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Convocation ft Hye


Après ma fuite du cours de Défense contre les forces du mal, j’ai décidé de juste éviter tous les autres cours de ma journée, préférant aller me planquer pour retrouver un peu de stabilité et de tranquillité. Voulant donc éviter d’attirer l’attention sur moi, m’assurer que personne ne cherchera à me suivre ou me chercher, je suis monté par la tour d’Astronomie, monter sur la rambarde qui commence à me connaitre pas mal, après tout j’ai déjà failli tomber de cette dernière si Atha ne m’avait pas rattrapé il y a quelques années. Puis je saute pour agripper le rebord du plafond, commencer à me tracter jusqu’au recoin où là je dois donner une bonne traction pour monter sur le toit. Ici vient toute la partie sensible, marcher sur le toit sans glisser pour venir m’allonger un peu plus loin tranquillement. Je tente de retrouver un peu de calme, de retrouver cette sérénité alors que je sens encore ma main trembloter quand je repense au portrait de l’Inferius… C’est trop dur pour moi ce cours, trop… Je ne sais pas comment le dire. Autant j’adore la théorie, autant je peux vous parler de bien des choses sur un Inferius, mais voir… devoir agir… Non c’est autre chose puis ça allait parler de feu et avec un peu de chance elle aurait demandé à un élève de lancer un sort sur le portrait ou sur un mannequin d’entrainement.

Je suis incapable de me confronter à la mort, à cette magie noire, au feu… C’est trop me demander, je n’arrive toujours pas à faire mon deuil ou à accepter ce qu’il s’est passé. Je ne sais même pas pourquoi mes parents sont morts, pourquoi ma petite sœur est morte. Notre famille n’avait jamais rien fait de mal, elle avait vécu en Amérique pendant la guerre magique, elle n’avait pas combattu de Mangemorts, n’avait pas aidé le Ministère, elle ne faisait que créer des baguettes magiques… Alors pourquoi venir les massacrer ainsi ? Pourquoi ces hommes masqués sont venus s’en prendre à nous. Je ressens les larmes qui perlent sur mes joues, revenant se frayer un chemin et en tomber avant que je me redresse secouer ma tête négativement.

Vous savez le comble, c’est que je m’en veux de pleurer mes parents et ma sœur, comme si j’insultais Erskin qui m’a accueilli et traité comme un fils. Je soupire un peu tristement en remontant les genoux vers moi et glisser ma tête tendre, essayant de me vider ma tête. J’aimerai que mes études prennent fin, que je m’enferme dans la boutique de baguette magique pour en concevoir, ou alors que je parte rejoindre Nicholas pour l’aider dans ses inventions, mais que je reste enfermé où plus personne ne me verra… Mais si je finis mes études, Erskin n’aura plus besoin d’être mon tuteur et je perdrai une seconde famille, cet homme, Maddie et Jayden qui ont été comme une sœur et un frère pour moi. Dès moi je me dis que si l’ombre de la mort venait achever son travail, ce serait plus facile pour tout le monde… Mais j’ai déjà testé, je suis trop lâche pour la provoquer et mettre fin à tout ça. Certes j’ai assez de cran pour répondre a des défis mortels, j’ai assez de courage pour défendre une élève dans l’allée des embrumes et me retrouver tabassé par des salopards de ce coin… Mais juste faire le geste qui mettrait fin à tout… J’y arrive pas.

Un ancien ami m’avait proposé de m’oublietté mes souffrances mais … Si j’oublie mes parents et ma sœur, qui viendront commémorer ce qu’ils étaient ? Ce n’est pas comme si les Ollivander étaient nombreux, je dirais même qu’ils sont en voie d’extinction. Enfin après toutes ces réflexions je quitte le toit, redescendant comme par d’habitude, par la Tour d’Astronomie, frôlant souvent la chute fatale. Et quand je me rends à la salle commune de Serdaigle, je vois un message à mon intention. Rapidement je découvre que je suis convoqué par le professeur de défense contre les forces du mal et je me doute que ce n’est pas pour me féliciter mais surement pour me jeter sous la guillotine. Bon, combien de points je vais faire perdre à la maison encore ? Combien d’heures de retenue je vais me taper ? Je ne vais pas râler, je mérite réellement de me faire punir pour mes conneries.

19h15 je suis déjà devant le bureau, j’attends simplement que l’heure le temps passe et que je puisse faire fasse à ma sentence. Je prends une grande inspiration, cherchant ce que je pourrai dire pour éviter le pire, en tout cas pour éviter que ma maison soit punie pour ma lâcheté. Déjà je crois que tenter de draguer cette prof là ne fonctionnera pas trop, pas qu’elle est effrayante comme Madame Gaunt, mais elle a l’air d’un sérieux implacable, je ne sais même pas si elle serait capable de sourire. Enfin, voila 20 heure arrive et je me tourne vers la porte, frappant trois coups et pousse la porte pour rentrer dans le bureau, la tête basse malgré ma taille imposante. J’aimerai être tellement petite, assez pour me cacher dans un coin. « Vous m’avez demandé Professeur Kim. »

KoalaVolant
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#10226 -


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– Convocation –


Ft. Gabriel Ollivander

La journée s’était écoulée à une vitesse ahurissante.
Enchaînant les heures de cours sans s’autoriser le moindre repos, Kim Hye-Soon n’avait trouvé la paix qu’en esquivant le dîner, bien décidée à s’offrir la tranquillité qu’elle méritait.
Finalement...
Cette interlude était d’autant plus requise considérant l’entretien qui l’attendait.
Débarrassant d’un coup de baguette les restes de son repas de fortune, elle déplia ses jambes et se laissa basculer en arrière. Allongée à plat dos sur les coussins moelleux habituellement réservés à son assise, elle étendit ses bras en croix et ferma les yeux un instant.
La posture rendit l’instant paisible.
Assombris par les ombres dansantes du faible éclairage, les murs de pierre semblaient danser autours de la femme. Quelques paillettes de poussières, elles, stagnaient dans l’air, et suspendaient le temps à leur image.
Le contraste avec l’habituelle raideur du professeur rendait la scène irréelle.

Plongée dans ses pensées, la dame tentait de démêler les événements de la journée. L'étudiant qui se présenterait bientôt à elle devrait s'expliquer pour son comportement. Quitter ainsi un cours théorique de 7ème année... Elle soupira bruyamment, excédée. Hye-Soon ne savait pas par quel qualificatif commencer : Immature ? Irresponsable ? Irrespectueux ? Tous se cognaient entre eux dans son esprit, là où son cœur, lui, savait d'ores et déjà que se contenter d'une analyse de surface serait futile. Mais avait-elle vraiment le cœur à s'attarder sur les esprits torturés ? Certains se montraient bien retords face au changement. De tous les combats, ceux menés contre soi-même étaient un défi hors de portée des proches aidants. Donner les armes, oui. Offrir une épaule, certainement. Dépendre de leur bonne volonté à l'effort ? Inéluctablement. Cette impuissance avait brisé bon nombre de bonnes âmes. Foutue empathie.
Elle entrouvrit les yeux et laissa son regard se perdre entre les voûtes du plafond poussiéreux. Son élève, elle devait le reconnaître, ne s'était pas enfuit par défi. Son expression horrifiée avait été criante de vérité, pourtant, le laisser s'y complaire en lui pardonnant d'être esclave de ses peurs ne ne lui rendrait pas service. A quoi bon étudier la défense contre les forces du mal si l'on est incapable d'affronter les maux qui nous habitent ?
Il y avait chez elle une certitude terrible et elle ne serait pas au goût des biens pensants : Nulle indulgence pour ceux s'abandonnent avec paresse à leur triste sort.
Que cela soit par caprice... que cela soit feint... ou profondément justifié, elle ne le convoquait pas pour le dorloter.
Ne parvenant pas à se décider sur la sanction à appliquer, elle se redressa et reprit une contenance.
Et c'est à cet instant que trois petits coups vinrent heurter la porte de son bureau.

-_-_-_-_-

Tout comme la porte s'ouvrait pour faire apparaître le jeune homme penaud, le professeur, elle, avait retrouvé son air sévère aux traits impassibles. Assise en tailleur sur un coussin aux couleurs chaudes, la main tendue comme une lame, elle lui désigna le devant de son bureau pour toute réponse.
Il n'était pas coutume en Angleterre d'agencer une pièce de la sorte. Paravents brodés, tables basses et banquettes à même le sol, tout ceci avait le don de surprendre les étudiants qui ne savaient plus très bien ce qu'il convenait de faire.
Hye-Soon avait même dû abandonner l'idée de les faire déchausser avant d'entrer : Certains oubliaient, quelques uns parcouraient déjà plusieurs mètres avant de se faire reprendre, et d'autres avaient montré une hygiène podale discutable. Elle n'avait cependant pas réussi à se défaire de cette ambiance à l'image du pays du matin calme : Le décors semblait plonger la pièce hors du temps.

Son regard ne quitta pas un seul instant son interlocuteur, l'observant avec patience tandis qu'il prenait place. Ce n'est que lorsqu'il eut retrouvé son immobilité qu'elle haussa un sourcil interrogateur. Sans équivoque. Il avait la parole.
Elle ne prononça pas le moindre mot.
N'arbora pas l'once d'un pincement de lèvre.

Bien décidée à confronter l'élève à ses agissements, elle savait le silence cruel et efficient. Y comprendrait-il quelque forme de colère ? De déception ? … S'expliquerait-il ? S'excuserait-il ? Conserverait-il ce mutisme par confort ? Il n'y avait nul doute que cela pouvait s'éterniser, mais en patience, elle était maître.


© Laueee & KoalaVolant
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#10237 -

Convocation ft Hye


Franchement ? A quoi bon suivre le cours de Défense contre les Forces du Mal ? Je ne compte pas explorer le monde, je ne compte pas être un héros de guerre qui irait affronter les Mangemorts et autres Chevaliers de Walpurgis pour sauver notre monde magique d’une discrimination anti moldue, je ne compte pas combattre les monstres vivants dans les ténèbres de notre monde, je ne compte pas confronter les créatures qui ont trouvées naissance dans les arts sombres. Tout ce que je désire faire de ma vie c’est m’enfermer dans une boutique, créer des baguettes et ne nouer aucun contact avec les autres personnes. Ca ce serait mon idéal véritable, un monde où je serais seul et mis à l’écart, ou je ne mettrais plus jamais personne en danger par mon existence et où je ne connaitrais plus la peine de perdre un être cher puisque j’en aurais simplement pas.

Ce n’est pas que je n’aime pas ce cours… Il fut un temps où j’étais curieux de la moindre connaissance, de la moindre source de savoir, où je trouvais un plaisir fou à étudier un livre sous toutes ses coutures en m’imprégnant de chaque mot s’y trouvant. Mais voila, il est loin ce jeune homme qui admirait les étoiles, qui dessinait des runes, qui passait ses temps libres à chercher comment créer. C’est surement pour ça d’ailleurs que je suis si facilement devenu ami avec Nicholas, car ce dernier était aussi un créateur. Enfin bon, ici il ne va rien se créer, je viens juste pour subir ma sentence et ce ne sera surement pas le premier ni le dernier coups où j’allais devoir subir le courroux d’un professeur.

Je sais que certains sont plus tolérants, le Professeur de Vol par exemple tente de m’aider en extra scolaire à remonter sur un balai alors qu’elle aurait juste pu me couler totalement vu que depuis la crise d’angoisse en plein vol qui a blessé un autre élève, je refusais de retourner sur un balai. Tout comme d’autres professeurs sont beaucoup moins … Comment dire… Ils sont plus comme le professeur de Soin aux Créatures Magiques qui m’a traité de « déviant » en disant que mon état de stress venait affecter les créatures bien trop empathiques et que si je n’arrivais pas à maitriser mes émotions je ne saurais que faire du mal aux dites créatures.

Enfin, vu le style du Professeur, je m’attends à un coté strict, sévère, disciplinaire mais peut être pas aussi radical que le Professeur Nott. En tout cas son bureau est… Particulier. Il me fait penser à certaines esquisses dans le livre qui parlait de l’école de magie de Mahoutokoro. Mais entre des dessins et une réalité, il y a quand même pas mal de différences dont certaines troublantes. En tout cas si je me fie au style de ce bureau je commets un impaire… Car oui, même si je suis un élève qui connait plusieurs échecs à cause de mon comportement, je n’en reste pas un passionné du monde. Pour vous ça parait futile, mais pour moi… Les traditions, les cultures, les façons de vivre… toutes ces choses ont leur importance. Quand vous fabriquez une baguette, vous lui donnez la vie, vous travaillez un bois, un cœur, qui auront des sentiments qui devront correspondre à des personnes du monde entier. Je m’étais intéressé à Mahoutokoro quand j’avais réfléchis au travail du cerisier. Enfin bref je tourne autour du pot, tout ceci pour dire qu’à peine entré dans ce bureau, constatant son intérieur. « Veuillez m’excuser. » Je ressors finalement pour en retirer mes chaussures et revenir à l’intérieur. Bon j’aurais pu y penser plutôt mais j’étais trop concentré sur ma sentence à venir.

Je pris le temps, un instant, avant de venir là où elle m’avait indiqué, mon regard se perdant sur chaque détail du bureau. Comme quoi on peut y trouver une part de l’âme de chaque professeur et je trouve ça presque encore plus passionnant que de lire un dossier parlant d’eux. J’aurais dit au début que ce professeur serait du genre étroit et rigide, mais pourtant en voyant ce lieu ce n’est pas cette rigidité qui m’est inspiré. Bref, à nouveau je m’égare, ça m’étonnerait que nous discutions de baguette et d’harmonie avec son âme.

Je viens finalement faire ce qu’elle m’a demandé sans mots, m’installer réellement à ma place devant ce bureau, posant le regard sur ce qu’il se trouvait avant de le poser sur elle, silencieux, immobile, telle une statue d’argile d’un temps révolu qui attendrait de savoir mes intentions avant de décider de mon sort. Ah c’est fou comme ce genre de tension est lourde, que la pression est palpable, mais je suis pris d’un dilemme… Hors les formalités de politesse, je ne suis pas censé m’exprimer sans en avoir eu l’autorisation ou la demande de mon professeur mais son silence me donne l’impression qu’elle attend que je viennes m’exprimer. Les mains posées sur mes cuisses, je garde la tête basse, le regard bas, attendant encore au cas où ce silence est une façon de me juger ou de me jauger.

« Veuillez m’excuser… Je me permets de prendre parole. » Oui je vais pas laisser ce silence trainer non plus, à quoi bon ? Ce serait comme se résoudre à fixer les sables du temps s’écouler jusqu’au dernier grain. « Je me doute être convoqué pour ma réaction au cours de cette journée. Je ne chercherai pas à marchander quoi que ce soit, je n’ai aucune excuse valable face au règlement de Poudlard et j’assumerai pleinement les conséquences de mon acte. » Je peux fuir face à des menaces, face à l’éveil de mes angoisses pour éviter de rentrer à nouveau dans un état de crise du trouble du stress post traumatique, ne voulant plus vivre ces cauchemars éveillés… Mais je ne fuis pas face à mes responsabilités, voulant pouvoir regarder Erskin droit dans les yeux quand je rentre chez les Walker et dire avoir assumé mes actes.

Non je n’explique pas pourquoi j’ai agis ainsi, je refuse déjà de parler avec ma Psychomage, ce n’est pas pour parler avec un professeur de ce genre de chose. Je ne veux pas utiliser mes souffrances comme une forme de passe droit, jamais.


KoalaVolant
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– Convocation –


Ft. Gabriel Ollivander

Les mots du jeune homme résonnèrent quelques instants dans l'esprit de la dame. Ses lèvres se pincèrent un peu plus, agacée par cette aura de noble martyre qu'il endossait.

- Et bien monsieur Ollivander, un homme qui assume ses responsabilités est un homme qui redresse la tête ne croyez-vous pas ?

Son sourcil n'avait pas faibli d'un millimètre. Son ton, lui, était étrangement placide. Le constat avait été posé sans animosité et pourtant, il illustrait à la perfection ce qui avait tant fait défaut à son interlocuteur. Faire face. Réellement face. Et ne pas rentrer dans son bureau la tête basse.

- Les conséquences voyons voir … - continua-t-elle sans lui laisser l'opportunité de répondre. Laissant planer un silence inutile d'une poignée de seconde, elle croisa les bras sur son buste – Vous avez d'ores et déjà manqué une leçon cruciale – elle redressa la tête – Vos camarades ont subi des perturbations lors de leur apprentissage – puis la pencha finalement sur la côté – et j'ai été fortement agacée de me voir interrompue par une scène totalement inutile.

Elle s'avança de quelques centimètres en direction de l'étudiant, donnant l'impression d'une plus grande implication dans ses propos. Son second sourcil vint s'aligner à la hauteur du premier.

- Devrais-je vous coller une retenue chaque soir de ce qu'il nous reste de scolarité pour vous passer l'envie de me fausser compagnie ? Peut-être devrais-je vous retirer un chaudron de saphirs pour vous attirer les foudres de vos camarades ?

Son intonation s'était voulue détachée, trahissant une colère sous-jacente. Tout ceci était ridicule et hors de propos. Le voir si enclin à subir une quelconque punition en faisant fi des explications dans une attitude de noblesse l'enrageait. Fermant brièvement les yeux afin de s'astreindre au calme, elle reprit d'une voix neutre :

- En quoi serais-je plus cohérente que vous.

Silence. L'amertume de sa phrase se voulait aussi tranchante qu'un poignard. Crier, gronder, ces manières d'opérer ne lui seyait guère. Elle se savait plus efficace dans la pondération. Et bien plus écoutée, surtout.

- Bien. Il est tout d'abord exclu que cela se reproduise, dussé-je vous infliger un maléfice de Glue perpétuelle pour vous coller à votre chaise de cours - ses yeux quittèrent le jeune homme pour viser les parchemins roulés à ses côtés. Elle en saisit un tout en poursuivant, l'ignorant délibérément afin de lui faire comprendre qu'elle ne souffrirait d'aucune contestation – Puisque vous êtes disposé à ne pas vous dérober face à vos responsabilités, je vous informe que vous avez un cours à rattraper. Faisons les choses dans l'ordre.


Kim Hye Soon se doutait bien que l'orage menacerait à nouveau de gronder lorsque Ollivander.... comprendrait que sa fuite un peu plus tôt dans la journée ne l'avait épargné que pour quelques heures. Fidèle à ses principes, la dame voulait avant tout s'assurer que son élève bénéficierait des connaissances prévues dans son programme. Le savoir était chose primordiale.
Le confronter face à ses propres paradoxes n'était qu'un bonus.

Peu importait qu'il se confie, garde ses secrets, l’apprécie ou la haïsse.
Elle s'assurerait que ce premier impair soit le dernier.

Déroulant le parchemin vierge devant elle, Hye-Soon extirpa avec délicatesse la baguette de cerisier logée dans sa manche. Une légère flexion du poignet vint suspendre la pointe à un centimètre de la surface jaunie. Bien que son visage demeurât incliné, le professeur vrilla son regard droit sur l'élève, attentive à la moindre réaction, ou réponse à ses précédentes déclarations.


© Laueee & KoalaVolant
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Convocation ft Hye


Redresser la tête et faire face à un possible regard accusateur, froid ou assassin qui va me faire perdre les moyens ? Non non c’est bon, je préfère regarder mes mains et attendre de me prendre le châtiment qu’elle aura désirée me faire subir. De toute façon, aucune punition ne pourrait être pire que ce que j’avais connu, c’est-à-dire rentrer dans un état de paniquer et blesser accidentellement quelqu’un. C’était déjà arrivé en Défense contre les Forces du Mal à cause de l’Epouvantard et en vol, d’où le fait que je ne monte plus jamais sur un balai. Donc oui je préfère toutes les punitions, même châtiments corporels si il faut, que de à nouveau blesser une autre personne ou revivre des cauchemars éveillés. Maintenant je ne sais pas si mon silence sera pris pour une offense ou pas, est-ce que cette question demandait réponse ou était elle juste rhétorique ? Je murmure juste un « Navré. » Sans changer ma posture, assumer ses torts ne veut pas dire être fier et garder une tête haute serait une forme de fierté non ? Enfin je sais pas, moi et les codes hein.

J’ai presque l’impression qu’elle cherche à me torturer… d’un point de vue psychologique, faisant trainer les choses, les mots, laissant de petits blancs. Les retenues ne m’inquiètent pas trop, ça me permet de travailler et m’empêche de faire des conneries comme de jouer avec ma vie. Pour ce qui est de ne pas être apprécié, je dois dire que de toute façon je m’arrange déjà pour chasser ceux autour de moi. Il y a que Athenais qui semble refuser de comprendre que je la repousse en tant qu’amie et que je l’ignore… revenant à l’assaut à chaque fois et Nicholas qui lui je n’ai pas encore retiré de ma vie vu qu’il pourrait avoir besoin de moi. Mais de toute façon, le jour où je ne serai plus utile pour lui, je sortirai de sa vie comme pour les autres. Donc bon, les foudres de mes camarades, au pire les trois autres cons de Serpentard trouveront une nouvelle excuse pour me provoquer à la bagarre et voilà. Ce sera juste un nouveau passage à l’infirmerie. En fait, je me rends compte que je suis heureux que ce prof ne soit pas Legillimens, ce serait mon fléau sinon vu tout ce que je peux penser au lieu de parler. Je ne dis rien, les mains à plats sur mes cuisses, écoutant toujours cette voix semblant annoncer que des maux à venir.

J’attends toujours la sentence et je ne peux que répondre d’une voix presque absente une information qui pour moi est évidence. « Ca je ne peux ni vous promettre, ni le contrôler Professeur… » C’est un peu le souci d’une crise de panique, c’est que … bah c’est de la panique, c’est comme demander d’aller à l’encontre d’un instinct de survie ou de combattre sa nature profonde. Bon certes ce n’est pas ma nature profonde, c’est mon trouble, ce qui revient presque au même. Mais je doute qu’elle n’acceptera pas ceci comme une raison suffisante.

Par contre je me raidis soudainement quand elle parle du cours à rattraper… Ah non non, non non non… Elle pouvait pas me faire ça… Je l’ai dis peu avant, je ne peux pas contrôler une panique… C’est quoi ce délire ? Elle veut juste me remettre face à cette situation ? Je crois qu’en cet instant tous les muscles de mon corps sont crispés, tendus et mon dos est raid de stress. Non mais elle tente un coup de bluff pour me tester non ? « Professeur je… » Je quoi hein ? Je rien du tout, même si ma voix est marquée par cette peur revenue, ma tête restant basse, je me doute vu ses mots et sa façon de se comporter depuis le début de cette convocation qu’elle ne fera aucune forme de pitié ou concession la dessus, ne semblant pas prête à comprendre qu’elle demandait de faire face à des maux. Ma tête faisait un mouvement négatif. « Je sais quelles sont les méthodes pour éliminer un Inferi Professeur, juste je ne serai jamais capable de le faire… » Soyons honnête, hors le fait que cette créature me terrifiait par son apparence éveillant trop de souvenirs, il m’est juste impossible d’user du feu… « Je… Je passe beaucoup de temps à étudier hors des cours, il y a juste des choses que… je ne sais pas me confronter… » Une voix hésitante pour tenter de dire que je connais le sujet mais faire face aux représentations imagées de certaines choses c’est… difficile.


KoalaVolant
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– Convocation –


Ft. Gabriel Ollivander

Le professeur suspendit son geste un instant et releva sa baguette afin de l'en éloigner du parchemin. Voilà qu'il devenait plus loquace. *Bien* se dit-elle intérieurement.
Kim Hye-Soon croisa les bras sur son torse et haussa un sourcil. Son entourage avait dû bien trop le dorloter pour qu'il traîne ce genre de pathologie sur l'ensemble de ses années d'études. 7 ans à Poudlard, 7 ans à ne pas réussir à affronter un élément qui, soyons honnêtes, apparaît à de nombreuses reprises dans leur formation. Quel que soit l'origine d'un tel traumatisme , le fait qu'il ne soit pas même en mesure de dépasser la théorie, et s'effraye de la voir illustrée, montrait indubitablement un manque de progrès dû à l'absence de travail. Ne pas avoir progressé sur de telles crises était criant de vérité.
Rattraper de multiples épisodes de cajoleries à le laisser s'enfoncer dans sa propre peur était un exercice que la dame savait fastidieux. Peut être avait-il l'habitude de voir son entourage le couvrir d'un regard peiné, ou offrir leur épaule pour l'aider à se redresser.
Kim Hye Soon n'en ferait rien.
Il n'y avait nulle méchanceté, ou animosité dans sa façon de penser. Ses propres expériences l'avaient persuadée que ces méthodes là manquaient d'efficacité, les hommes avaient toujours dû apprendre à tenir seuls. A se battre seuls. Que seraient-ils devenus, sinon, lors de la disparition des mains tendues ? L'aide extérieure était bénie et toujours la bienvenue. Mais en dépendre était une erreur. Et certains étaient tombés en le comprennant.
Pour ce qui était de décider des combats à mener, cela n'avait rien de différent.
Cet élève n'arriverait à rien dès lors qu'il ne le déciderait pas lui même, du plus profond de son être.

- Que croyez-vous que j'enseigne monsieur Ollivander ? - demanda-t-elle d'une voix radoucie mais non moins ferme. - Je ne crois pas vous avoir fait venir pour vous entendre m'expliquer que vous êtes incapable.

D'un geste vif qui rendit sa baguette floue, elle pointa à nouveau le parchemin qui s'enroula sur lui même et s'évapora dans un « pouf » paresseux.

- Ma matière, et je ne vous dis pas seulement cela parce que je la dispense, ne sera pas une option. Vos ASPICS approchent à grand pas et votre aveu de faiblesse face aux sortilèges de feu est plus qu'alarmant. Outre vos résultats scolaires, je pensais pourtant que vous comprendriez que votre présence à mes cours est d'autant plus indispensable.

Le professeur marqua une pause , lui adressa un regard entendu, et enchaîna d'une même voix :

- Je me garderai de vous réciter les cours des premières années au risque de m'agacer, mais en ce qui concerne la notion de forces du mal, je suis persuadée que celles que vous avez en vous mériteraient d'avoir moins d'emprise. Toutes ne sont pas porteuses de capes noires, d'os et de chair putréfiées, ou même d'enveloppes matérielles. Que vous décidiez d'en devenir esclave ne regarde que vous. Je n'ai cependant nulle obligation d'en faire de même.

Le constat était glaçant. Le professeur n'avait pas laissé de place à l'empathie, bien qu'elle en soit largement pourvue. Qu'il s'insurge si l'injustice de cette déclaration lui enflammait l'esprit. Mais il était temps qu'il mesure les propres punitions qu'il s'infligeait à lui même. Si elle l'avait fait venir, c'était bel et bien dans l'intention de l'aider

- Il n'y a nul courage sans peur. Nul homme fort sans passé, nul combats victorieux sans sacrifices. Et encore moins de victoire sans batailles. Vos raisons m'importent peu puisqu'elles sont immuables. Elles ont fait de vous l'homme qui se tient devant moi ?

Hye-Soon expira brusquement de dédain.

- Ou les avez vous laissées faire ? - Elle pencha la tête de côté, interrogative. Conserver un ton lisse lui permettait d'ôter toute animosité ou colère dans ses propos. Et ce, malgré la confrontation qu'elle subissait au plus profond d'elle même : sa pédagogie contre ses principes – De grands sorciers n'auraient jamais été si capables si leur passé les avait plus épargnés. Qu'il s'agisse d'Aurors, de chercheurs, d'employés du Ministère...Si vous n'êtes pas en mesure de suivre la leçon ce soir votre présence au dernier cours de l'année n'aura pas lieu d'être. Le thème sera susceptible d'aborder, lui aussi, des sortilèges que vous n'appréciez guère et je n'ai nullement l'intention d'épargner un élève qui rend les armes avant même d'avoir vu l'ombre d'une étincelle. La vie ne s'apprend pas dans les livres.

Kim Hye-Soon se leva, glissa les mains sous la partie supérieure de son Hanbok et lui désigna d'un coup de tête ample la sortie de son bureau :

- Vous avez passé l'âge que je vous apprenne vos responsabilités. Je me dois aussi de respecter vos choix. Si vous n'avez pas l'intention d'essayer ce soir, rien d'instructif ne découlera de cet entretien. Vous pouvez disposer.

Un élève qui ne veut,
Ni être aidé,
Ni se bousculer,
Ni se salir l'âme pour progresser,
Ne pourrait certainement pas tirer quelconques bénéfices de l'enseignement du Professeur Kim.
Peu importait les sanctions, toutes seraient futiles tant qu'il considérerait son manque de contrôle comme légitime.
S'il n'avait pas l'intention ni le vœu d'abandonner ses chaines, la dame n'avait plus rien à lui dire.

© Laueee & KoalaVolant
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#10624 -

Convocation ft Hye


Ce n’est pas pour rien que le précédent professeur de Défense contre les Forces du Mal m’avait collé un désolant pour son cours. Et dire que ça faisait parti des matières que j’avais adoré les deux premières années avant… Le massacre. De toute façon je ne vois pas ce que je peux dire, si je refuse de parler avec les professionnels de ces images qui me hantent, je me vois mal en parler avec un professeur. Je ne sais même pas dire d’ailleurs si sa question du moment est rhétorique ou attend une réelle réponse… Si je pouvais juste me transformer en souris et disparaitre dans un coin ce serait pas mal du tout non ? Je me sens tellement mal à l’aise du coup dans son bureau, attendant de voir ce qu’elle attend de moi face aux mots que j’ai libéré. Elle ne pourrait surement pas comprendre… Le feu c’est plus que mon Epouvantard, le feu c’est ce qui m’a tout pris, c’est ce qui est encore gravé sur ma chair, et c’est surement ce qui m’emportera… Mais à quoi bon, je sais que ce cours sera présent aux ASPICs, je sais bien que normalement il n’est aucunement facultatif, ni même le genre de cours dont on peut obtenir une dispense… J’y ai déjà pensé bien entendu mais je sais aussi que si je viens faire ce genre de demande, Erskin l’apprendra et sera surement déçu que je n’arrive pas. Enfin de toute façon, soyons honnête, vu la tournure des évènements il sera de toute façon déçu de m’avoir accordé de sa confiance et m’avoir ouvert la porte de chez lui.

Je crois que si j’étais pas occupé à me concentrer et à crisper mes doigts sur mes cuisses, je commencerai à hyperventiler… Je me sens comme un animal en cage à qui on propose l’abattoir ou rester dans sa cage… Donc autant dire pas une sensation très agréable sur le coup, au contraire j’ai envie de crier et de me débattre pour m’extirper de tout ceci. En plus je n’arrive pas à jauger cette prof, c’est frustrant comme pas deux. Wheeler c’est facile, elle est la gentillesse à l’état pure, Avery c’est l’inverse c’est celui qui va donner les coups de bâton et dominer, Morgane est avec le cœur sur la main, Gaunt est terrifiante par son nom mais semble en vrai juste vraiment passionnée mais elle je n’arrive pas à cerner ou comprendre son fonctionnement.

Ce n’est pas comme si j’ignorais que j’étais prisonnier de mes démons, le feu, la « mort » dans le sens apparence et non dans ce qu’elle représente… Ce qui est un comble, j’ai peur de ce qui a l’apparence cadavérique et je n’arrête pas de flirter avec la mort en me mettant en danger… et ces hommes drapés de noir avec leur masque. Alors il est possible que je comprenne tout de travers quand elle me parle en cet instant, j’entends bien ses mots mais mon esprit interprète à sa façon… Alors quand elle me parle de peur de passé, de sacrifices, de batailles… De si je suis l’homme que je suis à cause de mon passé pour enchainer peu après sur la question sous entendant que j’ai pu laisser faire… C’est une claque violente… Je n’avais peut-être que treize ans, mais je n’ai pas laissé faire, je me suis battu comme j’ai pu, je suis rentré dans le feu pour ma sœur, pour Guenièvre… Malgré que ces hommes attaquaient encore, j’ai tenté de la sauver en fonçant vers ses cris alors que les flammes me caressaient. Alors ouai, là j’ouvre ma gueule au lieu de continuer à écouter sans rien dire. « Je… J’ai tout fait pour la sauver… » Je parle la mâchoire crispée par le sous entendu que j’ai pu laisser faire. J’avais fait de mon mieux, j’avais tout fait pour tenter de la sauver et ça n’avait servi à rien. Ils étaient tous morts et j’avais survécu… Je n’aurai pas du survivre…

Je m’en fous des grands sorciers, je n’en suis pas un et je ne le serai jamais… Mon combat c’est juste réussir à donner vie à un bout de bois. Comme ma baguette, celle que j’ai faite de mes mains et pour moi. C’est ça mon combat et surement pas être Aurors, ni travailler pour ce Ministère qui n’a jamais été capable de trouver les coupables du massacre, et aucunement devenir un grand sorcier qui marquera l’histoire pas un stupide acte héroïque. Par contre autant je sais que son cours me sera inutile pour devenir un artisan, autant il y a Erskin, cet homme à qui je dois d’être ici aujourd’hui. Les ASPICs seront complexes, je sais que je peux obtenir de très bons résultats dans mes options, dans l’histoire de la magie comme dans les potions. Métamorphose ce sera plus complexe ainsi que sortilège, mais si en plus je perds les Défenses contre les Forces du Mal. Mais le pire c’est que je ne comprends vraiment pas cette prof, est ce qu’elle me colle un ultimatum du genre « Soit tu te bouges le cul et tu travailles, soit tu sors et tu ne reviens plus à mon cours » ou si c’est déjà une fatalité qu’elle met sur le tapis en me disant de ne plus venir.

Je reste sans bouger, je ne sais pas réellement que faire, quelle décision prendre du coup je reste sans bouger. Je suis perdu entre ce que Maddie me dirait, me conseillant surement de faire face ou m’engueulant car je fais encore le con… Je tente de savoir ce qui serait la meilleure option pour Erskin aussi, essayer d’affronter ma peur en prenant le risque de refaire une crise et de me retrouver encore quelques jours dans un état second ou me barrer et revenir avec des notes misérables pour ce cours avec le risque de ne pas pouvoir réussir à passer les examens. Parce que soyons honnête, même si je suis doué avec les bouquins, si ça suffisait pour réussir ses cours il n’y aurait plus besoin de professeurs.

En faite je ne sais plus du tout ce que je fais en ce moment, c’est peut-être juste une forme de suicide… Je ne sais pas ce qu’elle attend de moi, ce qu’elle veut ou ce qu’elle exige. Attend t’elle à ce que je réagisse moi d’une façon ? A ce que j’use de mots ou à ce que je me casse réellement ? Allez Faut que je trouve quoi faire ou dire et pourtant toujours dans le silence je reste la, les doigts crispés sur mes cuisses, mon regard bas et je ne bouge pas, attendant comme la suite, De toute façon je n’ai plus grand-chose à perdre, si ça foire je me taille et je sais déjà ma condamnation, si ça foire pas trop, au moins je ne risque pas de blesser un de mes camarades cette fois… Donc voila, je ne bouge pas et j’attends la suite, ce qui risque d’être prise n plus pour une forme de désobéissance.



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#10827 -


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– Convocation –


Ft. Gabriel Ollivander

Face à l'absence de réaction de son élève, le professeur haussa un sourcil et se rassit sans un mot.
Il avait décidé, finalement.
Son inactivité montrait déjà qu'il n'avait pas l'intention de fuir « l'ensemble » de ses responsabilités. Une part de lui l'avait retenue,
malgré la brusquerie de la dame,
malgré sa tendance à la fuite.
Cela était encourageant, aussi maigre soit-il.

- Bien, convenons ensemble de votre marge de progression et du rythme que nous devrions lui dédier.

Kim Hye-Soon récupéra un parchemin vierge délaissé au pied de son bureau et le déroula là où s'était tenu son acolyte quelques instants plus tôt. L'atelier qu'elle s’apprêtait à lui proposer lui permettrait de convenir d'un emploi du temps spécifique et utile aux révisions du jeune homme. Relever une infime progression justifierai ce qu'elle lui demanderait, prouverait que son refus de quitter la pièce avait été une première victoire . Envers ses peurs, et envers son professeur.

- Je crois avoir saisi que vous aviez besoin de motivations pour vous ressaisir. Je vous accorde un peu de magnanimité en échange des efforts que vous fournirez. Partons sur la base d'un échange de bons procédés : Ma souplesse contre vos tentatives de vous dépasser.

Un coup de baguette furtif fit apparaître un Inferius. Statique. Comme figé par quelque mauvais sort. Bien moins effrayant que la version furieuse grandeur nature.
Son immobilité rappelait les dessins moldus à l'encre noire que les enfants se plaisaient à colorier, et il y avait perdu tout son charme.
De discrètes arabesques s'enroulaient autours de lui, interrompues, par moment, comme si elles s’apprêtaient à se faire absorber par leur support.

- Premier essai. Je considère vos limites, et vous exercer votre sang froid.

La baguette suspendue au-dessus du croquis, elle lui laissa quelques instants pour assimiler le juste échange qu'elle lui proposait.

- Cette ébauche va progressivement s'enrichir. Traits, détails, couleurs, mouvements. Dans cet ordre. Pour aboutir sur l'illustration du processus de neutralisation d'un inferius – l'honnêteté de son explication s'accompagna d'un souple mouvement du poignet afin que la pointe de sa baguette suive les courbes disparates – Il s'agira bien évidement d'observer ledit processus de neutralisation. Votre travail consiste à me signaler lorsque vous vous sentez perdre pied. Afin de nous assurer que cela reste bénéfique, il vous faudra garder le contrôle et vous manifester par le mot ou le signe de votre choix. Je vous prierai d'éviter les cris, les grossièretés et autres subterfuges visant à décharger votre panique.

Il l'avait dit lui même : La théorie il la connaissait. Le cours de ce soir ne s'en révèlerait pas moins utile.
Reprenant sa respiration, elle acheva :

- Cette illustration n'a nulle vocation à quitter son support. Maîtrisez votre esprit monsieur Ollivander et voyons si vous valez plus que l'homme qui a quitté mon cours aujourd'hui. Nous déciderons ensuite de ce qu'il conviendra de faire.

Sa baguette pointa à nouveau le centre du parchemin et s'y inclina légèrement. Lentement, comme frappée d'un ralenti exagéré, la représentation commença à gagner en netteté. Le professeur s'attendait à devoirs suspendre l'expérience aux prémices des premiers mouvements, après que les couleurs et les détails aient été inscrits. Peu disposée à se contenter de suppositions, l'exercice lui permettrait d'identifier clairement jusqu'où la maitrise de l'élève pouvait s'exercer.
Mais même là.
Le jeune homme en aurait fait bien plus que lors du cours de l'après-midi.
Et si le premier essai se cantonnait à quelques traits noirs immobiles, elle consentait à progresser selon le rythme qu'il pourrait supporter.

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#10828 -







Convocation
Ft Hye-Soon Kim & Gabriel Ollivander
Bureau du professeur, après le cours des Défenses contre les forces du mal

Ah ? Elle n’a pas frappé ? Pas crié ? Pas menacé ? Bon c’est je suppose une forme de bon point pour me faire comprendre que tout n’est peut-être pas perdu. Je hoche simplement de la tête en silence quand elle parle de rythme… D’ailleurs comment ça un rythme ? Je veux dire elle va réellement perdre son temps ici ce soir ? Où elle parle de perdre son temps en général ? Son projet me semble bien complexe mais j’écoute et j’observe même si je ne pense pas être capable de me « dépasser ». Les seules fois où je me dépasse réellement, où j’arrive à pousser mon être plus loin que mes peurs c’est quand un proche est en danger ou même pas un proche, quand quelqu’un est juste en danger. Mais c’est souvent perçu comme un comportement suicidaire car je fonce tête baissée.

D’accord, je comprends où elle voulait en venir, me crispant déjà un peu en voyant l’ébauche d’Inferius, sachant surtout exactement ce qu’il est et va devenir. C’est justement ça le problème, ce n’est pas le fait que ce soit un dessin, une œuvre réaliste ou non, c’est que je me projette, que je vois ce que c’est, que je sais, que mon esprit complète pour rendre ça bien plus réel mais surtout personnel. Pour elle, c’est surement le dessin d’un mort-vivant relevé par magie noire, manipulé par nécromancie pour obéir à son maitre telle une marionnette, mais pour moi… C’est Guenièvre, c’est le corps de ma sœur brulé, mort, et je peux presque sentir sa haine en dégager, la haine de ne pas l’avoir sorti des flammes assez vite. Je ne sais pas si elle pourrait comprendre les maux que m’inspire la créature et l’ironie que ce soit le feu pour la vaincre, une combinaison qui ne peut que me glacer.

C’est pour ça qu’au fur et à mesure que le dessin se forme, je me crispe, non pas uniquement à cause des traits mais à cause de mon esprit qui ne cesse de travailler à coté, de réfléchir, de composer et de donner bien plus de vie à ce dessin qu’il en existe réellement. Je respire un peu plus fort et je me rends compte que ce professeur que je pensais au début juste intolérant voir cruel veut juste me pousser à m’améliorer, un peu comme le fait le Professeur Avery à coup de punitions. Juste que sa méthode, certes froide d’apparence, consiste juste à m’obliger à faire face à mes torts…

Ces couleurs, cette vie qui se forme dans ce dessin… Comble de l’ironie de parler de la vie d’un dessin qui finalement parle de la « mort ». Je tremble légèrement, mes muscles se crispent comme si j’étais pris par de nouveaux maux mais je ne crie pas, je ne me montre pas injurieux, juste des larmes qui naissent et que je ne peux taire. Point les larmes de la peur mais les larmes des maux enfouis dans mon esprit, les maux du passé, ceux qui eux font naitre la peur. Comment parler à ce Professeur, parler sans dévoiler les maux qui sont mon histoire.

- S’il vous plait… Je ne veux pas revivre ces images, revoir le corps au milieu des flammes, revoir la mort au cœur du feu. Pour vous c’est uniquement un Inferius, un être sans vie et sans conscience, animé par une magie noir et qui se fait détruire par le feu… Ma voix est marquée par les tremblements, sentant ces angoisses qui se répandent dans mon sang, ces angoisses qui me donnent envie de me plier sur moi-même. Pour moi c’est la mort au milieu des flammes à cause de la magie noir. Je ne sais pas si elle comprendra toute la subtilité et la différence, si elle comprendra ce que je vois au travers de cette image qui n’est pas uniquement qu’une créature du mal. Je… Je suis navré pour cette déception… D’une voix toujours marquée par le trouble. Certes je n’ai pas fui comme tout à l’heure, je ne me suis pas levé pour partir de la pièce en courant, mais cela reste une fuite face à des démons du passé, des démons qui ne me quittent pas car cela voudrait dire « oublier ». Comment peut-on oublier de tels maux qui sont restés impunis ?

- Il y a des malédiction qui ne sont ni magiques ni d’ennemis palpables, des maux qui ne peuvent être vaincus qu’un mouvement de baguette. Ils sont dans l’esprit, à dévorer l’âme fragment par fragment.



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– Convocation –


Ft. Gabriel Ollivander

- « S'il vous plait ... »

Fidèle à son engagement, le professeur releva instantanément la pointe de sa baguette et le croquis retrouva sa forme enfantine d'origine. Elle avait observé son élève plus qu'elle n'avait suivi l'évolution de l'illustration. Notant peu à peu les spasmes incontrôlables qu'il n'avait pu contenir.
Notant aussi ceux qu'il avait réussi à taire.

Hye-Soon dû avouer que l'état de ce dernier lui avait serré le cœur un bref instant. Elle n'avait pu refréner l'empathie naturelle que l'instant avait suscité, pas plus que les mots qu'il avait prononcé sur le ton de l'animal blessé. La vie était bien cruelle avec certains, plus qu'avec d'autres. En d'autres occasions, la coréenne se serait sûrement laissée aller à un peu plus de démonstration, afin d'évacuer sa propre peine à observer ce triste spectacle. L'adolescent ressemblait à un simple enfant traumatisé par de trop grandes catastrophes.
Son rôle ici demandait cependant un peu plus de retenue, et de pédagogie.

- De quelle déception parlez-vous ?

Le professeur rangea sa baguette et, sans se précipiter, roula la parchemin à la main.

- Il est étrange que vous soyez si exigeant envers vous même alors que vous vous donnez tant de mal à esquiver ce genre de désagrément. Vous avez supporté bien plus que lors du cours précédent. Je ne vous ai nullement demandé un miracle ou l'annihilation de vos angoisses. Seulement du contrôle. Et en cela, je ne pense pas que ce soit un échec.

Ouvrant un tiroir dissimulé sous le bureau en bois verni, elle extirpa un fin ruban de nacre qu'elle noua autours dudit parchemin.

- Je n'attends pas non plus que vous refouliez vos souvenirs ou votre passé au détriment de ces derniers. Ce devoirs de mémoire est un réflexe humain qui nous permet d'honorer ce que nous avons perdu. Il nous donne aussi des armes afin que nul autre ne le soit.
N'oubliez pas, monsieur Ollivander.
Ce ne serait qu'une énième forme de fuite.


Le professeur posa délicatement le parchemin sur le bureau, comme s'il s'agissait d'une relique fragile et prompt à se briser au moindre choc.
Le sentiment d'incompréhension était propre à toute adolescence. Il n'appelait pas à ce qu'elle-même se justifie de ses propre blessures, il n'appelait pas à être contredit. Seulement à disparaître au fil des démonstrations de bonne foi. Pourtant la dame avait eu ses propres batailles à mener, et son intransigeance n'avait rien d'hasardeuse : Elle trouvait écho dans ce qui lui avait permis d'en sortir victorieuse.
Victorieuse, pas moins martyr.

- Votre analyse n'est pas incorrecte, ces maux pourtant, ont des faiblesses, comme tout autre. Il ne tient qu'à vous de les affronter, de les contraindre à ne pas grignoter d'avantage. Un jour, même, réussiront-ils à cohabiter avec elle ; Cette âme que vous pensez si prompt à se briser.

Le professeur désigna d'un bref mouvement de tête le croquis posé devant lui.

- Vous avez rempli le contrat ce soir. Quoi que vous en pensiez. Saisissez les petites victoires et servez-vous en pour aller plus loin, toujours. En ce qui me concerne je ne pense pas que des « punitions » soient appropriées à notre situation. Que pensez-vous de « cours de rattrapage » ?

La nuance de vocabulaire était lourde de sens.

- La marge de progression est grande, ne vous en déplaise. Ce qui vient de se passer le prouve. Quant au rythme, il dépendra de votre investissement et de votre désir, ou non, à poursuivre ce que nous avons intenter ce soir. Je vous laisse ce parchemin. Je souhaiterai que vous vous exerciez sur celui-ci. Familiarisez vous avec ce qu'il peut susciter chez vous. Ne le craignez plus à force de marteau thérapie. Acceptez d'y être sensible, acceptez qu'il vous rende vulnérable. Acceptez. Simplement. Allez jusqu'au bout de l'illustration. Et revenez me voir.

*Malgré tout, je ne vous ménagerai pas * - sous-entendait-elle. La proposition était la seule concession qu'elle lui ferait, bref témoignage de sa considération envers ce qu'il pouvait endurer. Elle était même la plus belle preuve de ce que la pédagogie de Kim Hye-Soon avait à offrir :
Un échange, juste.

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#10903 -







Convocation
Ft Hye-Soon Kim & Gabriel Ollivander
Bureau du professeur, après le cours des Défenses contre les forces du mal

De quelle déception ? De bien trop de déceptions… Celle de ne pas savoir vaincre les maux, celle d’être toujours aussi faible face à mes démons, celle de ne pas être digne de tout ce que Erskin fait pour moi. Les déceptions ne manquent pas venant de moi et tout particulièrement car j’ai de nouveau fui devant un dessin, certes point en me levant et sortant mais par une supplique simple. Ce qui reste encore une fuite. Mais soit je me suis égaré sur la froideur du professeur, ce qui est possible vu que je semble m’être trompé aussi au sujet du Professeur Gaunt en me fiant trop à l’histoire de son nom.

- Ce n’est pas être exigeant… Je connais mes forces comme mes faiblesses. Et je constate que malheureusement avec le temps, je perds du terrain. Ma voix se veut respectueuse, ne cherchant pas à contredire mon professeur, juste exposer des fais. Le ton est toujours marqué par la tristesse et la douleur, une douleur bien trop gravée dans ma chair. Je vis dans une forme de paradoxe car d’un coté j’ai abandonné le combat, possédé par une vision fataliste qui me dicte un destin funeste comme si j’avais pu entrevoir la toile faite par les Moires, alors que d’un autre coté cherche encore à me battre pour remonter à la surface mais quand je le fais ce n’est jamais pour moi. Je me bats pour Maddie, cette « sœur », je me bats pour ne pas décevoir Erskin, je me bats pour aider une personne prise dans des troubles ou maux, mais quand le mal me frappe moi, je ne me défends pas. - Mais merci Professeur. Je suis surement con mais pas ingrat, j’entends bien les encouragement dans ses propos.

- Je ne veux pas oublier… C’est étrangement ce que certains m’ont reproché… Enfin pas de pas vouloir oublier mais beaucoup me disent d’accepter leur mort, de tourner la page et j’ai peur de le faire, comme si justement ce serait les abandonner. Je veux surtout que les coupables soient trouvés, que la justice puisse se faire… Je ne demande pas la vengeance non, mais que les coupables soient trouvés et puis surtout que je puisse savoir pourquoi… Alors oui, ce souvenir me hante mais le souvenir de leur mort est ce qui les fait rester « en vie ». Bien trop de paradoxe surement, de raisons pour laquelle je ne cesse de consulter des psychomages. Mais oui, les mots du professeur, à ma façon je les comprends et je relève le regard vers elle, parce que oui sur ce point je ne vais pas fuir, tout comme je n’ai jamais accepté l’oubliette.

Mon regard change, devenant plus attentif quand elle me parle de cohabitation… Est-ce possible ça ? Cohabiter avec les maux qui nous dévorent ? Un peu comme apprendre à ignorer une douleur physique qui se montre trop souvent présente ? - Vous croyez sincèrement ? Question totalement stupide vu qu’elle n’aurait surement pas annoncé ceci pour faire de l’ironie, mais j’ai besoin d’entendre une forme de confirmation que ce qu’elle annonce soit possible et pas juste une possibilité venant d’un monde onirique.

La suite aussi me surprend, elle ne veut pas me punir mais … me donner des cours de rattrapage ? Et elle parle de victoire ? L’effort ainsi fait ce soir serait non pas une défaite mais une réussite aux yeux de ce professeur ? Je dois dire que je suis un peu surpris, un beau beaucoup même mais quelque part touché par le fait qu’elle s’attarde à m’annoncer ceci. Après tout rien ne lui obligeait, elle aurait pu au contraire me rabaisser ou m’humilier en montrant à quel point je suis ridicule. Bon maintenant espérons juste qu’elle ne va pas mal le prendre, car je me nourris de ses mots, venant essuyer les larmes des mots du revers de la main, juste parce que quelque part cette Professeur m’offre plus qu’une seconde chance, elle me tend une main. J’ai humilié son rang en quittant son cours et comme punition elle m’offre une chance, ainsi que son temps, sa patience… Et pourtant je ne suis pas un riche sang-pur ou un héros de gryffondor promis à une grande destinée, je suis juste moi.

Prenant le parchemin, je me relève… un peu rapidement… et comme souvent je ne fais qu’écouter mes pulsions. Vous savez, comme quand j’ai fuis, ce coté un peu trop émotif qui réagit au quart de tour. Un peu comme quand j’ai foncé vers le Saule Cogneur en pensant être capable d’atteindre son centre… J’oublié de réfléchir et j’agis. La mon action fut de prendre le professeur dans mes bras, serrant simplement d’un remerciement avant de me rendre compte que… c’était pas vraiment la chose à faire. Mais c’est pas de ma faute, je suis quelqu’un qui manque cruellement d’une forme de self contrôle.

- Heu Pardon Professeur je voulais juste… enfin vous remercier. Sincèrement merci. Ce qui sous entendait bien entendu que j’acceptais son offre, réellement et que je tenterai de faire de mon mieux. Je dis bien tenter car je sais que tout peut arriver avec moi. Il suffit d’une mauvaise crise un peu trop violente pour perdre des mois de progressions. C’était déjà arrivé il y a quelques années, quand certains gamins avaient voulu se jouer de moi en m’encerclant avec des jets de feu. Certes un feu magique et peu dangereux, mais bien trop intense pour mon esprit.

Et puis quelque part, je ne suis pas Serdaigle pour rien, si je peux gagner en connaissance je suis toujours preneur. Surtout que là elle avait parlé indirectement d’une connaissance particulière, cohabiter avec ces ténèbres qui me dévorent et me détruisent. Je m’incline respectueusement cette fois-ci, un peu plus bas d’ailleurs vu ma faute précédente de contact physique un peu trop poussée sous l’élan d’enthousiasme. Vous savez, certains diront que c’est normal, que c’est son travail, mais elle aurait pu tout a fait juste me saquer pour mon comportement… Mais elle a décidé de m’offrir une opportunité.



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– Convocation –


Ft. Gabriel Ollivander

La réaction positive du jeune homme fut appréciable. Pour être tout à fait honnête, Hye-Soon avait imaginé des contestations plaintives, voir quelques signes d'abandon précoce face à la tâche qu'elle lui proposait. Et soudain, à peine eut-elle le temps d'apprécier l'accueil qu'il avait fait à son tout nouveau devoirs, qu'une masse noire fondit sur elle :
Ollivander s'était approché sans crié gare.
Et à peine avait-elle eu le temps d'effectuer un bref mouvement de recul que ce dernier …
S'était permis de la gratifier d'une étreinte.

Le professeur s'était figée subitement, comme en proie à un terrible sortilège de Pétrifiction. Son esprit comprit quelques secondes plus tard ce à quoi son corps avait instinctivement réagit. Aussi rigide qu'un manche à balais, ses yeux s’agrandirent progressivement d'effroi et, sa bouche, sous le coup de la surprise, s'ouvrit en un hoquet muet.

*Qu'est ce que...* Ollivander se recula avant même qu'elle n'eut l'opportunité de le lui obliger.   Hébétée par l'improbabilité de la situation, elle dévisageait le jeune homme qui s'évertuait à s'excuser, sans qu'elle puisse trouver de mot assez puissant pour percer son incrédulité. La Coréenne n'avait jamais été accoutumée à quelques formes de proximités physiques dans ses relations sociales. Ses traditions l'avaient formée en ce sens : Son pays n'incluait pas de contact physique dans les échanges du quotidien, et les réservaient pour les relations proches et/ou intimes. Que cela se produise en Angleterre était une chose, mais elle en savait bien assez pour comprendre que même ici, cela n'avait pas lieu d'être entre un élève et un professeur.

Se raclant la gorge pour se redonner contenance, elle abaissa son regard vers un coin de son bureau en feignant quelques intéressantes occupation. Ses deux sourcils s'étaient arqués en deux demi-lunes parfaites et c'est d'une voix égale qu'elle déclara  :

- Monsieur Ollivander, à l'avenir, gardez les deux bras de votre côté du bureau si vous ne souhaitez pas en égarer un morceau. 

La situation aurait prêté à rire pour quiconque aurait été témoin de la scène. Peut être même que l’intéressé en ferait un souvenir burlesque à raconter autours d'un bon dîner entre amis. Afin de chasser le frisson désagréable qui remontait le long de sa colonne vertébrale, elle poursuivit sur le ton de la conversation :

- Je tâcherai de me souvenir de vos remerciements lors de nos futures séances. Je pense que je ne risque pas de les réentendre de sitôt.

Kim Hye Soon hocha la tête en réponse au salut de son élève et lui signifia qu'il pouvait disposer s'il le désirait.
Cet entretien n'avait pas été de tout repos et il lui semblât avoir déversé une trop grande quantité d'énergie dans une tâche paradoxalement anodine. Elle savait par avance qu'une fois l'étudiant parti, elle pourrait relâcher la tension de ses épaules et se laisser aller au confort des coussins qui l'attendaient,
sagement posés dans son dos.

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Convocation
Ft Hye-Soon Kim & Gabriel Ollivander
Bureau du professeur, après le cours des Défenses contre les forces du mal

Un petit air bêta à son avertissement, mais j’ai toujours eu une difficulté à maitriser le flot de mes émotions que ce soit dans un sens négatif comme positif. La peur qui me fait fuir, la joie qui me fait étreindre, le challenge qui me rend pugnace, … D’une certaine façon je suis impulsif, écoutant les instincts les plus simples avant que le cerveau décide si c’est un acte judicieux ou non. Ce n’est pas pour rien que j’ai une forme d’abonnement à l’infirmerie.

- J’y penserai Professeur, j’ai besoin de mes deux mains.

Oui un artisan de baguettes avec une main en moins, ce serait quelque part compliqué à gérer vous ne trouvez pas ? Mais je vous assez, mon geste n’était aucunement pour manquer de respect, c’est juste que bah voila. Une façon irréfléchi d’exprimer joie et gratitude. Heureusement, sans témoins.

J’entends bien par la suite des mots utilisés par le Professeur que ces cours de rattrapage m’en feront surement baver. Juste le sous entendu que je risque de manquer de gratitude les prochaines fois faisait penser que le fouet psychologique sera de mise. Bien, de toute façon j’ai accepté son offre et je me dois maintenant de l’assumer. Puis je pense qu’Erskin serait fier de moi sur ce coup là, ce qui pourrait changer de mes autres actions de ces derniers temps donc autant garder force et espoir pour ces futurs rattrapages.

- Merci encore Professeur, et bonne soirée à vous.

Je m’incline respectueusement avant de me rendre à mes chausses pour les remettre et sortir de ce bureau avec le parchemin qu’elle m’a confié. J’aurai voulu passer un peu de temps à lui poser des questions sur sa baguette, ses études, l’histoire de la baguette surtout. J’ai pu voir qu’elle était en cerisier et je sais que pour ceux qui ont été à Mahoutokoro, c’est un peu le symbole du prestige et de l’honneur. C’est une forme de « symbole sacré » qui n’est pas si courant que ça. Et bah juste discuté de cette vision sur une baguette pour comparer à la vision traditionnelle des Ollivander, ça me donnait des envies de poser quelques questions qui n’auraient rien eu avoir avec le cours ou les travaux demandés. Bon pas grave, je me rattraperai subtilement aux cours de rattrapage, profitant de moments de temps morts pour laisser s’échapper mes interrogations.

Puis peut-être que je me plante totalement et qu’elle a fait ses études dans une autre école avec d’autres traditions, mais j’ai tendance à me fier trop aux premières apparences. Ces mêmes apparences qui me font croire que le Professeur de Potion pourrait tous nous tuer car elle porte le nom de Gaunt.

Enfin quittant le bureau, errant dans les couloirs de Poudlard, j’avais décidé de ne pas retourner sur le toit mais bien de me rendre à la salle commune des Serdaigle pour commencer à travailler sur ce parchemin qu’elle m’avait confié. Je sais que si je veux progresser je vais devoir me faire violence chaque jour, puis quelque part ça m’évitera de faire d’autres conneries à coté.



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