Ah... Le Quidditch, sûrement la troisième chose qui avait un réel intérêt pour toi. La première était tes amies et ta famille et la deuxième ta passion pour les plantes. Donc autant le dire, tu avais un emploi du temps assez conséquent en te basant uniquement de ces trois choses. Dernièrement, tu avais été prise d’une certaine curiosité. Après tout, pendant les matchs, tu passais le plus clair de ton temps à faire la conne ou bien te tenir à ton rôle de poursuiveuse mais... tu ne prenais que rarement la peine de voir ce que les cheerleaders faisaient. Victoire était la capitaine de l’équipe, elle avait un sacré avantage malgré tout... belle et talentueuse, elle avait de quoi captiver ! Toutefois... tu étais quand même curieuse sur ce point, tu étais donc allée à l’un des entrainements où... tu vins à constater que c’était clairement pas fait pour toi. Dandiner du derrière et des bras pour réussir à captiver l’attention, euuh...c’était pas du tout dans tes cordes ! Puis bon... tu te trouvais pas assez canon pour ce genre de trucs.

Ainsi, quand elle eut fini son entrainement. Tu vins à l’alpaguer par le bras en sortie de vestiaire avant de sourire de toutes tes dents en la tirant avec toi.

« Hop, je t’embarque avec moi ! On va aller se boire un petit thé à la grande salle ! Après l’effort, le réconfort ! »

Gloussant d’amusement, tu la tirais avec toi jusqu’au château. Evidemment, pendant la marche, tu en profitais pour discuter avec elle, lui posant des questions sur la difficulté des figures, la coordination et tout le tralala habituel, puis une question te vint à l’esprit.

« Dis... tu as l’intention de tricher un peu pour le prochain match ? Tu sais... avec ton charme, on ne verra que toi. »

Compétitive ? Bien sûr, tu n’étais pas une gryffondor pour des pâquerettes ! Riant légèrement, tu tenais toujours son bras alors que tu traversais les couloirs. Bien sûr, l’interrogation fut posée dans un murmure pour éviter que cela ne se sache, semblable à un secret.

« Dis... t’étais au courant pour Matt ? »

Le nouvel an était passé depuis déjà une petite semaine et tu avais attendu d’avoir une réelle conversation avec le concerné avant de te permettre d’en parler à Victoire. Malgré tout, tu te doutais qu’elle était au courant de quelque chose mais... autant la questionner sur ce point...  

« Je l’ai appris par mon frère Swan... A ce qu’il parait, y a Bill Gaunt qui s’en est écroulé. J’aurais donné cher pour voir ça... Je regrette presque de pas y être allée mais... Voir la tronche de Thomas Gaunt ne m’excitait pas des masses.  »

Pour sûr... celui-ci avait un sacré problème avec toi. Tu ne saurais dire si c’était ta tête ou simplement parce que ça l’amusait d’être un gros enfoiré avec toi. Mais bon... presque neuf ans d’harcèlement, tu commençais à trouver le temps un peu long. Après tout, tu te disais que c’était plus qu’un an à tenir avant de plus voir sa petite tête de reptile... Rien que d’y songer, tu eus un frisson incontrôlé. C’était dommage qu’il soit si con... Fin, vu sa consanguinité, il fallait pas s’attendre à des miracles. Heather se distinguait des autres Gaunt avec son intelligence même si c’était une vraie biatch. Alors que son aîné... il n’avait que sa belle bouille pour lui. Tête que tu avais appris à détester en voyant uniquement ses iris serpentines.
Heureusement, aucun de tes amis ni ta famille n’était au courant de ce que tu subissais. C’était mieux ainsi et puis... l’indifférence est le meilleur des mépris non ? Te plaindre n’aurait rien arrangé. Sa famille était bien plus riche et influente que la tienne. M’enfin, tu te concentrais sur la blondinette en attendant sagement qu’elle daigne te dire ce qu’elle savait.

« Allez Vic’... me laisse pas dans l’ignorance ! »

S’il fallait que tu sortes les yeux de chien battu, tu le ferais sans l’ombre d’une hésitation ! Tu pouvais te montrer particulièrement insistante et sortir de très bons arguments quand tu désirais obtenir quelque chose. Le chantage aussi pouvait être utilisé mais jamais avec tes amis. Tu les aimais trop pour ça !

Ce n’est qu’une fois installée confortablement avec ton amie que tu commençais ouvertement les hostilités. Tu adorais Victoire, elle était un véritable soleil scintillant et surtout, elle brillait par ses talents et sa beauté. Certes, sa personnalité ne plaisait pas à tout le monde mais toi, tu t’en moquais. Tu l’aimais telle qu’elle était. Tu étais comme elle, sauf que tu étais moins... éblouissante et plus discrète. N’appréciant pas spécialement te mettre en valeur, la discrétion et le calme étaient toujours préférable. Moins on te voyait et mieux tu te portais. Puis bon, même cachée dans les serres, on parvenait à te chercher des ennuis... Par ailleurs, tu avais opté pour un chocolat chaud te concernant, buvant donc tranquillement, tu manquais de t’étouffer avec ta boisson en l’écoutant. Eh bien... niveau insulte, ça y allait. Avalant avant de toussoter en ayant l’impression que le liquide était pas passé au bon endroit, tu riais.

« Ah bah... toi aussi visiblement, tu l’as appris sur le tas.»

Gloussant un peu nerveusement, tu étais un peu... triste. Pas déçue, ni même amère. Il avait sûrement ses raisons de se taire sur ce point mais visiblement, il fallait que sa relation soit exposée au grand public avant qu’il n’en parle aux personnes qu’ils jugeaient de confiance... Non, tu n’étais pas dégoûtée... Juste étonnée, tu essayais de comprendre pourquoi. Puis tu risquerais de lui demander quand il sera un peu plus prêt car là... tu avais fait face à un mur au début.
Alors que tu l’écoutais partir en insultant, tu te tendis légèrement en entendant la blonde te questionner sur ce que Gaunt t’avait fait. Oh... la liste était longue, trop longue... enfin, il y avait encore points et méchancetés dont il ne s’était pas encore essayé, donc tu pouvais t’estimer chanceuse. Tu revoyais son visage dans ton chocolat avant de tirer une tête de trois miles.

« Rien de spécial, je n’aime juste pas son air arrogant et pedant. Il se croit au dessus de tout le monde alors qu’il a juste une fortune colossale. L’argent fait pas tout. »

Oui, tu mentais. Personne n’avait besoin de savoir ce qui se passait derrière les feuilles de la serre... Personne ne devait avoir connaissance de ce que ce serpent te faisait subir. De toute évidence, tu avais déjà enclenché ta vengeance... Tu ne pouvais t’empêcher de sourire avec un brin d’amusement et de sadisme avant de sortir les yeux de biche pour parvenir à obtenir les informations que tu voulais.
Ricanant face à la plainte de ton amie qui te scandait ta déloyauté, tu fronçais les sourcils en l’écoutant puis... tu pouffais un peu plus de rire.

« Comme tu l’as dis... Tant qu’il est heureux, on ne peut rien dire. Mais moi avec Matt ? Non. On se ressemble trop, on aurait fini par s’ennuyer. Puis bon... Je le vois comme un frère et pas comme un amant. Tu me connais... niveau relationnel, je suis difficile. J’ai eu que deux relations vraiment sérieuses et... ils ont fini par arrêté car je faisais “pas d’efforts”. Fin... ça me semble logique que les études, la famille et les amis passent avant, t’es pas d’accord ? »

Non vraiment... le relationnel ne t’allait pas du tout... tu avais toujours eu d’autres priorités. Puis bon... C’était toujours plus tendu... tu ne t’étais jamais vraiment senti pleinement à l’aise dans une relation, comme si tu te méfiais d’un coup bas... Secouant la tête, tu souriais à ton amie avant de rajouter, prenant le bonnet finalement que Victoire avait retiré une fois au chaud.

« C’est à Ted, ça nan ? »

Une question dont tu connaissais déjà la réponse mais bon... La mettre sur le fait accompli était plus intéressant. C’était fou à quel point ton entourage était à fond dans les couples alors que toi... tu t’en tapais le cognard. Tu te disais que tu allais sûrement finir comme ton oncle... célibataire jusqu’à ce que quelqu’un te saute dessus sans crier garde... Tu avais de l’admiration pour ta tante qui n’avait pas eu froid aux yeux.  

« Vous êtes mignons tous les deux. Je vous envie un peu, tout en vous plaignant. C’est compliqué les histoires de relation... Entre Ayden qui assume enfin ses sentiments pour Brit, Leticia qui tourne autour de Miles, Matt qui avait une relation secrète avec Heather, puis toi et Ted qui ne savez pas sur quel pied danser... y a du mouvement chez les gryffys cette année. »

En un sens, ça te faisait bien rire. Il faut dire que c’était la période... Le printemps arrivait, la saison des amoureux. Brr... de la romance. Un petit gloussement suivit alors que tu buvais une gorgée avant d’ajouter.

« On se croirait dans un roman à l’eau de rose, les couples bourgeonnent avant l’arrivée du printemps, c’est amusant. »

Et toi ? Oh... tu étais une belle spectatrice de ce spectacle qui te faisait sourire. Tu avais le recul nécessaire pour y faire face mais avec ce rictus certain.

Voyant l’outrage que semblait avoir subi la blondinette, tu la dévisageais en souriant mais d’un air un peu gêné et désolé pour elle. En un sens, tu pouvais comprendre Matt. Tu étais comme lui, une fille qui n’appréciait pas spécialement se montrer et laisser entrevoir ses relations... Donc, tu ne pouvais pas vraiment jeter la pierre à ton meilleur ami. Haussant les épaules en laissant échapper un petit soupir, tu fis une légère moue, buvant ainsi une gorgée de chocolat chaud.

« Je pense qu’il avait ses raison, tu sais. Mais bon... Je comprends que tu sois un peu vexée. En même temps, tu te serais attendue à ce qu’il ait une relation sérieuse avec Heather Gaunt ? Pas moi en tout cas... »

Surtout que la famille n’était pas connue pour sa tolérance. Mais ça... Tu préférais te taire sur ce point. Laissant ton amie se vexer comme un petit putois. En un sens, c’était très drôle, elle était bien plus expressive que toi quand quelque chose lui tenait vraiment à cœur. Un rire jaune franchissant la barrière de tes lippes à l’idée de lui coller des orties sur la figure.

« Tu le gardes pour toi mais... j’ai fait pire que ça. Je me suis inspirée de ce que Matt a fait... j’ai mis une plante urticante dans le jus de citrouille de Thomas. D’ici une heure ou deux... il va courir à l’infirmerie. »

Tu savais que tu pouvais te permettre de le confier à Victoire. Elle était clairement digne de confiance et tu savais aussi qu’elle ne plierait pas sous le chantage... Elle risquerait sûrement de te demander la raison d’une telle véracité et tu allais utiliser l’excuse du “c’est pour soutenir Matt” plutôt que d’avouer pleinement que le sorcier était une forme de tortionnaire pour toi et qu’il s’agissait simplement d’une petite vengeance personnelle.

« Sois pas si dure avec elle. Je sais que vous êtes pas des grandes amies mais, elle rend heureux Matt. Lui qui avait été si souvent déçu dans ses précédentes relations, il a l’air d’être épanoui. »

Préférant ne pas étayer sur tes précédentes relations, tu les avais prise pour exemple afin d’aller dans le sens de l’eurasien et assurer des arguments tangibles pour tenter de convaincre Victoire que ce n’était pas plus mal et que tant qu’ils filaient le parfait amour. Où était le mal ?  
Néanmoins, l’évocation de Ted manquait de la faire s’étouffer. Gloussant doucement, tu secouais la tête.

« Je ne dirais rien, promis. Mais je comprends que tu te contiennes énormément. Il a de quoi susciter du désir. Même s’il n’est pas mon genre pour ma part et puis... je tiens assez à la vie pour ne pas te faire concurrence, de toute façon, j’ai aucune chance. T’es parfaite pour lui. »

Un petit compliment sincère mais qui fait toujours plaisir assurément. Ce fut ton tour de manquer de t’étouffer alors qu’elle te faisait l’étalage de plusieurs candidats. On croirait qu’elle parlait de robed à essayer dans un magazine... Riant légèrement en ravalant une gorgée de chocolat, tu pinçais tes lippes avant de poser la tasse vide sur un meuble plat.  

« Oui ça se voit que tu n’es pas intéressé par les autres garçons. Dans un sens, je vous envie. Toi, Matt, Leti et Britanie... Personnellement, j’ai perdu le total intérêt de la chose. Je me dis que pour le moment, ça n’en vaut pas la peine. Mes deux relations ont duré maximum six mois. Et les deux m’ont reproché la même chose, vu que ce n’est pas quelque chose que j’ai l’intention de changer... Je pense qu’il vaut mieux être seule que mal accompagnée. J’ai mon ficus et mes bégonias pour me tenir compagnie ! Elles sont pas bavardes mais elles sont toujours à l’écoute ! »  

Ces mots auraient pu être énoncés avec humour mais pour ta part... c’était la plus pure vérité. Tu ne parvenais pas à entretenir de relation longue. Hormis avec tes amis, mais eux... c’était tellement naturel. Ça te faisait un bien fou. Sauf qu’une fois en couple, les moments de solitude étaient plus nombreux. Raison pour laquelle, tu restais plus souvent dans la serre ou sur le terrain de Quidditch... t’occuper l’esprit et la tête était souvent plus simple pour tuer l’ennui.

« Après la beauté ne fait pas tout. Et puis c’est suggestif. Si toi tu peux me trouver belle, ce n’est pas le cas de certaines personnes. Puis bon, tu me connais. Je préfère cacher mes atours. Imagine si je me mettais un peu plus en valeur... ce serait l’hécatombe... »

Partant du principe que ton simple décoletté pourrait suffire à ce qu’un homme ne te regarde plus jamais dans les yeux... Ce n’était clairement pas ce que tu attendais une relation. Tu désirais un homme capable de t’apprécier pour ce que tu es...

« Dis, question indiscrète. Ça fait combien de temps que t’as pas vu le loup ? »

Pour ta part, tu te demandais si des toiles d’araignées s’étaient formés tellement le lieu n’était pas visité.

Pouffant de rire en te retenant d’exploser de rire. Il était clair que ton amie ne manquait jamais de franchise sur ce point. Mais pouvais-tu lui en blâmer, puisque tu étais similaire sur ce point. Par ailleurs, tu n’étais pas aussi viscérale qu’elle concernant le cas de la Gaunt. Après tout, Matt a toujours été irréprochable et très neutre... tu supposais donc qu’elle avait ses qualités pour qu’il puisse envisager une relation sérieuse avec elle. Mais le fait qu’il garde le secret ne t’a pas étonné non plus. Surtout pour une famille de sang-pur qui descende de Salazar Serpentard...  
Quand tu évoquais ta vile farce pour ce cher Thomas, tu ne fus pas étonnée de voir ton amie toute excitée à l’idée d’en savoir plus sur le supplice du serpent, jusqu’à ce qu’elle fige à l’énonciation de son tendre amoureux... Enfin dans le sens romantique du terme, car elle avait des sentiments pour lui mais visiblement, ce n’était pas encore prêt à se concrétiser pleinement... C’était bien triste, les deux semblaient pourtant très complémentaires. Tu ne remuais pas le couteau dans la plaie et tu te contentais de rire doucement.

« J’ai déjà le droit à ta générosité, je vais pas cracher dessus. Et il finira par s’en rendre compte, laisse lui juste le temps de voir plus loin que le bout de son nez. »

Toutefois la situation se retourna contre toi puisqu’elle évoquait ton célibat. Tu n’en étais pas malheureuse, tu ne l’avais jamais été. Enfin, le sentiment amoureux était enviable, les conséquences un peu moins. Mais visiblement, la blonde était plutôt d’humeur à te donner des crampes aux abdominaux à force de te faire rire.

« Non aucune plante n’a été abusé par mes soins. Je suis quelqu’un de très précautionneuse et respectueuse envers elle ! Peut être même plus qu’avec certains humains... »

Au moins les plantes ne décevaient que très rarement. Elles étaient bien plus logiques et il n’y avait que des faits logiques qui les rendaient plus rudes ou désagréables. Sinon... Rien à redire.
Puis tu lui fis part de ton avis sur la beauté, elle ne tarda pas à lorgner sur ta poitrine bien couverte par des vêtements souvent trop grands ou amples, cela ne te rendait pas justice mais tu estimais qu’une personne devait t’apprécier pour ta personnalité, pas de ton corps.

« Pourtant, ces vêtements te vont très bien. Mais j’avoue que ton charme peut avoir ses avantages comme... ses désavantages aussi. Il n’empêche que tu restes une très belle femme, même si tu as ce sang en toi. »

Tenant particulièrement à lui faire entendre ça, mais tu ne t’étais pas non plus empêché de lui poser la question sur ses activités physiques plus intimes. Te concernant, tu n’avais aucune honte à en parler véritablement. Après tout, ça ne se bousculait pas au portillon. La voyant devenir plus rouge que le légendaire Fumsec, tu arquais un sourcil en la toisant du regard avec un grand sourire. Mais ce sourire disparut quand elle te raconta ce qu’il s’était passé avec un autre garçon. Elle était gênée, tu allais donc la faire dédramatiser.
Prenant sa main, tu haussais les épaules avant de lui sourire de cet air enjoué et qui se voulait aussi rassurant.

« C’est juste que tu étais encore amoureuse de Ted et que l’idée de faire ça avec un autre, c’était comme si tu le trompais. Donc bon, t’as pas à te sentir coupable de pas avoir couché avec l’autre gars. Puis bon, s’il était pas capable de comprendre que tu te sentais pas prête, c’est qu’un troll unijambiste. »

Une insulte pas très cool certes, mais il fallait jamais forcer une fille surtout quand tous les signaux indiquaient qu’elle était pas vraiment prête.
Néanmoins, tu te décidais à lui parler plus ouvertement. Autant lui expliquer pourquoi tu ne cherchais plus véritablement à avoir de relations sérieuses et que tu ne voulais plus tomber amoureuse. Elle était ta meilleure amie, elle pouvait te comprendre sans nul doute.

« Tu sais... Je sais pas pourquoi mais mes deux ex-petits amis... ça s’est mal passé. Il y avait ce quelque chose qui n’allait pas. Le premier, je pensais que c’était l’homme de ma vie. J’avais quoi... dix-sept ans, je crois. Je pensais que je finirais même par me marier avec lui, puis... j’ai eu le droit à des reproches comme quoi j’étais pas assez démonstrative en public... et que j’allais pas assez vers lui, que c’était tout le temps lui qui devait venir me chercher. Ça s’est terminé sur une engueulade à sens unique, il s’est pris la tête tout seul puis s’est barré. Puis y a eu le deuxième et... j’avais moins d’attente, j’étais un peu plus perplexe. Ça a été le même chemin, pas assez pimpante devant les autres et pas assez collante. Donc... Je suis tentée de dire que le problème vient de moi et qu’il vaut mieux que je reste toute seule. Ça me semble logique comme raisonnement non ? »

Il était rare que tu parles autant de ta vie personnelle, tu étais même très secrète sur ce point mais tu faisais assez confiance à Victoire pour lui en parler et lui faire cette confidence. Tu avais dis tout cela avec le sourire. Car c’était triste à dire mais, ces expériences passées ne t’atteignaient plus, c’était de l’histoire ancienne. A quoi bon chouiner sur des faits où l’on ne pouvait pas revenir, c’était inutile.

« Et tu me bats, j’ai pas couché depuis deux ans. Je suppose qu’on a dû récupérer notre virginité depuis. »

Ricanant un peu plus face à cette bêtise, tu haussais les épaules. Autant dédramatiser sur la question. Il valait mieux en rire qu’en pleurer, non ? De toute façon, ce n'était pas ton genre de t'apitoyer sur ton sort, tu préférais aller de l'avant. Puis... Il n'y avait rien de plus frustrant que de ressasser totalement le passé. Même si certaines choses... étaient indélébiles.

Victoire avait quelque chose de trop bienveillant en elle, elle t’estimait bien plus que tu ne le méritais. Peut être que tu n’étais pas dénuée de charme ni de beauté, tu le savais. Mais... ton comportement et ta personnalité ne plaisaient pas essentiellement à tout le monde. Tes deux précédents petits-amis furent une expérience suffisamment déplaisante pour que tu ne veuilles pas retenter. A quoi bon se prendre dans une relation qui courra à sa perte ?  

A l’écoute de ton amie concernant son charme, tes sourcils se froncèrent quand elle t’expliquait les raisons de sa relation assez ambigu avec Ted... Oui bon, tu comprenais qu’il n’ait pas trop apprécié et qu’il boude un peu suite à ça. C’était difficile de distinguer le vrai du faux dans ce genre de situations... Haussant les épaules, tu buvais une gorgée de ta propre boisson avant de rajouter en souriant avec un brin d’amusement.

« C’est qu’une question de temps, je pense. Vous êtes faits l’un pour l’autre. Faut juste qu’il se mette un petit coup de pied au derrière pour le comprendre. Tu sais... Les hommes sont pas forcément très futés quand ça concerne le relationnel. »

C’était un peu l’hopital qui se foutait de la charité te concernant. Tu étais bien nulle à souhait avec le sentimentalisme et les relations amoureuses. Mais tu t’estimais moins pire que certains garçons qui pourtant, étaient bien plus vieux que toi.
Puis elle ressortit une phrase bien dramatique qui te fit légèrement tiquer. Non, elle était bien trop belle à la fois physiquement et mentalement pour finir seule jusqu’à la fin de sa vie. Secouant la tête avec un brin d’agacement, tu soufflais.

« Sors toi cette idée de la tête ! Laisse le temps faire son œuvre, il finira bien par ouvrir les yeux ! Enfin, j’espère pour lui. Ça commence à faire long quand même. »

Par ailleurs, tu ne pus contenir un pouffement de rire quand elle vint à te rassurer sur ta façon d’être. Beaucoup trop gentille une fois de plus, une véritable amie qui te confortait dans le fait que tu n’étais pas responsable pleinement de tes ruptures. Même si tu appréciais ses songes et ses intentions, tu n’en étais pas aussi fière.

« Je fais mieux que ça maintenant, je cherche rien du tout. Mais bon, ce qui vient... n’est pas forcément le plus reluisant. »

Une petite pensée au serpent qui te sifflait dans les oreilles ? Ouais... C’était quand même fou que ce soit le seul homme qui soit autant venu te trouver... Il avait le harcèlement tenace celui-là. Ou alors il n’avait rien de plus distrayant à faire.  
Un sourire bien communicatif s’étirant sur tes lippes tandis que ton ami riait aux abois.  

« Ouais, nan... évite de lui dire ça comme ça ! »

La voir aussi rouge à l’idée de repenser à ses ébats avec son ex-petit ami... Tu inclinais la tête avant de pincer tes lippes. Un brin jalouse, sans doute... Haussant les épaules, un soupir franchissait la barrière de tes lèvres.

« Moi... C’était pas fou. Je suppose que le sentimentalisme ne fait pas tout... Même si tu aimes quelqu’un du fond de ton cœur, s’il est nul au lit de base, il deviendra pas meilleur même avec tous les bons sentiments du monde. Quand même triste de me dire que c’était souvent au bout du deuxième ou troisième round que je pouvais enfin jouir. »

Le côté cru était apparu. Après tout... C’était Victoire, tu pouvais te permettre de discuter avec elle sur ce point sans être vraiment gêné. Plus tes exs avaient arrêté les études de toute façon, donc... pas besoin de faire comme si cela allait les humilier.

Voilà qu’elle t’avouait avoir élaboré un plan farfelu pour pouvoir le reconquérir ? Hm... Connaissant la blonde, cela devait être assez glorieux. Inclinant la tête un brin curieux, tu te demandais quelles idées avaient pu germer dans son esprit si impulsif pour qu’elle te dise que ce plan était foireux. Ainsi, tu vins finalement à lui demander en prêtant une oreille des plus attentives.

« Tu m’intrigues... maintenant, j’ai envie de savoir ce que tu prépares pour le récupérer... Attends... tu parles d’un truc où il faut de la patience ? Mais t’es une boule explosive d’énergie, comment tu arrives à ne pas craquer ? Puis... ça fait combien de temps que t’as mis ça en place ? Et en plus, tu m’as rien dit ?! Comment je dois le prendre en fait ?! »

Faussement outrée qu’elle ne t’ait pas parlé de ce plan ? Evidemment. Il fallait bien la taquiner un peu afin d’obtenir un peu plus d’informations et aussi potentiellement la dissuader de faire une connerie... Même si elle était adorable et que ses sentiments envers Ted étaient purs ainsi que sincères... Si tu pouvais lui éviter de se manger un mur en essayant de la mauvaise manière... Autant que tu le fasses, non ? C'était ça l’amitié après tout ! Eviter les coups et les emmerdes à ses amies !
Finalement, tu vins à te trahir. Oupsi, si elle apprenait que le Gaunt venait te chercher des noises assez souvent, elle ne tarderait pas à lui casser les deux jambes. Tu ne voulais pas qu’elle ait de problèmes à cause de toi donc... Tu secouais la tête en lui offrant un grand sourire des plus convaincus.

« Oh tu sais, les cons ou les charos habituels. Je sais les rembarrer comme une grande. En même temps, j’ai eu un bon maître en matière de crochet du droit, n’est ce pas ? »

Un petit clin d’oeil complice s’en suivit afin qu’elle comprenne bien que ce compliment, lui était purement adressé. Effectivement, Victoire était une combattante hors pair selon toi, tu étais même admirative. Pour ta part, tu n’étais pas une adepte de la violence, tu n’aimais pas ça du tout même. Partant du principe que les paroles sont souvent plus tranchantes que la lame d’un poignard.

Mais la conversation déviait sur quelque chose de bien plus personnel et intime. Pour ta part, tu n’avais aucune honte à en parler. C’était du passé et les mecs en question ne reviendraient jamais. La voyant rougir et grimacer, tu arquais un sourcil intrigué. Visiblement, elle était toujours plus timide que toi quand il fallait parler sensualité. T’approchant donc et écoutant puis... tu vins à pouffer de rire en l’apprenant.

« Comme on dit, il faut bien tomber du balai pour mieux le maîtriser ! C’était qu’une question de temps avant que vous vous trouviez et compreniez vos corps. »

Bonne phrase venant de ta part car aucun de tes petits amis n’avaient véritablement su s’améliorer mais ça... Un incompétent ne pouvait pas se transformer en génie ! Certes, c’était sûrement la timidité qui avait fait que Ted et Vic avaient eu un peu de difficulté. Mais avec de la pratique et des efforts, l’on pouvait faire de grandes choses.

« Mais du coup... ça te manque pas trop ? Enfin... Si tu étais habituée à grimper le saule cogneur... Tu... Ah. Tu dois te masturber, non ? »

Venais-tu vraiment de lui poser la question comme ça ? Genre... Sans aucune pression ? Bien évidemment. Il fallait être honnête, un manque restait quelque chose de très irritant. Il fallait savoir se soulager de temps à autre. Pour ta part... n’ayant pas connu de grandes extases, tu avais pu t’en passer comme une sainte. Mais Victoire ? C’était peut être pas son cas.