Les tâches d’un Auror sont nombreuses. Il y a évidemment de l’administratif mais ce que Maïwenn préfère depuis toujours c’est le travail de terrain. Tout ce qui est enquête est passionnant. Elle aime ce qui nécessite de bouger. Elle n’est pas une femme à rester assise derrière un bureau toute la journée. Elle s’est réveillée ce matin de bonne humeur. Une enquête qui avance bien, un baiser à sa petite amie avant de partir pour le boulot Elle est arrivée ce matin dans son service en sifflotant avec une nouvelle qui l’attendait. Une stagiaire va venir dans son service. Maïwenn aime former les stagiaires mais uniquement ceux qui comprennent vite. Elle n’est pas connue pour sa patience et généralement il ne lui est confié que les plus compétents. Sinon ils sont victimes de son manque de patience légendaire. Et avoir ce genre de stagiaire implique qu’elle va devoir rester dans le service et ne pas aller sur le terrain. Ses collègues la taquinent connaissant son amour de rester dans le service. La stagiaire n’est pas habilitée à aller sur le terrain. Elle va donc devoir lui montrer les tâches administratives d’un auror. Cela tombe bien, il y a une tonne de paperasse à faire. Finalement cela sera utile un stagiaire : faire ce qu’elle n’a pas envie de faire.

Elle est arrivée assez tôt à la base pour travailler sur une enquête. Elle est donc en plein débriefing sur l’enquête en cours avec ses collègues et ses supérieurs. Des tâches sont réparties à chacun et son supérieur lui confirme avec un sourire un coin pour la stagiaire. Elle soupire un peu tentant d’obtenir des renseignements sur celle-ci mais il reste étrangement silencieux. Elle va donc devoir découvrir par elle-même à qui elle a affaire. D’ailleurs, celle-ci lui est annoncée et elle l’attend dans son bureau. MaÏwenn sourit et se rend donc dans son bureau. Elle prend place sur un gros ballon. Cela ne fait pas toujours très sérieux mais elle ne tient pas assise sur une chaise. Alors elle est toujours assise sur ce ballon afin qu’elle puisse bouger à sa guise. C’est le seul moyen qu’elle tienne assise. Elle écoute la jeune femme tenir un discours. Au moins, elle est claire sur ses intentions. Maïwenn apprécie la franchise. « Bonjour. Au moins, vous êtes franche. Malheureusement, vous ne pouvez pas faire que ce que vous voulez et vous ne pourrez pas éviter d’être dans mes pattes. Il a été décidé que vous seriez ma stagiaire et vous allez donc devoir rester avec moi ». Maïwenn ne tient pas du tout en compte le ton sur laquelle la stagiaire lui parle. « Par contre se présenter est un minimum. Donc vous allez commencer par vous présenter et me dire ce que vous savez du métier d’auror à part que c’est un métier à risque ». Un moyen de tester ses connaissances, de savoir à qui elle a affaire. Elle a un sourire chaleureux tout en lui parlant. Elle aime bien les personnes avec du répondant. Au moins, elle risque d’être intéressante comme stagiaire.

La voilà devant une étudiante qui ne semble avoir aucune envie de se trouver là. Elle est claire : elle ne veut pas du métier d’auror ne souhaitant pas risquer sa vie inutilement. Maïwenn la titille un peu en lui faisant remarquer sa non présentation. Ce qui fait démarrer au quart de tour l’étudiante qui semble vouloir lui renvoyer qu’elle est incompétente. Elle cherche à la vexer ? Maïwenn trouve cela plutôt amusant. Jusqu’où va-t-elle aller sur ce ton entre insolence et respect feint. Elle frôle la limte sans la franchir totalement. C’est un petit jeu intéressant. Elle l’observe donc avec un petit sourire en coin. Elle continue en mettant en avant qu’elle n’a sûrement pas le temps de s’occuper de la paperasse tout en soulignant l’importance de celle-ci. Cette jeune femme est fort intéressante et attise l’intérêt de Maïwenn. « Et alors qu’est-ce que vous souhaitez exercer comme métier à la fin de votre master ? Vous pourriez avoir une certaine prédisposition pour le métier d’avocate ». Une pointe d’ironie perle dans sa voie. Elle ignore totalement ses provocations et décide de ne pas y accorder d’intérêt. C’est juste une manière de voir comment elle réagit. L’ignorance est alors la meilleure réponse. Elle voit son regard passer sur sa pile de paperasse et l’écoute faire sa présentation. Elle est observatrice vu qu’elle évoque la pile. Maïwenn a préparé la venue de cette stagiaire à sa manière mais celle-ci va bientôt le découvrir.

Elle va devoir passer aux choses sérieuses afin de lui expliquer un minimum le travail d’un Auror. « Si vous avez fini, nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses. Le travail d’enquête sur le terrain est important car il permet d’accumuler les preuves nécessaires pour qu’un suspect puisse ensuite être poursuivi devant la justice. Il faut être très minutieux dans son travail pour que les preuves ne puissent pas être discréditées ensuite par les avocats. Et le moindre prétexte sera utilisé. Mais la paperasse est justement ce qui permet d’avoir un dossier solide ». Elle regarde le tas avec un petit sourire et continue son discours. « Ce tas de paperasse doit être classé selon la catégorie des actes commis. Cela semble être une tâche ingrate et pour autant, elle est très importante dans le métier d’Auror. Vous allez commencer par cela avant que nous puissions passer à la suite. J’ai glissé des erreurs en termes de nature de dossier. Vous me direz à la fin ce qui relève pour vous des enquêtes dédiées aux aurors et celles qui relèvent d’autres services et vous m’expliquerez pourquoi ». Elle la regarde très sérieusement. « J’ose espérer ne pas avoir à noter dans votre rapport de stage que vous refusez de réaliser les tâches demandées par votre référente de stage". Elle plonge alors les yeux dans un dossier posé sur son bureau tout en jetant des coups d’œil régulier pour l’observer. Elle ne lui donne pas cette tâche pour l’ennuyer mais bien parce que cela lui permettra d’apprendre. Elle pourra ainsi voire également si elle saisit bien ce qui relève de l’auror ou non.

Elle l’écoute lui dire ce qu’elle veut faire. Elle veut être haut juge. « Pourquoi ce choix de carrière ? ». Une autre question pour la connaître un peu plus. Pour savoir à qui elle a affaire. Elle ne semble pas manquer de cran. Elle frise l’insolence d’une manière assez intéressante. Pour l’instant, elle l’observe, analysant sa façon de se comporter. Mais elle trouve cela amusant. La plupart des stagiaires n’osent rien dire, ayant bien trop peur du rapport de stage qui va être fait. Mais elle n’en semble pas s’en soucier, parlant en frôlant la limite en permanence. Finalement avoir une stagiaire ne va pas être si ennuyant que cela. Elle lui a indiqué ce qu’elle allait devoir classer. Elle allait sûrement le prendre comme une corvée qu’elle lui refile. Mais surtout, elle se demande quelle sera sa réaction. Celle-ci ne se fait pas attendre, réclamant un référentiel pour pouvoir classer cette pile. Elle ne veut pas aussi un mode d’emploi lui expliquant ligne par ligne. Certains de ses collègues s’énerveraient, exigeant une forme d’obéissance à tout prix de la part d’une stagiaire ou en tout cas attendrait une forme de respect dû à leur statut d’auror. Mais pas Maïwenn. S’énerver ne sert à rien avec ce genre de personnalité.  

Un sourire en coin apparaît sur les lèvres de Maïwenn. « Oui, là est bien mon intention ». Elle parle d’un ton calme, sûre d’elle mais avec ce petit sourire au coin des lèvres. « Vous allez devoir faire preuve d’un esprit analytique et classer en fonction de ce que vous pourrez analyser. Vous allez devoir dégager en fonction des affaires présentées, différentes catégories. Vous avez une feuille dans chaque dossier qui résume rapidement l’affaire. En fonction de cela vous pourrez effectuer le classement. Vous aurez besoin aussi de ses capacités d’analyse en tant que haut juge ». Elle s’arrête un instant de parler, observant sa réaction avant d’ajouter. « Enfin si vous ne vous en sentez pas capable, nous pouvons commencer par un exercice plus facile, plus adapté à vos capacités ». Elle dit cela toujours parfaitement calme.  Elle a pris soin d’anonymiser les dossiers et de faire en sorte qu’aucune information confidentielle ne soit disponible. Elle est minutieuse dans ce qu’elle fait et cela l’amuse beaucoup de lui faire penser qu’elle lui laisse faire les corvées à sa place. Elle n’a pas bougé de son ballon la regardant tranquillement.