Gabriel Ollivander & Erskin Walker

Salle de classe de droit, avril 2023

Il y avait un moment qu’Erskin avait pris Gabriel Ollivander sous sa tutelle. Ce n’était pas quelque chose qu’il avait eu pour habitude de faire par le passé. A vrai dire… cela avait été la seule et unique fois qu’il l’avait fait et cela n’avait pas manqué de surprendre au plus haut point les services administratifs du Ministère. Ni même d’ailleurs ses enfants, le jour ou, paf, sans grande annonce, il avait ramené Gabriel chez lui. Erskin avait-il agit comme sur coup de tête ? Pas vraiment. Plutôt sur un coup de cœur. Comment la manière qu’il avait perdu sa famille ne pouvait-elle pas faire écho en lui, en ses enfants ? Lui, été resté en vie, avait pu continuer à veiller sur Jayden, Madison et Amond.  Alors oui, il aurait largement préféré périr dans les flammes à la place de sa femme. Il en était certain, cela aurait été bien mieux pour toute la famille. Eurybia aurait veillé sur leurs trois progénitures avec tout l’amour et la bienveillance que cette ancienne Poufsouffle avait toujours éprouvé. Et puis, elle avait payé le prix le plus cher pour les discord des Carrow. Des Carrow. Ce n’était même pas ses parents ! C’était sa belle-famille. Mais les choses étaient faites et même si Erskin avait longtemps porté la culpabilité d’être en vie, c’était un luxe qu’il possédait comparé aux parents de Gabriel. Alors oui, toute cette histoire avait beaucoup trop raisonné en Erskin pour ne pas agir. Et puis… c’était quelque chose qu’Eurybia aurait fait si les rôles avaient été inversés. Elle n’y aurait même pas réfléchi une seule seconde.

Erskin ne s’était pas attendu à ce que la situation soit simple. Bien-sûr que non. On ne se sortait pas d’un tel cauchemar en allant cueillir des pivoines un dimanche matin. C’était long, compliqué, mais il était là. Il était là pour parler, pour rassurer, pour ne rien dire ou parfois pour seulement se défouler. Parce que oui, peu importe ce que les psy disent sur l’acceptation et tout ça, parfois, la colère prime. Et une telle colère, une telle douleur, ça doit sortir. Alors, Erskin avait fait comme il avait fait pour lui même et pour Maddie : une batte et des cognards. Quoi de mieux ? Ils vivaient au milieu de nul part et des sortilèges de protection suffisaient à ce que le cognard n'arrive pas contre la maison d’un moldu, ou contre sa propre maison. Alors qu’est-ce qui pouvait arriver de pire ? Casser une batte. Boh ! Ca n’était qu’un morceau de bois et ça n’aurait pas été la première à être brisée par la colère d’un Walker. Mais au fil du temps, ça aurait été mentir que de dire qu’Erskin ne s’était pas attaché au jeune Gabriel. Probablement comme tout le reste de sa famille, d’ailleurs. Gabriel était devenu le quatrième fils Walker. C’était comme ça. Il faisait partie des meubles.

Ce jour-là, Erskin était à Poudlard. C’était une de ces journées de cours qui le coupait un peu des procès et des devoirs du ministère. Force était d’admettre qu’il affectionnait être professeur. C’était quelque chose de différent qui donnait un souffle différent à ses journées. Et puis… sa salle était à côté de la bibliothèque. Et franchement, ça aurait été mentir que de dire qu’il n’aimait pas croisé Carlin et échanger quelques baisers à porte close, loin du regard des élèves. C’était justement Carlin qu’il pensait entendre frapper à la porte. S’assurait-elle qu’elle pouvait entrer sans risquer de le déranger avec un élève ? Mh, peut-être. Il leva la tête de ses copies et, d’un sortilège, ouvrit la porte. Personne.

- Mmh.

Il se leva et s’approcha de la porte, voyant justement Gabriel qui s’éloignait dans le couloir vide. Arquant un sourcil, il s’adossa à l’encadrement de la porte et croisa les bras.

- Tout va bien petit ? héla-t-il.

“Petit”. Un peu ironique quand on voyait la taille de Gabriel, mais ce n’était rien d’autre qu’un sobriquet affectueux.

Gabriel Ollivander & Erskin Walker

Salle de classe de droit, avril 2023

WC: 507

Le garçon sursauta, faisant tomber ses livres au milieu du couloir. Erskin arqua un sourcil, intrigué par une telle réaction de la part du jeune Serdaigle.

“Euuuuh” ? Bon, Gabriel n’avait jamais été extrêmement loquace, c’était clair. Mais là… mh. Erskin l’observa, de son regard toujours aussi impassible. Pourtant, au fond, une légère inquiétude commença quelque peu à entrer dans son cœur. Gabriel s’était-il attiré des problèmes ? S’était-il passé quelque chose ? Il entendait certaines choses, du fait d’être professeur ici. Mais ses confrères savaient qu’il était le tuteur du garçon, ce qui, ainsi rendait les conversations en sa présence parfois un brin écourtées. Tout comme c’était le cas pour Amond, Madison ou Jayden. Les parents d'élèves n’avaient pas leur place en salle de professeur et c’était bien normal ainsi. Les livres ramassés, Gabriel s’approcha de lui avant de se lancer dans un dialogue… pour le moins saccadé. Il passait là, semblait terriblement hésitant et tournait autour du pot, tout ça pour dire qu’il passait “juste dire bonjour”.

- Bonjour, répondit-il.

Il toisa de nouveau Gabriel. Ce dernier lui cachait quelque chose, clairement. S’il passait simplement dire bonjour, il n’aurait pas fait demi-tour et encore moins sursauté de la sorte comme s’il avait été pris sur le fait. Sur le fait… oui… mais de quoi ? Erskin n’en avait aucune idée. Il soupira, sachant combien Gabriel était encore hanté par les fantômes de son passé. Comme toujours.. Erskin ne faisait pas dans la douceur avec le garçon.

- Bon, viens là. J’ai peut-être pris de l’âge mais je ne suis pas encore un vieux sénile.

Il se décala, laissant champ libre à Gabriel pour que ce dernier entre dans sa salle de classe. Toujours bras croisés, il laissa le jeune Serdaigle entrer avant de refermer la porte derrière lui. S’ils avaient été à la maison, il lui aurait proposé une bière. Mais là… pas ici, dans une salle de classe, à Poudlard. Lui faisant signe de s’asseoir, Erskin s’installa lui-même sur la table d’un pupitre. Ses fesses posées sur le bureau, il imposait tout à coup un certain manque de formalisme, montrant bien qu’il avait ôté sa cape de professeur pour celle de tuteur légal.

- Bon allez petit. Je ne sais pas ce qu’il se passe mais il se passe quelque chose. Alors dis moi… Tu sais bien que je ne te jugerai pas et que peu importe ce que tu dis, ça ne va pas sortir d’ici, d’accord ?

Il croisa de nouveau les bras, observant Gabriel avec un air un peu moins impassible, un peu plus doux et bienveillant. Certes, il ne passait pas par quatre chemins, mais tout de même. Gabriel restait un garçon auquel il tenait. Un garçon auquel il s’était attaché, pris d’affection et… qu’il considérait comme un membre de sa famille. Comme un troisième fils, à vrai dire. Et ainsi, comme tous ses enfants, Gabriel méritait la même attention, la même douceur que les autres. Et il y aurait toujours le droit.

Ft Erskin Walker & Gabriel Ollivander

Salle de classe de droit, début avril 2023

Un visage surpris par sa remarque… Oui c’est ce que j’affiche au début venant faire un geste négatif de la tête car je n’aurais jamais au grand jamais sous entendu qu’il devenait déjà sénile. Et même si ça avait été le cas, jamais j’aurais tenu un tel discours de toute façon, respectant bien trop cet homme pour ça.

- Ah non non, tu n’as pas pris de l’âge… Ah oui tout de suite une meilleure entrée dans la matière, surtout que bien entendu qu’il vieillit comme tout le monde et comme moi, c’était pas cette partie là qu’il fallait corriger. Enfin si mais je veux dire que jamais je n’ai pensé que tu étais déjà sénile… J’ai envie de me coller la main sur le front avec une violence… Me rendant compte que je parle trop vite avec un brin de panique qu’il puisse penser que je le crois sénile. Sans le déjà, il est de trop…

La prochaine fois, je vais me faire une potion de Felix Felicis avant d’adresser la parole à qui que ce soit, ce serait vraiment la chose la plus intelligente à faire. Enfin je me presse de rentrer dans la salle de classe pour éviter de nous donner en spectacle dans le couloir. Les gens n’ont pas besoin de me voir coller la honte à Erskin et encore moins de me voir paniquer ainsi, ça pourrait donner une image bien fausse de notre relation. Enfin je suis le geste de cet homme, ce tuteur qui agit souvent comme un père et qui rend justement tout ceci complexe car je n’ai pas envie que du jour au lendemain il devienne juste un « Monsieur » tout a fait normal. Je m’installe, posant le livre à mes cotés, prenant une grande inspiration pour concentrer toutes mes forces et mes pensées.

- Suis pas petit… Je murmure ces mots tout faiblement, même si je sais qu’il le dit dans une sens mignon et dans le sens parce que je suis jeune. Mais ça me fait toujours bizarre d’être appelé petit alors que j’ai tendance à dépasser tout le monde de deux têtes. Par contre je ne suis pas certain que si je commence à lui dire tout ce qu’il se passe dans ma vie ces jours ci, cela reste dans cette salle…. Quoi que, mon regard se posant sur cet homme qui avait toujours cette aura de bienveillance, je sais que dans le fond il ne prendrait pas trop mal certaines de mes conneries, il pourrait surement comprendre ce qui me pousse à tenter de défier le Saule Cogneur… Bon peut-être pas ce qui me pousse à envoyer des mots doux au professeur Wheeler… Mais de toute façon je ne suis pas venu le voir pour parler de ça mais de cette fin d’année, de tout ce qu’il a fait pour moi et des craintes à venir.

Nerveusement je passe une main dans ma chevelure, pas me gratter mais juste comme chercher à me décoiffer et me recoiffer, tel un tic nerveux. - Je sais que je ne suis pas le jeune le plus reconnaissant ou le plus … stable ? que tu aies eu… Mes mots sont un peu hésitant encore, cherchant comment m’adresser à lui, à ouvrir un peu mon cœur vu que là nous parlons surtout de choses… Bah de choses vraies en faite, qui ne sont pas le passé ni les maux, mais qui concernent lui, sa famille et moi. Donc ce n’est pas stable que je cherchais. Enfin je veux dire que je ne suis pas le plus expressif… mais je sais tout ce que tu as fait pour moi. Oui je ne suis pas un idiot, cet homme m’a offert une chance, il m’a soutenu, il a tenté de m’aider, il m’a offert une vie auprès des siens comme si j’étais un des siens. Je sais que quelque part sans toi… Bah… voilà quoi, j’en serais pas là aujourd’hui… Oui sans lui et sans sa famille j’aurais soit très mal fini, soit je serais enfermé quelque part avec le cerveau en vrac. Bon je tourne un peu autour du pot mais c’est vraiment pas facile pour moi de m’ouvrir à quelqu’un. Il y a que Maddie qui arrive à m’arracher les vers du nez avec une réelle facilité, comme si avec elle tous les mots sortaient tout seuls et trop vite d’ailleurs.

- Je veux juste dire que j’aime réellement Maddie, Jayden et Amond… Je me sens réellement bien avec vous tous… Ma voix s’affaiblit montrant comme une crainte. Mais je sais qu’il est temps que je le remercie sincèrement pour tout ce qu’il a fait, avant que cette année finisse et que je doive partir. Vous allez me dire que c’est normal finalement qu’une jeune parte du nid et trace sa propre voie, mais ici c’est plus difficile car ce sera surement un départ comme un adieu, sans fêtes de Noël en famille ou autre. Surement pour ça que ma voix est plus proche du deuil que de la joie. Je suis réellement désolé Erskin… Désolé de ne pas avoir été un jeune idéal… Après tout j’ai surement dû lui attirer des ennuis les années passées, que ce soit en me blessant accidentellement car j’ai fais le con, que ce soit par mon refus de remonter sur un balai, que ce soit encore simplement par le fait d’avoir doublé une année. Bref, autant dire que je n’ai pas été à la hauteur. Mais je voulais surtout te … Remercier… juste remercier mais j’ai difficile avec ce mot. Pas que je ne suis pas réellement reconnaissant mais c’est comme… Je sais pas, j’ai l’impression qu’en lui disant merci, ce serait comme signer la fin de notre contrat et devoir faire face au fait que tout ce qu’il m’a donné sera bientôt que du passé. dire merci… juste te dire merci pour tout ce que tu as fait pour moi… Baissant la tête totalement après ces mots, me doutant qu’il ne viendrait pas se railler de moi ou me juger, mes voilà c’est faire face au fait que la fin approche, la fin des études et donc la fin de la tutelle.

Gabriel Ollivander & Erskin Walker

Salle de classe de droit, avril 2023

WC: 507

Noooooooooon. Voilà que Erskin se faisait désormais traiter de vieux. Enfin… à demi-mot. Plus ou moins. Un rictus lui échappa, pour le moins très peu vexé par les propos de Gabriel. De toutes manières, c’était vrai. Et puis… il voyait bien que son fils de cœur avait quelque chose sur le cœur qui refusait de sortir. Alors… il n’allait tout de même pas enfoncer le clou. A la place, toujours se rictus bien sorti, il leva la main en secouant doucement la tête, en signe d’arrêt.

- Ca va, ça va, j’ai compris. Arrête les frais avant de m’envoyer à l'hospice.

Alors que Gabriel s’installait, prétextant ne pas être petit, Erskin laissa échapper de nouveau un léger rire. Il avait un peu tendance à appeler tous les jeunes qu’il appréciait vraiment “petit”. C’était comme ça. Une petite marque d’affection parmi tant d’autres. Installé, Erskin croisa les bras, offrant toute son attention à Gabriel, essayant d’être le plus bienveillant possible. Une mission en soit bien difficile vu son tempérament très impassible, mais il ne redoublait pour autant pas de mauvaise volonté. Alors… Gabriel commença à parler.

- Bah. Outre mes propres enfants, t’es le seul jeune que j’ai eu. Mais bon… de là à dire que Maddie est plus stable que toi… tu l’as déjà vu piquer une crise quand on referme mal le pot de pâte à tartiner ?

Bon, de l’humour, toujours de l’humour. On aurait pu dire que ce n’était pas le moment et à vrai dire, ça ne l’était pas. Mais c’était la manière qu’Erskin avait choisie pour dédramatiser un peu la situation et aider Gabriel à se sentir à l’aise pour dévoiler ce qui semblait tant le troubler. Et puis… Maddie pouvait véridiquement être vraiment effrayante quand elle était en colère.

Gabriel continua pour autant de parler, dévoilant qu’il avait conscience de tout ce qu’il avait fait pour lui.

- Mmh… lâcha-t-il, sceptique, attendant encore ce que Gabriel allait lui annoncer, non sans une certaine inquiétude à l’idée qu’il se soit attiré des problèmes.

Il lui affirma ensuite aimer réellement Madison, Jayden et Amond. Mh. Okay. Et qu’il se sentait bien avec eux.

- Tu sais que c’est réciproque, hein.

Et puis, les excuses les plus stupides qu’il avait entendu fusèrent. Il n’était pas un jeune idéal ? Mais quel ramassis de stupidité ! Le Haut-Juge leva les yeux aux ciel face à une telle déclaration. Pour autant, il le laissa parler, par peur qu’un terrible aveu arrive. Mais… non. Toujours pas. Un remerciement. Erskin en fut surpris. Très très surpris. Pourquoi cela venait-il si soudainement ? Mais lui qui avait craint le pire se voyait tout à coup bien soulagé. Il se leva et rompit la distance entre Gabriel et lui avant de venir prendre le garçon dans ses bras. Une étreinte ferme et paternelle, aussi protectrice et aimante qu’il l’aurait fait pour ses propres enfants.

- Ca suffit petit, souffla-t-il en lui tapotant l’omoplate.

Il se décala d’un bas en arrière, rompant ainsi cette étreinte avec lui.

- Tu sais que même si t’es un Ollivander, tu es et tu resteras un Walker. Et je t’interdis de dire que tu n’es pas un jeune idéal. C’est n’importe quoi ça. T’es un gamin a qui il est arrivé des choses atroces et qui essaie de se reconstruire. C’est tout. Je sais que je ne remplacerai jamais tes parents, et c’est pas ce que je veux faire de toute façon. Mais mon foyer, c’est aussi le tien.

Ft Erskin Walker & Gabriel Ollivander

Salle de classe de droit, début avril 2023

- Désolé. - Pauvre Kikin, j’ai l’impression que plus j’ai tenté de me rattraper, plus je m’enfonce ou je l’enfonce lui. Au moins il ne m’en veut pas trop il semble, ce qui en soi me fait plutôt plaisir car je me serais senti réellement mal si il serait venu à m’en vouloir. Vous savez ce besoin de ne jamais décevoir les personnes qui sont chères à mes yeux dont cet homme qui est comme un père. Je roule des yeux sur les propos sur Maddie, ne voyant en rien de l’instabilité sur un penchant un peu plus maniaque surtout qu’elle est… Je ne sais pas comment le dire, mais elle est juste quelqu’un d’adorable sur qui je peux compter. Bon un peu trop maternelle dès fois et un peu trop bornée refusant d’en démordre quand je tente de lui faire lâcher prise sur un sujet, mais sinon c’est une jeune femme incroyable. Mais d’un autre coté il est vrai que Kikin ne connait pas toutes les vérités sur ce que je fais, ayant pu cacher encore certaines choses comme la drague de professeur, les quelques passages à l’infirmerie… Evitant aussi de l’inquiéter inutilement d’ailleurs.

- Maddie est bien plus stable que moi, puis elle a une certaine maturité sur beaucoup de choses… presque trop pour son âge. Et elle est aussi sportive qu’intelligente. - M’arrêtant avant de dire que je ne lui arrive pas à la cheville car de toute façon ça ne se fait pas de comparer entre membres d’une famille, ceci même si j’ai raison sur ce point. La force de caractère de Maddie, la gentillesse extrême de Jayden, ce sont vraiment des personnes biens et je ne peux que me sentir assez « bof quoi » à coté d’eux.

De toute façon le sujet n’est pas là, le sujet c’est déjà de m’excuser d’être si imparfait, de tout ce que j’ai pu faire subir à cette famille, que ce soit au travers de mes crises, de mes échecs, de mes peurs ou de mes bêtises pour ensuite le remercier de tout ce qu’il a fait pour moi, tout ce qu’il a toléré. Quel fut ma surprise quand en réponse il me prit dans ses bras. Certes Kikin est rarement le plus expressif qui soit, mais je ne doute pas de sa gentillesse, jamais, juste je suis surpris de cet élan qu’il m’offre, de le sentir juste m’offrir cette étreinte qui me fait soupirer d’aise, comme me sentant un peu rassurer. Ca me fait d’ailleurs bizarre de l’entendre me dire que je suis un Walker, comme si il m’avait adopté, baissant un peu la tête quand il me reproche de dire que je ne suis pas idéal. C’est là que les mots sur ce que je crains le plus tombe, enfin sur ce que je crains indirectement.

- Je me sens Walker, vraiment même si j’ai toujours peur de… de vous faire honte quand je dis ça. - Ou d’usurper un nom qui n’est pas le mien car mon sang n’est pas celui de Kikin. Ma voix se montrant un peu fébrile car j’arrive proche du sujet qui pèse pour moi ces derniers temps, celui qui me fait craindre la fin de l’année. - Mais les A.S.P.I.C. approchent et… - Je me sens nerveux, malgré l’accolade paternelle qu’il m’a offert car nous parlons d’un sujet qui va outre les sentiments, c’est celui aussi des responsabilités. Je suis malgré tout un poids dans cette famille, un poids qu’il nourrit, à qui il sacrifie de son temps et … - Je suppose que tu préfèreras… enfin que je devrais… partir. - Hésitant encore, je ne sais pas trop comment parler de ça. Voudra t’il que je prenne mes affaires et me casse pour trouver du travail et juste donner des nouvelles de temps en temps ? C’est ce qui m’effraie avec cette fin d’année, devoir m’éloigner d’eux.

- Pour ça aussi… que je tiens à te remercier de tout ce que tu as fait. - Comme si le remercier est une forme de prologue à des adieux à venir. Il doit tellement me trouver stupide que j’en fronce moi-même les sourcils… Pourquoi j’ouvre ma grande gueule aussi moi, j’aurais mieux fait de me foutre un taquet avant de parler pour éviter cette situation qui risque de devenir malaisante. Je n’ai pas envie de l’entendre me confirmer que je vais devoir ma route seule maintenant… Même si c’est surement le plus logique. - Enfin si je dois partir… je pourrai quand même venir vous voir pour les fêtes ? - Les mots sont sortis, presque une supplique, mais surtout marqué comme si l’évidence est bien que cette fin d’année est aussi la fin de ma vie avec eux.

Gabriel Ollivander & Erskin Walker

Salle de classe de droit, avril 2023

WC: 507

Et voilà qu’il s’excusait de nouveau. Erskin secoua la tête et décida de ne rien répondre pour que Gabriel ne retombe pas dans une nouvelle gêne ou une nouvelle excuse. Il tenta alors de plaisanter, faisant payer les frais à la pauvre Maddie, mais qui comprendrait probablement puisqu’elle partageait l’humour de son père, pauvre petite. Gabriel, lui… ne sembla pas faire le parallèle. Même s’il n’avait pas tort, Maddie était aussi sportive qu’intelligente, c’était clairement indéniable. Il n’y avait pas un jour où ses enfants ne le rendaient pas fier.

- Oh, tente de faire brûler la dinde de Noël quand elle te demande de la surveiller dans le four, et tu verras de quoi je parle, plaisanta-t-il de nouveau.

Sauf que voilà, Gabriel cracha ENFIN le morceau sur la raison de sa visite. Une raison qui fit froncer les sourcils à Erskin qui l’avait alors pris dans ses bras et qui lui avait expliqué être déjà un Walker et avoir sa place dans leur famille. Dans ses bras, Gabriel affirma avoir peur de lui faire honte, ce qui ne fit que lui faire lever les yeux au ciel. Partir ? Et puis quoi encore ?

- Pourquoi tu partirais ? lui demanda-t-il en se décalant pour l’observer. - C’est stupide. Tu crois que Jayden est parti après ses ASPIC, lui ? Nan, je retrouve toujours ses chaussettes sur le sol de la salle de bain. Tu crois que Maddie va partir après ses ASPIC ?

Il venait de lui dire qu’il était un Walker. Alors partir après ses examens, et puis quoi encore ? D’accord, leur famille n’était pas toujours la plus fonctionnelle, mais ils étaient une famille. Et puis, Eurybia se retournerait dans sa tombe si elle savait que Erskin avait collé Gabriel dehors une fois ses ASPIC en poche.

- T’auras intérêt à rester et te pointer aux fêtes, oui. Petit, tu fais parti de la famille et c’est pas des examens qui vont changer ça. Que t’aies 25, 30, 35, 40 ans, même 50 ans tu pourras toujours te tourner vers nous. Y a pas de raison que ça change. Et pour ce qui est de nous faire honte… franchement…

Paf. Il lui mit un petite tape derrière la tête en guise de châtiment. Rien de bien méchant, il n’en garderait aucune marque. C’était à vrai dire bien plus affectueux qu’autre chose.

- Voilà ce que je te réponds.

Ft Erskin Walker & Gabriel Ollivander

Salle de classe de droit, début avril 2023

Alors … Même si j’aime prendre des défis risqués… Même si j’ai tenté le un contre un avec le saule cogneur… Jamais de ma vie je ne viendrai laisser une Dinde brûler si Maddie m’a ordonné de la surveiller car je sais très bien que celui qui prendra la place de la dinde dans le four, ce serait moi. Mais ne nous attardons pas sur les sujets pouvant passer pour des crimes auprès de celle que je vois comme ma sœur car après tout de toute façon à mes yeux personne ne lui arrivera à la cheville et elle restera la meilleure en tout. Un peu comme Jayden d’ailleurs, même si je n’arrive toujours pas à comprendre ce qu’il trouve à sa « compagne »… Enfin si je vois tout a fait ce qu’il lui trouve mais je veux dire… Enfin c’est… Hum le jour et la nuit. Mais bon, je ne juge pas car je sais que je ne vaux pas mieux sur certains points mais bon malgré tout je m’en fais un peu pour lui de ce coté là. A nouveau mon esprit s’égare, surement l’inconscient qui cherche à fuir la suite des évènements, ces aveux qui tombent d’une façon douce car je parle de partir au lieu de dire mettre à la porte.

Je baisse un peu la tête à sa réponse, ne sachant pas trop quoi dire en faite. Pourquoi je partirais ? Je suppose que si je lui réponds que c’est pour ne plus être une charge pour lui je sens que je risque de passer par la fenêtre. Je vais aussi éviter de dire qu’il n’a plus d’obligation envers moi, j’ai l’impression que cela ne passerait pas super bien non plus. Puis peut-être qu’il voudrait récupérer la chambre que j’occupe, si il vient à refaire sa vie avec Carlin, de ce que je sais cette dernière a des enfants… Est-ce que mon esprit a fait tous les scénarios possibles qui expliqueraient pourquoi je serais mis dehors ? Oui.

- Je… - Je baisse encore la tête un peu oui, venant la redresser quand il commence à exposer le fait que quelque soit l’âge je pourrai toujours compter sur eux. Je me suis malgré tout retenu pour lui dire que quand j’aurai 50 ans, il ne sera peut-être plus assez en forme mais je préfère éviter de lui rappeler son âge avancé. - Merci. - A nouveau, oui une seconde fois car ce qu’il me dit est réellement précieux, c’est comme si il venait de chasser un grand coup de stress et de pression que j’avais sur le dos. Bon ça ne change pas que je ne vivrai surement pas vieux, mais ça c’est un autre détail.

Paf un taquet, rien de méchant mais je le mérite ce petit coup là, une façon de me remettre à ma place et j’arrive à sourire après ce coup, un sourire un peu léger mais un vrai sourire avec le regard légèrement humide car j’ai pas envie de les perdre et savoir qu’il ne va pas me jeter dehors, qu’il me considère vraiment comme un fils c’est. Bah je demande rien de plus en faite. Si j’avais été quelqu’un de meilleur, je lui aurai promis que si j’avais un gosse je l’appellerai Erskin… Bon ça irait à l’encontre de la tradition des « G » pour les Ollivander mais de toute façon je serai jamais parent donc ça reste un si.

- Je te promets, un jour je pourrai te rendre tout ce que tu me donnes. Ce monde aurait plus besoin d’homme comme toi. - Ouai, ça ferait pas de mal à tous ces Sang-pur de s’inspirer de Kikin, car même si c’est pas le mec le plus expressif au monde, le type le plus chaleureux en apparence, au moins cet homme a un cœur en or. - Je vais faire des efforts…Et que tu ne regrettes pas trop de m’avoir gardé… Mais ça je peux pas le promettre. - Tentant de mettre une pointe d’humour, même si je pense qu’il pourrait tout a fait regretter de temps en temps, surtout si il apprend ce que je fais avec certaines profs.

Gabriel Ollivander & Erskin Walker

Salle de classe de droit, avril 2023

WC: 507

Un ramassi d’idiotie. Voilà comment cela sonnait à l’oreille d’Erskin qui considérait le garçon comme son propre fils. De toute manière, tuteur, il se devait bien de prendre soin de lui comme tel, et pour le Haut-Juge, cela allait au-delà d’une signature sur un morceau de papier. C’était bien plus. Alors qu’il l’avait enlacé, pour lui faire comprendre tout l’amour paternel qu’il éprouvait pour lui, Gabriel le remercia et Erskin ne résista pas à lui mettre une petite tape derrière la tête lorsque le Ollivander parla de leur faire honte.

Et puis, Gabriel lui fit une promesse, celle de lui rendre ce qu’il lui avait donné et que ce monde aurait davantage besoin de gens comme lui. Mh. Ca n’était pas vraiment l’opinion de tout le monde, à commencer par 50% de la population carcérale d’Azkaban, et un certain Lawson Hensley. Mais soit.

- Je doute que ce soit l’avis de tout le monde mais bon… de toute façon, petit, tu ne me dois rien du tout. C’est mon rôle de tuteur. Alors respire, t’en fais pas. J’ai rien fais de plus que ce qui est normal.

Il lui adressa un léger sourire, un peu plus accentué, pour ce vouloir rassurant, avant de le perdre en entendant la suite des imbécilités que Gabriel avait à dire. Il leva légèrement les yeux au ciel.

- Arrête ça, tu sais que je regretterai pas. Si tu le sais pas, moi je le sais.

Paf. Une autre petite tape derrière la nuque, parce qu’il la méritait aussi celle la. Il l’avait accepté dans sa demeure, dans sa famille, parmi les siens, tel un Walker. Il n’aurait pas de regret d’avoir gardé Gabriel sous son aile, pas une seule seconde.

Il se réadossa contre le pupitre, venant de nouveau croiser ses bras sur son torse imposant, observant le jeune Gabriel qu’il appelait toujours “petit” en dépit du fait qu’il soit loin d’être si petit que ça. A vrai dire… il dépassait même Erskin, de huis petit centimètres, même si Erskin, lui, avait une carrure nettement plus imposante.

- Bon, et tes ASPIC, alors, justement. Comment tu le sens ? Tu sais que ta directrice de maison est toujours extrêmement à l’écoute de ses élèves, hésite pas à lui parler si tu as des doutes, ou si tu sens que tu as besoin d’aide. Si tu te sens un peu dépassé par les révisions, on peut aussi voir pour un tutorat.

Non il ne poussait jamais ses enfants à un erudisme total. Lui avait été un Serdaigle, Jay était un Poufsouffle. Maddie était une Gryffondor et en dépit de notes passables en Astronomie et Botanique, elle demeurait une bonne élève. Il n’avait jamais mis la moindre pression sur eux. Mais il leur avait toujours donné les clés pour réussir.

Ft Erskin Walker & Gabriel Ollivander

Salle de classe de droit, début avril 2023

- Ouai bah c’est parce qu’il y a bien des idiots dans notre monde. - Réponse venant du cœur quand Erskin ose me dire que ce ne serait pas l’avis de tous. Non mais ceux qui osent penser le contraire sont surement des racailles qui ne voient en Erskin qu’un homme de loi qui ne fait que protéger des êtres comme moi en enfermant les fous furieux qui rodent la nuit. Non Erskin est bien plus que ça, c’est un protecteur… Un peu brute du décoffrage certes, mais un protecteur. Il a un peu ce coté majestueux du dragon, mais sans le coté « bouffeur d’êtres humains ». - Tu sais, si c’était si « normal », il n’y aurait pas tant d’orphelinats… - Bon certes, Erskin m’a pris sous sa tutelle pas parce que j’étais un orphelin, mais parce que j’étais dans un état de souffrance psychologique qui aurait rendu ma vie dans un orphelinat impossible, j’aurais plus passé mes journées enfermé dans une clinique… Ce qui s’est d’ailleurs passé la première année après le massacre.

Par contre je ne le relance pas sur les regrets… Je ne suis pas certain qu’il penserait ça si il savait tout ce que je fais. En tout cas, pour l’instant, j’ai su éviter que trop d’informations tombent dans les oreilles de cet homme. Et son second taquet pour remettre mes idées en place me prouve bien que j’ai raison de me taire. Il me voit surement comme quelqu’un d’aussi sage que Jayden… Ce qui serait impossible en ce monde, personne ne pourrait être aussi sage que Jayden… alors autant éviter de trop briser le voile illusoire qu’il s’est créé à mon sujet.

Vint ensuite le sujet plus … complexe. Les A.S.P.I.C…. Comment je les sens est une chose, comment je sens ce que cela représente en est toute une autre. Masi étrangement je me sens moins nerveux sur le sujet grâce à l’enchainement parfait des mots de ce père. - Oui Er… Le Professeur Wheeler est vraiment formidable, on a de la chance de l’avoir en directrice de maison. - Je soupire un peu, mais pas un soupire las ou triste, plus un coté rêveur. - C’est quelqu’un de généreux, qui parle avec le cœur et semble toujours tendre ses mains pour aider les autres. Oui j’ai réellement de la chance d’être Serdaigle. - Non pas que j’aime pas le Professeur Avery, sa froideur et sa « cruauté » apparente donne envie de se surpasser à grand coup de pieds au cul, mais je sais que plusieurs choses ne seraient pas abordable avec lui, comme le Professeur Kim qui est surement fiable en tout point mais avec qui je ne pourrai surement pas parler de tout. Enfin je ne suis pas parti pour juger de la qualité de mes profs, soyons honnête c’est surtout que j’adore le Professeur Wheeler, j’adore la draguer, j’adore l’histoire de la magie, donc bon c’est tellement bénéfique. - Mais j’irai surement la voir oui, pas pour le … tutorat mais… - Mon problème ne vient pas du coté intellect ou du travail, mais de mon comportement. Par exemple il m’arrive de faire le strict minimum car l’idée de finir mon année m’effraie, tout comme certaines fois je suis tellement à l’Ouest que je me contente de l’Acceptable. Sauf quand je pète un capable en cours à cause de mes crises… Chose qui ne devrait pas arriver pendant les examens je pense.

- Disons que c’est l’après A.S.P.I.C. qui me terrifie un peu, mais je vais écouter tes conseils et aller voir le Professeur Wheeler, elle pourra surement m’aider pour tout ça et me conseiller. - Dis-je avec un grand sourire, presque trop grand pour être honnête quand je parle de cette dernière. Il faut dire que je ne vais pas me faire prier si on me propose de me retrouver en tête à tête avec elle. Bon pour être honnête je lui demanderai surement de vrais conseils mais en tentant un subtil aucunement subtil rapprochement. - D’ailleurs quand tu étais jeune, qu’est ce qui t’a décidé à prendre la voie de la justice ? - Ma voix emplie d’une point de curiosité qui pourrait m’aider justement à me guider, savoir comment ça lui est venu. Une obligation familiale ? Une vocation ? Un coup de tête soudain ? Un rêve d’enfant ? Il y a tellement de choses qui aurait pu le pousser vers ce milieu que j’ai envie de connaitre son parcours.

Gabriel Ollivander & Erskin Walker

Salle de classe de droit, avril 2023

WC: 507

Erskin soupira alors que Gabriel remettait ses remerciements sur le tapis, expliquant qu’il n’y aurait pas tant d’orphelinats si c’était si “normal”. Pas faux, mais tout de même.

- Peut-être, mais quand même. Je t’aurais pas laissé comme ça. Pas quand je sais ce que c’est, pas quand j’ai trois gamins, à la maison, qui savent aussi ce que c’est. Alors détends toi…

Et bien-sûr, en tuteur, Erskin avait fini par prendre des nouvelles des révisions de Gabriel. Après tout, ses ASPIC approchaient à grand pas et elles lui seraient nécessaires pour réaliser ses aspirations futures. Il n’avait néanmoins pas de doute quant à son succès, et n’hésita pas à lui suggérer quelques aides pour l’aider à décrocher le résultat dont il avait besoin.

- Mmh, oui, Wheeler a l’air d’être une bonne directrice, du moins… de ce qu’il voyait.

Gabriel, lui, semblait extrêmement positif quant à elle, ne lésinant pas sur les qualificatifs positifs. Erskin arqua légèrement un sourcil face une telle pluie de compliments. Eh bah.

- T’es aussi positif sur tous tes profs ?

Non parce que, il se souvenait pas avoir entendu un tel discours de la part de Gabriel sur Avery. Mais bon, il savait combien Erin était attachée à ses élèves, avec une volonté de bien faire remarquable. Une véritable Serdaigle.

Alors que Gabriel affirma qu’il irait la voir pour le tutorat, il laissa sa phrase en suspens par un “mais…”, qui fit de nouveau interroger Erskin. Mais quoi ? Et puis, il avoua. L’après le terrifiait. Oui, normal… c’était le véritable passage dans l’âge adulte. Fini le collège.

- Oui, parles lui en. C’est aussi son travail de directrice de maison de ton conseiller là dessus. Je suis pas sûr d’être un grand soutien là dessus. Sauf si tu veux un diplôme dans la justice, elle t’enverra probablement me questionner, justement. Mais outre ça…

Il haussa légèrement les épaules. Pas la moindre idée du reste. Il avait le diplôme de droit magique sous sa gestion et c’était déjà bien assez prenant pour lui laisser le temps de s'intéresser au reste. Et puis… Gabriel le questionna sur son choix d’études.

- Mmh… eh bien, je ne sais pas trop. Ça a toujours été un choix logique. J’aimais le côté impartial, à se reporter sur les faits, et non pas l’origine, la classe ou le rang. Juste… les faits. Et puis honnêtement, je voyais Elegius, mon frère, dans cette voie. Lui pour justement, tordre les faits et les utiliser à son avantage. Il a toujours voulu être avocat. Honnêtement, il est né pour ça. Et notre père en état… mh, je dirais, excessivement fier. Probablement une volonté, aussi, de lui plaire un peu au fond, mais bon…

Erskin n’avait jamais caché son passé à Gabriel. Un passé dur, bâtard de la famille Carrow où trouver grâce à Amycus avait été terrible. Encore plus particulièrement aux yeux de son épouse, Danielle, qui l’avait toujours haït.

Ft Erskin Walker & Gabriel Ollivander

Salle de classe de droit, début avril 2023

Complimenter les autres professeurs ? Hein pourquoi faire ? Aaaah oui non d’accord je viens de comprendre, oui bon si je reste sur juste complimenter Erin… ça va paraitre potentiellement flagrant que je ne parle pas uniquement d’elle comme professeur mais d’elle en général. Je passe une main nerveuse dans ma chevelure pour trouver quoi dire sur les autres professeurs, faire un petit résumé rapide pour monter que je peux dire de bonnes choses sur d’autres. - Il y a le professeur Morgane, même si je ne suis plus de cours de vol elle m’aide en extra scolaire pour… Bah juste pour remonter sur un balai. - Oui parler d’Elora est facile, c’est une personne que j’apprécie grandement et avec qui j’arrive à rire alors que la situation est stressante quand elle me fait travailler avec le balai. - Le professeur Kim est… d’une froideur implacable, stricte et sévère mais c’est juste sa façon d’être car à coté elle se bat pour aider à progresser et faire face aux obstacles. - D’ailleurs je dois dire que j’apprécie ses cours particuliers, même si ils sont complexes et jouent sur mes faiblesses, elle tente au moins de me faire avancer. - Le professeur Avery est tout droit sorti des ténèbres, je suis sur que si il devait faire du Théâtre il serait parfait dans un rôle de mage noir. C’est un professeur exigeant, qui hésite pas à punir et faire perdre des points, mais il pousse à ce qu’on se dépasse justement. - Finalement comme le professeur Kim, le professeur Avery est du genre à nous mettre dans une zone d’inconfort pour qu’on double d’efforts. - Le professeur Nott est… Ouai non, il ne supporte pas que je sois nerveux donc il me tient loin des créatures. - Je vais pas le blâmer pour son « intolérance » ou sa sévérité, je vois bien que certaines créatures ne sont vraiment pas à l’aise avec moi. - Le professeur Gaunt… J’aime beaucoup son cours, il est précis, travaillé et elle y met de la passion. - Bon par contre son nom me fait stresser parce que Gaunt, et l’histoire a montré que cette famille avait un bon lien avec des termes comme meurtres et magie noire. Alors ouai, je suis un peu mal à l’aise mais c’est un bon prof, ça il y a rien à redire. Bref je pense qu’avec ces échantillons, Erskin peut voir que je peux complimenter les autres professeurs même si certains ce n’est pas top top, mais ça je crois que nous avons tous nos profs de prédilection et d’autres qui nous paraissent moins biens. - Mais normal que je sois plus positif envers le Professeur Wheeler, ce n’est pas juste ma prof d’histoire de la magie… - Ah là j’ai pris une mauvaise voie, « pas juste » heu ouai et j’ajoute quoi à ça ? - C’est aussi ma Directrice de maison… - Oui, juste c’est une chose vraiment évidente vu qu’Erskin l’a dit peu avant.

J’ai eu envie de rire quand Erskin me parle diplôme dans la justice… Un sujet qui m’a effleuré l’esprit quelques fois, soit pour que cet homme soit fier de moi, soit pour ce besoin de traquer ceux qui ont tué ma petite sœur et mes parents. Mais je sais dans le fond que cette part là de mes hésitations n’est pas « possible », simplement parce que je suis quelqu’un de bien trop… disons je n’ai pas les épaules pour ça. Mais savoir ce qui a décidé Erskin de suivre la voix qu’il a prise m’intéresse grandement, simplement parce que ça pourrait me donner quelques indications sur mon propre avenir. C’est vrai, après tout c’est de nos anciens que nous devons prendre exemple, sauf que je ne vais pas dire ça ainsi à voix haute. Je baisse un peu la tête quand il parle de son père, venant murmurer un - Désolé - car j’ai la sensation de mettre un peu les pieds dans le plat en lui rappelant ce coté là de sa famille, le fait qu’il est un « bâtard » d’une famille de Sang-pur dont le nom n’est pas rien. Amycus et Alecto, deux noms que j’ai très bien connu, non pas à cause d’Erskin mais à cause de mon intérêt pour l’histoire de Poudlard. On peut clairement dire que ces deux « fidèles » du Sombre Seigneur ne sont pas connus pour être des personnes charmantes.

- Mais du coup, ce n’est pas trop dur dans ta vie professionnelle ? Je veux dire que ce soit dans tes études, tes stages et finalement ton travail… Tu as souvent dû te retrouver dans une forme d’adversité avec ton propre frère. Ca n’affecte pas vos décisions ou votre vision des faits ? - Je sais pas, mais je ne m’imaginerai jamais devoir affronter Jayden ou Maddie, je ne pourrai pas si j’étais joueur de Quidditch car bah avant d’être des adversaires ce serait la famille, tout comme je ne pourrais pas faire un duel contre eux, alors devoir les affronter dans un milieu professionnel… En plus où la vie d’une personne est en jeu. Pourtant Elegius est le parrain de Jayden, donc malgré cette adversité ils s’entendent… Comment il fait ? Oui je sais je suis curieux pour une fois mais je suppose qu’il a dû penser à ça quand il s’est lancé dans ces études et dans ce travail, le fait que son propre frère serait son rival. - Et tu ne regrettes jamais tes choix ? Tu n’aurais pas voulu faire autre chose si… si tu n’avais pas cherché la fierté de ton père ? -

Gabriel Ollivander & Erskin Walker

Salle de classe de droit, avril 2023

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Ce qui était taquinerie fut alors prit au sérieux. Non seulement Gabriel le nia, mais en plus, pour étayer son argument, il présenta une évaluation relativement complète de son feeling avec chaque professeur, déclanchant un rictus amusé sur le visage du Haut-Juge, qui ne savait pas s’il devait mettre cela sur le fait que son fils d’adoption était toujours un peu mal à l’aise à cause de la conversation précédente, ou s’il y avait autre chose derrière tout cela. Cela dit… il n’était pas juge en cet instant, alors, se soucier du vrai et du faux ?... Bwarf. Trop peu pour lui. Et puis, avouons-le, ses enfants avaient passé l’âge de lui mentir pour cacher les preuves. Enfin… sauf Amond, peut-être. Mais il n’avait absolument rien d’un gosse turbulent et franchement, la seule chose qu’il lui cachait était le fait d’être rester traîner avec ses amis moldus une demi heure après le couvre-feu. Soit, clairement, ça allait encore. Il se contenta donc de l’écouter lâchant des “huum” ici et là, pour montrer qu’il demeurait attentif à ses paroles et opiner. Certains commentaires sur ses collègues l’amusèrent un brin, tel que la remarque sur Avery. Oui, il avait souvent entendu que ce dernier avait une aura… disons… qui passait un peu l’envie de rire. Mais soit. Il en revint ainsi à Erin, précisant qu’étant sa directrice de maison, il était normal qu’il la mette en avant. Un nouveau rictus apparut sur le visage d’Erskin. Surtout que… surtout qu’il hésitait, le bougre. Tiens donc… le charme de la demi-vélane opérait-il sur certains élèves ? Mmh... cela collait terriblement avec ce qu'Erin avait dit sur Gabriel qui jouait les "Dom Juan", durant la soirée où ils avaient tous été boire un verre aux Trois Balais. Erskin soupira, reprenant un air sérieux (bon avouons le, ça ne changeait pas vraiment).

- On a un petit béguin pour sa prof ? demanda-t-il. Ca va, tu ne serais pas le premier. Cela dit, de mon époque c’était Filius Flitwick. C’est pas le même charme, disons…

Un possible crush innocent d’ado ? Peut-être. Mais Erskin savait qu'Erin semblait être un peu excédée ou désemparée face à la situation. Et... entant que tuteur, ne devait-il pas intervenir ?

- Écoute petit... Erin est ta professeur et ta directrice. Et... oui elle est charmante, mais... c'est ta prof.

Fantasmer sur sa prof. Était-ce vraiment mal ? Gabriel ne devait pas être le premier collégien à tomber sous le charme. MERLIN. Il regrettait de ne pas avoir le tact de Carlin. Elle, elle saurait très bien quoi à dire.

Gabriel se senti alors bien plus intéressé sur les raisons qui poussèrent Erskin au choix de la justice et le Haut-Juge n’en fut que très honnête, n’ayant pas le moindre secret vis à vis de son passé, par la moindre honte à en parler. Oui, cela avait été difficile, mais nier son passé ne servait à rien. Pas quand sa belle-mère insultait encore ses enfants et sa défunte femme, pas quand elle avait eu al délciatesse de toutes les renier, d’écrire “catin” en encre rouge sur l’arbre généalogique familial sur l’emplcement de sa mère, Margaret Walker. Alors, entendre Gabriel prononcer ce “désolé”, lui fit secouer la tête.

- C’est rien. Tu n’as pas à te sentir désolé pour moi ou ma jeunesse. J’ai eu une bien belle vie par la suite, avec la chance de connaître un grand amour qui m’a offert les trois plus grands bonheurs de ma vie.

Et maintenant, il avait trouvé Carlin. Carlin, qui lui redonnait goût à l’amour un peu plus chaque jour.

- Je n’ai jamais eu la moindre adversité avec Elegius. Jamais. On a toujours mit les choses à plat, quand j’ai rejoint la famille des Carrow après la mort de ma mère. Je n’ai jamais eu la moindre prétention à l’argent ou leur famille et jamais je ne demanderai à porter le nom de Carrow. Alors, Elegius m’a toujours plutôt vu comme un genre de petit frère sans risque et sans danger. Il est un peu plus âgé que moi, ce qui fait que nous n’avons jamais été en concurrence dans nos études. ll a toujours voulu être avocat, et Merlin, il est né pour ça. Mais pour moi… ce n’était pas ce qui m’attirait. Alors bien-sûr, il est complexe de nous faire face au tribunal et cela a demandé un brin d’ajustement, pour ce qui est du risque de parti pris ou de manque d’objectivité. Mais… bon, Elegius devenant un excellent avocat, et moi m’attirant le respect du Magenmagot, il a rapidement fallu au Ministère un moyen de trouver une manière de résoudre cela. Mais… Je ne sais pas trop quoi te dire, ça n’a jamais été un problème chez nous. Je crois que c’est parce que, Elegius, tout comme moi, pouvons parfaitement différencier ce qui se passe au sein du tribunal de ce qui se passe dans la sphère privée. J’aime mon emploi, j’aime le challenge qu’il représente. Je n’ai ajmais songé à changer. Peut-être me serais-je tourné vers la dragonologie, à vrai dire… mais je doute fort que ce métier m’aurait convenu.  

Il inclina légèrement la tête sur le coté, interrogateur.

- Mais dis moi, pourquoi toutes ces questions ? Tu considères le droit magique ?

Ft Erskin Walker & Gabriel Ollivander

Salle de classe de droit, début avril 2023

La question d’Erskin est… Embarrassante, me rappelant un peu les remarques de Maddie. Mais si seulement c’était si simple, surtout que cela pourrait pousser sur d’autres sujets à éviter comme le fait que j’utilise la drague pour cacher mes émotions et mes maux. Bon certes Erin c’est un peu différent, Venus je la drague pour éviter de répondre à ses questions ou de parler de mes troubles, Elora c’est presque devenu un jeu avec elle, mais Erin c’est… Bah c’est Erin. De toute façon la fin d’année approche et tout ceci prendra fin surement, comme toutes choses. La vie est faite de cycles et chaque cycle à sa fin. Mais peu après la question vint la petite « remontrance » qui je suppose est logique, après tout il est aussi le collègue d’Erin et comme Maddie il doit connaitre les « dangers » de mon comportement. Je soupire un peu, comprenant bien pourquoi sa remarque. - Je sais… Je sais… Mais rassure toi, je sais bien qu’il y aura jamais rien, ni enfin… Je sais. - C’est tout ce que je trouve à dire pour rassurer Erskin sans trop lancer le débat, préférant éviter de devoir me justifier sur les pourquoi ou de devoir expliquer trop mon fonctionnement.

Assez vite, et heureusement, la conversation passe sur les choix d’Erskin, ce qui l’avait poussé à prendre le chemin pour devenir haut-juge. Je dois avouer que je me sens mal d’avoir remué le couteau dans la plaie quand il me parle de son enfance, de cette vie injuste car il n’est pas « pur », car il n’est pas reconnu Carrow, mais il tente de me rassurer par ses mots, de mettre en avant le bon coté de sa vie. C’est presque beau de voir cette force de caractère, cet optimisme. Je pense que de mon coté, j’aurais surement tout laisser tomber face à cette vie mais je n’ai pas la force de Kikin.

Au moins il a su garder une forme d’entente avec sa famille, sa discussion au sujet d’Elegius pouvant se montrer comme rassurante. Point de conflits ni de jalousies entre eux, ce qui a surement dû être favorable. C’est beau de voir Kikin passionné par ce qu’il fait, c’est aussi beau de voir qu’il sait totalement se détacher du travail avec son frère tout comme elle se détache de la sphère privée pendant le travail. Je n’interrompe pas Erskin, préférant écouter attentivement car toutes ses paroles peuvent me servir pour aussi me guider, comme quand il explique qu’il aurait pu prendre une autre voie mais que cela n’aurait peut-être pas été.

- Non, enfin je ne sais pas… - Je ne crois réellement pas que le droit magique pourrait me correspondre… Mais cela fait parti des options que j’ai eu un moment en tête, simplement pour qu’Erskin ne soit pas déçu de moi ou encore dans l’espoir de résoudre ce qu’il est arrivé à ma famille. - La fin d’année approche à grands pas et il est normal que j’envisage toutes les options. - Et puis vous me connaissez, si il y a bien quelqu’un qui doute sur tout concernant l’avenir, c’est bien moi. Et puis il n’y a pas que ça, il y a aussi le désir de connaitre un peu plus l’histoire d’Erskin au travers de sa jeunesse et de ses choix. N’est ce pas grâce à l’histoire que nous apprenons justement à évoluer dans ce monde, nous inspirant du passé qui nous entoure.

J’aurais bien osé tenter de poser de questions sur… Celle qui avait partagé sa vie, mais j’évite ce sujet, ne voulant pas encore une fois remuer le couteau dans la plaie. Moi-même je tente de ne pas parler de ma sœur et de mes parents car c’est trop dur. Mais bon, dès fois je me demande comment il s’en sort, si il y pense souvent, si cela le hante… Bien des questions sur le passé et si il aimerait pouvoir retourner dans le temps pour changer les choses. Je me redresse un peu, reprendre une courbure un peu plus droite et refusant totalement à moi-même d’aborder ce sujet, me tournant vers cet homme qui a toujours été là pour moi depuis qu’il m’a recueilli au sien de sa famille.

- Enfin tu sais surement ce que c’est, l’arrivé des A.S.P.I.C., douter de l’avenir, de sa place dans ce monde, toutes ces choses qui font que je me mets en question. - Sans parler du fait que je me mets déjà en question pour un rien, alors oui ici c’est un peu plus qu’un rien. - Mais je ne veux pas que tu t’en fasses, je … Je trouverai surement ma voie, puis j’ai des personnes sur qui compter. - Comme souvent je tente de faire semblant de positiver pour rassurer les gens autour de moi, c’est ce qu’il y a de mieux pour être seul à porter le poids de mes bêtises ou de mes pensées sombres. Puis c’est pas totalement faux, Maddie m’a pas mal aidé déjà, que ce soit par ses coups de pied au cul ou par ses conseils. - Et pardonne moi si je t’attire des ennuis. - Je parle au sens large, sait on jamais qu’il reçoit des plaintes pour mes comportements, que ce soit pour les fois où je me suis blessé par mes actes irréfléchis, que ce soit à cause de mes dragues, ou des crises que j’ai pu avoir pendant certains de mes cours.

Gabriel Ollivander & Erskin Walker

Salle de classe de droit, avril 2023

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Bon… Gabriel savait. Soit. Erskin ne savait pas trop s’il avait fait ce qu’il fallait, si cela solutionnerait la frustration que semblait ressentir Erin, et si cela aiguillerait Gabriel à comprendre…. bon, il ne savait pas vraiment quoi. Mais au moins… Au moins Gabriel savait.

- Un fois hors Poudlard… peut-être. Mais… pour l’heure c’est… Je veux dire, attention à ce que ce ne soit pas déplacé. Tu comprends ?

Bon… lui qui avait craqué pour une de ses étudiantes n’avait pas grand chose à dire là dessus. Mais… en adulte responsable, il ne pouvait au moins pas fermer les yeux là dessus. Pour autant, il avait tenté de rester bienveillant, à essayer d’offrir de bons conseils, ni plus ni moins.

Mais un autre sujet prit place : les études. Pourquoi Erskin avait-il suivi des études de droit ? Gabriel avait bien des questions à ce sujet. Des questions qui laissaient entièrement à penser qu’une part de lui n’était pas certain de son avenir. Il semblait même prendre en considération le droit magique ce qui… eh bien… semblait surprenant pour Erskin qui n’avait jamais entendu Gabriel parler de cette voie. Non pas qu’il n’en avait pas l'étoffe, mais… il n’avait jamais été très passionné par cette branche. Probablement dégoûté avant l’heure à cause du système duquel Erskin l’avait sorti assez tôt.

- Et quelles options considères-tu alors ?

Ben… oui. Autant le savoir. S’il considérait le droit, matière qu’il n’avait jamais considéré avant, puisque preuve était qu’il n’était pas dans l’option, c’était qu’il devait bien être quelque peu perdu.

Mais voilà que Gabriel affirmait des doutes bien plus profond et une certaine… tension à l’approche des ASPIC. Erskin laissa échapper un soupir me pouvant que compatir. Il n’avait pas eu ce doute. Pour lui cela avait toujours été le droit ou rien. Mais il aimait Gabriel et le voir ainsi, dans cet état l’attristait.

- Écoute petit, t’es encore jeune. Y a pas mort d’homme à ne pas savoir où tu vas. Et si tu te lances dans quelque chose qui ne te plait pas… change. Tu as toute la vie devant toi, alors respire. Tu peux essayer, tenter. La seule chose que je demande c’est que tu fasses de ton mieux. Et… je serai là tout le temps durant lequel tu étudieras ou chercheras ta voie. Que ce soit pour te donner un toit ou t’aider financièrement, tu peux compter là dessus.

Ca n’était probablement pas le discours que Gabriel avait espéré. Erskin n’était pas vraiment doué pour ce genre de grand discours. Sa défunte femme, Eurybia, aurait été bien plus douée. Elle aurait trouvé les mots et lui aurait donné la force de soulever des montagnes. Mais Erskin voulait tout de même lui exprimer, à sa façon, combien tout irait bien parce que au fond, c’était ça qui important. Comme il le lui avait dit, peu importait son âge, il serait là pour lui, pour ce dernier petit Walker (qui n’était véridiquement ni petit, ni le plus jeune).

- Tu ne m’attireras pas d’ennuis. Fais de ton mieux, c’est tout ce qui compte.

Ft Erskin Walker & Gabriel Ollivander

Salle de classe de droit, début avril 2023

Erskin me ferait presque rire avec cette remarque. Une fois hors Poudlard… Comme si il pouvait y avoir quoi que ce soit entre Erin et moi, c’est plus que de l’utopie là. Mais c’est gentil de sa part de croire que cela pourrait arriver, c’est un peu comme si il me pensait capable de réussir à avoir une « vie » normale et bref c’est touchant. Je remue un peu la tête négativement, non pas en rapport à sa demande si je comprends mais bien à cette projection sur le futur.

- Ne t’inquiète pas Pap… Erskin, je comprends tout a fait. - Ayant presque fourché à cause de cette situation et relation en place, mais ne voulant pas insulter Erskin avec une telle familiarité. Juste la situation est bizarre, enfin c’est une conversation un peu fort familial et bah bref. Oui je comprends mais je ne peux pas réellement expliquer ma façon d’être avec elle, surtout que finalement c’est un peu différent des autres cas où j’use de la drague pour me cacher. Avec Erin y a un coté… hum ? Bah je l’aime bien, mais ça change rien à la situation, je ne pourrai jamais prendre le risque de tenter quelque chose pour bien trop de raisons. - Puis de toute façon, je sais bien qu’il n’y aura rien, ni maintenant ni jamais… - Plus simple de résumer ainsi que de parler de la différence d’âge, que la différence d’esprit, que le fait que mes lendemains sont bien trop incertains ou sombres et que je ne veux pas que le malheur frappe d’autres que moi. Même si Maddie n’a pas cessé de me dire que j’avais une famille qui savait se défendre et ne laisserait pas les maux du passés arriver à nouveau.

Mais bon passons ces histoires de drague envers une professeur que j’aurais surement fui si elle avait cédé à mes avances, pour son bien à elle. Il y avait cette conversation sur le passé d’Erskin ainsi que sur mes études, une façon pour moi d’essayer de me faire des idées du chemin à emprunter. D’une certaine façon je me vois un peu comme ce qu’on appellerait un « parasite », pas dans le sens qui phagocyte les autres pour vivre mais qui a besoin des autres et de leurs avis pour trouver les réponses à mes questions, comme si les chercher seul était effrayant. Maddie m’avait grandement aidé à trouver des réponses déjà mais j’aime bien savoir ce qui a décidé Erskin, retrouvant un peu les propos de sa fille au travers de ses mots. Il a simplement suivi ses convictions, ce qui l’a attiré et ce qui lui ressemblait.

- J’avais pensé à la Justice, que ce soit dans un sens droit ou Auror, mais ce sont des pensées qui sont tournées pour… - Je soupire et reprend les mots qu’a donné Maddie à ce choix. - d’une certaine façon la vengeance. - Rechercher ceux qui ont causé la mort de ma sœur et de mes parents pour avoir justice. - Mais aussi pour que tu ne sois pas trop déçu. - Il est normal de vouloir qu’Erskin soit fier de moi après tout ce qu’il a fait et toutes les déceptions que j’ai surement dû lui faire vivre. - Sinon j’avais pensé à l’enseignement, je me dis souvent que c’est quelque chose qui manque dans notre monde… Des professeurs pour enseigner l’art de fabriquer des baguettes. Je sais que normalement c’est une tradition familiale mais quand je regarde les grands noms des fabricants, ce sont beaucoup de familles éteintes. - Même les Ollivander après plus de deux millénaires vont s’éteindre, faisan disparaitre leur art, donc oui j’avais pensé à l’enseignement même si je ne suis pas le plus adapté pour… bah pour avoir le coté pédagogique. - Mais ce qui m’attire le plus, c’est Maddie qui m’a permis de m’en rendre compte… - Oui, juste avec cette façon de vouloir me projeter, de me pousser à voir ce qui m’attire réellement sans réfléchir, les yeux fermer et ça s’est résumé par la création. - Ce serait d’arrêter les études après mes A.S.P.I.C. et fabriquer des baguettes… J’aime réellement cette sensation quand je taille le bois, que je donne vie à ce dernier et que je lui offre ce souffle unique qui aura besoin de trouver un être qui lui est destiné. - Ce moment où la baguette accueille son cœur, prend forme et devient un objet presque vivant et unique qui aura besoin d’un propriétaire qui sera adapté à lui.

En tout cas c’est plaisant de voir que Maddie ressemble vraiment à son père pour le coup, l’entendre me dire qu’il n’y a pas de mal de se planter et de changer si ça ne va pas c’est exactement ce qu’elle m’a dit. C’est même rassurant de voir qu’ils sont sur cette même longueur d’onde, même si je n’aime pas l’idée de dépendre financièrement d’Erskin, me sentant déjà comme un poids donc l’être trop longtemps serait encore pire. Bon même Maddie m’a dit ça aussi, que la famille me soutiendrait, elle m’a même dit qu’elle travaillerait pour moi, c’est dire… J’ai une chance folle de les avoir, vraiment une chance dingue et ça je m’en rends compte chaque jour.

- Merci… Vous êtes vraiment les meilleurs - Dis-je d’une voix presque bête, avec une larme qui perle et coule le long de ma joue, une simple larme qui n’a rien de tristesse mais juste… De la simple sensibilité et de l’émotion. Oui, un moment d’émoi car je suis heureux d’être avec les Walker, heureux car je sais qu’ils sont là et qu’ils me donnent bien plus que je ne mérite… Je ne sais pas ce que je serai sans eux aujourd’hui mais une chose est certaine c’est que si j’en suis là maintenant c’est grâce à toute cette gentillesse, ce soutien, cette force qui se dégage d’eux. Qui en ce monde pourrait croire qu’Erskin est le fils d’Amycus Carrow, c’est presque dingue alors qu’il a l’éclat d’un Paladin.

Gabriel Ollivander & Erskin Walker

Salle de classe de droit, avril 2023

WC: 507

Attendez une minute. Gabriel venait il presque de l’appeler papa ? C’était presque à croire. “Pap… Erskin”. Qu’est-ce que ça aurait pu être d’autre ? Le Haut Juge buta un instant sur les paroles de celui qu’il considérait comme un fils adoptif. Un fils qui avait rejoint sa famille de manière un peu brisée, non… fracassé. Un fils auquel il s’était attaché au point de le considérer comme un membre à part entière de sa famille, comme l’un de ses enfants. Il savait que Gabriel l’appréciait et appréciait sa famille. Certes, il le disait, et venait même de le dire maladroitement dans ses remerciements. Il n’empêche que ce petit lapsus lui faisait chaud au coeur, comme si cela confirmait tout. Erskin afficha alors un très léger sourire, bien que ressentant une certaine peine pour le père biologique de Gabriel. Cela dit, peut être que Monsieur Ollivander serait heureux de voir que son fils se sentait assez en confiance et bien avec un autre homme pour l’appeler ainsi. Toujours était il qu’Erskin ne lui en voulait pas le moins du monde. Il leva sa main et la plaça sur l’épaule de Gabriel, qu’il tapota ainsi avec une certaine affection.

- Bien sûr que je m’inquiète pour toi, fils, répondit il de manière à lui montrer que le sentiment en réciproque et que, comme il l’avait précédemment dit, Gabriel était chez lui chez les Walker.

Mais il n’empêche que Gabriel semblait défaitiste sur un point. Décidant de ne pas conter cette histoire qu’il avait fréquenté une de ses étudiantes quand il aidait en formation de droit Erskin se contentant de hausser les épaules.

- Tu ne sais pas de quoi le futur sera fait. Peut être, un jour. Mais seulement… temps que tu es à Poudlard, ce serait… non. Ce ne serait pas éthique, c’est tout. Alors… fais moi plaisir petit, ménage la. D’accord ?

Oui parce qu’elle avait l’air tout de même un peu dépassée. Enfin, surtout excédée. Il espérait donc que, ainsi, Gabriel serait un peu plus sur la retenue. Après tout, si un jour il finissait par fréquenter Erin, une fois ses études terminées, Erskin n’y verrait rien à redire.

Puis, les deux hommes parlèrent des études de Gabriel. Un sujet assez régulier pour Erskin, tant de part sa position professionnelle qui suscitait toujours des curiosités, que parce qu’il était responsable du diplôme de droit au sein de cette école. Il était donc habitué à entendre des élèves et étudiants venir lui poser des questions ou lui demander conseils. Pour autant, Gabriel semblait de manière générale assez perplexe. Il lui parla même de la justice et particulièrement d’Auror. Erskin resta un instant silencieux, le temps de chercher ses mots.

- Si c’est vraiment ce que tu veux faire, je te soutiendrai et on fera ce qu’il faut pour que tu remontes suffisamment tes notes. Néanmoins, il faut que tu saches que les études pour être Auror sont véritablement lourdes et complexe. Elles sont extrêmement sélectives. C’est aussi un métier qui demande énormément de sang froid. Je ne suis pas certain qu’une volonté purement animée par la vengeance te pousse sur la bonne voie si tu choisi cet emploi. Il y a des Aurors qui craquent sous la pression, parce qu’ils laissent parler leurs émotions. Regarde, tout à fait entre nous, un des plus dangereux prisonnier d’Azkaban a pu être libéré parce qu’un Auror a pas su garder son sang-froid et à usé de legilimensie illégale sur un prisonnier lors d’un interrogatoire, faisant tomber en fumée toute l’enquête. Après ça… ça a été un jeu d’enfant pour Elegius de faire tomber les chefs d’accusation.

Une affaire vraiment pénible, mais qui arrivait. De toutes manières, Yaxley s’était bien trop entouré. Sûr qu’il avait fait le nécessaire pour faire craquer l’Auror et sûr qu’Elegius avait su assez bien tordre ses paroles pour obtenir ses fins. N’empêche qu’il ne perdait pas de vue que Gabriel avait dit vouloir suivre cette voie pour ne pas le décevoir, ce à quoi Erskin éclata de rire.

- Alors, honnêtement, ne suis pas un cursus pour me rendre heureux. Déjà, parce que c’est ton avenir à toi, pas le mien. Tu sais comment me rendre fier ? Trouve une voie qui te plaît, qui te convient. Sois heureux. C’est comme ça que tu me rendras fier. En plus… je ne suis pas particulièrement fan des Aurors. Loin de là. Jay suit ces études parce qu’il y aspire, peu importe que je n’apprécie pas énormément cette branche du ministère. Et il est heureux parce qu’il suit ses rêves. C’est CA qui me rend fier de lui.

Certes, il avait souvent l’air d’un géant mal luné voir associable, mais Erskin avait véritablement un grand coeur et il n’y avait rien qu’il aspirait plus que le bonheur de ses gosses. Les pousser dans une voie ou l’autre, pour lui, n’avait aucun sens. Mais Gabriel parla d’une autre option : celle de l’enseignement de fabrication des baguettes. Pourquoi pas.

- Ca, c’est une noble motivation.

Mais Maddie lui avait permis de comprendre autre chose ? Erskin resta silencieux, patientant pour entendre ce que sa chère fille avait dit. Et puis… un sourire se dessina sur son visage. Un vrai sourire. Oui, Maddie avait raison. Ca, c’était quelque chose qui passionnait Gabriel, bien plus que d’être assit le cul sur les bancs de l’école. Sa fille avait vu juste. Il hocha doucement la tête, l’air assez enthousiaste.

- Fonce. Si c’est ce qui te fait envie, fonce. C’est la passion qui dessinera ton chemin. Alors vas-y. On discutera, si tu veux, cet été, de comment financer tout ça. On va t’aider.

S’il le fallait, il investirait. Erskin n’avait jamais été un grand dépensier, vivant certes dans un domaine, mais restant très modeste dans ses achats. Il n’avait jamais regardé l’argent avec envie. Alors oui, il avait largement de quoi aider Gabriel.

Gabriel en semblait ému, une larme roulait même le long de sa joue faisant secouer la tête d’Erskin qui rompit la distance entre eux pour revenir le prendre dans ses bras et tapoter son dos, entre les omoplates.

- Allez petit, t’es un Walker de toutes façons. T’as pas à dire merci.