"Vacances en Polynésie"

Give me your heart and I’ll show you how to feel, Send me your soul and you’ll know what it is to be free... - S. J

         Polynésie, c’était la destination qu’avait prise la famille Morgane pour les vacances d’été. C’était Monsieur Morgane qui avait cette année choisi la destination, il voulait pour une fois un voyage purement moldu. Pas de Portoloin, pas de lieu réserver aux sorciers. Surtout pour faire découvrir un peu plus à sa petite dernière qui, à la différence de ses autres enfants, était beaucoup moins familier avec le monde moldu. Eurydice avait été donc toute excitée de prendre l’avion, elle l’était déjà énormément lorsqu’elle montait en voiture, mais un avion, c’était pour elle un tout autre niveau de bonheur et de découverte. Comme sa mère et sa sœur avant elle, elle adorait voler. Elle avait pour ambition de viser le Quidditch professionnel elle aussi. Son père lui avait pris une place à côté d’un hublot, elle pouvait y voir l’aile de l’appareil. Pendant le décollage, il lui avait expliqué à quoi servaient les ailerons et les volets en mouvements.
          Elle n’avait pas décollé son regard du Hublot même quand il n’y avait rien d’autre à observer qu’un océan de nuage, et ce, jusqu’à la tombée de lui nuit où l’obscurité empêchait de voir le paysage extérieur. Elle avait malgré tout gardé ses yeux collés contre la vitre, fascinée. Elle n’avait jamais volé aussi haut sur un balai, elle n’avait jamais vu l’horizon de la sorte. Une telle altitude était impossible même pour le plus doué des sorciers en balai, à cause du manque d’oxygène et de la température glaciale. Les Moldus étaient vraiment des personnages ingénieux, pour avoir réussi à inventer de tels appareils. Monsieur Morgane mit un drap sur Eurydice qui s’était endormie, voyant sa position peu confortable, il ramena sa fille vers lui. Elise se trouvait sur l’un des sièges centraux de l’avion où se trouvait à ces côté Elora, la mère de famille était plongée dans une lecture intensive du programme de l’hôtel moldu qu’ils avaient réservé pour leurs vacances.

           « Les activités de plonger ont l’air amusantes, j'aime beaucoup l'exploration du volcan, on passe par de jolies forêts pour l'atteindre. Mais chéri, as-tu vu la carte, il ne semble pas y avoir de piste d’atterrissage. » Annonça Elise en se retournant vers son mari, le plus à même de comprendre ce genre de voyage. « L’on va se poser idéalement à Tahiti, puis c’est en bateau que l’on se rendra vers l’île où se trouve notre réservation. » Répondit-il, elle acquiesça silencieusement en feuilletant à nouveau le programme avec la même concentration précédente. Après quelques petites heures Elise avait échangé avec son mari, ce dernier était partie faire ses besoins. La Morgane avait alors pris le relais en ce qui concernait le conforme de Ryry. Lorsqu’il revint, il décida simplement de s’installer près d’Elora pour ne pas déranger, vérifiant au passage ce que faisaient ses autres enfants, endormi aussi de leur côté. En fait, seule l'aînée n’était pas encore endormie, Monsieur Morgane décida d’échanger avec elle un moment, un peu de tout et de rien. Son aînée avait déjà 30 ans, le temps avait filé si vite.
           Son bébé était maintenant une femme adulte, autonome et respectable. Elise ressentait la même chose et maintenant, c’était autour de sa petite dernière. Pour elle, c’était encore hier que Ryry courait partout dans la maison de ses petites jambes sans jamais se fatiguer. Elle n’avait pas envie de la voir grandir elle aussi. Elle posa un bisou sur la joue de sa petite dernière avant de s’en dormir elle-même. Au petit matin, un peu près tout le monde était déjà réveillée quand Eurydice sortie de son sommeil, principalement réveiller par l’odeur des plats qu’apportaient les hôtesses de l’air. Elle ne remarqua pas tout de suite la présence de sa mère à côté d’elle au lieu de celle de son père, du moins jusqu’à ce qu’Elise essuie la bave matinale qui se frayait un chemin entre les lèvres de sa fille. « On mange quoi ? » Demanda Eury sans vraiment se soucier de la raison pour laquelle son père était avec Elora cette fois.

          Sa mère lui tendit un petit plateau composé d'un jus d’orange dans une espèce de boîte avec une paille, une brioche et une banane. 18 heures étaient passées depuis le départ à Londres, il restait encore 9 heures de vol pour atteindre la Polynésie. 9 heures qui passèrent sans que l’avion ne rencontre de soucis, si ce n'étaient quelques perturbations. Le mouvement brusque était soudain et impressionnant, mais ironiquement seul les moldus semblaient anxieux lorsque le phénomène se produisait. Eury ne comprenait absolument pas ce que cela signifiait et elle trouvait ça plutôt rigolo. Il était 17h quand la famille Morgane arriva à Tahiti, il avait passé au total 27 heures dans l’avion. Il fallait encore qu’ils atteignent leur hôtel qui se trouvait sur l'une des nombreuses îles aux alentours de Tahiti. En-tout-cas, Elise fut surprise de l’accueil à l'aéroport, elle et sa famille avaient eu le droit à des colliers de fleur autour du cou et sur la tête. « Fort accueillant. » Estima-t-elle.
          Le bateau que la famille devait prendre était un petit bateau à jet, ce qui avait inquiété Elise à cause des valises, mais au final, il y avait des compartiments où entreposer ces dernières. Plus agréable encore, le bateau était si rapide qu’ils ne prirent que quelques minutes à atteindre leur destination de rêve. Cependant, le soleil avait déjà presque disparu à l’horizon alors qu’il n’était même pas encore 18h. Arrivée à l’hôtel, l’ensemble de la famille était trop épuisé pour s’organiser au niveau des chambres. Toujours est-il que la plupart des enfants d’Elise et de Monsieur Morgane étaient majeurs, hormis Ryry. C’est pourquoi Elise se tourna vers Elora. « Tu veux bien prendre Ryry, Elo ? Tu sais comment elle est, si on la perd de vue deux secondes, on la retrouvera en Afrique dès demain. » Ce n’était pas une blague, la preuve étant qu’Eurydice était déjà à l’autre bout du couloir déjà en quête d’une nouvelle exploration.

            Elise soupira, elle regarda autour d’elle afin de s’assurer qu’il n’y avait aucun moldu hormis son mari avant d’attirer, d’un coup de baguette, Ryry à nouveau vers elle. « Pas d’exploration, va donc plutôt ranger tes valises avec Elora, tu t’installeras avec ta sœur. » 

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         L’ironie dans tout ça, c'était qu’avec le décalage horaire, Eurydice était complètement sur les rotules. Tout son corps criait son besoin de repos, pourtant la petite tête brûlait qu’elle était, était excitée par toutes ces choses moldu qu’elle n’avait jamais trop eu l’occasion de voir en temps normal. Sur le bateau à Jet, si sa mère ne l’avait pas retenue par le col de son vêtement, elle aurait mis la tête à l’eau pour voir comment fonctionnait le bateau... Ce qui l'aurait fait assurément tomber à l'eau. Il fallait de l’énergie pour supporter Ryry et généralement, une énergie et une patience que seule les Morgane avaient. Rien de plus normal, l’adolescente était telle qu’elle était depuis qu’elle avait cessé de porter des couches. Si bien que si elle venait à être un jour soudainement trop calme, trop silencieuse, toute sa famille se posait des questions sur son état de santé, souvent dévorer par une inquiète relative. Quand elle était rentrée dans l’hôtel, Eurydice avait repéré au bout du couloir l’ascenseur.
       Elle s’était déjà imaginée appuyer sur tous les boutons pour le plaisir de l’exploration via cette technologique moldu qui remplaçait ces escaliers magiques que les moldus appelaient aussi ‘‘escalator’’. Mais avant même qu’elle n’atteigne les portes de l’ascenseur, elle sentit l’étreinte invisible du sortilège d’attraction qui la ramena jusqu’au niveau de sa mère et de sa sœur qui posa son bras sur son épaule. Apparemment, Elise avait demandé quelque chose à Elora, cette dernière accepta avant de se tourner vers Eurydice dont les yeux commençaient à s’imbiber de sang sous le poids de la fatigue. Elo remémora le passé... Elle ne comprenait pas trop, mais apparemment elle allait partager la même chambre qu’Elora tout le long du séjour et ça, c'était chouette. « Oh ! Est-ce que je pourrais dormir dans ton lit alors ? Et on se racontera des histoires d’horreur ? » Dit-elle en applaudissant, réfléchissant déjà à une histoire horrible à raconter alors qu’elle prenait la direction de la chambre.

         Elise fixait ses deux filles s’éloigner alors que son mari, un sourire aux lèvres la rejoignit, passant un bras autour de sa taille. Après un silence, Monsieur Morgane annonça. « Ca me fait penser… Il faudrait peut-être qu’on dise à Ryry que c'est nous qui apportons les cadeaux. Ses pièges attrape-Santa deviennent de plus en plus complexes et difficiles à éviter. » Elise lui donna une petite tape sur son épaule. « Hors de question, elle est si passionnée les jours de Noël… Cette année, tu devrais mettre un déguisement quand tu apporteras les cadeaux, si tu as peur qu’elle t’attrape. » Les deux se mirent à rire avant que la Morgane ne rajoute, quelque peu inquiète. « Elle a bientôt 17 ans... Par Merlin, j’espère qu’elle ne va pas essayer de passer son permis transplanage. » Une gamine incapable de rester en place avec la capacité de se téléporter, quelle horreur.
         Pendant ce temps, dans la chambre… « Ingénieux ces moldus, une carte pour ouvrir des portes. » Leur invention surprenait toujours un peu plus la petite sorcière. La chambre était grande, c’était magnifique et ça sentait bon. Avant d’être surprise par l’attaque surprise de sa sœur. « Ah ! » Elle se mit à rigoler avant de se rendre compte de la douceur des draps « Oh ! » Elle s’étala sur le lit. « C’est tout doux ! » Elle se mit debout dessus avant de commencer à sauter dessus. « Et les ressorts sont incroyables ! »

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         Le monde à travers les yeux de Ryry n’était pas tout blanc ou tout noir, il était très nuancé. Pourtant, sa vision restait très simpliste ou plutôt, sans aucune prise de tête. Certes, il y avait une grande part de naïveté qui gangrenait son cœur, mais un cœur d’ailleurs qui avait toujours été préservé de la moindre douleur psychologique. Et comment comprendre le mal, si l’on ne l’avait pas soi-même expérimenté. On ne comprenait la douleur des autres qu’en ayant connu avant ça la souffrance. Ô, elle était diverse et variée, et chacun expérimentait les affres de la vie à sa manière, selon sa sensibilité, mais toujours est-il que la souffrance avait une résonance commune. Viendra le jour où la petite Morgane cessera à son tour de briller, oui. Viendra sans doute un jour où la vie lui dérobera son sourire. C’était propre à tout individu, la vie était ainsi faite. L’enfance cessait pour la dureté d’une vie adulte. Elise avait beau vouloir qu’Eurydice reste son petit bébé, la vie n’épargnait personne.
         Mais c’était en soit ce qui faisait aussi la personnalité d’Eurydice, être capable de voir les petits bonheurs de la vie, plutôt que d’être focalisé sur ses sombres moments. Oui… Elle pourrait pleurer d’avoir perdu sa magie, ou d’être piégé avec des bois de cerfs sur sa tête qui menaçait de repousser à chaque fois qu’ils étaient coupés. Elle pourrait se haïr d’avoir été avide d’une chose qu’elle avait pourtant déjà. C’était après tout l’apanage de l’être-humain que de ne voir que les mauvais côtés des choses. Cependant, Ryry était différente… Elle était déjà passée à autre chose, elle avait commis une erreur, elle assumait. Elle ne pouvait utiliser la magie comme avant et alors ? Leur père n’avait jamais utilisé la magie de sa vie et il était capable d’en vivre. Alors elle s’adapterait elle aussi, c’était comme ça et pas autrement. Elle devait continuer à profiter des bons moments, comme hier soir avec sa grande sœur.

          Le jour s’était levé depuis un petit moment, il n’était même pas encore 6h que les premières lueurs percèrent le rideau nocturne. À 9h00, il commençait même déjà à faire chaud, le soleil faisant déjà son ascension pour atteindre son zénith. Le réveil sonna sans s’arrêter, mais elle n’en gênait aucunement la plus jeune des Morgane toujours endormie… Du moins, jusqu’à ce qu’elle entende cette fois la voix de sa sœur. Elle ouvrit les paupières lorsque cette dernière l’appela pour la deuxième fois. Les cheveux mal coiffés, ces derniers ondulais révélant la courbe de ses cornes, ressemblant plus à ceux d’un bouc que d’un cerf. Elle se redressa les yeux fermées, se dirigeant vers le réveil pour l’éteindre, et ce, avant de simplement se diriger vers la salle de bain rattaché à la chambre et qui comprenait aussi les toilettes à l’intérieur. C’était l’heure du pipi matinal... Assise sur la cuvette, elle finissait de se réveiller progressivement.
        Tirant la chasse d’eau, elle se déshabilla directement pour entrer dans la douche par la suite. C’était bien le seul moyen d’enlever les dernières traces d’épuisement qui lui collait encore aux paupières. Elle y resta cinq petites minutes, le temps de se mouiller, se savonner et se rincer. Revenant dans la chambre en serviette, elle jeta son pyjama vers son lit. Elle l'aurait bien plié avec un sortilège, mais c’était devenu difficile de faire usage de la magie comme autrefois. Aussi, c’était plus simple de le plier à la main désormais, ce qu’elle ferait après s’être habillée. Se dirigeant vers sa valise pour y sortir sa tenue, elle laissa tomber sa serviette sans se soucier de la présence de sa sœur… Parce que c’était justement sa sœur, que c’était une fille et qu'Elora l’avait déjà vu à poil depuis qu’elle lui changeait les couches à la place d’Elise. « Maman a mis où ma baguette ? » Songea-t-elle à haute voix, en observant inquiète sa valise.

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         « Maman a fait quoi ?! » Avait alors réagi la rouquine sans vraiment faire attention au fait qu’Elo marmonnait dans son sommeil. Quand Elise prenait une décision de ce genre, c’était peine perdue. En vérité, est-ce que c’était si grave que ça ? Pas vraiment, si ce n’est pour la rouquine qui aurait voulu faire des farces à quelques moldus pendant ce séjour. Avec qu’eux, un simplement objet qui se met à bouger tout seul, devenait une véritable comédie pour Eury. Oui, elle savait très bien qu’elle n’avait pas le droit d’utiliser la magie en dehors de Poudlard tant qu’elle n’était pas majeure. Mais elle n’était pas la seule sorcière chez les Morgane, donc le ministère ne cherchait pas à savoir qui faisait usage de la magie à chaque fois que la trace qu’elle portait, détectait son usage au sein de la famille. La trace n’avait de sens que pour les nés-moldus, le ministère savait que si une magie était détectée, c'était forcément celle du porteur de la trace. Elle observait sa valise toutefois non sans une pointe de déception, elle s’habilla aussitôt par la suite.
           Du coup, elle devait maintenant faire attention au vêtement qu’elle portait sur elle, si elle venait à se salir ou être déchiré… Elle devrait faire comme les moldu, les donner à des associations de vêtement. En vrai, ce n’était pas plus mal, ça lui donnait l’occasion de donner tous les vêtements de gamins que sa mère lui avait achetés. Elle aurait une raison de faire les boutiques et d'acheter des trucs, genre… Plus adulte. Eurydice ne se voyait pas aussi belle et féminine qu’Elora, mais elle avait envie de voir par pure curiosité à quoi elle pouvait ressembler dans des vêtements qui ne faisaient pas trop garçon manqué sur elle. Cependant, ce n’était pas par un esprit coquet que cette envie avait gagné son cœur comme certaines jeunes filles de son âge. Non. Était-elle un laideron ou pas ? Qu’en était-il avec ces cornes sur sa tête, pouvait-elle encore paraître belle ? C’était-là le genre de question qui hantait ses pensées.

            Malgré la facilité à laquelle Eurydice ne s’accrochait guère au problème, une peur subsistait férocement en elle, la manière dont les gens la percevaient depuis qu’elle avait ses bois sur la tête. Elle entendit sa sœur marmonner à nouveau… Et elle remarqua enfin que cette dernière était confortablement endormie. « Hey ! Mais tu t’es pas réveillée ! C’est pas juste Elo. » Elle sauta sur lit de la concernée dans un petit bon félin, avant de se glisser sous sa couette. Elle savait qu’avec la douche froide qu’elle venait de prendre, la température de son corps devait être glacé. Attaque câlin glacé. Plus pleins bisous baveux sur ses joues. « Debout ! Moi aussi, je voulais dormir d’abord, tu m’as réveillé ! » Elle se leva avant d’attraper la couette et de tirer dessus pour s’enfuir avec hors de la chambre. Ainsi, Elora ne pourrait plus se rouler en boule avec ce dernier. Eurydice ne savait pas trop où elle courait avec l’objet, mais elle courait de bon cœur vers je-ne-sais-où quand même.
          Elle ne savait pas si sa sœur l’avait poursuivie, mais cela aurait été la réaction normale d’une personne à qui l’on dérobait son drap, pas vrai ? Elle trouvait une porte entrouverte, insouciante comme elle l'était, elle s’y engouffra avec la couette de sa sœur. Elle descendit les escaliers vers un endroit plus humide et sombre, il y avait plein de tuyauterie ici… Elle n’avait plus trop l’impression d’être dans un hôtel accueillant. Deux sons distincts de claquement de fouet se font entendre, faisant sursauter la rouquine sur place qui se tourna en provenance d’une des sources sonores. Il y avait une silhouette qui ne lui était pas inconnue, elle baignait légèrement dans la lueur des lampes. « Oh ! E… Elo ? Tu m’as fait peur. » Elle se retourna un moment vers l’endroit d’où elle venait, ce demandant à quelle moment elle était passé devant elle. En se retourner à nouveau vers sa sœur, celle-ci s'était approché sans qu'Eury ne l'entende, traversant la distance qui les séparait bien trop vite, faisant frémir la rouquine. « Tu... Tu as transplanée ? C’est de la triche... » Ajouta-t-elle faussement outrée, tandis que sa sœur resta silencieuse, elle avait une expression qui fit pâlir la petite Morgane. « Elo ? »

           Une main se pose sur son épaule la faisant sursauter de nouveau, elle se tourna vers celle qui venait de la surprendre. « Ma… Maman… Je... » Elle se tut en voyait la même expression que celle qu’afficha Elo, mais cette fois, elle voyait bien plus clairement le regard d’Elise sur ses cornes. Elo s’était encore rapprochée et fixait aussi ses cornes. Ryry voyait du dégoût sur leur visage, lâchant le drap sol, elle plaça ses mains sur ses cornes comme pour tenter de les cacher. Les larmes commençaient malgré elle, à monter au niveau de ses yeux. « On… On peut les couper, Maman… C’est… C’est pas sûr que ça repousse, pas vrai ? » Rajouta-t-elle en fixant ce qu’elle croyait être sa mère, pas de réponse… Au contraire, leur expression semblait de plus en plus se déformer par le dégoût, si bien que leurs traits en devenaient inhumains. Malgré ça… Sous la peur qui rongeait déjà le cœur de la rouquine, elle ne voyait même pas que ces choses monstrueuses n’étaient guère sa famille.

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         Elle aurait dû savoir que ce qu’il y avait vraiment devant elle, n’était pas réelle. Une fois de plus, elle montrait Ô combien incapable, elle était en situation réelle. Elle se tourna son regard bleuté vers sa sœur, la vraie qui avait lancé un riddikulus peu après que son alter-ego eusse changé d’apparence, pour se retrouver dans un fauteuil roulant. Les deux créatures n’étaient plus d’autre que des chiots inoffensifs qui n’avait plus rien de terrifiant. Le bras d’Elora qui vient la ramener vers elle, la ramène un peu plus vers cette réalité, la poussant à essuyer rapidement ses larmes comme honteuse de leur présence premier lieu. Pourtant, face aux chocs, Eurydice n’arrivait pas encore à retrouver les mots. Elle avait encore l’image de sa propre mère et sa sœur lui jetant le genre de regard qui ne laissait aucun doute dans le cœur de la jeune sorcière. Remettant encore l’aspect de ses cornes en lumière dans son esprit qui avait fait l’effort d’oublier.

Rien n’était vrai assura l’aînée des Morgane. Oui, sans doute que tout ceci n’était que le fruit de ses propres peurs et tourments intérieurs. Mais cela poussait tout de même l'adolescente à se demander, si ses peurs étaient pour autant infondées, qu’elles n’avaient pas lieu d’être. Elle agrippa tout de même sa sœur, l’étreignant en retour, non sans se sentir un peu bête face à ce qu’il venait de se passer. Annonçant en retour... « Je suis trop stupide... » Annonça la petite rouquine, ajoutant immédiatement pas la suite. « J’aurais dû savoir que ce n’était pas vous... Je... » Elle était probablement aveuglée par ce qui continuait à hanter son cœur. « Tu ne diras rien à maman, dis ? » Demanda-t-elle à Elora en s’écartant, soucieuse à l’idée que sa mère découvre que ce genre de peur habitait son cœur. Elle n’avait pas envie de gâcher ces vacances, ces derniers commençaient si bien.

Elle baissa son regard par la suite et réalisa, autre chose... « Hey... Mais tu as ta baguette ! » Les gros yeux de Ryry, passèrent de cet étonnement à personnage outré. Puis un vil sourire se dessina sur ses lèvres... « Je suppose que maman n’est pas au courant ! »