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Titre uniquement lisible par un fourchelangue
Fin-Octobre, Parc de Poudlard

Damian Rowle & Amara Macini-Yaxley

Sur la terre natale d’Amara, la Sicile, les serpents étaient une véritable religion au sein de la communauté magique. La famille de Luca, famille fourchelangue, était donc considérée comme la famille la plus noble de la région étant donné son talent. Talent, oui. Puisqu’à l’Etna, maîtriser la langue du serpent était un talent, un véritable don, une bénédiction. Les jeunes sorcières étaient aussi souvent introduites à un art traditionnel existant depuis des siècles : le charme du serpent. Les charmeuse, appelées incantatore, avaient pour but d’opérer une danse lascive en compagnie de serpents des plus venimeux. L’art existait depuis Renaissance où les sorcières séduisaient leurs futurs partis de la sorte. Pourtant il ságissait en vérité d’un art véritablement dangereux et ancestrale qui montre la femme dans tout son pouvoir séducteur mais aussi dans son contrôle et sa maîtrise. La danse se pratiquait en compagnie de serpents venimeux, témoignant de la force de caractère de ces danseuses puisqu'il faut avant tout apprivoiser l'animal. C'est, en vérité, une danse d'une très grande poésie. Malheureusement, comme toute pratique touchant aux serpents… il était bien souvent vu comme hautement sombre et néfaste par la communauté magique internationale. Amara ne l’avait jamais comprit. Incantatora professionnelle et de talent, elle était sacrément tombée de haut lorsqu’elle était arrivée au Royaume-Uni et qu’on avait qualifié son art de “pratique sombre et sexualisant la femme”. Même son époux, Corban Yaxley, pourtant appréciateur du fait qu’elle soit fourchelangue, avait hautement détesté cet art qu’il jugeait de “plus d’une d’un bordel que d’une maison noble”. Toute sa culture avait été balayée. Toute. Elle s’était retrouvée dans un pays froid, dédaigneux vis à vis de son talent, et seule. pour combler la solitude, elle avait acquis d’autres serpents, moins venimeux mais qui… eh bien… tristement, étaient devenus ses seuls réels amis. Des amis qu’elle se devait toujours de garder enfermés quand elle recevait des invités, même tels que les Rowle. Son seul serpent autorisé à quitter la maison était Leonardo, puisque profondément inoffensif, voir même affectueux.

Aujourd’hui, Amara avait tendance à emmener Leonardo partout. Poussée dans sa liberté par Elegius Carrow et Abadone, elle se fichait du regard des gens. Elle l’emmenait donc même à Poudlard. Ce dernier restait généralement installé à ses côtés, à écouter le cours, calmement. Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, Leonardo avait déserté le cours après un essai absolument affreux d’une jeune élève à la flûte. Comment lui en vouloir ? Amara elle-même aurait préféré perdre l’audition plutôt que d’entendre cette élève jouer. Le cours terminé, elle s’était lancée à la recherche de son fidèle ami, passant d’un couloir à l’autre, cherchant les couleurs chatoyantes de son reptile. Finalement, c’est au parc qu’elle le trouva, en compagnie d’un jeune homme qu’elle connaissait très bien : Damian Rowle. Un sourire s'étendit sur le visage d’Amara, tant parce qu’elle était soulagée d’avoir retrouvé Leonardo, que parce qu’elle savait que, en compagnie du jeune Serpentard, l’animal avait été remarquablement bien traité.

- J’espère qu’il n’a pas été trop collant avec toi, lança-t-elle en s’approchant, connaissant que trop bien la nature extrêmement affectueuse de son serpent qui s'apparentait parfois à une véritable glue.

By Aardbei

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Fin-Octobre, Parc de Poudlard

Damian Rowle & Amara Macini-Yaxley

Il était temps de rentrer et Leonardo était introuvable. Amara avait dû arpenter les couloirs du château avant de repérer son serpent sous la douce attention de Damian Rowle. Soyons honnêtes, quitte à trouver son serpent entre les mains d’un élève, elle préférait largement Bella, Diana ou Damian. Au moins, elle savait que Leonardo serait parfaitement traité. Peut-être même un peu trop. Et en effet, elle le retrouva sur l’épaule du jeune homme. Un jeune homme qui avait bien grandi comparé au garçon qu’elle avait connu quand elle allait boire le thé au manoir familial de la famille Anglaise.

Alors qu’elle intervint, affirmant espérer que Leonardo n’ait pas été trop collant, Damian releva la tête, complimentant le serpent sur le fait qu’il était adorable. Mh, oui. Parfois, Amara avait l’impression qu’il était plutôt un doudou animé qu’un serpent avec son naturel très très câlin. Un sourire s’esquissa alors sur ses lèvres carmin beaucoup trop parfaites pour être purement naturelle. Et oui, en bonne épouse trophée qu’elle était, Amara n’avait aucune hésitation à user de quelques artifices magiques de luxe pour conserver sa beauté et sa jeunesse. Corban avait beau être en prison, elle n’en était pas forcée, mais elle avait été élevé selon la mentalité qu’une femme se devait toujours d’être parfaite, repre’sentant non seulement l’image de sa famille, mais aussi de celle de son mari. Et puis… avouons-le… Amara appréciait le regard de certains hommes sur son physique très avantageux.

- Bonjour, Damian, salua-t-elle avec toute sa chaleur tandis que son accent italien encore extrêmement présent martela chacune de ses syllabes.

Leonardo ne tarissait pas en culot, calinant désormais Damian. Il fallait le dire, Leonardo était un animal remarquablement sensible qui appréciait l’affection des gens. Outre elle, ses filles et Damian… peu de personnes le lui en offraient. A son plus grand désarroi.

- Quietus es aussi plus jeune, fit-elle remarquer. Leonardo est beaucoup plus âgé qu’on ne le pense. Fut un temps, il était nettement plus vif. Aujourd’hui, il apprécie grandement la chaleur humaine et le prélassement.

Le jeune Serpentard affirma ensuite être surpris de le voir se promener seul, ce qui fit secouer la tête à Amara.

- Non, il ne le fait généralement pas. L’une de mes élèves a surestimé grandement ses talents de chanteuse. C’était si abjecte que même Leo n’a pas supporté.

Elle affiche un léger sourire à nouveau, observant Leonardo se lover tranquillement contre le Serpentard comme s’il était son nouveau meilleur ami.

- Comment s’est passé ta rentrée ? Ta mère ne manque généralement pas de m’en parler, mais je dois admettre ne pas l’avoir vue depuis la fin de l’été. Elle m’a néanmoins mentionné ton incertitude quant à tes études. Est-ce bien cela ?

By Aardbei

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Fin-Octobre, Parc de Poudlard

Damian Rowle & Amara Macini-Yaxley

Leonardo vivait de toute évidence une sieste digne des plus hautes sphères de la flemmitude. Enroulé autour de Damian, il se prélassait, remontant sa tête contre les doigts jeune Serpentard à chaque fois que ce dernier cessait ses caresses.  

Amara laissa échapper un léger rire face au commentaire du jeune Rowle sur la flemme de son serpent. Il fallait de toute évidence bien dire que ce trait de caractère semblait bel et bien commun aux deux serpents.

- Mh, eh bien, comme tu peux le voir, l’activité intense n’est pas non lus ce qui préoccupe le plus Leonardo.

Naturellement, le garçon ne manqua pas de sembler amusé par la remarque d’Amara quant à la chorale. Ou plus, la torture de groupe pour ses bienaimés tympans. La mère de famille affiche alors un regard des plus taquins, entendant le commentaire de Damian sur le sacrifice des professeurs. Il savait quoi dire et à qui, s’en était nul doute. Il ferait une remarquable jeune recrue d’Abadone.

- Oh, tu n’as pas idée. mais ne t’en fais pas, l’école n’aura pas à en souffrir. Avec un peu de chance, j’aurai eu raison de ces casseroles avant toute prestation publique, dit-elle en laissant volontairement planer le mystère sur la manière de s’y prendre.

Amara s’enquit alors rapidement de prendre des nouvelles des études de l’héritier des Rowle, sa mère l’ayant informée de ses doutes. L’Italienne l’écouta avec toute son attention, observant que les professions étaient relativement éloignées l’une de l’autre. Il semblait cependant que son incertitude le complexe d’une certaine manière. Amara laissa échapper un léger soupir et vint grácieusement s’asseoir à côté de lui, à même l’herbe, comme elle l’aurait fait pour Bella ou Diana.

- Ne pas savoir ne veut pas dire l’échec. Tes parents ne veulent que le meilleur pour toi. Ces trois professions sont toutes honorables et je suis certaine que tu brillerais dans chacune d’entre elles, dit-elle avec un sourire avant de poser sa main sur son avant bras non sans une certaine bienveillance dosée avec un soin des plus grands. N’as-tu pas songé à en discuter avec tes professeurs ? Je suis certaine que les professeurs Zaig et Mackelled seraient absolument en mesure d’aiguiller ton choix.

By Aardbei

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Fin-Octobre, Parc de Poudlard

Damian Rowle & Amara Macini-Yaxley

La Yaxley afficha alors un sourire des plus mystérieux lorsque Damian lui demanda si transformer une casserole en rossignol n’était pas un challenge.

- Qui a parlé de les transformer ? demanda-t-elle avant de gratifier sa “plaisanterie” d’un rire mélodieux et comme toujours, beaucoup trop charmant pour ne pas avoir été si longuement travailler dans sa jeunesse.

Alors que le sujet des études arriva pour Damian, Amara prit la liberté de venir s’installer à ses côtés sans la moindre formalité. Après tout, ils n’étaient pas dans le confort d’un manoir, seulement le calme du parc. Installé, l’un à côté de l’autre, à même le sol, Amara glissa doucement le pan de sa robe qui était “malencontreusement” un peu trop remonté. Moui, “malencontreusement”, mh. Voyez-vous, Amara savait toujours gratifier la gente masculine d’un ou deux gestes lorsqu’elle voyait que son charme ne laissait pas si indifférent et le raclement de gorge de Damian en disait long. Le séduisait-elle ? Non, absolument pas ! Elle laisserait ça à sa fille, si cette dernière en jugeait nécessaire pour honorer sa mission. Mais Amara savait seulement… jouer de son charme. C’était une véritable arme pour l’Italienne.

- Oh mais c’est une charmante idée ! s’enjoua-t-elle plus qu’elle ne l’était vraiment, mais après tout, l’estime boostée d’un homme d’âge peu avancée était toujours une carte intéressante. Il n’y a rien de mieux que l’apprentissage d’une autre culture. J’ai beau encourager Diana à penser de même, ça ne l’intéresse pas.

Amara haussa document les épaules. Diana était difficile à comprendre. Elle ressemblait tellement plus à son père sous tous les points et elle était si influençable par le venin de ce dernier.

- Néanmoins, pour ce qui est de ces études, à part le Quidditch, peu l’intéresse. Mais si une carrière sportive l’intéresse, alors nous mettrons tout en œuvre pour qu’elle y parvienne.

Elle afficha un nouveau sourire des plus bienveillants avant de remettre une mèche ondulée derrière son oreille, déployant ainsi son parfum notes douces et florales.

- Tu sais… pour les gens de notre milieu, il est plus complexe de percer. Les sangs-purs sont si… mal vus. Les fourchelangues d’autant plus. J’imagine que tes parents ont conseillé de taire ce talent pour assurer ton avenir ?

By Aardbei

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Fin-Octobre, Parc de Poudlard

Damian Rowle & Amara Macini-Yaxley

Damian questionna alors Amara sur sa fille cadette, Aurora Yaxley (non plus Diana). Si la mère de famille informa le jeune Rowle du penchant de cette dernière pour une carrière sportive, ce dernier sembla comprendre les doutes de son interlocutrice. Néanmoins, il eut la grâce et l’élégance de ne rien en dire et, à la place, de pointer du doigt le soutien qu’elle recevait. Ce n’était pas faux. Néanmoins, Corban appréciait tant Aurora qu’il serait probablement prêt à accepter absolument tout pour contrer l’influence de sa femme sur leurs filles et, ainsi, obtenir domination complète de leurs enfants. Alors, au fond, Amara n’avait pas tant d’autres options que de soutenir Aurora. Elle se contenta alors de sourire et de hocher doucement la tête. Néanmoins, en entendant que Damian avait quelques soucis vis à vis de son don avec ses parents quant à son avenir, la mère de famille y vit, certes, une opportunité, mais elle en fut sincèrement peinée pour lui. Son cœur de mère et de fière fourchelangue partageait la peine du jeune garçon et, au-delà d’être une véritable opportunité, elle y voyait aussi un réel besoin de le soutenir.

- Le soutien d’un parent est clé au développement d’un jeune adulte. Votre bonheur passe avant tout. Je suis certaine que c’est ce dont tes parents espèrent pour toi aussi. Néanmoins… je suis aussi consciente de combien il est parfois délicat de pouvoir se confier où s’ouvrir à ses parents. Ainsi… si tu as besoin d’une oreille… disons plus mature, n’hésite pas à me trouver.

Elle lui adressa un nouveau sourire, plus doux, plus maternel. La réputation des fourchelangues était terriblement déplorable dans ce pays et voir le garçon en payer les frais était terriblement frustrant.

- Tu sais, tout le monde ne le voit pas comme une malédiction ou une tare. Il y a encore bien des sorciers qui jugent cela comme un talent. Ils se font plus rares, certes, mais ils sont encore là. J’espère que tu en rencontreras d’autres aussi.

Bien-sûr, Amara se référait à Abadone qui, pour elle, avait été une véritable lumière dans l’obscurité. Pourtant, elle aussi avait eu bien du mal à trouver une place dans cette société.

- Il te faut seulement trouver les bonnes personnes. Celles qui ne te jugeront pas. Cela prend du temps mais… ça vaut le coup de ne pas baisser les bras. Et puis… tu sais désormais que tu m’as, moi.

By Aardbei