Ft James Potter & Merindah Kareela

Premier samedi de mars, Les Trois Balais

Il était toujours amusant de voir ce que le destin réservait. En venant au Royaume-Uni, et plus particulièrement à Poudlard, Merindah s’était attendu à n’y connaître personne. Cela avait été vrai pendant de longues semaines qui lui avaient permis de faire la rencontre de bien d’autres élèves de sa tranche d’âge : Athenaïs Wheeler, Ted Lupin, Heather Gaunt, Alix Rosier… et bien d’autres. Avec son naturel sociable et solaire, Merindah n’avait pas vraiment eu de mal à se faire une place au sein de Poudlard. Ironiquement d’ailleurs… elle entretenait une relation intime avec un membre du corps enseignant. Bon, certes, la relation était tenue secrète, mais tout de même. C’était bien la preuve que Merindah s’était largement acclimatée à la vie britannique.

Pourtant, quelle ne fut pas sa surprise, en octobre, de tomber nez à nez avec un jeune homme qu’elle connaissait. James Potter. Le croisant au détour d’un couloir, elle s’était figée, plus qu’étonnée de voir le garçon ici. Que faisait-il ici ? Bon, ce n’était pas comme si c’était complètement hors de propos : il était Anglais et avait fait son début de scolarité ici. Ce qui était Merindah… c’était de le voir à l’école. Non pas qu’il était trop stupide pour faire des études supérieures, soyons clairs ici. Mais James Potter avait un talent évident pour le Quidditch. Il avait joué dans l’équipe de son ex fiancé, en Australie. Lucas n’avait jamais été pingre quant au talent du jeune Potter et quand Merindah l’avait perdu de vue après sa rupture avec Lucas, elle en avait simplement tiré la conclusion qu’il avait été dispatché dans une autre équipe internationale. Voilà, c’était donc pour cela que la future guérisseuse avait été complètement surprise de croiser James ici. Ils avaient brièvement échangé, sans trop entrer dans les détails. Assez pour savoir que James suivait le cursus d’Administration Magique, ayant raccroché sa carrière de joueur professionnel, et que Merindah suivait une troisième année de doctorat en guérissologie à Ste Mangouste. Voilà. Très superficiel comme échange d’information, mais Merindah n’avait pas tellement osé creuser plus que cela. Après tout, elle était l’ex de Lucas. Lucas qui l’avait plaquée pour sa petite sœur, Tayla, un mannequin national plus proche de l’âge de James que de celui de Lucas lui-même. Tiens d’ailleurs… Tayla avait toujours été très vocale quand au fait que James était des plus séduisant. Était-elle passée par James avant de finir dans les bras de Lucas ? Bah, peut-importait, ça ne la regardait pas après tout. Tayla et Lucas faisaient ce qu’ils voulaient de leur vie, elle, elle avait trouvé le bonheur dans les bras d’Amos Mancini.

Mais toujours était-il que c’était étrange de savoir James ici et de ne rien faire de cette information. Après tout… ils avaient passé tant de temps ensemble ! Merindah avait assisté à tous ses entraînements, été là à toutes les soirées de l’équipe, avait largement fraternisé avec lui puisque, elle-même fille du chef du gouvernement Australien, elle connaissait la pression que James ressentait vis à vis de son héritage et sa famille. De plus, quand Lucas avait eu son terrible accident de Quidditch, James avait fait partie des membres de l'équipe à venir lui rendre visite le plus souvent, probablement peiné de voir son mentor dans le coma. C’est ainsi que, en mars, Merindah avait pris les devants. Alors qu’elle s’était rendue à Pré-Au-Lard pour se rendre au bureau de poste, elle remarqua le jeune Potter, seul, dans l’allée principale. N’était-ce pas le moment idéal pour reprendre contact avec lui ? Elle ne travaillait pas en ce samedi et… puisqu’il s’agissait d’un weekend, James ne devait probablement pas avoir cours.

- Eh, Potter ! le héla-t-elle à la manière de ses anciens coéquipiers Australiens. Toi, moi, et cette étrange boisson que vous les Anglais appréciez temps, aux Trois Balais, maintenant. Qu’en dis-tu ?

On aurait pu qualifier ça d’un accostage agressif, mais pas le moins du monde. Le visage de Merindah brillait de douceur et de taquinerie.