Une semaine sans hibou, sans question loufoque sur les Moldus qui la met en retard à ses rendez-vous, sans cette tête blonde qui la mettait de bonne humeur, ni sans café en discutant de tout et de rien...Venus commençait à trouver le temps long. C'était peut-être peu pour certains mais elle s'était habituée à voir débarquer ce drôle de personnage n'importe où et surtout, là où on ne l'attendait pas. Son petit sourire narquois lui manquait. En fait, tout lui manquait... Ce qui était un peu problématique pour celle qui avait gardé ses distances. C'était nécessaire pour ne pas souffrir inutilement. Elle avait sûrement eu raison finalement puisqu'elle n'avait plus de nouvelle. Il y avait bien une explication, non seulement le sorcier l'avait embarqué dans une histoire tordue de Sang-Purs mais en plus il avait révélé une information à la fois étonnante et inquiétante. Venus comptait lui demander des explications mais elle pensa qu'il avait sûrement aussi besoin de temps, qu'il réfléchissait ou se reposait de cet éprouvant événement avec Shae.

Et puis, tel un gag de répétition, l'homme finit par entrer dans son bureau et prétexta que l'élève qu'elle devait voir ne pouvait pas venir. Tiens donc, cela lui rappelait quelque chose... C'était quand même étrange que sa consultation soit annulée à chaque fois qu'il apparaissait. La psychomage était contente de le voir mais il n'eut qu'un faible sourire et un hochement de tête en réponse. C'était si soudain, elle ne savait pas vraiment par où commencer et... Oh en fait il venait juste pour le minitel. Elle ne répondit pas tout de suite, déçue et désabusée. Une semaine sans nouvelle et il revenait comme une fleur, sans explication pour lui demander quelque chose. Elle baissa la tête, soupira en silence et releva ses yeux sur lui, prête à parler de minitel et il lui coupa l'herbe sous le pied. De la surprise s'afficha sur son visage, il était vraiment doué pour passer du coq à l'âne celui-ci. Il acceptait enfin d'en dire plus alors elle n'allait pas broncher et elle lui montra même le fauteuil en face d'elle.

"Oui, bien sûr, assieds toi, j'espérais justement que tu le fasses et je t'en remercie..." Sa remarque suivante la fit sourire et elle reprit. "Ça m'a manqué."

Cela ne suffit pas à détendre son collègue. En effet, ce dernier était stressé et c'était bien la première fois qu'elle le voyait aussi mal. D'un autre côté, c'était compréhensible, il s'apprêtait à lui révéler une partie sombre de sa vie. Elle le laissa prendre le temps et... le couperet tomba.

"Une prison..." Murmura-t-elle. Comment était-ce arrivé ? Bon... Venus reprit son souffle et essaya de rester calme, il y avait peut-être un malentendu. "Je comprends pourquoi tu ne voulais pas que je fasse des recherches." Elle avait respecté son choix et avait attendu qu'il donne de lui-même des explications, ce qui était à moitié chose faite.

La jeune femme n'était pas en consultation, elle n'était pas obligée de rester derrière son bureau alors elle prit son fauteuil qu'elle posa près de Christopher avant de prendre doucement sa main dans la sienne qu'elle recouvra par son autre main.

"Je ne t'en veux pas de me l'avoir caché, tu t'es simplement protégé mais j'aimerais que tu saches une chose." Elle releva son regard sur lui. "Chris... je t'ai assez fait confiance pour t'avouer que j'étais une Née-Moldue malgré que tu étais un Sang-Pur alors... Est-ce que tu me fais assez confiance pour me dire toute la vérité ? Je suis prête à l'entendre et rien ne sortira de ce bureau parce que je sais que tu ne feras jamais de mal à personne ici." Sa voix commençait à trembler, d'un côté elle avait peur mais de l'autre elle devait savoir. "Je veux te connaître tel que tu es réellement, c'est important pour moi parce que... Tu comptes pour moi. Peu importe ce qui a pu se produire, tu n'es peut-être pas le même aujourd'hui alors s'il te plaît, ne me cache plus rien..."

Christopher évoquait très peu son passé, ce qui ne lui avait pas échappé et elle se doutait bien qu'avec la famille qu'il avait, il était possible qu'il ait déjà dérapé. Pourtant, il ne l'effrayait pas, au contraire elle se sentait bien avec lui, voilà pourquoi elle voulait le soutenir.

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Pando

L’atmosphère était pesante comme elle ne l’avait jamais été. Jusque là leurs échanges avaient été plutôt détendus voir amusants mais cette fois les choses devenaient sérieuses. Dans un sens, Venus avait eu le temps de s’y préparée depuis les révélations faites par Christopher et sa formation de psychomage lui permettait de mieux gérer la situation mais cela ne l’empêchait pas d’avoir le coeur lourd. Le voir dans cet état était terrible mais elle réussit à prendre les devants pour le rassurer. Ce n’était pas un patient mais un ami et elle se sentait donc émotionnellement liée à lui. Enfin, un ami… C’est ce dont elle se persuadait. Ce dernier s’accroupit en gardant ses mains, il acceptait donc de s’ouvrir et elle l’observa tristement, son rythme cardiaque était élevé par l’appréhension.

L’homme lui partagea son récit et elle l’écouta sans l’interrompre. Par où commencer ? Elle en avait entendu des choses mais ça… Son corps en frissonna d'effroi. D’un autre côté, elle n’était pas vraiment étonnée, c’était une psychomage après tout. Christopher était en effet curieux et passionné et sa famille lui avait sûrement donné le goût de la magie noire et lui avait sûrement appris que la vie moldue n’avait pas d’importance. Cependant, il voulait vraiment savoir s’il y avait justement des différences entre les Moldus et les sorciers, quitte à dépasser les limites. Est-ce qu’à force de lui rabâcher que les Moldus étaient effectivement à part, cela ne l’avait-il pas poussé à le prouver et ainsi mieux comprendre son propre monde ? Il y avait tellement d’explications possibles mais Venus n’était pas là pour lui faire comprendre le pourquoi du comment.

Son souffle était court et elle gardait ses mains dans les siennes, ce qui l’apaisait un peu. Que dire ? Elle cherchait ses mots, tout se bousculait dans sa tête et puis le blond s’exprima une dernière fois. Les larmes montèrent au coin de ses yeux qu’elle réfréna, c’était si triste. Comment le rejeter, c’était impossible… Personne ne l’avait sûrement jamais vraiment aimé ni compris et la seule réponse qu’elle put offrir sur le coup fut une étreinte. La jeune femme descendit de son fauteuil et plongea sur lui pour le serrer fort contre elle.

“Je ne te laisserai pas…” Lui murmura-t-elle les yeux scintillants. Elle éloigna ensuite son visage et releva le sien pour qu’il la regarde. “Il y a certaines choses dont je me doutais un peu, c’est terrible c’est vrai mais… Tu n’es pas une mauvaise personne et je n’ai jamais eu peur de toi. En revanche…” Oui parce qu’il y avait bien un “mais”, elle restait une personne intègre. “Promets moi que tu ne feras rien qui puisse te mettre en danger et… Laisse les Moldus là où ils sont s’il te plaît.” Elle finit par rire nerveusement mais c’était pour lui montrer que sa passion devrait être revue à la baisse… “On fera des voyages si tu veux et je te montrerai comment mon monde fonctionne sans que tu aies besoin de brûler ou d’ouvrir je ne sais qui ou je ne sais quoi.” Cela expliquait l’histoire du PC mit en pièces… Tout devenait clair. Il fallait le canaliser et Venus était la bonne personne pour cela et si le sorcier n'avait pas recommencé depuis c'est qu'elle y était peut-être pour quelque chose.

“Tu sais je n’avais pas osé le dire sur le moment mais tu m’as offert Miaou parce que j’avais parlé du fait que j’aimerais bien avoir un chat et…” Sa voix craquait encore, c’était beaucoup trop d’émotions d’un seul coup. “C’est l’une des plus belles choses qu’on m’ait jamais faite…” C’était donc difficile de le voir comme un monstre.

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Venus avait plutôt bien réagit face aux révélations de Christopher, ce que ce dernier n'avait pas l'air de comprendre. Qui le pourrait ? Il avait commis des erreurs sous l'impulsion, c'était un fait mais elle n'avait pas envie de le détester ni de le dénoncer, il avait déjà assez payé en ayant été balloté de prison en prison. Tout le monde avait le droit à la rédemption, qui était-elle pour juger ? Néanmoins, il valait mieux éviter de recommencer ou de la prendre pour une idiote. Il était même encore temps de changer.

"Je suis peut-être un peu folle moi aussi, tu veux que je change d'avis ?" Répondit-elle d'un air malicieux.

Visiblement non, après avoir avoué que c'était bien lui qui avait annulé son rendez-vous, il l'embrassa. Comme ça, d'un seul coup et c'était quelque chose que Venus n'avait pas du tout vu venir. Son discours avait-il été si inspirant que cela ? Elle posa sa main sur sa bouche, les yeux écarquillés. C'était bien lui, toujours à la surprendre. La jeune femme sentit une certaine passion qui avait parcouru tout son corps, provoquant un frisson. Ce qui ne lui était jamais arrivé auparavant d'ailleurs, du moins pas de cette intensité. Son rythme cardiaque s'accélérait souvent quand elle était près de lui, il y avait même comme de la tension électrique mais elle avait étouffé ses propres sensations. L'homme s'excusa, il n'avait en effet pas contrôlé son geste mais la brune secoua la tête et ramena rapidement sa main sur sa bouche encore une fois, toujours un peu choquée. Le fait qu'il lui avoue avoir déjà tué des gens ne l'avait pas ébranlé mais un baiser par contre... Quelle logique. Une chose était sûre, la sorcière avait bien apprécié mais elle attendait une explication.

"Je... Non.. Ça va, enfin.. Je ne sais pas trop comment le prendre..." Ses yeux se posèrent sur le blond, elle semblait perdue. Ce n'était peut-être qu'une démonstration de joie après tout.

Et puis elle se rappela ce qu'il avait avoué juste avant, qu'il avait pris la place de certains élèves venus voir la psychomage et elle vint lui pincer le bras en fronçant les sourcils.

"Comment as-tu osé ? Pauvres jeunes, tu devrais avoir honte." Finalement quand on parlait de ses petits, la filouterie passait moins bien. La jeune femme finit par lui sourire en haussant les épaules.

"Si tu n'existais pas, il faudrait t'inventer... C'est ce que j'aime chez toi, tu te fiche de tout, tu fais ce que tu as envie et pourtant, tu sais protéger ceux que tu aimes." Elle baissa ensuite la tête, penaude et ramena ses mains sur son coeur. "Je ne pensais pas que je pouvais t'intéresser par contre, pas une Née-Moldue..."

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Christopher venait d'embrasser Venus et il semblait être tout perturbé qu'elle, ce qui était encore plus déstabilisant. Cela signifiait qu'il avait entrepris quelque chose sans réfléchir et qu'il ignorait comment assumer, ce qui ne pouvait pas vraiment l'aider. Néanmoins, elle réussit à dédramatiser la situation ou du moins à reprendre le contrôle en évoquant ses patients que le professeur avait fait fuir. Cela le laissa perplexe, à raison, pourtant il n'était pas non plus toujours facile à suivre, il devait savoir ce que c'était.

"Et bien, on ne peut plus rien pour eux, par contre nos élèves sont bien vivants et ont besoin d'aide. Tu ne crois pas que ça pourrait être un moyen de te racheter ?" Répondit-elle avec aplomb.

Elle ne le jugeait pas certes mais il ne fallait pas qu'il croit qu'il allait s'en tirer si facilement, non non. Venus comptait bien lui faire voir la beauté du monde et lui montrer qu'une alternative était possible. En attendant, l'homme tenta de s'expliquer, hébété par la remarque de la brune qui n'imaginait pas qu'il puisse vouloir aller plus loin avec elle du fait de son sang. Elle l'écouta, d'abord surprise alors que son coeur allait exploser et puis ses lèvres s'étirèrent en grand sourire, baissant la tête. Il avait donc bien été jaloux... C'était mignon, elle fondait complètement. Il est vrai qu'elle n'avait pas vraiment fait attention à ses tentatives de rapprochement, du moins elle se trouvait des excuses pour ne pas les voir. Cependant, maintenant qu'il lui avouait ce qu'il ressentait, elle acceptait de baisser ses barrières.

"Envoyer des hiboux en pleine nuit était donc une tentative de séduction ? Je n'aurais jamais pu deviner, non." Dit-elle avant de rire. "Etre passionné par les Moldus et vouloir en embrasser une est différent." Son sourire s'effaça et elle baissa les yeux. "Je crois que je ne voulais pas le voir parce que je sais que ta famille ne l'acceptera jamais..."

Cette idée était douloureuse et la jeune femme pensa un instant que Christopher revenait en arrière avec ses paroles, peut-être parce qu'elle n'avait pas répondu à ses avances. Il faut dire qu'elle était troublée et il ne savait donc pas comment réagir. Il lui avait déjà avoué n'avoir jamais été en couple, cette situation était alors inédite pour lui, ce n'était donc pas étonnant qu'il soit maladroit mais Venus s'en fichait, elle le prenait comme il était. Elle l'aimait comme il était.

"Je ne m'en moque pas, je t'ai à l'oeil." Répliqua-t-elle d'un air malicieux.

Elle le vit ensuite s'approcher et il l'électrifia sur place avec son ultimatum. Pourquoi le trouvait-elle sexy alors qu'il parlait de brûler son bureau ?... Ses yeux s'ouvrirent en grand, elle crut vaciller par tant d'émotion. Ce n'était plus possible d'attendre et elle sauta à son cou pour l'embrasser avec toute la passion qu'elle pouvait donner, relâchant toute la pression qui l'avait empêché de faire ce qu'elle voulait au fond. Plus rien n'avait d'importance, c'était leur moment et elle en profita sans honte. Elle recula son visage tout en gardant son corps contre le sien et elle murmura, les joues rouges.

"Je vais te dénoncer pour avoir commis un crime impardonnable." Un sourire s'afficha sur son visage. "Celui d'avoir enflammé le coeur de la psychomage."

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Bizarrement, parler de faire le bien autour de soi n'intéressait pas grand monde et c'était à se demander si les sorciers ne devenaient pas aussi égoïstes que les moldus. Venus soupira intérieurement et croisa les bras mais elle ne pouvait pas obliger Christopher à devenir un bon samaritain, ce serait même étrange s'il devenait soudainement gentil.

"C'est déjà bien, oui." Et il ne fallait pas s'en plaindre... Enfin, elle espérait qu'il ne traumatisait pas ses élèves.

Son attention avait vite été détournée puisque l'homme lui expliqua qu'il avait tenté à plusieurs reprises de la séduire, sans qu'elle n'y ai été véritablement réceptive à cause de ses propres réticences. Ceci dit, au vu du personnage qu'était Christopher, elle n'avait pas imaginé qu'envoyer un tas de hiboux avait une autre signification que sa curiosité incassable. Avait-elle pris autant de temps à répondre parce qu'elle appréciait particulièrement correspondre avec lui ? Oui et ses joues se mirent à rougir.

"J'aimais bien..." Souffla-t-elle. "Et puis j'étais contente que quelqu'un s'intéresse à mon monde."

Son sourire disparut lorsque la psychomage évoqua la famille du professeur qui détestait les nés-moldus mais elle savait aussi qu'il n'en avait cure. Ce n'était pas suffisant pour apaiser ses doutes, et s'ils le reniaient ou pire, leur faisaient du mal à tous les deux ? Elle ne souhaitait pas qu'il se fâche davantage avec ses parents mais le blond se rapprocha d'elle et la "menaça", s'en suivit un baiser passionné qui lui fit oublier la famille Nott. Les paroles qu'elle prononça ne résonnèrent pas autant qu'elle ne l'avait imaginé et elle prit un air malicieux pour lui répondre.

"Tu vas devoir t'y habituer ou alors tu peux encore fuir mon petit coeur d'artichaut." Non mais...

Et puis le sorcier devint subitement sérieux, ce qui l'inquiéta et elle comprit qu'il n'en avait pas fini avec les révélations. Qu'est-ce que cela pouvait être encore ? Y avait-il d'autres cadavres dans le placard ? Son souffle se coupa et Venus attendit que le couperet tombe avec appréhension. Elle haussa tout de même les sourcils au fait qu'il voulait la déshabiller et elle dû se retenir de lui lancer un "tu crois que c'est le moment ?" Et puis... Pas trop vite ! Il tenta finalement de révéler à demi-mots que l'enfant qu'Amara portait était le sien et que ce n'était pas le premier. Bon dieu... Heureusement qu'elle était assise.

"Je comprends, c'est une très belle femme." Lachâ-t-elle de but en blanc avant de regarder ailleurs.

Jalouse ? Non... Simplement une drôle d'idée qui lui avait traversé l'esprit, comment il pouvait passer d'une femme sulfureuse à... Elle. D'autres questions affluèrent et puis elle fit le tri dans toutes ces informations. Elle avait bien compris que Théodore et Amara avaient une liaison et elle devina aussi pourquoi il devenait le père adoptif.

"Tu ne veux pas les reconnaître ?" Demanda-t-elle tristement.

Là encore elle ne pouvait pas lui en vouloir de ne pas avoir été prudent, elle n'était même pas dans sa vie à ce moment-là et ce n'était pas le genre de chose qu'on divulguait facilement. Il semblait le regretter, à raison, c'était vraiment une situation étriquée. Décidemment, il fallait vraiment avoir le coeur bien accroché avec lui... Cependant, Venus connaissait Christopher depuis plusieurs mois et elle s'était vraiment beaucoup attachée à lui, ce qui l'empêchait de faire une croix sur lui.

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N'importe qui pouvait commettre des erreurs mais pour Venus ce n'en était jamais vraiment, c'était juste parfois un mauvais concours de circonstances. Pourquoi avoir pris le chemin A plutôt que le B ? Que se serait-il passé si un autre chemin avait été choisi ? Nos choix étaient motivés par les fondements de notre personnalité. Les doutes, les peurs, l'éducation... Christopher n'avait pas souhaité être père mais c'était arrivé, sûrement par manque de vigilance ou par profond regret ? Peut-être aurait-il déjà une famille si sa vie avait été différente. Il ne comptait pas élever ses enfants malgré tout et la jeune femme pouvait le comprendre. C'était donc Theodore qui prenait le relais alors qu'Amara était mariée. Elle soupira face à cette situation problématique mais en même temps inévitable. En effet, sa collègue n'avait pas choisi cette vie non plus, en revanche elle semblait être profondément amoureuse du cousin de Christopher. Ce dernier négociait également une nouvelle vie, celle d'un homme libre mais était-ce si simple ? Venus resta silencieuse un instant avant de hocher la tête.

"Je comprends, j'espère que ce n'est pas trop éprouvant pour toi..." Répondit-elle tristement. C'était aussi navrant pour ces enfants qui n'allaient jamais connaître la vérité.

Quant à sa capacité à être père, la brune était d'accord avec lui. Enfin, il ne manquait pas de qualité mais il n'était clairement pas prêt à endosser ce rôle. Le pensait-elle lâche ? Non juste réaliste. Il ne les reniait pas par dédain pour eux mais presque par amour, préférant qu'ils soient élevés par des personnes plus qualifiées mais ce n'était pas sans conséquence. C'était encore trop tôt alors elle se tut mais elle pensait déjà faire en sorte qu'il passe un peu de temps avec ses enfants s'il éprouvait une once de regret un jour. Ce n'était jamais trop tard mais il était inutile d'insister aujourd'hui. Venus passa sa main sur les quelques mèches de cheveux présentes sur le front du sorcier alors que ce dernier affirmait qu'il n'avait plus rien à avouer. Heureusement... C'était déjà assez éprouvant.

"Nous allons avancer ensemble maintenant alors si un jour ça ne va pas, tu pourras me le dire, je serai là pour toi." Dit-elle avec un faible sourire.

C'est elle qu'il avait choisi malgré qu'ils n'étaient pas du même monde, à qui il avait décidé de tout révéler au lieu de s'enfuir pour se protéger alors maintenant que c'était fait, la psychomage n'avait pas envie de le laisser tomber. Christopher ne jouait pas avec elle et il avait sûrement conscience qu'il fallait aussi la protéger des Sang-Purs qui n'étaient pas tous aussi tolérants. Leur histoire n'était donc pas du tout repos, ce qu'il fallait avoir en tête mais s'ils voulaient être ensemble alors ils allaient faire ce qu'il faut.

"J'ai encore des consultations aujourd'hui mais on peut passer la soirée ensemble si tu veux..." Venus se sentait encore un peu timide, il faut dire que c'était soudain et il fallait qu'elle s'habitue à être plus intime avec son... Petit ami ? Elle en eut un frisson.

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Renier son héritage pour ne pas élever un enfant, c'était à la fois courageux et désespéré. D'un autre côté, Christopher semblait vouloir s'affranchir de la pression familiale et c'était comme si cela servait de bonne raison de le faire. Dans tous les cas, présenter une née-moldue à ses parents pouvait les pousser à le rayer de leur famille, ce qui n'était qu'un clou de plus planté sur son cercueil. Venus n'était donc pas étonnée que les choses se déroulent de cette manière mais c'était quand même triste pour lui et elle lui avait donc affirmé qu'elle était là pour lui si besoin. Comme on pouvait s'y attendre, il refusa et crut même qu'elle avait pris sa casquette de psychomage, un point qu'elle dû clarifier. Sa remarque sur le fait qu'elle jouait les mignonnes la rendit perplexe car elle ne comprenait pas ce que cela signifiait mais elle savait déjà quoi rétorquer. Il faut croire qu'il n'avait vraiment pas l'habitude qu'on soit simplement gentil avec lui.

"Je ne joue pas les mignonnes, je le suis naturellement et puis tu es mon patient, tu ne savais pas ? Je te guide et t'analyse depuis des mois." Répondit-elle avec un sourire moqueur. Elle prit ensuite sa main qu'elle serra doucement avant de prendre un air plus doux. "Je ne te dis pas ça en tant que psychomage mais en tant que Venus et même si tu es un grand garçon, ça n'empêche pas que des fois, on a besoin d'être épaulé, ça ne fera pas de toi quelqu'un de faible. L'inverse est vrai aussi, je sais que tu es là pour me remonter le moral." C'est ce qu'il avait fait jusque là sans s'en rendre compte, en effet simplement le voir lui avait toujours redonné le sourire.

L'homme l'embrassa ensuite de nouveau, ce qui la fit frissonner. Elle en voulait encore, il faut croire qu'on s'y habituait vite... Venus dû quand même proposer de se voir plus tard vu qu'elle avait encore des rendez-vous et puis cela allait permettre de souffler un peu et de digérer toute cette histoire. Christopher négocia alors un dîner, ce qu'elle trouva adorable et à la fois inquiétant car elle le connaissait assez pour savoir qu'il fallait s'attendre à tout avec lui et qu'un simple repas pouvait se transformer en toute autre chose. Elle garda tout de même pour elle ses doutes pour ne pas le décourager.

"D'accord, j'ai hâte de voir ça." Dit-elle avec le sourire. Elle rit ensuite à sa remarque et leva les yeux au plafond avant de murmurer. "Et c'est toi qui dit ça..."

Son dernier baiser mit tout le monde d'accord et la psychomage lui fit un signe de main en le regardant quitter la pièce, le coeur encore battant. Il n'avait pas fini de la faire tourner en bourrique mais... C'est comme cela qu'elle l'aimait et il l'avait assez touché pour qu'elle ait envie d'être à ses côtés, s'il l'acceptait.

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