Legami di sangue

Sienna Mancini & Amara Macini-Yaxley

Janvier, Manoir Mancini

Epping Forest était un lieu à la triste renommé, tant chez les sorciers que chez les moldus. Chez les moldus, ces bois étaient considérés comme hantés et lieu de meurtres sanglants. Chez les sorciers… ils étaient la propriété de la famille Yaxley. Une illustre famille sang-pur de la haute politique et ce, de la création du Ministère de la Magie au XVIIe siècle jusqu’à ce que Corban Yaxley infiltre le Ministère de Rufus Scrimgeour et le pervertisse de l’intérieur. Finalement, en instaurant Lord Voldemort au gouvernement, Corban avait fait honneur à ses ancêtres. Lui aussi avait contrôlé le gouvernement et réussi à imposer les idéaux sang-pur sur le monde pendant un bref instant qui lui avait valu la peine qu’il purgeait actuellement à Azkaban. Une peine qui menaçait terriblement de se voir écourtée. Amara se sentait de nouveau complètement désemparée face à la possibilité flagrante que Corban échappe une septième fois à la justice. Sept. C'était pire qu’un énorme doigt d’honneur. Corban n’était autre qu’un vulgaire cafard qui refusait de rester terré dans l’ombre ou de mourir. Peu-importe combien Amara frappait fort, il ne semblait pas vouloir disparaître de la surface de cette Terre.

Sous ses airs de femme qui clamait haut et fort combien elle espérait que son cher et tendre époux retoruve sa liberté, au fond, Amara se sentait brisée. Brisée de retomber à la case départ. Brisée d’être de nouveau battue, violée et abusée. Brisée de devoir dire au revoir à la liberté si récemment trouvée. Brisée de devoir reprendre ses distance avec sa famille. Brisée. Brisée et terrifiée. Pourquoi terrifiée ? Parce qu’elle savait que ses jours étaient comptés si Corban sortait. Elle était sa troisième épouse et toutes ses épouses avaient fini par mystérieusement trépasser dans des accidents douteux une fois leurs trente ans passés. Et comment dire… qu’elle venait de fêter ses 40 ans. Alors outre la peur de se voir privée de sa liberté, Amara avait une réelle peur de perdre sa vie. Elle avait donc pris la décision de se rapprocher d’autant plus de ces personnes qui, normalement, lui étaient interdites. Amos en faisait partie. En avait-il parlé à d’autres ? Elle l’ignorait, mais elle comptait bien profiter de la présence de sa famille autant qu’elle le pourrait. Parmi ces interdictions se trouvait justement SIenna. Amara l’avait fréquemment vue, parler, et Merlin, elle avait le physique des Mancini. Elles auraient pu passer pour des sœurs avec leur teint hâlé, leur regard envoûtant et leurs boucles brunes. Malheureusement, Amara n’avait jamais réussi à avoir une réelle conversation avec elle, seule à seule. Et aujourd’hui, avec le risque que Corban sorte de prison, elle le savait : si elle voulait sincèrement connaître sa cousine, c’était maintenant ou jamais.

Ainsi, Amara avait conviée Sienna Mancini au manoir Yaxley, en cette fin d’après-midi pour une rencontre. Elle était restée très évasive, ne sachant quels mots employer. Pourtant, la belle Italienne avait tout prévu pour rendre cette soirée des plus plaisantes : vin sicilien, mets italiens raffinés sous forme de tapas pour éviter un formalisme trop clivant, feu chaleureux dans la cheminée, petite musique d’opéra italien en fond sonore et le tout, dans le petit salon, plus intimiste que la grande salle à manger baroque. Amara, elle, était, comme toujours, des plus séduisantes. Bien-sûr, ce n’était pas parce qu’il s’agissait de sa cousine qu’elle ne montrerait pas ses belles formes ! Et puis, son apparence travaillée était de toutes manières une certaine forme de protection, une carapace pour masquer la Amara perdue et terrifiée qui se trouvait au fond d’elle. Une Amara qui avait toujours tant envié Sienna. Sienna avait la vie qu’elle aurait voulu avoir : une vie de liberté, loin du contrôle patriarcal. Mais Sienna avait été plus intelligente qu’elle : elle avait fuit.

Finalement, vers 18 heures 30, Amara entendit sonnette de la porte d’entrée. C’est son elfe de maison qui l’accueilli. Un elfe vieux et plus rempli de respect pour Corban que pour n’importe qui d’autre. Un elfe qui savait pertinemment que la venue de Sienna ne serait pas appréciée par son maître. Il ne se gêna d’ailleurs pas pour accueillir la Florentine dans le plus grand des venins. Il guida néanmoins Sienna jusqu’au petit salon où Amara se trouvait. La Sicilienne se leva et s’approcha de sa cousine avant de lui faire la bise.

- Oh Sienna, quelle joie de savoir que tu aies pu venir,  se réjouit-elle en italien.

Elle entendit néanmoins l’elfe de maison maugréer un charabia incompréhensible, mais de toute évidence, peu plaisant à l’encontre de leur invitée.

- Toi, sers le vin et disparaît ! Je me fiche de ton mécontentement. Rapporte donc cela à ton maître si cela te chante, je n’en ai que faire. Mais rends toi utile et vas donc faire dîner Ottavia !  

L’elfe maugréa et s’éloigna, laissant les deux femmes seules à seules. Amara soupira.

- Je suis navrée pour son comportement. Il est des plus déplaisant quand il s’agit d’invités que son si cher maître n’approuverait pas. Mais je t’en prie, assieds toi, dit-elle en indiquant le sofa d’un geste gracieux de la main.

By Aardbei

Legami di sangue

Sienna Mancini & Amara Macini-Yaxley

Janvier, Manoir Mancini

Amara offrit un sourire à sa cousine lorsque cette dernière affirma qu’elle n’aurait pas manqué cette invitation. La Sicilienne n’en aurait pas été totalement certaine mais preuve était que Sienna avait bel et bien répondu présente. Finalement cet insupportable elfe fut remis à sa place par la maîtresse des lieux. Sienna affirma d'elle-même être infréquentable ce qui ne manqua pas faire grincer les dents d’Amara. Son sourire chaleureux se transforma ainsi en un sourire un brin plus crispé. Sienna et elle n’étaient pas parties sur un bon pied. De toute évidence, vu leur distance, elles n’étaient parties sur aucun pied du tout puisqu’Amara s’était un peu trop retranchée à l’avis de son oncle quant au comportement de la belle Florentine.

- Mh, pour ta défense, la liste des sorciers fréquentables est des plus maigres. Spurcus est un elfe de maison qui n’a pas appris à contenir son opinion, répondit-elle dans sa volonté d’être une parfaite hôte mettant son invitée à l’aise.

Elle invita alors sa cousine à s’installer sur le sofa. Alors que la jolie brune s’installait, Amara servit deux verres de vin (sans prendre la peine de s’enquérir des goûts de cette dernière ou de savoir, serait-ce que si elle en désirait un verre ou non). Elle déambula ainsi en direction de Sienna, sa robe voletant au gré de ses mouvements gracieux qui attiraient toujours un peu trop le regard des hommes. Elle lui tendit un verre et s’assit à son tour, croisant ses interminables jambes hâlées et des escarpins au prix bien trop indécent pour être nommé. Mais qui a-t-il de plus beau que le corps d’une femme galbé par de beaux escaprins ? C’est probablement la raison pour laquelle Bill n’est jamais si regardant quand il s’agit de leur prix. Cela dit, les souliers étaient probablement le type de cadeau le plus décent du Gaunt. Mais Sienna s’était enquis de savoir ce à quoi cette invitation pouvait rimer. Amara ne pouvait pas lui en vouloir.

- Le nombre d’années que nous vivons ici et nous n’avons jamais eu l’occasion de parler. Du moins… en tête à tête. Il était temps d’y mettre un terme, ne crois-tu pas ?

De toutes manières, d’ici peu, Sienna ne serait absolument plus la bienvenue au manoir Yaxley. Tout comme Amos, à vrai dire. Elle poursuivit donc :

- Nous partageons pourtant le même sang. Et en dépit des paroles peu… retenues de notre chère famille, je pense qu’il est fortement temps que vous honorions ce nom de famille qui nous est commun.

La belle Sienna ne tarda pas à prendre des nouvelles des filles d’Amara. Un terrain neutre, mais judicieux. Quelle mère fière de ses progénitures n’accepte pas de parler de ses enfants ? Un sourire prit alors place sur les lèvres carmin de la Sicilienne.

- Mes filles vont bien. Je te remercie. Bella est dédiée à ses études et Aurora brille toujours au Quidditch. Ottavia est une remarquable enfant pleine de vie. J’imagine qu’elle viendra nous souhaiter bonne nuit d’ici une petite heure.

Elle prit son verre et le leva en direction de Sienna, de manière à porter un toast.

- Avant que je ne te retourne la question sur ta vie professionnelle, puis-je proposer de porter un toast ? A nos retrouvailles, que dis-tu ?

By Aardbei