Voilà maintenant plusieurs jours que les cours ont repris, les habitudes aussi. En ce mercredi après-midi, Adraste n'est pas au meilleur de sa forme. C'est l'heure du coup de métamorphose, et malheureusement, il ne brille pas dans cette matière. Un piètre l'année dernière lui a fait mal, même si c'était mérité, bien entendu. Toutefois, vu les objectifs qu'il s'est fixés, il doit remonter sa note, chercher les ressources qui sont en lui afin d'être à la hauteur de ses ambitions. Il se rappelle également la mine de son paternel quand celui-ci a vu les résultats. Adraste n'aime pas décevoir son père, mais c'est ce qu'il s'est passé, alors il doit retrousser ses manches, et c'est d'ailleurs ce qu'il a fait durant les vacances, à revoir ses cours, et essayer de les comprendre, du moins mieux que ce qu'il avait emmagasiné jusque-là. Il a travaillé dur, d'arrache-pied, et il compte bien prouver à son professeur qu'il n'est pas l'idiot que celui-ci doit penser de lui.
Il s'est installé au premier rang, enfin le second, mais c'est presque pareil. Il écoute religieusement le professeur Avery, sa plume prête à prendre des notes sur le parchemin qu'il a devant lui. Depuis le temps, tout le monde sait que les retards ne sont pas tolérés, et personne ne l'est. La première année a suffi pour faire entrer dans la tête des plus récalcitrants. Les rappels sont parfois nécessaires, mais il est évident que personne ne peut oublier les règles du cours de métamorphose. Le professeur continue, ce n'est pas la première fois qu'on leur signifie que c'est la dernière année avant les BUSE, si du moins c'est ce à quoi il fait allusion. Oui bon, les années défilent, mais il leur reste encore deux ans, puisque ce sera à la fin de l'année prochaine et que nous sommes au début de celle-ci, avant de les passer. Mais peut-être que ce n'est pas du tout ce à quoi il voulait faire référence.
Enfin, le tableau se rapproche, et Adraste rajuste la plume dans sa main. Premier rappel, il se rappelle avoir vu cette notion. Il réfléchit et trouve, il faut dire que le nom des invocations est assez explicite. Il lève sa main, attendant de voir s'il est interrogé. Peut-être surpris de voir cette main dressée vers le plafond, ce qui n'est pas beaucoup, voir jamais, arrivé jusque-là, monsieur Avery lui donne la parole
"Les invocations inanimées sont sur des objets qui n'ont pas de vie, comme des cailloux. Les animées, c'est le contraire comme les animaux"
Le ton n'est pas ferme, même s'il pense que sa réponse est bonne. Il est déjà difficile de prendre sur lui pour oser prendre la parole, malgré tout, il regarde son professeur avec tout le courage dont il dispose à cet instant. |