne savais pas... t’en savais foutrement rien, mais tu préférais t’exécuter au risque que Matt en parle aux parents. Mais au moins... c’était fait... Tu la toisais du regard avec ce petit sourire amusé et un peu narquois faut le dire... Tu n’allais pas lui apprendre son métier, t’avais pas ce culot-là, mais... pour toi, ce déplacement était inutile.

It’s really necessary ?

17 février,Bureau du psychomage, Poudlard

Une fois installé sur le fauteuil, tu avais joué franc jeu avec elle. De toute évidence, ça ne servait à rien de tourner autour du chaudron et si elle estimait que ce n‘était pas nécessaire, tu allais pouvoir remettre gentiment dans les dents à ton frère qu’il avait eu tort. C’était donc pour cette raison que tu te montrais aussi nonchalant avec la psychomage. Par ailleurs, elle te fit arquer un sourcil quand elle vint à te parler de police magique. Ça t’arrachait presque un rire et tu répondis tout de suite sans te poser de questions.

- Disons plutôt que si je venais pas, j’allais avoir plus que la police magique derrière le cul. Donc bon, me voilà, sans l’envie mais contraint.

Allais-tu lui avouer que c’était ton frère aîné qui t’avait menacé de tout déballer à vos parents si tu n’y allais pas ? Surtout pas nan. Elle soupçonnait que tu étais ici car au fond de toi... tu pensais en avoir besoin. Haussant les épaules, tu ajoutais à cette remarque.

- J’en sais rien, c’est plutôt à vous de me le dire, nan ? Est-ce que c’est grave docteur ?

Oui bon... Tu jouais encore au con pour pouvoir te protéger intérieurement. Puis finalement, elle sortit son carnet de notes. Boarf, de toute façon... T’allais pas citer de nom et tu allais rester évasif. Donc tu te mis donc à parler.

- Je suis ici car selon un proche, je suis plus le même et que je suis totalement paumé. En vrai, je peux pas lui donner tort. Je me reconnais pas non plus parfois. Et aussi, j’ai encore fait de la merde en voulant me mettre en couple. Je crois que c’est ça la source du problème. J’suis pas un mec avec qui il faut se mettre. J’entraine les gens vers le fond parce que je suis un connard et je l’assume complètement.

C’était ce que tes ex masculins avaient souvent dit de toi, que t’étais un connard je m’en foutiste. Mais qu’est-ce que t’y pouvais si t’avais pas d’attaches ? Et les seules personnes avec qui tu avais eu des attaches... tu te pliais limite à ce dont elles avaient besoin pour être ce qui leur faut. En fait... tu savais pas être naturel en couple...

- Je trouve que c’est plus simple les plans culs. Pas de prises de tête, pas besoin de faire d’efforts... Quand je vois que dans un couple, faut faire des concessions.. Je suis amoureux. Je suis amoureux d’une femme et je sais ce dont elle a besoin, alors je lui donne sans compter. C’est pas un mal de faire ça nan ?

Pour le coup, tu étais surpris d’avoir autant parlé... Mais bon, c’était peut être l’effet du bureau, tu demandais quand même pour t’en assurer.

- Y a rien qui sortira de ce bureau, on est d’accord ?

Autant t'en assurer que ce qui était dit ici, ne soit divulgué à personne... Surtout que si tu étais bien protégé par el "secret médical", tu allais pouvoir lâcher des noms maos, tu ne le ferais pas car... cette femme faisait partie du personnel de Poudlard donc si elle croisait Erin... Ouais, nan. C'est mort.

It’s really necessary ?

17 février,Bureau du psychomage, Poudlard

Faire le con, c’était la solution de facilité. Ça l’avait toujours été. De toute évidence, c’était la façon la moins prise de tête, tu t’en foutais des conséquences et tu avais tendance même à les assumer avec un petit sourire insolent d’un air de dire “t’étais prévenu avant de t’approcher”. Mais bon, tout ceci c’était quelque chose que tu ne pouvais que te dire à toi-même, ou plutôt... C’était une musique que tu ne cessais de te rabacher de manière perpétuelle. Ce serait quoi le terme qu’aurait utilisé une personne qui veut briller en société ? Ah ouais... “Gargariser”. Mais sincèrement, tu avais beau avoir essayé de changer pour plaire aux personnes que tu aimais... chasser le naturel et il revenait au galop. Tu passais du noir au blanc, c’était pas logique et tu le savais pertinemment. Ton frère t’avait fait comprendre que c’était pas toi... que ça ne l’avait jamais été. Mais en fait... qu’est ce que c’était le “toi”... Tu t’étais toi-même forgé un caractère face à une pensée conne de gamin, comment tu pouvais savoir ce que tu étais vraiment ?

Elle t’expliquait qu’elle était tenue sous le secret professionnel et que même sous la torture, elle dirait rien. Tu vins à rire légèrement d’un air sarcastique en disant d’un ton détaché.

- Je pense pas qu’on viendra jusqu’à vous torturer pour obtenir mes états d’âme. Mais ça fait plaiz’ à savoir. Je peux au moins être sûr que personne saura que je me remets en question.

Ou plutôt, que tes parents ne soient pas au courant que tu avais fait une connerie aussi grosse que tes performances en tant que gardien... Bref. Tu soupirais intérieurement et tu lui avais exposé tout ce qu’il s’était à peu près passé. Tu pensais pas que ça allait sortir tout seul comme ça... T’étais pas du genre à parler si facilement de ta vie mais là... c’était comme devenu une façon de te libérer. La première question qu’elle te posa te fit sourire.

- Vous savez, Miss Carter. Normalement, avec la vie et l’enfance dorée que j’ai eu. J’aurais jamais dû tourner comme ça. Un père aimant, une mère maternelle et dévouée, un frère aîné posé et toujours à l’écoute, une sœur jumelle solaire et un petit frère discret. J’avais rien à la base pour me transformer comme ça. Tout ça s’est parti d’un faux sentiment, d’une impression d’être “amoureux”.

Ouais... cet amour que tu avais cru avoir pour Ornela... Pour cette fille que tu avais tant admiré et adoré comme une meilleure amie mais quand tu avais franchi le pas, t’avais simplement eu le droit à des reproches, des rabachements d’erreurs de ton passé... Comme si tu les avais pas assumé auparavant.

- Vous dites que je suis pas un connard. Pourtant, je sais que j’le suis. Honnête et toujours droit dans mes bottes, mais un connard quand même. Je me suis interdit tout sentiment amoureux pendant des années, couchant à droite et à gauche, me mettant en couple par facilité sans vraiment éprouver des sentiments, puis finir par rompre pour l’énième crise de jalousie de trop. Un comble car moi-même, j’ai découvert que je pouvais être possessif ?

Un soufflement de nez franchissant tes narines alors que tu passais une main sur ton visage, tu te concentrais sur l’air ambiant. Cette psychomage semblait posé, calme et vraiment à l’écoute, l’atmosphère n’était pas pesante. Tu venais simplement à dire avec amusement.

- Mon premier amour n’en était pas vraiment un. Et la deuxième personne que j’aime, je devrais pas. Parce que... je cite “l’ethique et la déontologie n’ont pas été créé pour faire joli”. Dès que quelqu’un s’intéresse ou s’approche de moi, je l’emporte dans mon gouffre. J’ai fait faire des choses à une personne intègre, sérieuse et sage... des trucs qu’elle aurait jamais fait avant. C’est pas être un connard toxique ça ?

Demandais-tu d’un ton calme et toujours aussi détaché, tu montrais physiquement que tu t’en foutais. Mais intérieurement, tu avais réfléchi à quel point, tu n’étais pas quelqu’un de fréquentable ou de stable. Sauf qu’à l’époque, t’en avais jamais rien eu à foutre et maintenant que tu pensais à l’avenir, t’avais peur... Est-ce que t’avais vraiment envie de finir ta vie, seul ? T’étais incapable de trouver le juste milieu... c’était soit tout blanc ou tout noir...  

It’s really necessary ?

17 février,Bureau du psychomage, Poudlard

Voilà qu’elle te disait que la famille n’était pas le seul facteur à prendre en compte pour le développement d’une personne. Dans un sens... Elle avait pas tort. Car si tu t’étais basé uniquement sur le modèle familial, tu serais peut être un gars irréprochable. Mais ça, t’en savais rien. Avec des “si” on mettrait Poudlard dans une fiole comme tu aimais le dire assez souvent. Haussant donc les épaules à cette annonce, tu soufflais légèrement.

- Vous sous-entendez que les fréquentations jouent, c’est ça ?

Pour toi, c’était difficile à entendre. Dans le sens où tu t’étais toi-même forgé ta propre réputation, parce que tu as fait tes propres choix. Mais le simple élément déclencheur... Tu le connaissais. Mais pour toi, c’était trop “facile” de rejeter la faute sur ça. C’était toujours plus simple de trouver un coupable plutôt que de dire “ouais, j’ai merdé et j’assume.” et t’aimais pas cette façon de faire. Tu savais ce que t’étais, tu savais aussi que tu faisais partie de ces personnes qu’ils valaient mieux fréquenter uniquement en amitié et pas en amour ni en coucherie, car t’étais pas stable.
Elle te fit part également d’une vérité que tu n’avais pas su percevoir... C’était peut être ça ton problème ? L’attachement, la crainte de finalement éprouver des sentiments...

- Pourquoi je me suis interdit d’être amoureux ? Parce que je sais pas me comporter normalement. Quand je regarde le couple qu’est ma mère et mon père, ils sont parfaits. J’ai une vision trop idéaliste du couple. Je suis pas mon père et je suis encore moins ma mère... Pour moi l’amour... ça change une personne... en bien ou en mal. Pour ça que je me suis interdit de tomber amoureux. Et la preuve... La première personne que je pensais aimer m’a détruite et la seconde que j’aime... c’est moi qui ai l’impression de l’entrainer vers le fond.

Ou pas... Enfin si... Erin avait toujours été sérieuse et une femme très stable... Et pourtant, tu lui avais fait enfreindre le règlement à plusieurs reprises... Tu l’aimes... elle est selon toi, le type de femmes qu’il te faut... une personne droite, mature et capable de te recadrer quand il faut... quelqu’un qui sait te poser des limites et parfois se laisser aller dans tes conneries... Pour toi... Erin était parfaite... mais... ton frère avait évoqué des vérités... elle était professeur, tu étais étudiant et elle risquait sa carrière à cause de toi.
Passant une main sur ton visage, tu secouais la tête en riant nerveusement.

- J’ai juste été assez con pour imaginer de feinter le système... Je l’aime... Je l’aime vraiment... J’ai jamais éprouvé ces sentiments pour quelqu’un... Cette personne, son cœur et son âme... elle est juste parfaite à mes yeux... Là... mais elle risque trop en étant avec moi... ça pourrait la nuire... Je veux pas qu’elle perde tout ce pourquoi elle s’est donnée dans sa vie... à cause de moi. Elle mérite mieux que ça... Elle a plus à perdre en restant avec moi...

Tu sentais comme tes yeux te picoter, tu pinçais un peu plus tes lèvres alors que tu détournais le regard. Mordant ta lèvre avec nervosité... tu étais instable... dès le début... t’avais fait le con... et là t’en payais les conséquences... mais t’allais les assumer... mais à quel prix....

 

It’s really necessary ?

17 février,Bureau du psychomage, Poudlard

A cette première réponse, tu eus un simple haussement d’épaules. Pour ta part... t’avais pas l’impression d’être différent à la maison et à l’école. Au contraire même... M’enfin, c’était elle la spécialiste donc, tu pouvais que supposer qu’elle avait raison. Toutefois... Tes sourcils se froncèrent quand tu l’entendis parler... Ses paroles... Étaient en train de parvenir à t’atteindre. Tes parents ? Des faiblesses ? Des crises ? Ouais... Il y en avait sûrement eu... Vu le tempérament de ta mère, ça t’aurait pas étonné... Mais l’idée même que ton père se mette en colère... Ça te semblait tellement énorme... Il avait toujours ce sourire sur les lèvres et avait un positivisme qui te rendait toujours très admiratif, le genre d’homme à voir le chaudron à moitié plein... Mais là... Elle t’évoquait une réalité que tu n’avais jamais véritablement soupçonnée. Oui, tu idéalisais largement le couple que formaient tes parents... Et c’était ça qui t’empêchait d’avancer ? Non... t’étais pas d’accord.

- Personne est parfait, Miss Carter. Je le sais très bien. Même si parfois, j’ai des doutes quand je vois mon père. Mais... je suis pas d’accord avec vous. C’est pas une question de perfection ou de manque de confiance en moi.

Pour toi, c’était clair comme du felix felicis... Tu avais toujours eu une grande confiance en toi et tes capacités. Tu avais une parfaite connaissance de tes limites. Ou plutôt... c’était ce que tu t’échinais à te répéter dans ton esprit. Car actuellement... Non, t’étais plus sûr de rien. C’était ce qui justifiait ta présence ici. Ton frère avait raison, t’avais l’air d’être plus que l’ombre de toi-même. Puis, elle ajoutait que c’était pas ta faute... Si, bien sûr que si... C’était TA faute à toi, c’était toi qui avais pas assuré à ces moments-là, c’était tes choix qui t’avaient mené à ce genre de situations... Un soupir s’échappant de tes lippes alors que l’expression amusé et presque taquine disparaissait au fur et à mesure... Laissant place à une neutralité que tu n’avais que très rarement. En à peine quelques minutes... elle semblait avoir percé à jour le véritable problème. Tu te voilais la face en disant que tu étais confiant alors qu’en réalité... tu avais caché ton manque de confiance en toi avec du je m’enfoutisme... Ou plutôt... que ta première rupture t’avait fait devenir comme ça... Car tu avais toujours été quelqu’un de feignant qui n’aimait pas se prendre la tête... et un couple, c’était ça... des prises de tête....

- Eloigné est un grand mot... Je suis toujours avec même si c’est caché... j’ai pas envie de la laisser... j’ai pas envie de l’abandonner... je l’aime vraiment...

A cet instant.... Les paroles qui suivirent, te firent presque blémir intérieurement. Tes iris s’écarquillant alors que tu pinçais plus que nerveusement tes lippes en détournant le regard... Non... Bien sûr que la relation aurait marché ! Elle en savait rien.... elle connaissait pas la profondeur de tes sentiments pour Erin... et à quel point, tu la voyais comme la personne parfaite...
Tu eus un rire jaune alors que tu secouais la tête. Non... Non... c’était pas vrai, pas possible.

- Et c’est moi qui ai une vision trop idéaliste du couple ? Je vois des mecs brisés réussir à être heureux en couple alors qu’ils avaient pas spécialement de confiance en eux... et vous me dites que si y avait pas eu cette éthique, ça aurait quand même pas marché ? Sans vouloir vous manquer de respect, Miss Carter... Ce que vous dites, c’est faux.

Était-ce du déni ? Cherchais-tu à te protéger ou à te leurrer ? T’en savais rien. Peut être que tu étais effectivement trop aveuglé par cet amour que tu portais, que tu t’y accrochais comme si ta vie en dépendait, mais... Tu sentais l’envie de craquer, d’exploser... Mais tu te contenais en riant nerveusement et continuant de mordre l’intérieur de ta joue à en sentir le goût âcre du sang.

- C’est pas de la fuite. C’est de la protection. Et si vous êtes pas d’accord avec moi... Allez-y. Définissez-moi, c’est quoi l’amour pour vous ? Puisque visiblement, ma vision à moi, c’est de la merde de troll.

Le passage à la vulgarité face à une personne faisant partie du personnel de Poudlard était la preuve que tu avais perdu une part de ton calme... Il n’y avait que la vérité qui pouvait blesser ? Eh bien... Il semblerait qu’elle avait visé juste et que là.... tu te retrouvais acculé... Tu reprenais cet air un peu joueur dans tes expressions, mais ton regard était comme vide. Tout ce qu’elle t’avait dit... ça te travaillait encore...

It’s really necessary ?

17 février,Bureau du psychomage, Poudlard

Non... Cette relation-là, t’y tenais... Tes sentiments pour Erin étaient puissants, c’était une passion qui t’avait presque consumé de l’intérieur. Son sourire avait le don d’égayer tes journées, sa façon d’être aussi... Tout en elle était ce qui te convenait. Mais... Visiblement, on t’avait balancé que t’étais plus que l’ombre de toi-même. Que tu ne savais plus qui tu étais... Était-ce à tort ? Non. Il était vrai que tu te prenais beaucoup plus la tête qu’avant et que tu avais perdu une part de confiance en toi. Mais te l’avouer ouvertement ? Hm... Bien plus compliqué. Ainsi, tu avais un peu répondu avec un brin de défi... si ce n’était de l’insolence... Tu étais sur la défensive ? Un peu plus oui... Là clairement, c’était quelque chose qui avait de l’importance pour toi... On t’attaquait sur un terrain que tu ne savais même pas maîtriser.
Tu lui avais finalement dis que ce qu’elle t’avait balancé, c’était des conneries. En bien plus poli, évidemment. Elle faisait partie du personnel de Poudlard... Si tu manquais de respect ouvertement, ce serait pas bon... Quoi que... Elle t’avait dit que tout ce qui était dit dans cette pièce... y resterait et que même sous la torture, elle ne dirait rien. Donc... Tu pouvais pleinement parler sans te contenir ou même faire semblant... Cette information qui vint à tiquer dans ton esprit, fut sûrement le début du lâcher-prise. Elle te disait que tu devais pas te comparer à ces autres personnes... Pourtant, quand tu regardais Mara... quand tu voyais que malgré les épreuves, il était heureux avec Keith... ça te rendait presque ouf de pas pouvoir faire pareil à cause de cette putain d’éthique.

- Pourquoi tout le monde sort la même rengaine à chaque fois ? Le fameux “on s’en fout des autres, c’est ton cas à toi qui est important.” Oui, je le sais. Je sais très bien faire l’égoïste et penser qu’à ma gueule. Hormis ma famille et mes amis, je me fous de tout. Mais avec elle... c’était différent, elle est différente...

Par contre, à l’instant même où elle vint à dire que la relation était perdue d’avance... Tu eus comme un déclenchement dans ton esprit. Une vague d’impulsivité... Tu te redressais sur tes jambes en la toisant du regard.

- Donc pour vous aussi, je fonce droit dans le mur ? Pour vous aussi, je devrais mettre fin à cette relation alors que j’en ai pas envie ? C’est ça la vie ? C’est se priver du véritable bonheur parce qu’on est dans une putain de société de merde qui nous dicte notre putain de conduite ?

Oui... Là, elle avait déclenché en toi cette colère.. Cette pulsion et ce côté volcanique en toi... Matt avait toujours su te tempérer. Bien évidemment, tu n’avais pas l’intention de la frapper ni même de taper du poing sur la table. Mais disons qu’à cet instant... L’air se fit bien plus pesant... tout comme l’atmosphère... témoin de ton emportement.
Prenant une grande inspiration, tu venais à tenter de retrouver le contrôle... Faisant en sorte que l’air soit bien plus respirable dans la pièce alors que tu reposais de nouveau tes fesses sur le fauteuil, passant une main sur ton visage avant que celle-ci n’attrape ton propre menton.

- C’est pas moi que je protège. C’est les autres.
 
Cette simple phrase était un pur déni de ta part. A vrai dire... tu avais une vision si parfaite de l’amour que pour toi... dès que ça commençait à devenir trop sérieux avec tes anciennes relations, tu les jarretais car t’en voulais pas. Et là... pour une fois que tu étais prêt à franchir le pas... On te freinait en disant que c’était mal... Et le pire dans tout ça ? C’était que tu en avais parfaitement conscience... Qu’elle risquait beaucoup trop pour toi....

- En fait, la seule conclusion que j’arrive à tirer de ce que vous me dites. C’est que je suis trop sur la défensive et que depuis que j’ai essayé de lâcher, je me suis trop emballé ? C’est là où vous voulez en venir, Miss Carter ?

Pour le moment... C’était effectivement la leçon que tu semblais tirer de tout ça... Entre les paroles de ton frère aîné et celles de la psychomage... Tu étais passé de l’hippogriffe au dragon... D’où la preuve irréfutable de ton manque d’expérience en relation sentimentale ou amoureuse...