Voila ce que je voulais éviter, parler de moi… C’est étonnant pour un être de ma grandeur, mais je déteste parler de moi, me confier ou dévoiler plus de ma personne aux êtres de ce monde. Si je considère que ma propre personne n’est point digne de ma confiance, alors imaginez ce que je pense de vous tous. Mais bon, il faut passer par là n’est-ce pas ?

Je n’ai que peu de choses à dire de ma tendre enfance, éduqué par un géniteur qui était bien trop vieux quand il m’a eu et bien trop aigri pour m’éduquer correctement. Je peux dire que c’est surement la mort de ma mère, partie bien trop tôt, qui l’a rendu ainsi mais je n’ai point envie de jouer l’avocat du diable. Il a joué son rôle au strict minimum et c’était suffisant, m’évitant de trop m’attacher à un membre de ma famille qui n’aurait de toute façon pas mérité de sentiments de ma part. Enfant je n’ai manqué de rien, mon géniteur tenant à l’image de notre famille, j’avais droit aux meilleurs qualités, aux plus belles éditions de livre, aux vêtements les plus élégants, tout pour rendre jaloux ou envieux les autres. J’avais même reçu de mon père un Sombral, une créature que je pouvais voir à cause de la perte de mère et que j’ai longuement admiré même si je ne pouvais pas l’approcher. Car oui, il m’avait certes offert la créature mais il avait bien trop peur qu’un accident puisse « m’endommager » pour me laisser l’approcher. Mais bon, au moins il pouvait se vanter d’avoir fait ce présent à son fils. Du coup je passais souvent ma jeunesse à plonger dans des livres et dans mes rêves, découvrant un cœur curieux et ampli d’ambitions. Jeune je rêvais de concevoir des baguettes, avant de réaliser que je ne pourrai point concurrencer les Ollivander… Je désirais pouvoir maitriser l’art de l’Animagus, mais mon géniteur trouvait ça trop primitif et indigne d’un Nott, voulant me pousser vers la magie élémentaire. Le feu ? Ca manquait de subtilité à mon gout. Je souhaitais être entouré de créatures, mais là aussi le géniteur s’était opposé, pensant que ça pourrait me distraire de mes études à venir. D’ailleurs il considérait que me mêler aux autres de mon âge était aussi une distraction inutile.

Les années passèrent et l’entrée à Poudlard arriva, avec mon cœur toujours assoiffé de connaissances, d’ambitions, de projets… Le Choixpeau n’eut aucune difficulté à me guider vers Serpentard et ça n’avait rien avoir avec un père Mangemort, non juste un cœur ambitieux qui était clairement porté pour cette grande maison. Très vite j’avais su me démarquer pendant mes études par mes résultats, faisant preuve de mon intelligence tout en sachant rester discret. En effet, même si il m’arrivait d’échanger quelques mots avec les autres élèves de Serpentard, je ne faisais parti d’aucun groupe, refusant de me lier au Malefoy ou autres membres prestigieux de l’établissement. Premièrement car je refusais d’avoir un « chef », mais aussi car je considérai que me lier à autrui n’était que prendre le risque de voir ce autrui un jour me trahir. Non j’avais préféré me tourner totalement vers les livres, la connaissance, passant du temps à évoluer et progresser. J’avais même étudié l’art des Animagus sans prévenir mon géniteur, restant jusqu’à la fermeture dans la bibliothèque pour en étudier le moindre œuvre. Le bon coté d’ailleurs de n’avoir aucune relation c’était que certaines étapes demandées n’étaient pas si complexes. Quand vous ne parlez à personne, garder une feuille de mandragore pendant un mois en bouche se faisait simplement. J’avais profité aussi de l’argent familial pour obtenir certains « ingrédients », préparé tout à l’avance, trouvé lieux cachés du soleil et où l’homme ne se rendait point. Et pourtant je n’ai jamais pu atteindre l’étape 7. Je n’ai jamais compris pourquoi et je n’ai jamais abandonné l’idée de recommencer, mais malgré le fait que ma potion était bien rouge, que j’avais parfaitement récité la formule « Amato Animo Animato Animagus », je n’ai jamais connu la transformation.

Revenons en à Poudlard, des études qui allaient tourner étrangement avec l’ombre de Voldemort qui revenait à la surface. Tout ça à cause d’un élève qui à mes yeux ressemblait plus à une limace avec des lunettes qu’à un élu qui aurait pu vaincre un mage noir puissant. Mais je dois dire qu’en dehors de ça, cela ne m’intéressait pas réellement. Même si je détestais côtoyer des sang-de-bourbe, j’avais toujours considéré que Voldemort ne représentait aucunement l’avenir des Sang-Pur. Déjà en tant que digne héritier de Teignous Nott, créateur du registre des Sang-Pur, j’avais eu assez de curiosité pour étudier un peu notre histoire et celle des êtres les plus purs, et soyons honnête mais celui dont on ne pouvait pas prononcer le nom n’était pas réellement digne d’être le porte étendard de la pureté. De plus, cet être manquait cruellement de subtilité dans l’histoire, jouant trop sur la démonstration de sa puissance, sur une forme de théocratie magique obsolète qui donnait plus la sensation que sa quête n’était point pour la grandeur des Sang-Pur mais uniquement sa grandeur personnelle. Du coup, je n’étais pas comme beaucoup d’autres élèves de sang-pur qui avaient des membres de leur famille chez les Mangemorts, je n’avais aucune forme d’espoir ou d’attirance pour ce « Maitre » à en devenir et préférait m’occuper de mes études et du savoir. Bon ce n’était pas facile d’éviter toutes ces histoires, surtout avec ce Potter qui ne cessait d’être mis en avant, ce Malefoy qui se jouait petit chef, ce Neuville qui avait décidé de passer d’une poule mouillée à un héros. Mais tout cela trouva fin avec la mort du Sombre Seigneur, défait par un gamin et ses amis. Que c’est pitoyable pour un si grand nom, comme quoi j’avais bien fait de ne porter aucune croyance envers ça.

J’avais pu terminer mes études, réussissant BUSE puis ASPIC, pour finalement profiter de la richesse familiale et partir perfectionner mes études à Castelobruxo au Brésil, une école de Magie réputée pour ses connaissances en Magizoologie. Ensuite j’ai commencé à voyager au travers du monde, autant pour travailler que pour agrandir mon savoir. J’ai travaillé pendant un temps pour le Ministère de la Magie au Burkina Faso, par exemple, sur la surveillance du territoire des Runespoors. Un travail que j’ai fort apprécié, ayant pu apprendre à mieux connaitre ces créatures majestueuses. Certes j’avais de temps en temp des nouvelles de l’Angleterre qui se résumaient par des propositions de mariages. En effet, une tradition chez les Sang-Pur, et même si je la comprenais… Je n’avais pas le temps pour ce genre de futilités. Je vivais certes des aventures mais sans lendemain, considérant que j’aurai bien tout mon temps à l’avenir pour ce qui est des formalités obligatoires à mon rang.

Pour beaucoup j’étais un homme froid, disant, qui semblait éprouver plus de sentiments pour les créatures que pour mes congénères sorciers, mais jamais personne ne m’avait pris pour un « héritier » des tendances de mon géniteur. J’avais appris à vivre dans le mensonge depuis si longtemps que je pouvais trainer avec des sang-de-bourge et rire avec eux comme si ils étaient des amis, même si cela me répugnait au plus profond de moi. Certes ça m’avait causé quelques soucis, comme une crise destructrice qui m’avait poussé à me disputer avec une connaissance qui travaillait avec moi. Je me souviendrai toujours de ce jour-là, je n’arrivais plus à me contenir, j’étais comme possédé par une entité de colère, cherchant à me calmer, faisant les milles pas jusqu’à ce qu’un collègue impur vint à moi, posant sa main sur mon épaule pour tenter de m’apaiser. J’avais totalement explosé, comme fou, hurlé, craché ses vérités, exprimé à quel point il était souillé et me souillait par sa simple présence. C’était comme si un autre Theodore Nott avait pris le contrôle, le vrai caché depuis trop longtemps. J’en avais même perdu des souvenirs, me rappelant juste de brides de ma colère, d’un sort impardonnable, de sa mort… Et quand j’avais repris connaissance, j’avais fait en sorte de cacher les traces du crime, m’aidant des créatures sur qui nous étions censés veiller. Un sorcier qui se fait dévorer par un Runespoor, disons que c’est quelque chose qui arrive dans ce milieu.

Ce qui est amusant, c’est que ma première envie de revenir en Angleterre vient d’une rencontre que j’ai faite lors d’un de mes voyages. Parti en Ukraine à cause d’un Pansedefer qui souffrait d’une difficulté d’adaptation depuis une vingtaine d’année, j’avais été invité par un confrère d’Ukraine car ce dragon avait longuement vécu enfermé en Angleterre, chez Gringotts et semblait avoir des difficultés à s’adapter à sa liberté et à sa vie avec les autres de son espèce. Mais je ne vais pas m’attarder sur cette histoire, c’est plus sur la personne que j’ai rencontré là-bas. Abadone. J’avais capté son discours auprès d’autres sorciers, j’avais écouter discrètement sans trop me montrer mais elle avait surement un sixième sens car cette personne était venue à moi par la suite pour discutailler, échanger. C’était comme si elle savait exactement quels mots utiliser pour attirer mon attention, quels mots user pour me donner envie de croire en elle. Je n’avais pas été très causant, mais ce ne fut point nécessaire car Abadone avait trouvé les réponses à mes questions restées silencieuses. J’avais envie de croire en cet être, de croire en sa vision qui me semblait bien plus réaliste que l’œuvre de Voldemort, et surtout moins égoïste. J’avais simplement répondu à Abadone que si elle me voyait revenir en Angleterre, elle pouvait considérer que j’étais des siens.

Comme vous savez, j’ai tenté de devenir Animagus par le passé et je n’avais jamais abandonné cette idée. Je ne sais pas si mon échec était un souci d’état d’esprit ou peut-être que j’étais trop jeune pour réussir à accomplir cette expérience. C’est bien plus tard que j’avais repris cette expérience, tentant à nouveau les différentes étapes et réussissant à passer la sixième. Je me souviens encore de cette douleur, à la fois déchirante et pourtant qui avait quelque chose de plaisant, me souvenant aussi de cette image qui se formait dans mon esprit celle de mon Animagus.

Finalement, peu de temps après, j’étais enfin revenu sur les terres qui m’ont fait naitre. L’Angleterre. Ayant quitté le Burkina Faso avec un œuf de Runespoor, souvenir d’une de ces créatures sur qui j’avais veillé pendant des années, ainsi qu’une de mes camarades de voyage. Aurora, une fée qui était devenue ma petite espionne, veillant sur mes affaires. Et j’avais postulé pour devenir professeur à Poudlard, professeur de Soin des créatures magiques, présentant autant mes résultats passés aux BUSE et ASPIC que mon expérience professionnel au travers du temps. En plus, j’avais assez de contacts dans le milieu de la Magizoologie pour offrir à nos élèves une bonne éducation dans la matière et leur faires rencontrer des créatures rares si besoin.