[Suite du RP]

La douceur d’Andrew était une chose à laquelle j’avais encore du mal à croire. Pas tant que je ne l’imaginais pas capable d’une telle chose – quoique certains de ses élèves puissent penser le contraire – mais c’était plutôt le fait que cette douceur me soit adressée qui m’étonnait toujours. Je profitai néanmoins allègrement de ce contact, heureuse et même apaisée malgré la situation. Embrassant la paume de sa main, encore essoufflée de notre effort mutuel, j’hochai doucement la tête, souriante.

- Un café me ferait plus que du bien. Soufflai-je, amusée avant de me rhabiller. Laisse-moi juste passer dans ma chambre me changer… Autant éviter que les collègues me voient dans cette tenue.

Pour sûr, la tenue qui avait été choisie l’avait spécialement été pour Andrew et si je n’étais pas une sainte, la pudeur et la discrétion étaient deux valeurs auxquelles je me rattachais beaucoup. Autant éviter, donc, de me faire trop remarquer.
Ainsi, laissant Andrew se remettre de ses émotions précédentes, je filai rapidement chez moi afin d’enfiler une robe bien plus convenable que ma tenue précédente, retrouvant rapidement le sous-directeur.

- On peut y aller ! Dis-je ainsi toujours aussi pleine d’enthousiasme.

Officiel avait-il dit… Et c’est parce qu’il l’avait lui-même dit – et que cela n’était certainement pas tombé dans l’oreille d’une sourde – que je pris sa main dans la mienne afin de traverser le château jusqu’à la salle des professeurs où je le relâchai dans un sourire entendu pour y entrer à sa suite.
Saluant les collègues déjà présent après leur cours en cette fin de journée, je fis en premier lieu ce que la (ma) logique imposait : prendre un mug de café latte vanille sucré. Instant solennel et important, évidemment. Servant une tasse de café noir au Professeur de Potion, j’hésitai un instant malgré tout. Est-ce qu’officiel voulait dire de ne rien dire ou de laisser les autres découvrir le pot aux roses ou, au contraire, disait de faire taire les rumeurs par la vérité ? Mmh. Le nez dans ma tasse, je soufflai alors.

- Officiel hein ? Pris-je « conseil » auprès d’Andrew avant de m’aider de son épaule pour monter sur une chaise près de nous et cogner d’une cuillère sur ma tasse.

Je n’avais aucune foutue idée de ce que je faisais, mais puisque la politesse et la vérité étaient deux choses importantes pour moi autant que – j’en étais sûre – pour Andy… Prenant une grande respiration, toujours bien peu à l’aise d’être le centre de l’attention, mes joues prirent une légère teinte rouge alors que je m’éclaircissait la voix.

- Hum… Bonsoir à tous… Un regard vers le Professeur et j’esquissai un sourire à la toute petite assemblée. Alors heu… Voilà. On avait quelque chose à vous annoncer pour pas que vous soyez surpris mais je me dis qu’en fait… ça ne vous intéresse peut-être pas et…

Et je détestais définitivement être au centre des regards de la sorte. Je cherchai ainsi désespérément une aide auprès d’Andrew qui avait bien plus l’habitude que moi des allocutions quelle qu’elles soient, poste de directeur adjoint oblige.

- Le Professeur Mackelled va vous le dire ! Dis-je alors un peu précipitamment en descendant de ma chaise. Il est vraiment meilleur que moi.

Ça y est, c’était dit. Mais pourquoi est-ce qu’on faisait ça d’ailleurs ? A quoi ça servait ? A part que tous les regards soient braqués sur nous me rendant réellement… mal à l’aise. Je jetai néanmoins un coup d’œil à Andrew quand ce dernier indiqua que je n’aurais droit à aucun traitement de faveur de sa part. C’est bien ce que nous verrions quand je… Hum. Bref. Evitons de penser à ce genre de choses maintenant et concentrons-nous plutôt sur le présent et ce qu’il se passait à cet instant. Et à cet instant… J’avais réellement envie de rentrer dans un trou de souris. Outre la remarque d’Amos qui me faisait regretter cette « annonce » puisqu’effectivement ils n’en avaient strictement rien à faire et… Et… Morgane pourquoi avait-il fallut que je nous donne en pâture à tout le personnel ? Me passant la main sur le visage, je soupirai, m’arrêtant néanmoins à une autre réflexion à laquelle je n’avais pas réellement pensé.

« Belle-mère »… Tous ou presque venaient de me faire cette réflexion… J’allais devenir une « belle-mère ». Mais… Mais c’était quoi le rôle d’une belle-mère ?... A vrai dire, je n’en savais strictement rien et au vu de mon regard envers le Professeur de Potions… Ça m’inquiétait « légèrement ». D’autant plus que je n’allais visiblement pas avoir les « belles files » les plus faciles à gérer et je pensais notamment à l’une des deux jumelles à qui je m’étais déjà malheureusement frottée… Me penchant doucement vers Andrew, je lui murmurai alors :

- Promet moi que tu me feras le topo de ce que dois faire une belle-mère et de comment plaire à tes filles.

Moi ? Paniquer ? Un peu. Juste… « un peu ». Enfin. Au moins la réflexion d’Erskin me permit-elle de rire un coup oubliant le temps de quelques secondes, secouant la tête de gauche à droite.

- Merci, et je vous promet de faire le nécessaire pour que jamais une telle plainte n’arrive sur votre bureau. Un regard amusé vers Andrew et j’esquissai un sourire des plus amusée. Nous essaierons en tout cas. Plaisantai-je un peu plus détendue avant que ne revienne en tête ce problème de belle mère et de « mais il n’en n’ont rien à faire » qui me perturbait. Bon alors… Je sais que… Que… Que ce n’est pas l’événement du siècle mais… Je… Je reviens !

Et sur ces mots, je m’enfuis littéralement de la salle des professeurs pour revenir moins de dix minutes plus tard, les bras chargés de pâtisseries que j’avais pu récupérer aux cuisines. S’ils n’en avaient rien à faire, peut être qu’ils préfèreraient les pâtisseries ! Et très sincèrement… Je préférais encore qu’ils se concentrent sur ces pâtisseries que sur moi et cette fonction de belle-mère qui… Rah ! Non ! Je ne devais pas y penser maintenant ! J’avais tout le temps de me faire du sang d’encre et de paniquer !