Où était-il ?! Il avait disparu. Soudain, il n'avait plus été là. Je le tenais pour tant dans mes bras, contre moi. Il s'était endormi, épuisé. Et soudain, il avait disparu. Depuis combien de temps étais-je en train de le chercher ? Je n'en savais rien, je m'en moquais. Je le chercherais une vie entière s'il le fallait. J'allais le retrouver.
Pré-Au-Lard avait ainsi été survolé avant que je ne transplane au Japon, dans cette forêt connue des kitsune. Personne. Ma bague ne réagissait pas. Alors où ?! C'était en Australie que je m'étais rendu, chez ses parents, les appelant, les harcelant même pour les avoir, remerciant Mika de m'avoir donné leur numéro. Mika avait disparu. Je voulais l'adresse des Kim. Et je l'avais eu. Oui. Je l'avais eu... Et je m'y étais rendu.

Là bas, la panique avait explosé. Des morts. Il y avait eu des morts. J'avais suivi les morts sans même réellement y faire attention et cela jusqu'à une pièce, une chambre et... Le pull de Mika. Le pull de Mika ensanglant... La panique m'avait pris alors que je m'effondrais, tremblant, la respiration s'étant soudainement accélérée. Où... Où était-il ?! J'avais regardé autour de moi, difficilement, la vue troublée par mes larmes qui dévalaient mes joues sans que je puisse les en empêcher. Personne. Il n'était pas là. Où ? Où était-il ?!!
Incapable de me lever, incapable de transplaner, de réfléchir, même, ce fut la sonnerie de mon téléphone qui réussit à me sortir de ma panique. Tremblant, j'avais alors répondu, j'avais réussi à articuler et... A Poudlard ?

Pas un mot. Je n'avais rien articulé. J'avais seulement transplané à Pré-Au-Lard, retrouvant mon balai pour foncer littéralement vers le chateau sans même faire attention au fait d'être vu. Par la fenêtre de notre chambre j'étais rentré. Et ainsi m'étais-je rué vers l'infirmerie. Il était là bas. Il était en vie. Il était là. Vraiment là.
Sans faire attention à rien, bousculant même l'étudiant près de Mika, je m'étais rué près de lui, l'embrassant avec toute la force de ma panique sans qu'il ne réponde et... Mais...

Redressé, la respiration saccadée, j'avais caressé sa joue, je l'avais observé, paniqué. Il... Il ne répondait à rien.

- Hae... Je suis là... Tout va bien... Tu ne risques plus rien mon coeur... Avais-je murmuré dans un ton paniqué alors que ses parents venaient d'arriver, que je me reculai pour les laisser approcher et...

Mon regard tomba sur la bague jetée au sol. Qu'est-ce que... Tremblant d'autant plus, j'avais relevé les yeux vers Mika, vers sa mère. L'angoisse se lisait sur mon visage. J'avais peur de comprendre, peur que cela soit vrai mais cela ne pouvait être vrai. Cela ne serait pas vrai.

- Non... Avais-je soufflé alors que je sentais les larmes me venir malgré tout aux yeux. Tu ne me quittes pas. Je le refusais. Je le refuserais toujours. Pas comme ça. Pas sans que cela ne soit logique. Il s'était endormi dans mes bras, il m'avait dit qu'il m'aimait. Il ne pouvait pas me quitter de la sorte. Tu ne vas pas me quitter parce que... Je ne savais pas pourquoi... Pour n'importe quelle raison ! M'énervai-je soudain, la peur prenant le dessus sur ma raison qui s'exprimait pourtant. Tu ne me quitteras pas, Mika. Pas quand je sais que tu m'aimes. Car il ne pouvait pas avoir changé en si peu de temps. Et où est ce putain d'infirmier ?! M'étais-je soudainement emporté en faisant volte face. Il a besoin qu'on le soigne ! Maintenant ! Où est-il ?!

J'avais envie de tout envoyer valser, j'avais envie de casser quelque chose alors que mon poing se refermait, que je tremblais de plus en plus, la crise d'angoisse prête à reprendre sa place.

Ils l’avaient déjà soigné… Pas assez. Pas quand il pouvait dire ce genre de choses. Pas quand il pouvait imaginer l’espace d’une seconde que j’abandonnerais, que je le laisserais sur un simple « je te quitte ». Non… Non, impossible, pas lui, pas… Non ! Je ne pouvais pas. J’avais besoin de lui. Il avait besoin de moi. C’était… Ce n’était rien sans lui. Je n’étais rien sans lui… Mais le pire était encore à venir alors que la colère grondait, que la rage menaçait d’exploser autant que la panique. Ses parents. Il… Il voulait faire reculer ses propres parents… Le geste de sa mère m’arracha un sursaut alors que je restai là, figé, observant Mika qui… Ajouter à une liste de cadavres ?... Que… Que s’était-il passé ?... Qui savait ?...

- Qui ? Grondai-je en revenant près de lui, de l’autre côté du lit. Mika, qui est au courant ?

Je ne laisserais personne le menacer. Personne le vouloir. Personne risquer son âme ou son corps. Mika n’appartenait à personne. Il était… Je… Non. Il ne resterait pas aux mains de qui que ce soit et… Il avait mordu…

- Tu ne retireras le droit à personne. Articulai-je sèchement, le poing serré alors qu’il reprenait parole.

Des paroles qui me firent mal. Vraiment mal. Il m’aimait… A vrai dire… Cela aurait été moins douloureux de savoir qu’il ne m’aimait plus…

- Hae…

Il n’était pas exclu qu’il en vienne, lui, à me tuer… Tremblant, j’avais davantage serré les poings à me faire saigner lorsqu’il parla de son maître, lorsqu’il voulu de nouveau nous faire reculer. Non…
Alors, lentement, j’avais fait le tour du lit, encore. Lentement, je m’étais baissé pour ramasser sa bague, ce symbole qui m’était cher. Revenant à ses côtés, sans avoir prononcé le moindre mot, j’avais attrapé sa main gauche, fermement, pour remettre la bague à l’endroit qu’elle n’aurait jamais dû quitter. Gardant son poignet dans ma main, j’avais alors mêlé mes doigts aux siens avec force tandis que les larmes roulaient lentement sur mes joues. Libérant son poignet, ma main s’était alors glissée sur son visage, l’obligeant à me regarder.

- Si tu m’abandonnes, tu me condamnes beaucoup plus. Avais-je articulé sachant pertinemment le poids que je lui mettais sur les épaules. Ecoute moi bien, Mika. Je… Par tous les mages, je t’aime. Je t’aime plus que tout. Et tu m’aimes. Alors… Alors n’oublie pas ce que je t’ai promis, je t’en supplie, Hae… N’oublie pas que je t’ai promis que… Que je serais là. Que je te protégerais. Mais je n’avais pas pu le protéger aujourd’hui. Je… Je vais davantage lier nos bagues. Je te retrouverais. Tu n’auras plus jamais à vivre ça, je te le promets… Mais… Ne dis plus jamais que tu me quittes. Pas quand tu m’aimes. Tu n'auras le droit de le dire que lorsque tu ne m’aimeras plus. Que je le saurais. Pas maintenant. Cela n'enlevait pourtant rien à ce qu’il avait dit, à ce qu’il avait vécu. Nous ne mourrons pas. Ni moi, ni tes parents… Tu ne vaux pas la mort. Tu vaux toute la vie. Tu vaux toutes les étoiles dans le ciel, le soleil, tout ce qui est vivant autour de nous. Tu es ma vie… Notre vie. Alors… S’il te plait… Hae je t’en supplie… Perdis-je ma voix dans un sanglot alors que mon front se posait sur le sien. Tu n’as à servir personne. Tu n'auras plus jamais à servir personne aussi vite que je le pourrais… Mais ne me lâche pas. Ne lâche pas…

Cela ne pouvait pas durer. Je ne voulais plus perdre de temps. Levant les yeux vers sa mère, sûrement avait-elle dû comprendre que je ne laisserais plus les choses ainsi. Je devais… Je ne pouvais pas laisser les choses ainsi. Pas quand il souffrait. Pas quand… Pas quand je sentais sa lumière disparaître.

- Je me fous de tout ce que tu pourras me dire, Mika. Avais-je repris. Je me moque du nombre de fois où tu voudras me faire reculer. Je me moque que tu me dises que tu ne veux plus de moi. Je resterais là quoiqu’il arrive. Pour toujours.

Et il aurait beau jeter sa bague, me repousser, refuser, même de me toucher. Je resterais. Je ne changerais pas. Je l’aimais. Je donnerais tout pour lui. Et je resterais en vie. Je le sauverais. C’était la seule chose qui pouvait m’importer.

- Quel homme ? Insistai-je. Je veux son nom. Car je n'allais pas laisser cela passer. Je n'allais pas laisser Mika avec ce risque, cette épée flottant au dessus de sa tête sans agir, sans le débarrasser de ce que j'estimais être une vermine.

Mais je refusais. Je refusais qu'il me lâche, qu'il lâche sa lumière. Pas ainsi. Pas maintenant. Lui remettant notre alliance, je l'avais alors presque menacé. M'abandonner serait me condamner. Cela ne pouvait être autrement.

- Quand bien même il se serait trompé... J'ai besoin de toi, Hae. J'ai besoin de toi pour être heureux et je ne te laisserais pas.

Au contraire. Je le lui avais promis. Je le protégerais, je resterais avec lui. Je le retrouverais quoiqu'il puisse se passer, je trouverais tous les moyens possibles pour que plus jamais il n'est à vivre ç...

Un homme était mort devant lui. La colère montait alors que j'avais de nouveau tenté de lui rappeler qui il était, de lui rappeler sa lumière... Qu'il refusa. Reparlant de son maître. Encore. M'arrachant un grondement sourd alors que je refusais, à nouveau, de reculer. Jamais. Il en était hors de question. Je lui rendrais sa lumière. Je ne l'abandonnerais pas. Je préférais encore disparaître que m'éloigner et... La suite... Je m'étais figé, l'écoutant avec attention, avec une rage qui, lentement, se développait en moi. Deux endoloris. Un imperium. Il... Ils l'avaient déshumanisé. Ils l'avaient privé de ce qui faisait de lui ce qu'il était. Ils avaient... Ils étaient des monstres inhumains. Des monstres qui méritaient pire que la mort.

- Ils mentent !! Avais-je soudainement hurlé en me reculant, envoyant valser la table de chevet de l'infirmerie. Ne les écoute pas ! Ca suffit ! Par tous les mages, MIKA ! Tu es la personne la plus belle, la plus lumineuse qui existe. PERSONNE ne t'arrachera ça. PERSONNE n'a le droit de... Tu ne vaux PAS la mort ! J'avais explosé. Définitivement. Pourtant, ma douceur revenait dès lors que je m'approchais de nouveau de lui, que je l'attirais à moi pour le serrer fortement dans mes bras, enfouissant mon nez dans son cou. Tu vas retenir ce que je dis, Mika... Tu vas... Je t'aime. Tu vaux tout mon bonheur. Tu vaux toute ma vie. Jamais je... Je ne te laisserais pas. Quoique tu dises. Quoique tu aies envie. Je reste. Je reste avec toi. Je t'aime... Je t'aime tellement... Je voulais le lui rappeler. Je voulais qu'il ne l'oublie pas. Jamais. Personne ne te laissera. Débat toi autant que tu veux contre ça. Personne ne reculera. Il resterait entouré, il resterait aimé comme il le méritait. A jamais.

Reculant alors, tremblant, je l'avais observé un instant, l'embrassant avec force soudainement comme pour appuyer mes dires, ma décision irréversible. Je ne pourrais pas. Je ne pourrais jamais l'abandonner.

- Tu dois te reposer mon coeur... Tu dois... Je te rendrais toute ta lumière... Murmurai-je de nouveau contre lui avant, d'enfin le relâcher. Ne t'avise plus jamais de retirer ton alliance...

Car elle allait me servir, elle allait... Je devais l'utiliser pour le protéger. Je devais... Il fallait le protéger et... Il avait failli mourir. Il avait souffert comme personne ne devrait jamais souffrir. Ces pensées revenaient en force alors que mes membres se mettaient de nouveau à trembler.

- M... Madame Wilde, Alec... Je... Levant les yeux vers ses parents, crispé comme je ne l'avais jamais été, je m'étais incliné. Prenez soin de lui. Je... Je reviens et... Mon regard se posa de nouveau sur Mika. Je t'interdis de vouloir encore que je t'abandonne. Je t'interdis d'imaginer que je puisse reculer. Je t'interdis même de penser tout ce que tu as dit aujourd'hui. Grondai-je sourdement. Je te promet que plus jamais cela n'arrivera. Je te promet que... Que tu ne souffriras plus. Alors... Ne t'avise plus jamais de dire de telles monstruosités. Je te préviens. Je n'abandonnerais pas. Je ne t'abandonnerais pas, Mika Wilde-Jeon. Car il deviendrait mon mari.

Faisant volte face, je m'étais alors rué à l'extérieur. J'avais... J'avais besoin de trouver, de chercher, de me rassurer aussi. Je devais l'aider. Trouver des solutions à cette malédiction. Trouver le façon de tuer ces connards finis. Je les tuerais. Je les ferais souffrir. Comment... Je ne le savais pas. Mais j'allais avoir besoin d'aide et de recherches.