Dernier cours de potions pour le mois de septembre et donc dernier moment de théorie. Zoé s’est installée fin d’écouter le cours. Elle maitrise désormais bien le procédé de la potion ou en tout cas la théorie. Aujourd'hui va être une heure de révision. La théorie est rassurante. C’est un savoir qui s’apprend. Il n’y rien d’aléatoire. Elle apprend et ensuite elle sait. Cela n’a rien de très compliqué avec sa faculté d’apprentissage. Elle sait bien que pour d’autres personnes cela peut être compliqué. Mais pour elle, c’est sa partie préférée du cours de potions. Elle lit son livre de potions ou écoute en cours et après elle sait par cœur. Et le professeur a passé un mois entier sur la théorie afin que les élèves puissent bien intégrer toutes les connaissances nécessaires afin de pouvoir passer à la pratique. Le dernier cours est donc une révision de toutes les connaissances apprises durant ce mois de théorie. Zoé est confiante et montre qu’elle maitrise désormais bien le sujet. Elle connait bien les différentes étapes nécessaires à la potion. Cette potion va devoir passer par différentes couleurs et il est très important que ces étapes soient respectées. Jusque-là tout va bien mais le prochain mois risque d’être bien moins facile. Le passage à la pratique va nécessairement être compliqué. Apprendre est simple car cela lui demande une charge cognitive faible. Même si elle pense à autre chose en même temps, sa rapidité d’apprentissage lui permet de compenser sa difficulté à ne pas se laisser envahir par ses pensées. La lecture en diagonale est extraordinaire et lui permet d’enregistrer beaucoup de connaissances. Lancer un sortilège est quelque chose de quasiment instantané et donc cela n’est pas difficile pour Zoé. Par contre, l’art des potions est exigeant et demande de rester concentrer parfois de longues heures pour aboutir à la réussite de la potion. Et c’est bien là le souci, dès qu’elle réalise une potion, son cerveau pense à de nombreuses choses et la moindre minute d’inattention la conduit à commettre des erreurs. Il lui arrive notamment d’oublier des ingrédients ou d’en mettre trop. Elle peut provoquer aussi des catastrophes en faisant tomber un ingrédient ou d’autres choses de ce genre.

D’ailleurs toutes les pensées qui lui traversent l’esprit durant ce cours sont la preuve de sa difficulté à rester focaliser. Elle entend une parole du professeur ou d’un élève et elle est déjà passé à autre chose. Mais son cerveau fait des liens très rapidement. Lorsqu’il se reconnecte à la réalité, il écoute ce qui se dit et immédiatement il émet des liens et hypothèses sur ce qui a pu se produire durant sa déconnexion. Généralement cela fonctionne plutôt bien et lui permet de répondre de manière adaptée. Ce cours est réellement une révision ou le professeur leur pose des questions sur ce qu’ils ont appris durant les cours précédents. Il semble vouloir vérifier que tout est bien acquis afin qu’ils aient toutes les cartes en main pour le passage à la pratique. C’est donc plus un échange de questions réponses et la plupart des élèves participent volontiers. Le cours est plutôt calme et les élèves se montrent concentrés. Zoé gribouille sur un parchemin pour tenter de rester tout de même concentré. C’est la technique qu’elle a trouvée pour l’aider à rester focaliser mais malheureusement, elle ne peut pas le faire pendant la réalisation d’une potion. Cela ne serait pas très pratique d’ailleurs.  D’ailleurs c’est plus des dessins que des gribouillis mais elle a tendance à sous-estimer ses créations. Elle sait qu’elle se débrouille plutôt bien mais a du mal à se faire des compliments. Zoé profite de ce dernier cours pour glaner quelques points pour Serdaigle en donnant des bonnes réponses. Et cela la rassure sur les connaissances acquises.

L’heure de cours passe très vite et elle en ressort assez satisfaite d’elle-même. Elle a montré qu’elle est une élève sérieuse et qui apprend. Bon le passage à la suite sera certainement beaucoup moins valorisant. Ce qu’elle redoute le plus est de faire exploser sa potion. C’est sa hantise absolue et cela lui est arrivé l’année dernière. Il ne faudra surtout pas que cela se produise durant son examen de potion des BUSES. Elle est donc en train de se lever pour sortir de la classe de potion en pensant à cela quand il lui arrive ce qui se passe souvent quand elle est dans la lune. Elle manque de lâcher son sac et le rattrape de justesse. Elle est rassurée pour une fois, elle est passée à deux doigts de la catastrophe mais elle ne l’a pas provoqué. Elle tente de rester concentrer pour éviter une chute avant de sortir de la salle de classe.

Le dernier cours de potions du mois de Septembre était consacré à la théorie, comme c’avait été le cas pendant tout le mois. Anne était impatiente de passer à Octobre et à la pratique. Elle avait déjà pratiqué un peu, avec la permission du professeur Mackelled, mais en dehors des cours et sur son temps libre, principalement avec le club, d’ailleurs. Elle était très fière d’avoir pris la présidence du club de potions. Cela lui donnait un peu d’avance sur le mois suivant, mais elle devait encore se tenir tranquille sans activité pratique sur ce dernier cours théorique. Elle allait devoir faire un effort.

Anne adorait les potions, elle était douée et elle connaissait les réponses à la plupart des questions posées. Mais même si elle participait activement, répondant à plusieurs des questions et prenant en note ce qu’elle avait peur d’oublier, ses jambes faisaient les folles sous la table, et elle tapotait la table au rythme d’un air qui peuplait son esprit. Les potions étaient bien la seule matière où elle pouvait faire ça et retenir une partie du cours quand-même, ou plus exactement la grande majorité. C’était un domaine où elle n’avait pas besoin d’être attentive de manière intensive pour garder des souvenirs. Il fallait la voir en cours d’Histoire de la magie.

Mais là, elle fit les efforts nécessaires. Et lorsque le cours se termina, elle pouvait dire qu’elle avait un solide bagage avec des notes compulsées et de quoi être sûre de pouvoir avoir toutes les informations théoriques pour réussir la pratique de son mieux. Bien entendu, ce n’était pas seulement avec la théorie qu’on réussissait la pratique, mais pour ce qui était de manipuler les ingrédients, elle savait faire et elle était douée. Elle avait donc tenu à faire le nécessaire pour apprendre tout ce qui pouvait l’aider à les réussir et elle se sentait fin prête. Bientôt, il serait temps de créer et de fabriquer.

Le mois de Septembre avait été intégralement consacré à la théorie et Albus n’avait certainement pris en note que la moitié des informations obtenues. Ce n’était pas grave. Il pourrait compter sur ses amis pour lui éviter d’oublier de retirer le chaudron du feu quand ce serait nécessaire. Quant à son enseignant, il avait certainement pu constater la rêverie du jeune Poufsouffle. Il évoluait bien trop souvent dans un monde qui n’appartenait qu’à lui et il y trouvait la douceur et le réconfort qu’il n’avait pas forcément assez à son goût dans la vie réelle. Mais ça n’aidait pas à suivre.

Le risque, c’était que les enseignants lui posent soudainement une question dont il n’aurait pas la moindre idée de la réponse parce qu’il n’avait pas écouté. Et comme c’était le dernier cours théorique du premier temps d’étude, il était évident qu’il allait essayer de savoir ce que ses élèves avaient retenu. Au vu du regard qu’on lui jeta, il était évident que la réponse que venait de donner Albus n’avait probablement rien à voir avec la question posée. Il se mordit une lèvre, un peu gêné, mais il s’empressa de retourner dans le monde où on ne se moquait pas de lui, sans remarquer le regard noir d’Anne sur les responsables.

Finalement, ce dernier cours se passa comme les autres. Il écouta à moitié, prit quelques notes, mais il savait qu’il n’allait pas se débrouiller tout seul dans la partie pratique et que, s’il ne voulait rien faire exploser, il allait devoir être soutenu dans ses préparations par les filles. On verrait bien le moment venu, mais le jeune garçon n’était pas fâché de voir arriver la fin du cours en espérant que sa tendance à rêver ne lui ferait pas rater ses BUSES à la fin de l’année. Il devait bien avouer qu’il n’était pas certain d’en réussir beaucoup au global.