Enfin seuls

Mi-septembre 2022, Manoir Yaxley

Elegius Carrow &
Amara Mancini-Yaxley

- Buona notte, angelo mio.

Avec une tendresse infinie, Amara déposa un baiser sur le front d’Ottavia. L’enfant, du haut de ses 5 ans, peinait à garder ses yeux chocolat noir ouverts mais, comme tout énergumène de son âge, prétendait ne pas être assez fatigué pour dormir. Amara glissa ses fins doigts dans la chevelure châtain de l’enfant dont les paupières se faisaient de plus en plus lourdes. Elle remonta une dernière fois la couverture sur Ottavia, découvrant non sans une légère surprise que Leonardo s’était faufilé dans les draps de sa benjamine. Leonardo était le serpent le plus inoffensif de toute la ménagerie d’Amara. Elle l’avait elle-même depuis sa jeunesse et il était étonnamment affectueux. Il s’était pris d’affection pour l’enfant dès le berceau, se lovant déjà contre Ottavia pendant la nuit. Amara suspectait que son don de fourchelangue finirait tôt ou tard par apparaître chez sa plus jeune fille, mais elle était loin d’effleurer la vérité. Ayant tout confiance en Leonardo, elle se leva, avant d’éteindre la lumière et fermer doucement la porte, laissant le serpent laitier de l'Est s’endormir paisiblement.

Elle parti alors à son tour dans ses appartements, non pas pour y dormir, mais plutôt pour se préparer à la venue d’Elegius. Avait-elle des scrupules à faire venir son amant alors que son époux pourrissait en prison ? Pas le moindre. Corban Yaxley n’avait que ce qu’il méritait et le fait que le Mangemort soit derrière des barreaux de fer sonnait l’heure de sa propre liberté. À 39 ans, elle découvrait enfin la liberté, la vraie. Elle avait commencé son tout premier emploi deux semaines plus tôt, à Poudlard, et se sentait plus épanouie qu’elle ne l’avait jamais été. Elle était une femme nouvelle, presque entièrement libérée de sa prison dorée. Elle avait ainsi convié Elegius à venir la retrouver ce soir-là. Elle ne l’avait pas revu depuis l’été et avait bien des choses à lui raconter. Après tout, c’était lui qui lui avait donné le courage de persévérer dans sa quête d’un emploi et c’était lui qui lui avait fait comprendre que, contrairement à ce que Corban affirmait, elle n’était pas “qu’un beau visage sans utilité”. En préparation de la venue du fils Carrow, elle se lava, se para d’une exquise lingerie qu’elle savait au goût de son compagnon et revêtu une robe de soie au décolleté plongeant que ce soit à sa poitrine ou dans son dos. La robe, de couleur sombre, mettait en valeur à la perfection ses formes genéreuse et son teint hâlé. Elle avait laissé ses longues boucles brunes onduler librement dans son dos, réalisant combien, pour la première fois, elle était heureuse de plaire à un homme.

C’est ainsi parée qu’elle descendit au salon principal où leur elfe de maison, conscient de l’invité qui arriverait, avait déjà préparé chandelles et boissons. En attendant l’arrivée d’Elegius, Amara s’installa au piano et y laissa courir ses doigts. Une musique douce, élégante, qui couvrit à peine le tintement de la sonnette. Ne s’interrompant pas, elle laissa son elfe de maison accueillir Elegius avec un dédain indécent, montrant de toute évidence que l’elfe demeurait du côté de Corban et désapprouver hautement la venue d’Elegius. Pourtant, l’elfe, non sans ronchonner, conduisit le Carrow au salon principal. Entendant les pas de l’homme, Amara s’arrêta de jouer. Elle posa son regard chocolat sur la créature.

- Combien de fois t’ais-je demandé de nous épargner ton venin ? foudroya-t-elle tandis que son accent italien martelait chaque mot.

Elle lui fit signe de disparaître et l’elfe ne se fit pas prier. D’un mouvement gracieux, Amara se leva et fit un pas en direction de son invité.

- Monsieur Carrow, quel plaisir, lança-t-elle sur un air taquin tandis que son regard ne pouvait s’empêcher de laisser transparaître la joie qu’elle ressentait à l’idée de le revoir.

By Aardbei

Enfin seuls

Mi-septembre 2022, Manoir Yaxley

Elegius Carrow &
Amara Mancini-Yaxley

Son bureau s'était transformé en un véritable capharnaüm. Des tas de livres, de parchemins s'étendaient à perte de vue, s'amoncellant sans aucune logique. Assis sur le sofa de cuir, un verre de whisky pur feu dans la main, Elegius était perdu dans ses pensées. Voilà des jours qu'il n'avait pas quitté le cabinet. Laissant son côté obsessionnel prendre le contrôle. Le sorcier détestait ne pas comprendre, ne pas trouver le bon angle d'attaque. Pourtant, il en avait par le passé défendu des biens plus coriaces. Le dossier était simple. Le procès serait suivi. Facile à gagner. Mais il manquait la petite étincelle qui ferait de sa plaidoirie quelque chose de magistrale. Il loupait forcément quelque chose. Le détail insignifiant qui ferait la différence. Son elfe de maison se glissa discrètement à ses côtés avec quelques friandises mais surtout pour lui rappeler le temps qui passait. Elegius leva distraitement la tête vers l'horloge. Il devait se préparer. Inutile de faire patienter sa chère et tendre.

Le bain était à la température parfaite lorsqu'il se glissa dans l'eau. Il n'avait pas vu Amara depuis de longues semaines. D'une certaine façon, elle lui manquait. Il rêvait du moment où il la retrouverait à nouveau, où il pourrait faire glisser sa robe le long de ses courbes... Et voilà qu'il divaguait à nouveau vers des pensées bien plus reluisantes que ses dossiers. Il s'affaira à se préparer, enfila une chemise gris perle et une veste assorti. Il s'attacha les cheveux. Se regardant dans le miroir, il se laissa aller à penser qu'il ressemblait à son père : le même regard noir, le même menton haut. Le côté aristocratique des Carrow. Il appréciait le mettre en avant. Ça lui donnait un air bien plus impressionnant qu'il ne l'était réellement. Il s'apprêtait à transplaner quand l'elfe refit son apparition avec une boîte à la main. Il savait anticiper les besoins du sorcier. Ce cadeau était destiné à Amara : de magnifiques boucles d'oreilles en diamant provenant de France. Elle serait magnifique avec. Surtout si elle ne portait que ça.

L'elfe de maison accueilla Elegius avec son dédain habituel. Ce dernier n'y faisait même plus attention la plupart du temps, les autres fois il affichait un sourire satisfait et condescendant. Il était au coeur même de la maison de Yaxley et avec son épouse. Une belle réussite. Les notes de piano s'arrêtèrent quand il franchit les portes du salon. Son regard trouva immédiatement celui d'Amara, attiré tel un aimant. Il ne l'écouta que d'une oreille réprimander son elfe, bien trop occupé à l'observer. Magnifique. Il s'approcha alors qu'elle le saluait.

" Amara. Sei più bella che mai."

Son accent était très certainement à couper au couteau. Il la ferait sûrement mourir de rire mais il avait appris quelques phrases en italien pour souligner son intérêt pour la demoiselle. Elle n'était pas qu'un trophée comme on lui avait souvent répété. Il lui rendit son regard taquin :

" Interdiction de rire. Je ne manie parfaitement qu'une langue."

Il s'approcha et posa sa main sur sa hanche, l'attirant vers lui. Il plongea son regard dans le sien. Son odeur vint lui chatouiller les narines, rappelant des souvenirs très puissants et des plus agréables.

" Quel plaisir de vous revoir. Madame la professeur de musique. Vous voilà tellement occupé que je craignais que vous ne m'ayez oublié."

By Aardbei

Enfin seuls

Mi-septembre 2022, Manoir Yaxley

Elegius Carrow &
Amara Mancini-Yaxley

L’elfe réprimandé, Amara pouvait désormais se préoccuper de son compagnon qu’elle salua. Il s’approcha, et comme toujours, son cœur s’emballa dans sa poitrine. Elegius Carrow était un homme au charme incontestable. Un homme qui réveillait en elle les plus bas instincts de désirs et de luxure. L’avocat la complimenta alors, et qui plus est, dans sa langue maternelle. L’accent demeurait fortement anglais, mais cela ne faisait qu’ajouter une nouvelle note de charme. Elegius était fidèle à lui-même : quand on pensait qu’il ne pouvait révéler plus d’attrait, il dépassait à nouveau les limites. Un sourire se posa alors sur les lèvres de la Yaxley, même si cette accentuation anglaise avait provoqué un air des plus taquins sur le visage de l’Italienne. Ce dernier lui interdit de se moquer, affirmant de manière qu’une seule langue, avant de venir poser sa main sur sa hanche et de l’attirer à lui. Telle une poupée de chiffon, le bassin d’Amara vint se plaquer à celui d’Elegius.

- Je sais exactement quelle langue tu maîtrises, ne put-elle s’empêcher de répondre, affichant un regard incandescent, laissant lourdement penser qu’elle ne parlait pas de pouresse linguistiques.

Elle posa sa main sur le torse de son compagnon, savourant le contact de sa chemise sous son touché, ainsi que l’odeur de cet homme qui l’avait rendue plus heureuse en une poignée d’années que quiconque en toute une vie.

- Mais comment pourrais-je vous oublier ? s'enquit-elle.

Son regard brillait de mille feux, là, en compagnie de cet homme qui lui faisait goûter aux exquises saveurs de la liberté et de la passion. Glissant ses mains sur son torse, elle ne parvint pas longtemps à venir chercher ses lèvres. Se hissant sur la pointe des pieds, elle offrit un baiser des plus tendres et passionnés au juriste. Elle remonta ses mains, savourant le contact de son torse des plus avantageux sous ses doigts. Elle continua sa course jusqu’à sa nuque avant que ses doigts ne se perdent dans les cheveux bruns de son amant. Ses lèvres n’avaient pas quitté les siennes, continuant de lui dévoiler combien il lui avait manqué et combien elle était heureuse de le retrouver. Elle détacha alors son visage du sien, le reculant légèrement, les joues quelque peu rougies par cet élan de passion.

- Est-ce une assez bonne preuve du fait que je ne t’ai pas oublié ? demanda-t-elle alors que son regard brûlait de provocation.

By Aardbei