C’était le début de l’année scolaire, le début de sa première année à Poudlard, école dont elle avait abondamment entendu parler par sa cousine Anne. Elle avait d’ailleurs eu le bonheur d’être répartie dans la même maison qu’elle. Elle aurait également la joie d’avoir les cours de soins aux créatures magiques dès cette année et d’avoir donc son oncle et parrain, Maxwell Hastings pour professeur. Ces cours là étaient fort prometteurs aux yeux de l’enfant. Dans la limite où elle le pouvait, quand elle le voyait, elle avait pris l’habitude d’interroger Max sur ses voyages, les créatures qu’il avait rencontrées… Et donc appris des choses au fil de ces récits de voyages. En outre, dès qu’elle avait eu ses livres de cours en main, elle n’avait pas résisté et avait commencé à les lire. A commencer par celui de soins aux créatures magiques. De sorte qu’elle avait déjà quelques connaissances sur le sujet avant de commencer l’année. Et qu’elle était sûre que Max saurait rendre ses cours encore plus passionnants qu’ils ne promettaient déjà de l’être.

Elle avait également retrouvé son ami d’enfance, Natan, dans le train. Cette année avait donc commencé sous de meilleurs auspices que ne s’étaient passées les années précédentes, mais la capacité à l’optimisme de l’enfant tout comme son enthousiasme étaient sérieusement entachées par le traitement qu’elle avait subi. Néanmoins, ce jour-là, elle était contente. En plus, son parrain avait organisé le cours dans la forêt interdite ! Cette fameuse forêt qui avait l’air splendide et où, en principe, les élèves n’avaient pas le droit de mettre les pieds. Elle était certaine qu’elle allait adorer ce cadre de cours.

« Bonjour Tonton, bonjour Oliver ! Comment vas-tu tonton ? » le salua-t-elle, se retenant à grand peine de lui sauter au cou.

C’est qu’elle était une fillette de nature affectueuse, mais bon, il y avait des limites en cours… Si elle savait ne pas avoir à faire preuve de formalité avec Max et même qu’il n’aimait pas cela, il fallait quand même qu’elle se tînt un minimum en cours, non ? Elle ne résista pas à manifester son affection à Oliver au passage, le cajolant, le gratouillant et tout comme elle s’était retenue de sauter au cou de son parrain, elle se retint de jouer avec le chimpanzé. Si c’était tentant, elle savait que ce n’était pas le moment. Et il était hors de question pour elle de perturber le cours de Max. Déjà parce que c’était son oncle, son parrain…. Bref, qu’il lui était cher. Mais aussi parce qu’à défaut de respecter les règlements, elle respectait son prochain et donc n’était pas du genre à mettre sciemment le désordre dans un cours.

Elle ne décolla pas de la place qu’elle avait prise près de son oncle et d’Oliver et nota donc très vite qu’une Serdaigle plus âgée qu’elle avait aussi les faveurs du Chimpanzé. Rien qu’à la façon dont Julia interagissait avec l’animal, il sembla à Camille que ce devait être une fille bien.
Quand elle le repéra parmi les élèves du cours, elle fit un signe de salutation discret à Natan, qui semblait agacé par la réponse de Zoé.
Beaucoup de choses avaient été dites sur les licornes et l’attention de Camille avait été légèrement été trop captée par Oliver pour lui permettre d’avoir le temps de compléter ses camarades avant que tout ce qu’elle savait à propos de cet animal ne fut dit.

Comme Camille était restée auprès d’Oliver et donc de Julia pendant le cours, elle fit équipe avec la Serdaigle et le chimpanzé pour la partie pratique du cours.
Tout en partant à la recherche de la clairière où devaient se trouver les licornes, la petite fille engagea la conversation avec son aînée :

« Bonjour. Je m'appelle Camille Hastings; et toi? ? Tu sembles déjà connaître Max et Oliver ? »

La petite Gryffondor avait un sens de l’orientation tout à fait correct, pas hors normes au point de se repérer yeux fermés dans un environnement inconnu comme si elle le connaissait comme sa poche, mais elle savait bien se repérer. Comme son oncle, sa cousine. Sans doute la pratique de la randonnée qu’elle avait eue avec son père y était-elle pour quelque chose.

Elle observait le paysage, cherchant du crin de licorne, mais finit par se perdre dans ses pensées, revoyant d’abord la randonnée qui avait été fatale à son père et les conséquences qui s’en étaient suivies. C’est ainsi qu’elle perdit de vue Julia et Oliver. Elle marcha ce qui lui parut être longuement, mais n’étant pas assez attentive, trop perdue dans ses douloureux souvenirs qu’elle était, qu’elle ne parvint jamais à retrouver la clairière et n’eut donc pas la chance d’approcher les licornes. Elle en était fort frustrée. Et devrait demander à ses camarades de lui prêter leur dessin – peut-être Natan ou Anne accepteraient-ils de lui montrer leurs dessins s’ils avaient été plus chanceux qu’elle – pour pouvoir rendre son devoir. Enfin bref, au grès de ses pensées, elle finit par trouver du crin de licorne. Il était un peu sec, mais bon, il faudrait bien qu’il fasse l’affaire. Les animaux étaient donc passés par là mais pas récemment.

Errant dans la forêt, elle finit par retrouver son oncle, assez vexée de ses performances sur ce premier cours. Elle avait donc la mine plus sombre qu’au début du cours. Elle avait envie de se blottir contre lui comme un chaton, en quête de réconfort, mais se tint encore une fois par rapport aux autres élèves. Oh, non, elle n’avait pas eu peur, même quand elle avait constaté qu’elle était seule dans la forêt et qu’elle n’arrivait pas à bon port, mais ressasser ses douloureux souvenirs ne lui avait pas fait de bien non plus.

« Je n’ai trouvé que ça, tonton » fit-elle, une expression dépitée sur le visage en lui montrant le crin un peu sec.

Ayant toujours autant de mal que pendant l’été à parler de sa marâtre, elle n’évoqua pas spontanément les souvenirs qui lui avaient traversé l’esprit. Même avec Max, elle n’y parvenait pas pour le moment, même maintenant qu’il savait (du moins en partie) ce qu’il en était.