Ivy Nott & Engel Turner

24 Février, une salle de cours Obscure

Un accident ? Véritablement, elle va annoncer çà comme cela ? Je soupire et frotte mon visage pour éviter de lui dire ce que j’en pense. A savoir ce que tous ceux qui ont vu l’interaction en dise. Elle a humilié la verte et argent. Bien sûr, les choses ont échappées à tout contrôle ensuite mais cela, de la faute des deux parties. Mais elle ne le reconnaîtra pas et je n’ai pas envie d’user plus de salive que cela sur le sujet. Elle peut se convaincre de ce qu’elle veut mais les faits sont bien là. Même si, pour moi, cela aurait mérité une colle pour les deux.  

Je ne vois même pas le tic qu’elle a concentré à lui expliquer mon point de vue concernant son caractère. Après tout, autant tenter de désamorcer la situation et me faire voir comme autre chose que l’ennemi qu’elle doit abattre à tout prix. Mais la demoiselle semble ne pas être affecté par cela jusqu’à me répondre quelque chose qui arrive presque à me faire décrocher la mâchoire. Toute ma nuance est dans le presque. Je soupire et repasse une main sur mon visage, massant mes tempes alors que même le loup ne sait plus s'il doit japper de rire ou gronder avec elle à force. Elle est la reine de la décontenance incarnée. Je roule néanmoins des yeux en lâchant un nouveau souffle.

-Tu ne sais pas qui est ton père mais tu ne peux demander à ta mère... Ni tu trouves que c’est usurpé de te faire traiter... Tu as de drôle de concepts dans la vie Nott même si j’avoue que je serai plutôt intéressée de te voir faire de la pyromancie. Ce n’est pas tous les jours qu’une personne avec ton don est en face de moi. Et je me doute que tu dois quand même bien savoir le manier. La seule différence entre ta mère et toi, c’est juste une question de temps et de pratique. Je suis sûre que tu y arriveras aussi bien qu’elle à son âge.  

Je fais un léger sourire d’encouragement sincère à cela alors que je préfère ne pas rechercher la guerre encore avec elle. Bon, bien sûr, si je savais à quoi elle pense, je relancerai la machine. Je n’aime pas être prise pour un pion dans les jeux des autres. Et je me dis qu’elle ne relève pas ce que je dis parce que cela ne l’intéresse pas. Elle n’a aucune réaction physique montrant de l’intérêt. Et j’ai plus de chance de coucher avec une Vélane qu’avec elle tient ! Je parie une bièreaubeurre là-dessus.

Quand je sors mes notes, je la vois passer à travers, les lisant. Je ne pourrais dire si elle est impressionnée ou non par ma prise. Je pose ma tête sur ma main en attendant qu’elle regarde un peu. Voyons si elle arrive à me donner un réel avis. Quand elle commencera à parler, je suis surprise. Elle a rapidement analysé mon problème tout en me faisant un compliment dans sa phrase. Je jette un œil sur les fenêtres pour voir s’il ne pleut pas du sang par le plus grand des hasards. On ne sait jamais. Ou qu’un dragon décide de se poser en plein dans la cour pour y faire son nid. Tout est possible à cet instant.  

Je la regarde déplacer les parchemins, faisant une note à moi-même de surveiller d’un peu plus près la demoiselle alors que j’arrive un peu à voir son cheminement de penser. Une fois qu’elle se recule, je me permets de me pencher et de commencer à lire le tout, voyant enfin les connections se faire. Je sors rapidement mon encrier et ma plume et je commence à faire des annotations dans le bas-côté, numérotant les pages aussi pour être sûre de me retrouver. Elle pourra voir que le peu m’a grandement aidé alors que j’écris à côté les potions reliés sur certaines plantes qui ont été cités en plus. Je me mords la lèvre et tourne la tête vers elle.

-Merci du compliment et de l’aide. Je crois avoir à peu près saisi comment tu as pu mettre tout cela en place même si j’avoue que je suis curieuse de voir tes notes.... La manière dont tu viens d’organiser les miennes est rapide et simple. Tu as compris directement mon souci. Je pense que je vais peut-être avoir besoin que tu me montres comment organiser sur deux... peut être trois cours en plus pour ne pas me faire avoir à nouveau... Tu es plus intelligente que tu ne le laisses paraître. Certains ne font que te sous-estimer à mon sens.  

Je regarde à nouveau les notes avant de souffler.

-Comment fais-tu pour arriver à reconnaître quand il va déborder du sujet initial ? Parce que j’ai l’impression que tu as trouvé le truc pour ça ? Ou as-tu simplement révisé le programme avant pour savoir ce que peuvent éventuellement contenir les cours pour pouvoir faire du tri plus facilement ? Et non, les personnes qui ne tiennent pas leurs pensées plus de dix secondes pour moi est un vrai calvaire. Essaie d’écouter quelqu’un t’exposer sa vie de la même manière et je peux t’assurer que tu auras envie de le jeter depuis le haut d’une tour sans aucun regret... Ou de l'abandonner au plus profond de la Forêt interdite. Si possible proche des araignées pour être le plus sympathique possible avec ces charmantes bêtes. Il faut bien les nourrir quand même.

Cela doit surprendre qu’un doux poufsoufle parle de meurtre sans aucune honte ni gêne. Mais je ne suis pas comme tout le monde. Je passe sur mes notes, tapotant mon doigt dessus avant de la regarder à nouveau droit dans les yeux.

-Si l’aide que tu me donnes marche comme je l’espère, je n’aurai aucun mal à avoir les notes que je veux même peut être mieux... Et je vais t’en être reconnaissante. Mais toute aide mérite récompense. Donc... Vas-tu prendre l’échange d’aide si jamais tu en as besoin ? Même si, en te regardant faire, j’ai un gros doute sur le fait que tu en es un jour besoin. Tu peux aussi me demander un service. Dans la mesure du raisonnable entendons-nous... Tu es peut-être mignonne mais je mets clairement la limite à des baisers ou toute autres activités plus poussées là-dessus. La dernière qui a tenté de m’embrasser après que je l’aide à vue ses ardeurs refroidir. Je ne suis pas une pute... Même si je suis certaine que ce genre de chose te répugnerait, je préfère ne pas mettre de quelconque doute dans ton esprit. Et je tenterai ton idée de retranscrire une fois les cours finis. Je fais généralement cela à la bibliothèque pour les autres cours avec des annotations quand je trouve des livres qui explorent un peu plus le sujet.  

C’est ce qui me permet d’avoir d’excellentes notes dans les matières que je trouve plus importante pour moi. Toujours rajouter des informations que les professeurs ne s’attendent pas pour espérer avoir une note appropriée. Pas que je pense que la botanique mérite mon dédain mais elle a une importance pour moi parce que je peux apprendre quelles plantes je peux mettre dans quelle potion et où je peux les trouver. Toujours utile si jamais je me retrouve en galère à devoir faire une potion en express avec ce qui doit être à proximité de moi. Comme une potion de soin ou une de renforcement magique pour les duels. Je regarde à nouveau la Nott avant de secouer la tête. Nous sommes tous deux perplexe à ton sujet, mon loup ne sachant toujours pas comment la qualifier.  

-T’es vraiment... Particulière Nott... Mais dans le bon sens... A la limite d’intriguer quand on voit cette facette de toi. Je veux bien être damnée si tu n’as pas dans la manche des cartes que personne ne soupçonne justement pour cette raison et que, le jour où quelqu’un te fait chier, tu ne lui réserve pas un sort pire que la mort... Je plaindrais presque cette personne... Ou je viendrais aux premières loges pour voir cela.  

Mon sourire est amusé quand je dis cela, presque taquin avec elle alors que mes yeux glacés sont presque lumineux de ce sentiment.

Ivy Nott & Engel Turner

24 Février puis 3 Mars, une salle de cours Obscure

Elle organise mes notes avec rapidité alors que je continue à discuter avec elle. Il semblerait que mon intérêt pour son don porta ses fruits car elle m’en fit une démonstration. Elle tendit la main vers une torche et je pu constater ce qu’elle arrivait à faire. La température bleutée sur la fin me donnait une très bonne idée jusqu’où elle pouvait faire monter la chaleur de celles-ci. Autant que je ne la mette pas trop en colère donc dans une pièce remplie de flammes. Cela pourrait se retourner contre moi. J’écoute donc la suite de ses explications avant de comprendre maintenant pourquoi elle vient ici seule. Quelque chose me dit qu’elle ne fait pas qu’étudier mais qu’elle s’entraine aussi à son don dans cette salle de classe. Elle a raison, mieux vaut être préparer et savoir ses limites. Je la vois faire l’exercice suivant et je comprends que cela lui demande un peu de concentration. Fascinant. Les premières flammes réagissaient peut-être seulement à ses émotions alors.... C’est une des réponses plausibles en tout cas.  

-Tu as déjà développé une belle maitrise. Je pense que cela ne doit pas être évident. Je me doute que cela demande aussi un contrôle sur ses émotions un don comme celui-là. Et donc, cela te permet d’exprimer deux talents différents ? Fascinant. Tu me surprends de plus en plus Nott...  

Bon, elle a l’intelligence, la puissance et la beauté avec un caractère de merde mais c’est cela qui la rend intéressante. Comme un magnifique prédateur, comme une panthère. Mais je n’irai pas lui courir après pour autant. Je ne suis pas encore assez cinglée pour cela.

Je ne vois pas toute ses réactions, concentrée sur les notes mais je peux voir le petit hochement de tête sous le compliment du coin de l’oeil. Cela n’est que lui rendre justice quand je vois avec quelle rapidité elle semble avoir compris mon problème et à me donner une solution le concernant. Je trouve cela parfait. Elle a véritablement sa place à Serdaigle. Je pose enfin la question fatidique et je me recule de mes notes pour la regarder. Et là je bloque. Elle a des fossettes ? Il y a véritablement d’autres expressions que son masque de glace ? Par Merlin ! Je pense que cela est une découverte ! Et ce sourire, même s’il est en coin, lui va très bien. Cela me fait hausser un sourcil autant que sa réponse. Elle semble beaucoup lire les gens et le langage corporel. Hum.... Elle a déjà dû lire en moi, je pense. Pas étonnant qu’elle a fait quelques petits mouvements de séduction vu qu’elle a pu percevoir un potentiel intérêt. Elle est vraiment maligne et son sens de l’observation semble bien plus aiguiser que le mien. Voilà quelqu’un de véritablement fascinant. Je prends donc une note mentale de tout ce qu’elle vient de me dire.

-Je vois oui. Je ferais en sorte de voir ces différents tics pour pouvoir annoter au mieux et pour pouvoir m’y retrouver. Tu aurais pu me laisser me débrouiller mais tu as préféré me donner la solution à mon problème. Et je te remercie pour cela. Tu lis bien mieux les gens que je ne le pensais. Je devrais peut-être m’en méfier. Mais cela serait bien trop tard. En tout cas, merci beaucoup. Je ne vais pas te déranger plus longtemps. Je me doute que tu as encore beaucoup d’études à faire et je t’ai déjà pris un temps précieux là-dessus.    

Je récupère mes notes, rangeant le tout dans mon sac et je récupère mes affaires avant de lui sourire.

-On se voit en cours Nott ! Merci encore et bonne soirée !  

Je finis donc par sortir de la salle après un dernier regard sur la brune. Je doute de la revoir ailleurs qu’en dehors des cours. Elle reste solitaire et je ne pense pas qu’elle aura un jour besoin de moi. C’est avec le sourire d’une fossette que je rentre à mon dortoir pour poursuivre ma soirée.  






Bon... Il faut dire que le destin a un sens de l’humour particulier. Il y a moins de quinze jours, je m’entretenais avec Ivy pour les cours, et voilà qu’hier, le 2 mars, je reçois un hibou de mon directeur de maison pour que je lui donne des cours particuliers en sortilèges ?  Un devoir catastrophique ?  La pire note ? Des échanges positifs ? Elle n’a pas besoin de moi de base et je le sais pertinemment ! Qu’est-ce qu’il a bien pu arriver à la Nott pour que ceci en découle ? Je me remémore les derniers jours où je l’ai vu en cours et que j’ai prêté attention à elle. Bon, c’est rare, je suis généralement plus concentrée sur le cours... Mais même moi j’ai pu remarquer qu’elle semblait bien plus détacher que d’habitude, complétement perdue dans son propre monde. J’en avais été intriguée mais sans plus. Maintenant, après ce hibou, c’était un début d’inquiétude qui avait pris racine en moi. Nous étions loin d’être amies. Mais je la respecte pour ce qu’elle est. Et elle m’avait bien aidé la dernière fois.  

J’ai fait un tour dans la salle où je l’ai trouvé la première fois pour m’apercevoir qu’elle n’y était pas. Je soupire alors que je sais que je vais devoir me retaper toute l’école pour la trouver. Cela n’avait pas suffi la première fois déjà ? Je commence donc à me mettre en route quand je croise des fantômes qui volent paniqués en criant au feu. Je les intercepte et je leur demande ce qu’il se passe. Une brève description de la situation plus tard et je les rassure que je vais gérer la chose et qu’ils n’ont pas besoin d’aller prévenir le corps enseignant pour cela. Ils repartent en me regardant, peu sûrs mais me faisant néanmoins confiance. La plupart des fantômes de l’école m’apprécient et cela est un bonus parfois.  

Je me dirige vers la salle de classe en question et je m’arrête devant, tendant l’oreille. Le silence se fait entendre. Je viens donc ouvrir la porte de la salle de classe après avoir toquer légèrement. L’odeur de brûlée arrive à mon nez et je le fronce avant de secouer la tête. Je rentre dans la salle de classe noire. Aussi bien dû au manque de lumières car les torches sont toutes éteintes et calcinées que par l’état des murs au niveau des dites torches. Je la trouve là. Immobile dans ce lieu de désolation, simplement éclairée par la lune et les lumières extérieures. J’ai compris que son don est lié à ses émotions. Et celles-ci semblent être dépasser. Je me rapproche d’elle, posant mon sac sur une table en chemin avant d’enlever ma cape, lui mettant sur le dos avant d’ouvrir les fenêtres d’un sort pour que l’odeur puisse partir. Un sort de nettoyage sur les murs est aussi lancé pour enlever toute trace de la frénésie de son don.  

Une fois l’odeur partit, les fenêtres refermer, je vais changer les torches et en rallume deux pour avoir une lumière tamisée dans cette salle et pour avoir moins de choses à gérer si elle devient incontrôlable. Je viens doucement me mettre à côté d’elle, m’appuyant contre un bureau alors que mon langage corporel reste calme. Je prends un léger temps pour la regarder avant de briser enfin le silence, ma voix restant douce avec elle.

-Bonsoir Nott... Je ne te demanderai pas ce qu’il s’est passé ici... Ni pourquoi tu es dans cet état. Je me doute que cela ne me regarde pas et que tu tiens à ta vie privée. Je me doute aussi que tu n’as pas besoin d’une quelconque pitié, cela te serait faire injure. Et que les phrases bateau genre “je suis là pour toi si tu en as besoin” doivent t’hérisser le poil.    

Je prends une pause, pesant mes mots avant de les dire.

-Nous ne sommes pas amies, tout au plus des connaissances... Mais j’ai du respect pour toi, pour ton intelligence et ton sacré caractère. Et quand je te vois devenir l’ombre de toi-même... Cela m’interroge. Quand je reçois un hibou de notre professeur me disant que tu as échoué de la pire des façons pour un devoir dans une matière que je sais que tu maitrises parfaitement et me demande de te faire un tutorat pour pouvoir t’aider cela m’inquiète légèrement. Et quand je suis obligée d’apaiser des fantômes qui ont faillis alerter toute l’école parce qu’il semblerait que tu es décidée de faire un festival pyrotechnique dans cette salle... Je me sens d’autant plus concerner...  Tu n’as pas besoin de moi... Je le sais... Tu es indépendante, acerbe et forte... Mais, parfois, cela ne suffit pas. Je ne prends pas pitié de toi. Non, j’ai pitié de celui ou celle qui t’a mis dans cet état... Et je te donnerai volontiers un coup de main à cacher le corps si tu en as besoin. Ou tu pourras incinérer celui-ci jusqu’à le mettre en cendres.    

Petite trace d’humour pour tenter de l’apaiser avec un doux sourire. Je soupçonne que ma présence doit la gêner quand même.  

-Si tu préfères que je parte et que je revienne plus tard, je le peux. Si tu as besoin de déverser ton venin sur quelqu’un... Vas-y...  Je ne jouerai juste pas les cibles pour ton feu donc attends que j’arrive à te créer quelque chose pour ça. Mais tu n’as pas besoin de te cacher derrière une façade. Tu peux être toi-même avec moi. Car je ne te jugerai pas... Jamais... Contrairement aux autres qui ne te voient pas pour ce que tu es Ivy....    

J’attends de savoir si mes mots lui parviennent ou si je pisse dans un violon selon une expression moldue...  

Ivy Nott & Engel Turner

24 Février puis 3 Mars, une salle de cours Obscure

Si je l’ai senti prête au combat, la baguette à la main quand je suis rentrée, je n’en dis rien. Tout comme sur les traces de larmes que je peux voir sur sa figure. Je ne fais mine de rien. Je change l’air de la pièce ainsi que les torches avant de vouloir les rallumer. Le sortilège de feu est bien plus intense alors que je le pense et je fronce les sourcils de cela mais cela vite expliquer. J’ai vu du coin de l’oeil le geste de sa main. Je comprends alors qu’elle n’est pas encore totalement en maitrise. Les flammes réagissent à ces émotions alors ? Bon à savoir. Si, d’aventures, je continue à faire des échanges ainsi avec elle, cela pourrait être bon de garder un œil sur ses émotions par un quelconque moyen et celui-ci me semble approprier vu qu’elle ne montre généralement rien. Elle me confirme cela d’un ton froid. Je ne lui en tiens pas rigueur. Je me doute qu’elle aurait sûrement préférée rester seule, par habitude principalement. Mais je ne compte pas le faire. Pas alors que je la trouve dans cet état et que j’ai dû calmer des fantômes après sa furie dans cette salle.  

Je commence à parler, la regardant en même temps pour juger de ses réactions fassent à mes paroles. Comme cela, je pourrais peut-être éclaircir certaines choses et qu’elle ne prenne pas mal les choses. Déjà, elle semble apprécier le début de mes paroles au vu du petit sourire en coin qui se forme. Une première victoire pour la poursuiveuse jaune et noire ! Et il semblerait que mes paroles fassent mouche, ce qui est véritablement bon signe. Son hochement de tête me confirme que je suis dans la bonne voie. Jusqu’à ce que je lui dise que j’allais être sa tutrice. Bon, cela ne doit être plaisant que nos échecs soient étalés et je continue en sachant que je vais devoir revenir sur ce point plus tard. Ah, le gloussement sinistre par contre me fait légèrement froid dans le dos, légèrement. J’ai croisé pire qu’elle à ce niveau-là. Mais je pense qu’elle ne semble heureuse de la situation qui l’a conduite ici. Et qu’elle ne peut rien faire pour sinon, cela serait déjà fait. Elle ira prendre place à l’un des pupitres. Je me détends contre le bureau sur lequel je suis appuyée.

-C’est bien moi oui. Je pense que je suis la seule qui doit être au courant de ta mauvaise note. Je ne pense pas que le professeur Mancini l’ai crié sur tous les toits et je ne le répéterai pas. Je n’en vois clairement pas l’intérêt. Tu m’as déjà aidé donc autant que je fasse de même. Il ne savait même pas que j’étais déjà venue te demander des cours. Et oui, mes notes se sont largement améliorées grâce à toi. Merci encore. J’arrive beaucoup mieux à organiser mes cours et j’ai moins de migraine à chaque fois. Sauf quand il a décidé de partir dans un excès de zèle sur des plantes qui ressemblent à celle étudier dans le cours.    

Je la regarde retirer ma cape. Il est vrai qu’il fait presque de nouveau bon dans la pièce maintenant que la fenêtre a été refermé. Je la regarde alors qu’elle fait de même, m’observant comme si elle ne savait quoi faire de moi. Je la détaille à mon tour, alors qu’un doux sourire s’étire sur mes lèvres. Elle semble moins sur ses gardes avec moi, ce qui lui va bien. Même si son masque gardé est beau, je préfère la voir au naturel. Elle semble moins inaccessible. Même si on a toujours l’impression que de dompter un dragon pour voler avec serait plus facile que de devenir connaissance avec elle. Oh, je dis bien connaissance parce qu’elle ne semble pas se lier d’amitié tout comme je ne le fais pas trop pour éviter qu’on ne découvre ce que je suis. Et je ne pense même pas à flirter avec elle.  

Elle est très jolie. Entre son visage, ses lèvres qui semblent douces et ses grands yeux qui semblent transpercer jusqu’à l’âme et communiquer milles émotions quand ils le veulent. On ne parlera pas de la grâce, ni de l’intelligence, ni de son caractère de feu. Oui, c’est clairement le genre de filles qui peut me faire avoir un crush. Je sais reconnaître la beauté et je ne lui accorde pas plus que des regards admiratifs généralement mais là, elle a ce quelque chose en plus que j’ai déjà vu chez mes ex, que cela soit garçons ou filles, qui m’attire généralement. Mais je ne me fais pas de faux espoirs. Pour plusieurs raisons. Elle est sûrement hétéro pour commencer. C’est rare que les filles sur qui je crush vraiment soit attirée par les femmes aussi. Ensuite, elle est sang-pure, cela voudrait dire que son éducation lui impose de ne pas laisser cours à ce genre de choses. Et pour finir, son fameux sang comparé au mien. Nul bien-née n’a envie de sortir avec une née-moldue. Ou alors, comme avec certaines, cela va rester cacher. Je serai le sale petit secret que personne ne doit savoir. Donc non, je ne compte pas flirter avec elle. Presque dommage mais on ne fait pas tout ce qu’on veut dans la vie. Et puis flirter, l’avoir pour la quitter dès qu’elle s’approchera trop de mon secret ? Non merci. Je vais m’éviter les efforts.

Je l’écoute donc et je comprends mieux son désarroi et pourquoi elle ne peut rien faire. Je comprends donc mieux la cause de son désarroi mais qu’elle veuille quand même aller dans leur sens m’étonne et me fait hausser un sourcil, intriguée.

-Tu veux donc qu’on joue le jeu du corps enseignant en se voyant régulièrement alors que tu me confirme que tu n’as pas besoin de mon aide et que nous nous retrouvions dans des salles de classes vides pour cela ? Vas-tu me faire le plaisir de m’indiquer à chaque fois la salle en question ou je vais devoir me retaper à chaque fois la tâche ardue de te chercher dans toute l’école ? Parce que si c’est cela, je regarde s’il n’y a pas l’équivalent d’un traceur dans le monde magique, je t’en colle un pour savoir où tu te situes et je viens à toi. J’aime faire du sport mais pas courir comme un chien idiot. La seule chose qui m’a empêché de devoir le faire aujourd’hui et que tu as créé un tel phénomène avec tes flammes que les fantômes passant par-là ont été paniqués et j’ai pu les intercepter avant qu’ils n’alertent jusqu’à la directrice de la situation.     

Je soupire en massant doucement mes yeux fermés pour le coup au souvenir des spectres voulant réveiller toute l'école et que j'ai du calmer à grandes phrases et promesses. Ils m'avaient complétement épuisés. S'ils avaient été physiques, ils auraient pris une tarte chacun pour leur remettre les idées en place. Je rouvre les yeux avec un petit sourire montrant clairement mon état d'esprit. Je reprends ensuite.

-Je ne te demanderai pas quelle cause familiale. Cela ne regarde que toi et je n’ai pas à le savoir si ce n’est pertinent. Et, si je te vois te confier d’un coup comme çà à moi, soit tu seras tombée sur la tête, soit on t’aura mis sous impero ou veritaserum... Ce que je ne te souhaite pas.     

Je viens donc vers elle avant de la regarder.

-On peut dire qu’on s’entraine ensemble sur certains sorts si nous avons du mal et qu’on compare nos cours. On définira un calendrier car je me doute que tu veux pratiquer ton don certains jours et moi, j’ai des activités extrascolaires en plus d’une matière supplémentaire. On va attaquer dans pas longtemps les informulés dans nos cours et cela m’intéresse particulièrement. Et j’ai commencé les cours sans baguette. Tu pourras jauger de si je fais des progrès pour moi avec un œil extérieur critique. Pour communiquer, je suis sûre que tu as ton hibou personnel. Je n’ai d’animaux donc j’emprunterai un à l’école ou on se passera un mot en classe. Peu importe, tant que la communication passe. Et si nous trouvons que cela n’est plus utile et qu’il vaut mieux arrêter, on se le dit. Cela te convient ?     

Je tends la main vers elle pour qu’elle la serre, scellant notre accord. Elle pourrait trouver cela enfantin mais au moins, les bases sont données. Et j’ai toujours apprécier les choses dites clairement.  

-Et si tu veux que cela reste secret entre nous, cela ne me dérange pas. Je n’ai pas d’intérêt à le crier sur tous les toits et je n’ai pas envie de dépenser cette énergie. Tout comme je me doute que quelqu’un de ton... Statut, n’a pas forcément envie de dire qu’elle passe du temps avec quelqu’un de mes origines, ni d’être vue en ma compagnie. En tout cas, c’est très rare que cela arrive.    

Née-moldue et grandissant dans un orphelinat, bien sous-entendu. Je suis parfaitement à l’opposée d’elle à ce niveau-là. Alors que j’économise pour pouvoir m’acheter des choses sans devoir argumenter avec quiconque, même si mon tuteur et la directrice de l’orphelinat sont compréhensifs, elle doit pouvoir s’acheter tout ce qu’elle veut sur un simple caprice ou même sans l’exiger. Après, je ne dis pas que tout est facile. Les traditions et éducations dans ses familles sont très... exigeantes de ce que j’ai pu en comprendre. On parle quand même d’une noblesse et d’une élite qui doit montrer l’exemple même si certains représentants ressemblent et pensent plus à des bonobos dégénérés.  

Ivy Nott & Engel Turner

24 Février puis 3 Mars, une salle de cours Obscure

Est-ce que j’ai l’impression d’être tombée dans l’antre d’un dragon ? Oui. Est-ce que j’en fais cas. Non. Ivy pourrait me brûler vive jusqu’à ne plus laisser aucune trace de mon cadavre mais elle n’aurait rien à y gagner de faire ceci. Je ne tournerai pas sa tristesse et sa colère en ridicule. Ce sont des sentiments que je n’ai que trop bien connus malheureusement. Et cela me fait donc compatir avec elle sur la chose. Même avec les traces de mascara qui se trouvent le long de ses joues, elle reste digne. Je dirais que sa mère a fait un excellent travail dans son éducation là-dedans. Notre échange verbal continue de çà et là, ainsi que nos échanges de regards. J’admets qu’elle me plait mais je ne me fais d’illusion sur la demoiselle et sur une possibilité. Je ne veux même pas y songer. Je connais les traditions Sang-pur des livres que j'ai pu en lire. Oui, quand il y a une "royauté" comme cela, autant être préparer à leur faire face.

Nous parlons donc de pouvoir nous retrouver dans une salle pour satisfaire les professeurs mais aussi pour pouvoir nous entraider et entrainer ensemble. Je suggère d’utiliser les messages par hiboux pour cela. Certains sont plus réceptifs à moi maintenant donc je ne devrais demander à des gens de pouvoir poster des choses pour moi. J’hausse un sourcil quand elle m’annonce qu’elle utilisera ceux de l’école pour notre arrangement. Ah ? Si reconnaissable que cela ? Cela attise ma curiosité.

-Il est si particulier ? Genre un gros hibou d’un noir profond ? Cela te correspondrait bien. Mais tu peux faire ainsi par mesure de précaution.     

J’avais tendu la main pour sceller notre accord dans une pure habitude moldue. Elle avait mis la sienne dans la mienne. Elle était délicate, bien plus fine que la mienne. Je pouvais sentir néanmoins un peu de calle sur les doigts et je me demandais ce qui pouvait bien provoquer cela. Mais elle repousse ma main pour s’approcher et je déglutis, me demandant ce qu’il se passait par Merlin. J’écarquille les yeux alors qu’elle empoigne ma cravate pour me tirer un peu plus vers elle. Mais qu’est-ce qu’elle fait ? Elle veut m’avoir plus près pour me brûler vive ? Elle a une méthode de valider les accords autrement dans sa famille ? Je me laisse néanmoins tirer vers elle, me rapprochant de son corps tout en l’écoutant.

Ah ? Elle ne fait de discrimination envers les né-moldus ? C'est gentil çà. Je reste une sorcière et c’est ce qui lui plait ? Je dois comprendre quoi là-dedans par Helga ? Elle flatte mon intelligence et ma prudence avec elle. Danser avec elle ? Rien que cela, ça me fait tilt alors que mon cœur commence à battre d’un espoir. Il se passe quoi là ? Me récompenser dignement ?  

Je n’ai le temps de m’interroger plus que ses lèvres se posent sur les miennes et que mon cerveau bug purement et simplement. Je ferme instinctivement les yeux alors que mes mains vont se mettre sur ses hanches muées par un instinct. Je crois que je suis en train de rêver... Quoique ce n’est pas un rêve sinon son baiser ne serait pas maladroit comme il l’est. Je comprends qu’elle n’a pas l’habitude d’embrasser ainsi. Contrairement à moi qui ai eu quelques relations dans le passé. Rien qui n’a dépassé le stade du make-out en tout cas. J’y réponds alors avec douceur avant qu’il ne finisse aussi vite qu’il n’a commencé. J’enlève les mains en même temps qu’elle tourne les talons, rallumant les torches de sa main et effaçant les traces de noires de son visage d’un sort. Mais il vient de se passer quoi là ? Elle me gratifie d’un au revoir en sortant de la pièce alors que je déglutis, lâchant rapidement avant sa sortie.

-A bientôt Nott...   

Mais c’est quoi cette nana ? Et pourquoi mon cœur bat comme un fou ? Elle fait véritablement ce dont elle a envie. Et cela n’a pas été pour me déplaire. Elle veut qu’on joue ? On va jouer ensemble oui miss Nott. Je n’ai pas peur de me brûler à la flamme tel un papillon.  Et puis, cela ne ressemble à rien de ce que j’ai eu jusqu’à présent. Cela me donne envie de bondir comme lorsque je joue au quidditch. Oh oui, je crois que la fin d’année va être intéressante avec elle. Je reprends ma cape que je remets, sentant les restes de son parfum dessus puis mon sac avant de partir. J’ai l’impression de faire face à un autre prédateur... Que la chasse commence !