Nous sommes à quelques jours de la rentrée et il fait grisâtre dehors, quelques fines averses de pluie tombant depuis le matin. Je suis arrivée avant-hier dans le château et je commence à comprendre plus ou moins où sont les salles principales. Je pense qu’il me faudra une visite complète de l’école par quelqu’un à un moment pour en appréhender mieux les couloirs, salles et recoins. Tant que j’arrive à retrouver pour le moment la salle de repas, la salle de sport, ma salle avec mes appartements ainsi que la bibliothèque, le reste peut attendre un peu.  Sans compter celle des professeurs où je suis présentement.  

J’ai un peu envahi une des tables, des parchemins un peu de partout alors que je prépare mes cours, relisant les notes de mes prédécesseurs. Il semblerait que le poste a été à nouveau maudit mais je compte bien casser cela. Je prends donc en compte les appréciations et les notes des élèves, notifiant ceux avec des caractéristiques particulières ou ayant besoin d’aide. J’ai dû signer une clause comme mes autres confrères concernant certains avec des secrets particuliers. Pauvres âmes... Je sais à quel point notre société peut les juger et cela peut être dure à vivre. Si l’un d’eux vient me voir, je n’hésiterai pas à l’aider du mieux de mes capacités.  

J’avais profité que je sois seule pour mettre en marche un appareil de musique magique, diffusant des morceaux moldus et sorciers dans la pièce et m’aidant à me concentrer sur mes parchemins, listing et cours que je rédigeais même s’il n’y avait pas tant de différences que cela avec Ilvermorny. Après tout, ce n’était pas mon premier rodéo en tant que professeur. Mais je sais que les mentalités ici sont différentes de celles de mon Amérique Natale. Là où nous étions plus dur, ils étaient plus souples et inversement. J’essayais donc d’adapter mes cours même si je verrais bien cela en plein cours pour les modifier au besoin au cours de l’année.  

Je buvais de ma tasse de café. J’avais regardé les différents marchandisings qu’il semblait y avoir au niveau des maisons de Poudlard. Si certains, dont ma famille pensait que je prendrais une tasse représentant les couleurs vertes au vu de mon ascendance, c’était bien celle de couleur bleu et bronze qui était dans mes mains. J’avais une écharpe aux couleurs des Serpentard dans mes appartements. Ainsi que des tasses venant de mon pays. Mais, après avoir lu l’Histoire de Poudlard, je me retrouvais bien dans la curiosité et la soif de ceux passant dans la maison de Rowena Serdaigle. Toujours la tête sur le corps et le cœur. Et, disons-le, si je ne buvais pas ce précieux liquide, je pouvais devenir aussi horrible qu’un dragon.  

J’avais revêtu une tenue assez simple pour pouvoir être confortable lors de la rédaction de mes cours. Un denim couvrait mes jambes alors qu’un tee-shirt avec un col bateau, découvrant une de mes épaules me servait de haut, ne cachant rien de mes formes. J’avais appliqué un léger maquillage, faisant juste mes yeux de noir pour renforcer leurs intensités ainsi que mes lèvres d’une couleur chair. On ne sait jamais si je croise d’autres professeurs ou non. Mes cheveux étaient attachés en arrière mais lâchement, laissés bouclés, cascadant autour de mon visage et sur mes épaules.  

J’étais tellement concentrée sur ce que je faisais que je n’entendis pas que je n’étais plus seule alors que je fredonnais d’une voix basse la chanson passant. Je n’avais pas une voix divine pour cela comme certaines mais je chantais juste.  (Breakfast - Dove Cameron)

"Ooh-ooh, so you wanna talk about power?
Ooh-ooh, let me show you power
I eat boys like you for breakfast
One by one hung on my necklace
And they'll always be mine
It makes me feel alive
I eat boys like you for breakfast
And I know that you tried your bestest
I never said it's right
But I'm gonna keep doing it"

Petite chanson moldue mais j’appréciais parfois avoir ce genre de choses dans les oreilles. On ne s’attendait clairement pas à cela quand on voyait ma position fière et mon attitude gardée. Les apparences sont souvent trompeuses et j’en étais l’exemple même. Alors que je cache de nombreuses surprises.

 

 

Je finis par entendre du bruit hors de la salle et je vois débarquée quelqu’un pendant que je chante, tournant sur elle-même au rythme de la musique. Intéressant de voir que je ne suis la seule à connaître alors qu’elle me dévisage, s’attendant sûrement à quelqu’un d’autres avant sourire et de continuer la chanson. Je compléterais avec elle, répondant à son sourire par un léger sourire en coin pour moi, étirant mes lèvres de manières séduisantes.  

“'Cause you don't know what you don't know
But I know

Ooh-ooh, so you wanna talk about power?
Ooh-ooh, let me show you power”

Je la vois s’avancer du coin de l’œil vers la machine à café avant de la rallumer. Je regarde ma tasse et constate qu’elle est vide aussi. Tristesse et fin du monde ! Mais je vois qu’elle en fait suffisamment pour que je puisse en prendre moi aussi. Je la vois se retourner ensuite vers moi. Cette femme a l’air d’un rayon de soleil humain au vu de sa bonne humeur et de son entrain. Et sa tête ne m’est pas inconnue bizarrement. Je cherche où j’ai bien pu la croiser. Elle finira par se présenter. Elora Morgane, professeur de Vol. Le nom me donnera tout de suite le déclic. Ancienne star de quidditch pro.  

-Merci de votre accueil professeur Morgane. Je vais bien et vous-même ? Je suis, effectivement, une des nouvelles enseignantes. Hailey Steward, professeur de Défense contre les Forces du Mal. Et vous me disiez quelque chose quand je vous ai vu. J’ai été à quelques-uns des matchs des Harlems Globetrotters et l’un de ses matchs étaient contre votre équipe. Votre technique m’avait assez impressionné pour que je me souvienne de votre nom.  

L’accent américain ressortait bien dans ma voix et dans chacune de mes prononciations. Je détaille sa tenue maintenant qu’elle est face à moi. Tenue décontractée avec clairement une inspiration moldue. Et la casquette en arrière donnait une touche en plus. Ce mélange féminin/masculin lui allait à ravir. Je pose ma plume et je commence à me diriger vers elle, ma tasse dans la main gauche.

-Faire une petite pause ne me fera pas de mal. Et merci de refaire du café. Je deviens un dragon quand je n’ai pas ma dose. J’ai cru entendre que vous aviez eu des soucis qui ont mis fin à votre carrière. Je trouve cela dommage. Mais je suis sûre que les élèves ont de la chance de vous avoir ici pour leur apprendre votre passion.  

Je me rapproche d’elle, mon visage un peu plus ouvert que ce que je peux montrer à mes élèves. Après tout, autant être amicale avec cette jeune femme que je connais seulement de nom et que j’ai pu voir voler. Je la détaille pour voir que la poursuiveuse à garder certaines choses de son aspect physique du sport à haut niveau qu’elle faisait. Je ne songe pas du tout à ce que mon regard sur elle pourrait lui faire. Une fois à son niveau, je lui tends la main pour serrer la sienne. J’ai une poigne ferme selon certains

-Je suis ravie de pouvoir travailler avec vous. Vous pourrez peut-être me conseiller sur les matchs à aller voir dans ce pays. Je suis sûre que vos... Connaissances doivent être inépuisables sur ce sujet-là.

Je dis cela avec de nouveau un sourire en coin en plongeant mon regard vairon dans le sien. Pas de drague de ma part, juste une envie de la taquiner un peu. Comme un renard le ferait. Je finis pa retirer ma main de la sienne en douceur avant de me placer à côté d’elle pour attendre que le café coule. L’arôme du café fraichement fait nous enveloppe déjà et cela me fait soupirer de bonheur d’avance.  

-Je pourrais combattre une horde de détraqueurs juste pour atteindre ce liquide. Enfin pas que celui-ci bien sûr, j’apprécie de boire en bonne compagnie ou juste avec les collègues pour se plaindre des élèves qui semblent désespérant. J’ai pu lire d’après les notes que certains vont me donner du fil à retordre. Mais cela ne me fait pas peur, j’aime les défis !  

Je montre la table d’un signe de tête, souriant toujours.

-Cela est plus impressionnant que cela a l’air je vous le garantis. Je fais juste en sorte de pouvoir créer mes illusions à la perfection pour chaque cours. Je trouve qu’une approche plus visuelle aide les élèves à se souvenir de ce qu’ils ont vu tout comme ils le font avec les sorts.

J’ai un sourire un peu plus heureux quand je parle de mes cours, mon esprit repartant dans ce qu’il me reste à faire, une mèche glissant de derrière mon oreille sans que je ne le vois.



 

 

Heureusement que je ne suis Légilimens sinon les réflexions de ma consoeur m’aurait fait rire. Après tout, je sais que ce poste a une très mauvaise réputation. Nous connaissons tous dans le milieu l’éternel malédiction sur le poste de DFCM de Poudlard. Cela en a fait moquer plus d’un d’ailleurs. Je parle de son ancienne carrière et elle me semble nostalgique. J’aurai peut-être dû m’abstenir mais je n’étais pas autre chose que franche et elle m’avait clairement impressionné avec son style de jeu à l’époque. J’écoute doucement sa réponse, hochant la tête.  

“Je peux comprendre oui. Et je ne vous aurais pas imaginer désorganisé au vu de votre application dans votre équipe. Et j’imagine que cela doit être dur de garder la forme ainsi mais il semble que vous l’ayez encore si je peux vous donner mon avis.”  

Je la vois se pencher pour regarder la cafetière comme ferait un enfant devant une vitrine de Noël et je trouve cela drôle et mignon. J’avais envie de lui tapoter la tête en lui disant que cela serait bientôt prêt mais je vais me retenir, je ne la connais pas plus. J’aurai pu faire cela avec un de mes anciens collègues de boulot qui est tout aussi accro au café qu’elle semble l’être mais je ne vais rien dire, je le suis aussi.  J’avais entendu parler de sa fin de carrière mais je n’en avais fait cas. La presse faisait souvent des scandales pour rien. Je la laisse se relever pour me faire face et la phrase suivante me fera rire.

“Je ne peux qu’être d’accord avec vous !”  

La suite me fera reprendre un visage grave mais je compatis avec elle. Je n’aime clairement pas les injustices ainsi et je pose une main compatissante sur son bras avec un instant d’hésitation.

“Les jalousies font faire de terribles choses car je me doute que ce sabotage n’a pu être causé qu’avec ce sentiment dans le ventre. Vous êtes très douées. C’est déjà une bonne chose que le problème a pu être régler et que vous puissiez revivre votre passion comme vous l’entendez. Si vous ne comptez pas en parler, ce n’est pas moi qui irais l’annoncer à qui que ce soit, c’est votre vie et votre choix. Vous dites que vous n’auriez plus la jeunesse, c’est peut-être un fait mais vous avez la technique qui manque à certains. Mais je peux comprendre votre point de vue. "  

Nous enchainons donc les paroles et une poignée de main alors que je lui demande si elle pourra me conseiller les meilleures équipes à aller regarder. Elle me répond alors et j’hoche tranquillement la tête. Les élèves universitaires hein ? Ils devaient être quelques-uns oui dans les équipes et je viens de me souvenir de ce que j’ai lu dans un des fichiers.  

“Je me ferais une joie d’aller à chaque match pour encourager nos élèves et regarder leurs techniques, j’imagine que vous ne feriez de compliments s’ils n’étaient pas bons. J'ai lu le dossier de Miss Malefoy et j’ai vu qu’elle faisait partie de l’équipe de sa maison. Les matchs ne tombent jamais au mauvais moment pour elle ? "

Il est vrai qu’une élève louve-garou dans une équipe n’est pas vraiment courant. Ceux que j’ai déjà eu ainsi tenter de se faire oublier à tout prix et étaient plutôt réservés, ce qui semblait tout le contraire pour cette demoiselle avec des notes optimals et de bonnes remarques de mes prédécesseurs. Mon inquiétude n’était pas mal placée, juste une curiosité compatissante pour une situation souvent non désirée.  Je vois que le café se fait désirer et je joue doucement avec la tasse dans mes mains, ayant déjà une petite partie prise il semblerait avec les Serdaigle dont les couleurs et l’armoirie ornait cette dernière.  

“J’ai tendance à laisser leur chance aux élèves. Je me suis aperçue très tôt pendant ma scolarité que nous n’avions pas tous les mêmes prédispositions aux études et qu’il fallait parfois trouver le bon moyen d’enseigner à quelqu’un. J’ouvre toujours ma porte aux élèves dans la difficulté pour trouver avec eux avec quelle méthode ils se sentent plus à l’aise et les aider à appliquer celles-ci à toutes les matières. “  

Je la vois regarder la pile sur ma table et elle semble tenter de comprendre ce que tout cela peut bien représenter jusqu’à ce que je lui expliquer. Ma réponse semblait donc l’intéressait au plus haut point et j’hoche la tête avant de poser ma tasse à côté de la cafetière et d’aller récupérer quelques parchemins avant d’en choisir deux. Je vais les déposer sur une table à côté de la mienne en lui répondant.

“Je crée une immersion oui. J'ai vu que les élèves comprennent mieux avec des images et leur intérêt pour le cours reste tout le long. Ils peuvent ainsi voire visuellement la créature que je leur présente ainsi que son habitat naturel. J’ai débuté l’enseignement il y a quelques années. C’était la carrière qui m’attirait pour pouvoir aider les autres à comprendre et apprendre. Quand j’ai fini mes Aspics, je suis partie directement dans la filière pour obtenir mon doctorat. J’ai préféré me spécialiser en Défense contre les Forces du Mal. Je trouvais cela important d’apprendre aux jeunes à se défendre d’elles.”  

Pendant que je parle, je déclenche d’un informulé mes illusions. La lumière dans la salle semble diminuer, les murs semblant prendre une apparence plus sinistre avec des chaines alors que le sol se recouvre d’un brouillard et qu’un vent froid semble se lever mais ce qui surprendra fut le détraqueur qui apparaîtra, mesurant quatre mètres de haut, recouvert d’une longue robe et de capuche en tissu noir déchirer ressemblant à un spectre. Même la respiration émettant des cliquetis venant du trou béant à la place de la bouche retentissait alors qu’il se rapprochait, montrant une peau semblant grisâtre, visqueuse et pourrie comme un cadavre en décomposition.  

“J’ai enseigné à Ilvermorny avant de venir ici.  Quant à pourquoi je suis venue ici. J’ai toujours espéré un jour visiter Poudlard. Notre école était basée sur la vôtre à l’origine. Et quand j’ai vu tout ce qu’il se passait, je me suis dit qu’une Steward revenant au Pays de ses ancêtres pour aider ne serait pas de trop.”  

Je laisse doucement faire mon illusion qui parcourt la pièce et je remarque que la cafetière est presque finie et je me rapproche donc à nouveau, avec un soupir de soulagement.

“Je pense que vous pouvez donc voire pourquoi cela me prend du temps de faire mes cours. J’aime être précise dans mes immersions et dans les tracés des créatures pour le plus de réalisme possible. Qu’en pensez-vous ? Ai-je bien réussi celle-ci ?”  

Je vais donc lui verser une tasse avant de me servir la sienne.  

“Oh, et peut-être pourrions-nous nous tutoyer ? Nous allons être amener à nous revoir souvent. A moins que vous soyez contre ? Je ne sais pas trop ce qui se fait sur le vieux continent.”  

Je reporte enfin mon attention totale sur elle. Les illusions me demandent de la magie mais pas de concentration.  

 

J’hausse un sourcil sous sa réponse. 5 à 6 jours semaine ? Je suis en forme, certes, mais je ne fais pas autant. Je comprends mieux comment elle a pu garder une forme aussi impeccable avec le temps. Elle parle de la mémoire musculaire mais je peux dire que la volonté fait beaucoup aussi. Je penche doucement la tête en la regardant avant de l’hocher, comme si je me demandais si cela était un défi pour elle d’être toujours au niveau ou si cela était simplement une habitude prise. Certains sportifs ne font plus d’entrainement par obligation mais bien par plaisir. J’espère que cela était ce dernier pour ma collègue de vol.

Nous parlons ensuite de la fin de sa carrière et de son empoisonnement. Cela devait être douloureux pour la jeune femme mais je comprenais aussi le fait de ne pas vouloir retomber dans un chaos médiatique comme cela provoquerait. Ma réaction semble lui plaire au vu de son sourire, étirant mes lèvres dans un reflet du sien quand elle me remercia.  

“Ce n’est rien. C’est votre vie après tout. Personne ne devrait vous forcer la main ou décider pour vous de ce que vous voulez faire. Et si l’enseignement vous plait, alors je ne peux qu’être heureuse que nos élèves reçoivent un parfais apprentissage de votre part. D’une manière ludique je dirais. Vous m’inspirez ce genre de chose quand je vous regarde. Sévère mais qui aime faire apprendre en s’amusant principalement tout en veillant au bien des élèves. Et je ne savais pas que notre corps professoral avait une équipe. Etes-vous complet ? Jouez-vous contre les élèves ?”  

Il est vrai que ma curiosité pouvait être mal placée vu que l’élève citée n’était pas présente et que je ne l’avais pas encore vu, son dossier faisant partie de ceux que j’avais lu pour en apprendre un peu plus sur mes élèves. Je suis encore plus compréhensive quand elle me répond et je fais un petit sourire néanmoins.

“Il est vrai qu’il n’aurait pas été juste pour les autres. Mais vous auriez aimés le faire. Tout comme je salue le fait que vous essayez néanmoins qu’elle n’en rate que peu. Je suis... Heureuse dirons-nous de voir cela pour elle. Qu’elle semble pousser à exceller et à vivre une adolescence normale plutôt qu’une vie de brimades. Nous n’avions pas de préjugés sur les personnes affligés de cette malédiction dans mon ancienne école et nous tentions de les faire vivre un peu plus normalement, qu’ils s’intègrent et qu’ils ne se sentent seuls. Mais la plupart était très renfermés sur eux-mêmes et n’acceptaient pas de main tendue vers eux. Je n’aurais pas aimé être dans une école qui brime ou dénigre les étudiants. Ils n’ont pas choisi ce qu’ils sont et je pense qu’ils ont besoin d’aide et de compassion, pas de jugement”  

J’ai entendu parler d’école où ils étaient exclus voir pire. Cela me fait frissonner de dégout. Certains préjugés ont la vie dure malheureusement. Heureusement que cela n’est pas le cas ici. En tout cas, Elora ne semble pas dénigrée les loups, ce qui lui rajoute un bon point pour moi. Je ne comprends toujours pas les pensées extrémistes de certaines personnes. La cicatrice à ma hanche me le rappelle chaque jour. Souvenir cuisant d’un sang-pur aux idées arrêtées.

Je lui parle alors de ma façon de voir l’enseignement et elle semble être intéressée par cela. Je me fais donc une joie de lui faire une démonstration et je regarde sa réaction, m’attendrissant à la vue de ma collègue ressemblant à une petite fille qui regarde une scène magnifique. J’aime apporter ce genre de réactions chez les gens, je travaille dure pour cela et que cela soit assez détaillés pour que cela les marque et leur apprenne les connaissances requises.

Quand l’illusion de la créature apparait, je la vois dégainer sa baguette rapidement en pure mécanisme de défense et j’hausse un sourcil appréciateur à cela. Les élèves sont vraiment en sécurité avec elle. Elle doit réagir assez instinctivement pour parer à tout danger ou incident. Et cela doit être foule pendant les matchs et les cours. Je vois que la cafetière est prête et je me dirige vers elle, récupérant une tasse alors que je la regarde en coin quand je l’entends avoir un rire, son regard sur moi. Les compliments arrivent, légers mais cela me fait mordre ma lèvre, ayant toujours une certaine fierté à recevoir ce genre de reconnaissances sur mon travail. Je lui ferais un sourire en coin.

“Merci de vos compliments. Ils me touchent. Il arrive effectivement que les élèves réagissent avec des réactions très vives à mes illusions. Je fais généralement des recherches très poussés voir je vais examiner des spécimens de l’espèce pour leur redonner de vie assez facilement. Pas pour toutes les espèces fort heureusement. Et en ce qui concerne Ilvermorny, mes parents ont compris la raison de mon départ. Notre lignée a toujours eu au moins un Steward dans l’école si ce n’est deux ou trois. Une de mes jeunes sœurs s’intéresse aussi à un métier qui pourrait lui permettre de prendre soin de notre école donc je ne me fais pas trop de souci.”  

Je lui sers sa tasse avant de lui offrir avec un doux sourire puis de faire de même, remplissant le récipient bleu et bronze avant d’inspirer son odeur en retenant difficilement un soupir de bonheur puis un doux son d’appréciation quand je commence à en boire une gorgée. Je l’aime noir, pour en apprécier chaque saveur. Ma collègue semble l’apprécier avec une sacrée dose de sucre et de lait mais je ne peux lui en vouloir, nous aimons tous ce liquide (ou pas) à notre façon. Je lui demande alors si nous pouvons nous tutoyer et ce qui se fait par ici. Je suis complétement tournée vers elle et sa réponse m’apprend beaucoup d’informations. J’hoche la tête au fur et à mesure. Ils semblent tous avoir des caractères assez uniques.

“Je vois... Je dois dire qu’il ne faut pas me parler avant mon premier café, j’aurai tendance à vouloir à jeter une malédiction à quelqu’un. Mais je pense que je découvrirais nos collègues au fur et à mesure. Et je suis d’accord sur ta vision. Il faut que chacun se fasse sa propre idée sans être biaisée par le jugement de quelqu’un. Il se pourrait que j’ai plus d’affinités avec certains qu’avec d’autres. Mais je suis contente en tout cas de te rencontrer. Cela fait un accueil très chaleureux.”  

Je ris doucement avec elle avant d’hausser un sourcil amusé quand elle me parle du fameux village à proximité. Je décide donc de la taquiner légèrement.  

 “Un endroit des plus amusants ? Je verrais cela. Je n’ai pas encore eu le temps d’y aller mais si j’ai une charmante personne pour me servir de guide là-bas ou dans l’école, j’en serai... Très reconnaissante…”  

Je bois une gorgée de café, ne la regardant pas, l'air de rien, comme si j'avais proposé quelque chose de parfaitement naturel avant que je ne reprenne la parole.

“Préfères-tu être remercier en café ou en alcool ?”  

J’éclate de rire ensuite avant de secouer la tête, reprenant une attitude plus normale.  

“Désolée. J’aime beaucoup plaisanter et taquiner les gens. Si cela te dérange, n’hésite pas à me le dire. Quant au village, je pense que j’irai après avoir fini ce cours là même s’il ne me reste pas tellement de chose à écrire dessus.”  

En parlant de cela, je dois défaire les illusions. Je viens donc tester si le fait d’invoquer mon patronus d’un informulé les fait disparaitre. Le corbeau argenté apparait et les sorts se dissipent avant que je ne le flatte du bout des doigts, avec révérence, quand il se pose le dossier d’une chaise à côté de moi avant de le faire disparaitre à son tour. Je suis contente de voir que tout se déroule sans accro et je rebois une gorgée de café, replaçant une mèche de mes cheveux derrière mon oreille.  

 

Il semblerait que j’ai visé juste avec elle mais, avec sa personnalité, cela ne semblait pas difficile à analyser. Mais quand je parle de l’équipe, cela semble la rendre encore plus enjoué que je ne le pensais. Je me laisse presque emportée par sa joie et je viens donc la regarder.

"Je vois. Je ne suis pas très douée sur un balai mais si on joue juste pour le plaisir, je pourrais tenter. Cela fait un long moment que je ne suis pas monté sur le mien en tout cas. Tu me trouveras sûrement assez nulle pour prendre pitié de l’équipe et de me demander de ne plus jouer. Et c’est peut-être plus sage de ne pas jouer très souvent avec les élèves à réfléchir. "

Je n’ose pas imaginer le fiasco que cela serait si l’équipe des profs perdait contre des élèves. Ils n’en finiraient clairement pas de rire et de se moquer. Je la vois continuer de scruter l’illusion du coin de l’oeil et je viens voir qu’elle ne semble pas encore assez à l’aise, comme si l’illusion était trop bien faite. Elle m’interroge alors sur ma famille et je viens faire un grand sourire avant de souffler.

“Tu n’as pas à t’excuser. Il n’y a que ceux en Amériques ou qui aiment l’histoire qui semblent connaître un minimum notre famille. Non, nous ne sommes pas de sang-pur. Je suis moi-même une sang mêlée par ma grand-mère. Et nous sommes mêlés depuis les Fondateurs de l’école qui étaient James Steward et Isolt Sayre, mes ancêtres. Donc oui, ma famille a toujours été présente à Ilvermorny. Comme une tradition familiale qu’il y est toujours un descendant voir plusieurs dans l’école. Si tu veux, j’ai créé plusieurs illusions relatant notre histoire. Je pourrais te la raconter si cela t’intéresse. J’ai aussi un lien avec Poudlard si tu remontes encore plus loin. Nous ne jugeons personnes, que cela soit les origines ou autres. Aucune distinction là-bas.”

L’école que j’ai chérie me manque parfois mais je sais que j’y retournerai dans des temps plus propices si je ne m’adapte pas ici. Nous poursuivons alors la conversation et nous parlons donc de nos collègues. Je suppose que j’aurai à les découvrir pour me faire vraiment une idée d’eux. Mais je la remerciais pour son accueil chaleureux. Et je ris à sa réponse avant de secouer la tête.

“Tu es pleine de vie, d’entrain et ta joie est communicative. Je ne te trouve pas intrusive. Quant au manque de raffinement, chacun à ses gouts je dirais. Je ne juge pas quelqu’un par rapport à cela mais à ses actions. Je dirais que celui qui t’a dit cela est légèrement snob.”

Je décide donc de la taquiner, faisant légèrement un semblant de flirt sans trop non plus appuyé. Je veux juste avoir comment elle me répond. Et elle semble taquine, un autre bon point avec elle. Je finirais par lui dire que j’aime taquiner. Elle ne le prend pas mal, bien au contraire, elle rit avec moi.

"Je te prendrais au mot alors. Si tu es si extraordinaire, je t’offrirai des verres. Et j’ai une excellente tolérance moi aussi. Il sera intéressant de voir qui tient le mieux de nous deux tu ne penses pas ? Mais si j’ai besoin de tes services, cela sera café le matin et verre de liqueur le soir. Nous avons un deal ? Quant à être taquine aussi, je pense que si nous nous lançons à nous taquiner, il n’y aura jamais de fin à cela.”

Je regarde vers mon cours puis vers ma tenue après avoir effacé les illusions, rendant à la salle son apparence normale.  

“Cela me ferait plaisir mais j’irai m’habiller d’une façon plus convenable aussi alors. Même si je trouve que cette tenue te va déjà très bien.  Être habillée comme on le veut ici est un crime ? Ou notre bonne vieille mère patrie juge encore sur les apparences ? Enfin, si cela n’était que cela, ce ne serait pas grave.”  

Je viens vers la table et je range les deux papiers contenant les illusions pour mon cours sur les détraqueurs. Les parchemins avec l’histoire d’Ilvermorny sont toujours avec moi dans mon sac au besoin. Je commence néanmoins à remettre mes notes en état, buvant une nouvelle gorgée de café.

 

Elle me confirme alors ce que je pense, qu’il serait mauvais pour nous si les professeurs jouent contre les élèves pour la simple raison que la rivalité serait problématique. Et oui, il parait que certains tentent de saboter parfois les joueurs des autres équipes dans les écoles. Nous avions réprimandé ce genre de chose aux USA.  

“Effectivement, cela serait très problématique. La rivalité entre élèves n’est pas trop poussée quand même ? Certains ne tentent pas de se défaire des joueurs adverses avant les matchs ? Et j’accepte ta proposition. Tu me communiqueras quand et je viendrais.”   

J’adorais regarder le quidditch mais y participer ? Je n’y avais jamais songé. Autant voir si cela pouvait me plaire un peu mais je n’en étais pas trop sûre. Même si cela me ferait du bien d’avoir une activité physique autre que le sport que je fais un peu par semaine pour m’entretenir. On a pas un corps comme le mien et aimer profiter de la vie sans rien faire malheureusement. Je commence donc à lui expliquer et je vois qu’elle tente de suivre. J’ai l’impression de voir un gosse qui serait distrait par la moindre poussière et je trouverais cela presque adorable. Elle a la franchise néanmoins de me dire qu’elle a un faible seuil de concentration, ce qui me fait rire avant que je ne secoue la tête.

“Pas de problème. Je te montrerais donc cela après quelques verres. Mais, avec les illusions, tu ne devrais avoir trop de soucis. Je les fais généralement aussi pour les élèves ayant les mêmes soucis de concentration que toi que toi.”   

Je sais qu’il est parfois difficile avec ceux qui ont plein d’énergie restés concentrés sur les cours ou juste de rester en place. Cela n’avait été mon cas mais un des plus jeunes membres de ma famille avait ce trouble et nous avions été tous attentifs à cela, trouvant des solutions. L’idée des enchantements venaient d’une des solutions que j’avais trouvé pour lui de base mais que j’avais consolidé au fur et à mesure pour les élèves. Cela aidait donc tous les types d’élèves à pouvoir apprendre ainsi. Nous continuons donc notre conversation et je lui fais une petite blague mais qu’elle prend bien. Je lui propose alors un arrangement de café et d’alcool si elle se révèle être un super guide pour moi. Sa réponse me provoquera un nouveau rire et je la regarde en secouant la tête.

“Ne me sous-estime pas miss Morgane.... J’espère que toi, tu es prête à rouler sous la table. Je n’en suis pas à ma première sortie et il en faudra pour que je te concède la victoire. Quant à être extraordinaire, je vais te croire sur parole pour le moment mais j’en jugerai ensuite. J’ai un esprit scientifique, il me faut parfois des preuves.”   

Je m’amuse tout autant qu’elle alors que je la complimente sur sa tenue et je lui dis que je devrais me changer aussi. Je reprends donc ma place alors qu’elle me répond. J'hausse un sourcil à celle-ci avant de pencher la tête.

“Je ne savais pas que tu étais la directrice de la maison Gryffondor. Mais je trouve que cela te va bien. La maison du courage et de la fougue. Tu les incarnes si je peux le dire. Je comprends ta logique. Nous pouvons nous retrouver dans le hall dans une petite heure si cela te va ? Je finis rapidement mon cours et j’irai me changer à mon tour. Je pense que nous allons passer une très bonne soirée Elora.”   

Et c’était vrai, après tout, la jeune femme était facile d’approche, enjouée et amicale. Il fallait être difficile pour ne pas l’apprécier après tout. Mais certains avaient l’esprit plus étroit que d’autres. J’attends donc sa réponse avant de me concentrer à nouveau dans mon cours. Je me souviens d’où je l’avais laissé et je vais donc finir de l’écrire, configurant les illusions avec avant de me dire que tout devrait être parfais. Cela sera bon pour le moment. Je verrais si je dois changer quelque chose ensuite. Une fois cela terminée, je m’étire avant de tout ranger dans mon sac, venant me lever, nettoyant ma tasse d’un mouvement de main et la déposant avec celles de mes collègues puis de me diriger vers mes appartements pour me préparer à revoir Elora. Je me demande quel look je vais bien pouvoir choisir ?