Je suis condamnée, aide moi à oublier...

Dire que les choses avaient été mieux en l’ignorant, en l’évitant était stupide. Je me dégoutais, je détestais cette influence qu’elle avait eu sûr moi, cette marionnette que j’étais devenu sous ses doigts et la façon dont ça s’était fini. Comment j’étais censé accepter ça ? Ressentir autre chose que de la haine pour avoir été ainsi ? C’était pas censé se passer comme ça, je ne devais pas simplement coucher avec quelqu’un pour coucher avec. Sinon c’était ne pas respecter l’autre, juste s’en servir de défouler. Dans un sens, je m’en voulais aussi de ne pas avoir été plus intelligent, d’avoir fait d’elle cette chose désarticulé et sans volonté propre. Je l’avais traité de la pire des façons en vengeance et je n’aurais pas dû. Seulement m’en vouloir, avoir de l’empathie, certainement pas pour elle.

Pourtant j’avais beau la maintenir hors, elle y était toujours, elle ne s’effaçait pas et pire, elle revenait vers moi. Entrant dans le dortoir des garçons, elle semblait se plaindre de la situation, admettant que j’avais raison avant de faire une blague à son niveau à savoir bien basse. « Je suis surveillant des dortoirs, tu espères que je fasse autre chose que te mettre dehors ?! », demandais-je avec sévérité alors qu’elle s’asseyait sur mon lit. Posant de nouvelles questions sur Leticia, j’allais finir par croire qu’elle l’aimait à ce stade, c’était une obsession. Quant à la suite, j’eus un frisson de dégoût. Elle m’avait fait craqué, mais à quel prix ?! Je ne voulais plus la voir, plus la sentir, plus l’approcher. Je ne voulais plus qu’elle s’impose dans ma vie…

« Si tu veux autant savoir, tu devrais peut-être te poser les bonnes question. » soufflais-je en allant jusqu’à la porte, « Si tu crois que j’oserais la traité de la même façon que toi… Il est peut-être préférable qu’elle patine, avec un peu de chance pour elle, le jour où je finirais pas la baiser, ça sera avec respect, envie et passion. Sois trois choses qui me faisait défaut avec toi. », sauf qu’elle aussi, je ne voulais plus m’approcher d’elle, j’avais sombré, j’étais tombé bien bas. Je ne savais pas ce que je pourrais faire face à elle, je doutais qu’elle mérite ça.

« Maintenant tu dégages de cette pièce, tu n’as rien à faire là. » soufflais-je avec colère avant d’ouvrir la porte. Je n’étais pas comme ça, je n’étais pas violent, ni brutale. J’étais un mec discret, mais gentil. Comment une seule femme avait pu à ce point me corrompre, à ce point faire de moi quelqu’un d’agressif, quelqu’un se détestant au plus haut point. Je n’aurais jamais dû parler ainsi à quelqu’un, même que je n’aimais pas. Tout le monde méritait le respect, tout le monde méritait qu’on s’intéresse à lui, qu’on ait envie d’interagir. On ne devait pas réserver ce genre de traitement à quiconque, on ne devait pas vouloir ça. Alors pourquoi ma seule défense c’était de la maintenir au sol, la tête sous l’eau ? Car ça reviendrait à dire que j’avais réellement perdu de vu celui que j’étais, ça reviendrait à dire que je n’étais pas quelqu’un de bien, de confiance. Ça revenait à me détester plus que je la détestais.

ft. Alix

Je suis condamnée, aide moi à oublier...

Elle ne me garantirait pas de respect, pas de passion, mais elle semblait vouloir le faire pour la passion et le désir. Fronçant les sourcils, je la regardais se lever, se diriger vers la porte et durant un instant, j’y crus. Elle allait partir, elle allait quitter la pièce et… Elle referma la porte pour poser une main sur mon torse, me plaquant contre le mur avant de glisser ses doigts sous mon haut et se pencher dans mon cou pour y mordre la peau. Elle… Elle était sérieuse ?! Elle me prenait pour qui ?! Cherchant à la repousser, j’eus un moment d’arrêt lorsqu’elle tira sur mon pantalon pour me guider jusqu’à mon lit sur lequel elle me fit m’asseoir pour en faire de même sur mes cuisses.

Elle pensait m’avoir comprit, avoir deviné que j’avais besoin de la regarder dans les yeux… Non, la voir dans les yeux c’était lui donner une importance, la laisser me marquer d’une façon ou d’une autre, faire de ce qui pourrait se passer quelque chose d’important, de réel, allant contre mes principes… Levant légèrement la tête en retenant un soupir, elle venait de bouger son bassin contre le mien, de prendre à nouveau le contrôle de mon esprit, d’une part infime de ma volonté. Posant les mains sur ses flancs, je voulais l’éloigner de là, mais rien dans son attitude me le permit, absolument rien… Elle savait comment fonctionné un homme, elle savait comment obtenir ce qu’elle voulait de lui alors qu’il n’était même pas sûr de le vouloir lui-même.

Le pire sans doute, la lueur étrange, la détresse dans son regard. Quelque chose était différent, quelque chose n’allait pas et si je reconnaissais sa manœuvre, si je n’en avais pas plus envie, pourquoi je me dégoutais un peu moins en répondant à son appel ? Pourquoi la nausée ne prenait pas mon coeur alors que mon corps s’éveillait contre le sien sans que l’amour ne soit là ? Qu’y avait-il de différent pour que mes mains essayant de la maintenir loin de moi soient finalement en train de l’attirer un peu plus ? Guidant son bassin pour appuyer avec précision là où il n’y avait plus la moindre chance qu’on puisse revenir, que je puisse le faire.

Avait-elle raison ? Avais-je besoin de la voir dans les yeux ? Peut-être, pourtant une majeur partie de mon âme refusait de lui donner une chose, mes lèvres, un véritable signe de confiance, de sentiment… « En quoi ça t’importe que je ne déteste pas… », soufflais-je d’une voix un peu plus rauque. Pourquoi vouloir me changer ?! Pourquoi vouloir à nouveau gagner ? Elle avait déjà assez brisé mon âme, elle m’avait déjà assez fait tomber, je devais encore creuser ? Ça l’amusait, c’était un jeu, quoi que plus sombre aujourd’hui, bien différent. Mais ça restait un jeu… Lutter ne servirait à rien, ça ne serait que prolonger le supplice. Remontant mes mains sur son haut, je le soulevais, jusqu’à le retirer, « Si ça t’importe autant… Alors arrêtes de jouer… », ajoutais-je avec froideur, même si mes lèvres glissaient déjà dans son cou et que mes doigts accrochaient la chute de ses reins. Je voulais en finir, je ne voulais pas me perdre trop longtemps dans son regard. Elle me souillait.

ft. Alix

Je suis condamnée, aide moi à oublier...

ft. Alix

Je suis condamnée, aide moi à oublier...

M’enfonçant simplement dans le lit, je fermais les yeux, cherchant à justifier la fragilité de mon corps, de cette situation. Comment j’avais pu en arriver là… Pourquoi surtout ? « Pourquoi ? », soufflais-je en posant à nouveau mes yeux sur elle, glissant sur son corps, sur cette position qu’elle venait de nous faire prendre. J’étais pas comme ça. Je valais mieux, elle devait aussi valoir mieux, alors pourquoi, je ressentais le besoin de justifier tout ça, de comprendre ? Je venais de ressentir quelque chose que j’aurais du accepté, mais c’était une preuve qu’elle avait raison, que depuis des années je me mentais à moi-même. Que depuis des années, j’étais juste dans l’erreur.

L’acceptais-je ? Non, je ne pouvais pas, je ne pouvais vraiment pas. Libérant mes mains, je me redressais, pour la soulever et la poser sur le lit avant de me passer une main dans les cheveux et de réaliser une chose… Je n’avais pas pensé à un sort de protection et… Je n’avais pas ce genre de potion sur moi… « Je vais aller à l’infirmerie chercher une potion pour… Enfin… J’ai pas… J’ai pas eu le temps de lancer un sort… », j’étais crétin en plus d’être faible ? De ne pas résister aux plaisirs de la chair ?! Me rhabillant alors, je vérifiais quand même dans mes affaires si il n’y avait rien de la sorte, si j’étais vraiment obligé de faire ça, mais non, j’avais été idiot, vraiment idiot. Je ne voulais certainement pas avoir de responsabilité à gérer avec elle et… Penser à ça évitait que je me pose trop de question sur la nature profonde de ce qu’on faisait, sur pourquoi, sur ce qui m’avait encore fait céder sans que je ne puisse rien faire contre.

ft. Alix