Sortie à BeauxBâtons

Janvier/Février, Salle de Métamorphose.

Plutôt rassurée de constater que la pauvre Eshani ne s’était pas sentie vexée en comprenant que c’était une maladresse de ta part. Tu avais suivi le reste du groupe jusqu’à la table. Effectivement, la cuisine française était délicieuse mais aussi riche en étrangeté. Pour ta part, tu n’avais jamais trouvé les huîtres et les escargots à ton goût. Par ailleurs, en échangeant avec des Françaises, tu avais fini par apprendre que ce n’étaient pas des “mets” que l’on mangeait souvent, notamment les fameuses cuisses de grenouille.
Alors que tu avais laissé de côté les escargots pour te concentrer un peu plus sur une délicieuse soupe à l’oignon, tu eus le droit à une attaque persillée qui vint à te contraindre à esquiver en partie. L’Afghane venant à te surprendre quand elle ajoutait que les scorpions étaient plus simples à manger.

- Je n’y ai jamais goûté personnellement. Tu pourrais me donner un comparatif avec quelque chose que tu as déjà mangé à Poudlard ?

La remerciant de t’accompagner jusqu’aux toilettes des filles afin de pouvoir te changer comme il se doit. Évidemment, tu pus voir la grimace de Mara en voyant la totalité des plats qui étaient bien riches en calories, puis Keith qui lui fit un petit debriefing de ce qu’il pouvait manger sans risquer de perdre sa plastique parfaitement musclée. Enfin... Le conseil qu’il donna à Nick pour manger les cuisses de grenouille. Tu pouffais de rire.

- Propose-lui quelque chose qui ne le fera pas vomir ! Surtout qu’il est souvent très rare qu’elles soient bien préparées, il aura l’impression de mâcher de la semelle !

Gloussant de bon cœur, tu restais auprès d’Eshani en faisant en sorte de ne pas la toucher, car tu avais pu voir qu’elle n’aimait pas particulièrement les contacts physiques. Notamment en voyant ses élans de recul quand on s’approchait un peu trop d’elle. Parvenant à nettoyer le tout, indiquant à la demoiselle qui vous avait accompagné qu’elle pouvait repartir dans un élégant Français. Ta mère était une Bourbon après tout... Quand, celle-ci fut partie, tu offris un doux sourire à Eshani.

- Merci de m’avoir accompagné. Je voyais que tu n’étais pas spécialement à l’aise. Vu que nous partagerons notre chambre, je ne sais pas si tu es pratiquante. Si tu l’es, n’hésite pas à me prévenir quand tu désires prier. Je ne voudrais pas te déranger ou te déconcentrer.

Ceci étant dit, tu retournais dans la grande salle où tu fus accompagnée par une demoiselle pour aller dans les dortoirs qui furent désignés. La nuit de sommeil sera assez courte comme à ton habitude. Néanmoins, tu n’avais pas cherché à te montrer intrusive avec l’Afghane, lui laissant son intimité alors que tu lisais un codex sur le droit magique.
Le lendemain matin... Le petit-déjeuner sera toujours aussi riche et sucré. Pour ta part, tu avais attendu que ta camarade soit prête pour quitter la chambre en sa compagnie, toujours tout sourire bien que tu n’avais pas vraiment beaucoup dormi, la magie permettait de dissimuler tes cernes. Prenant donc ton petit-déjeuner en discutant un peu avec le reste de tes amis, tu voyais encore ce cher Nick faire le pitre... Ne pouvant t’empêcher de rire face à cette démonstration de danse avec une demoiselle qui se laissait le moment jusqu’à... ce que le Serdaigle fasse l’erreur de trop. Le regard qu’il avait porté sur Erin. Tes yeux s’écarquillèrent légèrement avant que tu n’éclates de rire face au ridicule de la situation.

- Le pauvre. Un peu plus et il était bon pour être collé jusqu’à la fin de sa scolarité. Faire du charme à sa directrice de maison, on aura tout vu. Bravo, Nick !

Essuyant une petite larme de rire, tu dégustais ton croissant tranquillement en invitant ta comparse poufsouffle à goûter à un chou à la crème.

- Tu vas voir, c’est délicieux, mais attention, tu risques de t’en mettre partout.

Lui tendant même une serviette au cas où si elle désirait s’essuyer les lèvres. Le petit-déjeuner prenant fin, l’heure sera à... Un cours de français. Intérieurement, tu retins un soupir. Pour ta part, tu risquais de t’ennuyer à mourir puisque ta langue maternelle... Était le français. Mais tu t’abstenais de commentaire.
Suivant le petit groupe jusqu’à la salle de classe. Les trois élèves se présentèrent et le thème qu’ils avaient choisi pour apprendre la langue était... Le vin ? Sérieusement ? Tes iris trahissaient à quel point, tu étais blasée. Plus cliché que ça, tu meurs. Pourquoi pas un cours sur le fromage, le foie gras et la baguette de pain pendant qu’on y est, histoire de bien accompagner le vin, pensais-tu intérieurement. Autant rester silencieuse pour éviter de paraître désobligeante.

Par ailleurs... Quand le cours commençait... tu ne pus t’empêcher de regarder cette mascarade. Sérieusement, tu étais mitigée entre te sentir insultée ou commencer à t’agacer. Car là, c’était ridicule. Ainsi, tu te contentais de détourner le regard en rongeant ton frein d’agacement puis, tu voyais les ramequins en question. La logique aurait été que tu te prêtes au jeu puis... Tu n’en eus tout simplement pas envie. Tu te permis donc d’aller vers tes professeurs avant de demander à Madame Yaxley.

- Professeur Yaxley... Nous nous entendons sur le fait que cette démonstration est grotesque ? Ce n’est pas du vin qui est contenu dans ce qu’elle a montré. La robe n’est pas du tout adéquate. Je sais que nous sommes en pleine école, mais nous sommes tous majeurs ici. Pourquoi nous prennent-ils pour des couards ? Sous prétexte que nous sommes anglais, nous ne pouvons pas faire la distinction entre du jus de pomme dilué et un vin blanc ? Puisque ceci est supposé nous préparer pour l’oenologue, nous allons tous passer pour des imbéciles.

Était-ce ton côté sang-pur et indigné qui prenait le dessus ? Oui. Tu avais horreur de te faire humilier et la façon dont ils parlaient à tes camarades ne te plaisait pas du tout. L’anglais était une langue internationale, ils étaient supposés savoir le parler couramment, mais le ton utilisé ne t’avait pas plu du tout. Autant dire que cela se voyait dans tes iris même si ton visage restait doux et calme.
Par ailleurs, tu eus une idée assez amusante... Retournant à ta place, tu venais finalement à demander à cette chère Juliette dans un Français parfaitement maîtrisé et sans le moindre accent.

- Veuillez m’excuser Juliette. Mais j’admets qu’une question me taraude. Vous nous avez montré plus tôt un vin blanc, un vin rouge et du champagne. Pourriez-vous m’indiquer les crus en question ? Sa provenance, son âge, mais aussi ses caractéristiques. La robe m'a semblé un peu terne pendant votre démonstration. S'agit-il d'un vin jeune ?

Ton but à cet instant ? Remettre à sa place ces élèves qui visiblement étaient en train de vous prendre de haut. Malgré tout, tu connaissais la mentalité française. Le genre à poignarder avec le sourire pour démontrer une forme de supériorité. Il était bien rare que tu t’agaces, mais là... Tu ne l’avais pas bien pris du tout.