Family Time

Bella Yaxley & Corban Yaxley

Matin du 27 décembre,  Forteresse d'Azkaban

- Et Ottavia ? Elle suit Abadone, elle ? demanda Corban Yaxley.

La sorcière assise en face de lui leva les yeux et arqua un sourcil.

- Parle, au lieu de rester silencieuse comme une pauvre imbécile, ou écarter les cuisses pour ce Carrow ta finalement fait perdre la parole ! s’écria le sorcier en retour face au manque de réponse verbale de sa femme.

Amara Mancini-Yaxley déglutit, avant de prendre la parole d’une voix un brin plus tremblante :

- Elle n’est pas en âge. Elle n’a que quatre ans. Elle rejoindra Abadone quand elle sera en âge.

Comment pouvait-on être aussi faible qu’Amara Yaxley ? Inutile. Son épouse était inutile. Il avait espéré qu’avec l’âge, elle serait moins sotte, moins… vide. Mais non. Merlin merci, il pouvait compter sur Bill Gaunt, l’un de ses plus fidèles amis, pour garder sa famille dans le droit chemin.

- Comment va Bill ? s’enquit-il alors.
- Bill va bien. Il a fiancé Heather (elle se tut, remarquant que son époux ne suivait absolument plus). Il va bien. Marcus aussi.

Corban hocha doucement la tête, dévisageant sa femme. Peut-être était-elle lourdement stupide, mais son extérieur était des plus plaisants à observer. Il ne s’en priva donc pas. Après tout, les cellules d’Azkaban étaient bien froides et il donnerait tout pour retrouver la chaleur d’Amara. Du moins, temps qu’elle ne parlait pas. D’ailleurs… elle lui parlait, une histoire de Diana et de Quidditch, mais qu’est-ce qu’il en avait à faire ? Finalement, il l’interrompit au milieu d’une phrase, sans la moindre gêne :

- Ça suffit. Amène-moi Bella. Je veux lui parler. Ta voix me donne mal à la tête. s’enquit-il alors.

Son épouse sembla se crisper. Elle se leva, et s’approcha de la porte, mais Corban la devança. Il glissa ses mains autour de sa taille chaude et de ses formes féminines avant d’embrasser sa femme d’un baiser rude, langoureux. Il huma le parfum délicat de ce cette dernière, pressant son corps féminin contre le sien, la tenant fermement contre le mur glacé de la salle de visite. Il acheva par mordre sa lèvre, si fortement qu’elle eut un sursaut. Il se détacha alors qu’un filet de sang coulait de la lèvre inférieure de sa femme.

- N’oublie pas qui est ton époux. s’enquit-il alors avant d’ôter toute pression autour du corps de sa femme.

Cette dernière se dégagea, frottant son poignet rougit par la prise de son époux et quitta la pièce, laissant Corban seul. Corban resta près de la porte, attendant la venue de sa fille. Il toisa la pièce du regard : une salle assez froide, avec quelques lumières, une table et deux chaises. Rien de particulier. C’était aussi là qu’il avait ses rendez-vous avec son imbécile d’avocats et où quelques Aurors encore têtus continuaient de venir.

Finalement, la porte s’ouvrit sur une jeune femme. Une jeune femme aux cheveux d’ébène et au regard foncé. Le portrait craché de sa mère. Mmmh. Quelle délicieuse jeune femme sa fille était devenue. Elle avait l’air d’une femme. Une femme qui, bientôt pourrait offrir un héritier. Mais pour l’heure, là n’était pas la question. Il s’approcha de sa fille et lui offrit une étreinte paternelle. Corban avait l’air encore plus vieux qu’il ne l’était, tant à cause de la nourriture peu nutritive de la prison, que du manque de luminosité, qu’à cause du froid… bref. Ces décennies d’incarcération avaient été lourdes sur le physique de l’homme. Ses cheveux blancs étaient longs, jaunis, si fins et dégarnis, son dos vouté semblait prêt à céder sous son poids pourtant maigre. Son odeur n’avait rien à voir avec le parfum floral de sa femme. D’ailleurs, il ne manqua pas non plus d’humer celui de Bella.

- Mmmh… lâcha-t-il non sans un certain plaisir non dissimulé. Ma tendre, tendre fille.

Il se détacha de sa sublime fille avant de venir embrasser sa joue et de l’inviter à s’asseoir d’un geste beaucoup plus frêle qu’il ne l’était vraiment. Il tira la chaise de sa fille tel un gentleman, mais usant de tremblements à outrance, jouant la carte du vieillard fragile avec brio.

- Assieds-toi, assieds toi, ma douce Isabella. Oh… tu deviens plus belle à chaque visite, dit-il avec beaucoup plus de joie qu’il n’en ressentait. Comment vas-tu ?