I am not a threat

18 mars 2023, les Trois Balais

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Bon. Soyons clairs, le mariage, les enfants, c’était tout ce qui écoeurait le plus Adria. Tout. Elle n’avait aucune envie de jurer fidélité et amour à un homme pour qui elle ne ressentait rien. Alecto avait tant rit quand elle lui avait raconté. Facile à dire, pour une femme qui avait échappé à la corvée du mariage à cause (ou franchement, dans ce cas là “gràce”) de ses crimes et d’Azkaban. Ca lui aurait presque donné envie de crier allégeance à Voldemort, là, tout de suite, si ça pouvait lui permettre d’échapper à la prison. Mais bon… la prison… ce n’était pas mieux. Cela restait une cage qui la priverait de ses libertés.

“Heureusement” elle était tombée sur Thomas Gaunt. Bon, à première vue, ce n’était vraiment pas un bon point. Mais au final… Adria n’était pas si obtuse face à ces fiançailles. Elle aurait pu tomber sur pire. Sur BIEN pire. Le soir même des fiançailles, elle avait demandé à pouvoir s’entretenir en privé avec lui. Elle avait fait ainsi preuve d’une honnêteté sans borne. Elle avait beau avoir l’air de la parfaite petite héritière sang-pur, s’il aspirait à une jeune femme innocente et vièrge… Merlin. Il serait fort déçu. Entre son attrait aux arts sombres, aux runes et à la sexualité, Adria n’avait rien laissé de côté. Non, ils étaient fiancés, alors qu’il sache sur qui il était tombé. De toutes façons, elle savait qu’elle ne tiendrait pas toute une vie à mentir à son époux, alors autant être honnête dès le début ? Étonnamment, Thomas ne l’avait pas jugé. Plus étonnant encore, il avait été tout aussi honnête, parlant de ses propres penchants et… d’une jeune femme qui semblait régulièrement partager son lit. Soit. Aucun problème. Il serait bien hypocrite de le lui reprocher cela quand elle venait d’avouer aimer grandement le sexe. Mais les accords furent clairs et formés. Et Adria serait libre.

Libre. Elle serait libre. Elle n’avait aucune prétention sur la famille Gaunt. Elle était la monnaie d’un accord destiné à déposséder Bill Gaunt de ses droits. Rien de plus. Mais dans cet accord, elle trouvait son compte. Qui l’eut cru ?

Même si elle avait promit à Thomas qu’elle ne se mêlerait pas de ses relations et qu’il ne se mêlerait pas des siennes, il y avait une chose qu’elle se devait de faire. Notamment parce que… toute l’école en parlait. Oui, TOUTE l’école. A croire que personne ne savait être discret ou tenir sa langue ici. Ses propres déboirs n’avaient jamais été connus et n’avaient jamais fait l’objet de rumeurs. Pourtant… il fallait mettre les choses au clair. Il le fallait.

Ainsi, la Serpentarde avait fini par prendre la décision de rencontrer Ashley Abbot. Une décision que probablement beaucoup de gens trouveraient étrange, mais elle s’en moquait. Qu’ils parlent donc. La seule chose à faire… c’était de trouver ladite Ashley. Lui tomber dessus à la sortie d’un cours serait un peu trop abrupt, c’était clair. Il faudrait donc attendre de la croiser… et c’est pour cette raison que cela prit trois semaines à Adria pour trouver la rousse.

C’est finalement à Pré-Au-Lard, en ce samedi 18 mars qu’elle remarqua une jeune femme correspondant parfaitement à la description. Ainsi, elle s’interposa sur le chemin de cette dernière. Elle aurait pu avoir l’air un danger, à ainsi se poster sur sa trajectoire, mais heureusement, Adria bénéficiait d’un physique très doux. Vêtue d’une robe printanière, ses longs cheveux blonds bouclés dans des ondulations soyeuses, un maquillage léger mettant en valeur ses yeux émeraude, elle avait tout de cette apparence si travaillée de bonne petite fille, belle et élégante. Parfaite.

- Bonjour. Mes excuses, serais-tu Ashley Abbot ? demanda-t-elle avant d’attendre un signe positif pour reprendre : Oh parfait ! J’ai arrêté la mauvaise personne avant-hier, cela a été des plus étranges. Je suis Adria Carrow. J’ignore si tu as entendu parler de mois, mais… nous avons un… “ami”, en commun. Mon fiancé, à vrai dire. Je sais que cette rencontre doit avoir l’air très étrange mais… j’aimerais m’entretenir avec toi. Les Trois Balais sont à deux pas, une bière au beurre serait peut-être ainsi plus agréable pour discuter. Mais bien-sûr… je peux amplement comprendre si tu ne souhaite pas avoir la moindre conversation avec moi.

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18 mars 2023, les Trois Balais

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Bon. Ashley Abbot savait. De toutes manières, il aurait fallu faire sacrément l’autruche pour ne pas savoir. Ce n’était pas comme si tout Poudlard savait. De plus… Outre les rumeurs, Adria portrait bel et bien la bague de la famille Gaunt. Difficile donc de ne pas faire le lien face au serpent serti d'émeraudes qui trônait sur l'annulaire d’Adria depuis fin février. Ainsi, la jeune Carrow proposa une conversation à Ashley. Cette dernière accepta de suite.

- Non, ce n’est certainement pas pour le plaisir de la bièraubeurre, fit-elle remarquer en se mettant en marche.

Ainsi, la jolie blonde pénétra dans le pub en compagnie de la rousse. Il ne manquait plus qu’une brune entre elle, et on aurait pu croire au début d’une mauvaise blague. Alors qu’elles entrain dans le bar, Ashely ne manqua pas de vouloir immédiatement affirmer ne pas avoir vu Thomas depuis leurs fiançailles. Adria haussa doucement les épaules pour toute réponse et laissa la jeune Gryffondor entrer avant elle, en lui ouvrant la porte.

Alors qu’Adria la menait à une table, un peu à l’écart de la foule, Ashley poursuivit ses confessions, s’excusant pour toute raillerie, affirmant que sa relation avec Thomas demeurait connue de tous bien avant leurs fiançailles.

- Oh, ne t’en fais pas, toute l’école sait combien tu affectionnes les vestiaires, répondit-elle non sans un certain détachement pour bien montrer qu’Adria était parfaitement au courant des rumeurs.

A vrai dire, là aussi, il aurait fallu sacrément faire l’autruche pour ne rien entendre. Même si elle s’y était toujours désintéressé, jugement que cela ne regardait que les principaux concernés et non pas toute l’école, elle avait entendu bien des choses. Triste de voir combien de demoiselles sang-pur peinaient à garder les apparences intactes. Ashley Abbot, Bella Yaxley…

Adria s’installa à une table et croisa ses jambes, commandant avec la plus grande des politesses sa propre boisson : un soda de Branchiflore, avant de laisser Ashley commander la sienne. Elle reporta alors son regard émeraude sur elle.

- Je ne suis ni là pour cracher dans ta boisson, ni pour te passer une réprimande, finit-elle par dire. Thomas a été extrêmement clair sur le contenu de votre relation et son caractère… physique, disons.

Son calme apparent était impeccable, en dépit du sujet délicat. Si Adria se sentait toujours un brin anxieuse et regrettait presque de mettre les pieds là dedans, elle refusait de le montrer ou faire marche arrière. Ainsi, elle reprit :

- Je ne suis pas non plus là pour juger. Thomas et moi ne sommes pas encore mariés. Ce que Thomas a fait avant moi ne me regarde pas, peu importe ce que les rumeurs en disent. Laissons les de côtés, veux-tu ? Les gens auront toujours affection à parler, ça n'est pas de ma réputation de cocu que je suis venue discuter.

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18 mars 2023, les Trois Balais

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Adria se fichait bien des rumeurs. Elle y faisait face à un grand sourire. Tenter de leur accorder de l’importance ne faisait généralement que l’effet opposé. Cela faisait simplement partie de la nature humaine… aimer parler. Aimer parler des autres, de tout, sauf de ses propres échecs. Adria avait grandit au milieu de rumeurs quant à sa propre génétique. Alors subir des rumeurs de fiancée cocu parce que Thomas avait couché avec Ashley dans les vestiaires ? Merlin, non. Il y avait bien plus important dans la vie que cette histoire et les excuses d’Ashley ne firent que faire sourire Adria d’amusement.

- Les gens parlent, Ashley. Ils parleront toujours. Lutter ne sert à rien, si ce n’est que leur donner d’avantage de quoi parler, dit-elle avec un sourire qu’elle voulu bienveillant.

Ainsi, Adria lui assura qu’elle n’était pas venue pour lui hurler dessus ou la menacer, ce qui sembla quelque peu surprendre Ashley qui s’était probablement attendue à subir une tempête Croate. Pourtant, ce n’était pas le genre d’Adria qui vivait dans la mesure, à contrôler chaque sourire et chaque mimique pour cacher les véritables intentions de son cœur. Des intentions que Thomas avait vues, comprises et acceptées. Qui serait-elle donc pour ruiner quoi que ce soit quand elle avait garanti qu’elle ne se mêlerait pas de ses affaires ? Il aurait donc été bien stupide d’opérer la moindre remarque ou même crise de jalousie. Et puis… jalouse de quoi ? Thomas lui accordait autant de liberté charnelle qu’Adria lui en accordait.

Pourtant, alors qu’Ashley demandait les raisons de cette entrevue, ce qui, en soit, était tout à son honneur, elle mentionna la vision de Thomas sur son épouse et affirma qu’Adria méritait bien mieux. Manière de marquer son territoire ou manière d’avertir Adria d’un possible sombre destin ? Difficile à dire. Adria avait beau être observatrice, elle ne connaissait pas assez Ashley pour le savoir. Elle était seulement influencée par les promesses faites à Thomas. Par chaque promesse.

- La perfection n’existe pas, dit-elle avec un léger sourire, replaçant l’une de ses mèches dorées derrière son oreille. Néanmoins tes compliments me touchent. Même si votre relation passée ne me concerne pas plus, je venais seulement clarifier ces… vulgaires bruits de couloirs. Thomas est un homme libre de ses propres choix. Je ne suis en rien dérangée par votre… relation. La seule chose que je demande, c’est de la discrétion. C’est tout. Je ne suis pas venue ici briser quoi que ce soit. Seulement demander… disons, de femme à femme, le respect de la discretion, poursuivit-elle avec un sourire un peu plus appuyé, qui voulait clairement dire qu’elle acceptait entièrement la relation entre les deux amants, mais à condition de la maintenir dans un espace privé, à l’abri de tout regard.

Elle afficha un léger sourire, observant les traits sur le visage d’Ashley, curieuse de sa réaction. Après tout… vu ce qu’elle venait de dire sur Thomas, peut-être la jeune Abbot serait-elle surprise ? Il  n’empêche qu’Adria se demandait quelles étaient les intentions de cette dernière et surtout… où voulait-elle en venir. C’était la toute première fois qu’elle rencontrait Ashley, elle batirait donc son opinion sur elle de ses propres yeux.

- Crois-tu que cela soit possible ? demanda-t-elle avec un simple sourire.

Au moins, intérieurement, elle se sentait moins anxieuses. Les cartes étaient posées et Ashley n'avait rien d'effrayant.