I don't think I can go any further

Les choses s’étaient pourtant bien passées jusqu’à la rentrée, jusqu’à ce que suite aux décisions judiciaires, le père de Merindah ne décide de la faire revenir, pour son bien. Je ne pouvais qu’approuver. Je ne pouvais que la soutenir, mais son départ impliquait une chose que la distance ne pouvait permettre. Une chose qui ne pouvait être prioritaire face à sa protection, face à son bonheur. Dire au revoir à une relation qui m’avait fait du bien, qui m’avait fait me relever, fut douloureux. Mais justement, car elle m’avait sortie la tête de l’eau, je lui devais ce respect. Cette dernière once d’humanité.

Mais si je pouvais l’accepter, si je voulais que son avenir se fasse sans souffrance, elle ne pouvait être acceptée par tout le monde. Mon père, qui avait vu en ce rapprochement un moyen d’effacer le fiasco de ses précédentes décisions et de mon divorce, n’apprécia pas ce nouveau revirement. N’apprécia pas que je tourne le dos à une femme de bonne famille, pure, ministérielle. Alors il m’avait convoqué un weekend, lorsqu’il reçut un courrier du père de Merindah me remerciant encore de ma présence, de mon aide juridique, mais l’informant que la situation serait plus facile au pays pour sa fille. Un courrier que je reconnaissais comme une aide, un soutien pour m’éviter le pire, mais qui sonnait comme un échec. Ainsi donc, durant plus d’une heure, mon père déversa sa colère à mon encontre. Être aussi studieux et une fierté durant tant d’années pour finir par m’écrouler face aux vraies responsabilités.

Le fait que le nom de Yaxley eut été entaché avait levé un poids sur ma culpabilité à l’époque. Mais les Kareela…

Il était déçu de moi. Il m’informait que je n’aurais plus le choix. Qu’il ne me laisserait plus gérer, du moins me concernant car au sujet de ma soeur, j’avais encore eu la lucidité de la présenter à une bonne famille. Une incompréhension donc pour lui qui me voyait réussir pour les autres là ou je me montrais si orgueilleux me concernant. J’épouserais cette année la femme qu’on me présenterait. Que ça me plaise où non. Sinon je devrais faire sans le nom de ma famille pour mon avenir, car il ne pourrait évoluer au Ministère avec un fils aussi peut débrouillard. Même comment tenir une carrière politique quand ma propre vie était aussi entachée d’échec ? De controverse ?

L’écoutant, sans jamais chercher à me défendre, j’avais baissé la tête, le laissant sortir pour rejoindre ma mère et partir à une soirée organisé au Ministère. Soirée qui pour la première fois de ma vie, se ferait sans moi. Je ne méritais pas qu’il me mette en relation avec qui que ce soit. Mon avenir était… Brisé par une gamine… Elle… Elle avait marqué ma vie à l’encre indélébile. Elle m’avait fait tomber pour avoir été trop clément. Sortant finalement de son bureau, livide, j’avais gardé la face, croisé nos domestiques et elfes de maison sans rien montré alors que la maison avait du entendre les hurlements de mon père. Même Meghan qui était revenu ce weekend n’eut pas un regard. Pas quand la honte me rongeait à nouveau. Pas quand tout reposé sur une chose, une action que je n’avais pu toléré et qui m’avait entièrement fait basculé.

Remontant dans ma chambre, j’avais alors fermé la porte, rejoignant mon bureau pour m’y asseoir, incapable de faire exploser ce que j’aurais vraiment voulu faire. Ne pouvant prendre le risque de voir plus de monde me regarder différemment. La violence, la colère et la frustration n’avaient jamais été dans mes habitudes. Je… Je devais faire ce qu’il faut pour ne plus porter ce fardeau.

ft. Meghan

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De mon côté, les choses avançaient dans le bon sens : mes fiançailles avec Min-Ho Jeon étaient en cours et nous avons réussi à trouver un terrain d'entente. Je ne serais pas malheureuse je pense. Peut-être pas totalement heureuse, parce que notre union ne serait que factice, mais... C'était mieux que beaucoup de mariages arrangés. J'appréhendais quand même le moment où la date du mariage serait fixé et qu'il faudrait... consommer notre union. Il me faudrait bien passer dans son lit pour lui faire les enfants qu'on attendait de moi, mais cela risquait d'être un moment compliqué... Je m'efforçais de ne pas y penser, alors que nous n'y étions pas encore, mais je ne pouvais m'empêcher de me demander si il valait mieux être proche de lui pour que cela soit plus facile ou au contraire, ne pas m'impliquer et garder une relation... professionnelle ? Et ce n'était pas vraiment un sujet que je pouvais aborder avec d'autres personnes...


Mais pour Morgan... C'était bien plus compliqué. Je n'aurais pas du entendre cela, mais j'ai toujours été curieuse. Et discrète. Je sentis mon cœur se tordre quand mon père lui lança des reproches, souvent injustifiés à mes yeux. Qu'y pouvait-il si son mariage avec la Yaxley était un échec ? C'était entièrement la faute de cette petite dinde, je n'en doutais pas et père n'aurait pas du en douter non plus. Morgan avait toujours eu à cœur de porter haut le nom de notre famille. Cet échec était aussi cuisant pour lui que pour notre père. Quant à Merindah... J'étais désolée que les choses se soient terminées ainsi. Je l'avais vu revivre avec elle, l'étincelle dans son regard, éteinte par cette petite dinde, se rallumer au contact de l'australienne, mais voilà que le sort s'écharnait encore et qu'on lui arrachait celle chez qui il avait pu trouver du réconfort.

Ce n'était pas juste.

Silencieuse, n'osant intervenir pour défendre Morgan au risque d'envenimer les choses, je me fis toute petite, meurtrie par la dureté de ce verdict sans appel, alors que mon frère ne rétorquait rien et se contentait d'essuyer la tempête. Je me sauvai avant la fin de leur entretien, pour éviter de me faire prendre. Quand je croisai mon frère, il était totalement fermé et marchait d'un pas décidé vers... sa chambre. Je dus attendre que mes parents s'en aillent, souriante et aimante alors qu'ils me saluaient, avant de me ruer chez Morgan. Je ne pouvais pas décemment le laisser ruminer tout ça tout seul, pas après que mon père ai blessé si durement son ego. Je le connaissais bien, il devait se blâmer suffisamment comme cela que les choses aient viré ainsi.

Une fois devant sa porte, j'hésitai. Je posai mon front contre le bois froid, essayant d'entendre Morgan, mais il devait être immobile. « Morgan ? » Je soupire. « Peux-tu ouvrir cette porte ? » Nous avons toujours su nous parler. Cela a toujours été lui et moi, ensemble, quoiqu'il arrive. Impossible que cela puisse changer. Impossible qu'il me refuse cette entrée. Et si il le fait je... Je défonce la porte, voilà. Ou je passe par la fenêtre. Je peux être têtue quand je veux.

ft. Morgan

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Suivre ce chemin, encaisser que j’avais passé 24 ans à être un homme qui n’était plus reconnu, qui n’aurait jamais plus le respect de son père et qui devait reconstruire tout sur un échec. Un échec qui était de trop, qui me gardait au sol et qui me forçait à voir le monde différemment. Autrement. Il ne pourrait plus me permettre cette compréhension, cette attention que je pouvais offrir, que j’avais voulu offrir. La gentillesse, le respect… Sans devenir un monstre, est-ce que je pourrais entre me permettre ça ? Est-ce que je pouvais encore y trouver un sens alors qu’on me rappelait que mon avenir était en jeu, que celui de mon père pouvait être menacé et que l’espoir que j’avais eu depuis tout jeune ne saurait trouver son avenir ainsi ?

Je n’en savais rien, mais… J’avais besoin de m’isoler, j’avais besoin d’essuyer la violence de ses mots, de ce qu’il avait pu penser de moi, de combien j’avais dû baisser la tête. Mais la solitude était impossible avec elle. Nous étions fusionnels, trop habitué à être l’ombre de l’autre pour ne pas être étonné de son arrivée. De son appel. De sa demande. Pouvais-je alors lui demander de me laisser seul ? Non. Car je lui avais déjà caché le plus lourd, j’avais déjà gardé pour moi que j’avais eu toutes les raisons du monde de mettre fin à cette comédie, qu’en plus d’être inapte à tout avenir à deux, cette femme m’avait tout pris, m’avait arraché ma vie, ma virilité, ma confiance en moi.

J’avais déjà étouffé une réalité pour la protéger autant que j’avais pu me protéger.

M’avançant alors vers la porte, je l’avais ouverte pour la laisser rentrer, le visage toujours aussi fermé, toujours aussi sombre. Ses mots ne passaient pas, son jugement non plus. « Je ne suis pas… J’ai pas envie d’en parler Meghan. » soufflais-je finalement en m’asseyant sur mon lit, nerveux. J’avais besoin de digérer, car j’étais presque sûr qu’elle avait écouté, qu’elle savait déjà de quoi il en retournait, qu’elle savait que quoi qu’il pourrait arrivé, j’étais condamné à n’avoir aucun contrôle. « On pourra en parler demain… Quand j’aurais accusé le coup. », mais pas sûr que ça arrive, pas seul, pas sans quelqu’un sachant tout. Mais elle ? Je pouvais lui exposer combien j’étais tombé ? Mon orgueil me disait que non. Pas à ce point.

ft. Meghan

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Si il le fallait, je passerais la nuit devant la porte, jusqu'à ce qu'il se décide à en sortir. Je savais qu'il n'allait pas bien. Comment l'aurait-il pu après l'échec de son mariage dans un premier temps, puis le départ de Merindah ensuite ? Mais le pire était bien le blâme de notre père à son égard alors que Morgan avait toujours été exemplaire... J'avais mal pour lui. Nous avions toujours fonctionné ainsi, très proches, presque des jumeaux dans ce besoin d'être toujours proches et de tout se dire, de savoir aussi quand l'autre n'allait pas, particulièrement sensibles l'un à l'autre. Heureusement, il m'épargna le camping contre cette porte inconfortable, en m'ouvrant assez rapidement la porte. Je l'observai un peu avant d'entrer, inquiète. Je refermai la porte derrière moi avec douceur tandis qu'il allait s'installer sur le lit, en me disant directement qu'il n'avait pas envie d'en parler. Je vins m'asseoir à ses côtés. « D'accord. » Je ne pouvais que respecter son choix. Si il n'avait pas envie, cela ne servait à rien de le forcer, mais je savais aussi que juste être présente finirait par lui délier la langue.

Je me glissai dans son dos pour juste venir l'enlacer et poser ma tête sur son épaule, joue contre joue. « Tu n'as pas besoin d'en parler. Juste... Laisse-moi rester avec toi. » Comme avant. Comme quand nous étions petits et que l'un de nous venait se réfugier chez l'autre après s'être fait enguirlander ou punir, cherchant du réconfort chez cette personne qui jamais ne nous jugerait. J'avais l'impression que quoique je fasse, il ne serait jamais déçu de moi. Et j'espérais qu'il savait que l'inverse était vrai également... Père avait tort, il n'était pas synonyme d'échec et Morgan saurait rebondir et lui faire ravaler ses paroles, je n'en doutais pas. Et je l'aiderais à ne pas se laisser abattre et à ne pas se dévaloriser. « C'est une période difficile, mais ce n'est que cela. Une période. » Il y aura des jours meilleurs. Il y aura d'autres opportunités. Morgan a un nom fameux, il est bel homme et respectueux. Il ne sera pas difficile de lui trouver une épouse. J'espère juste que Père ne fera pas n'importe quoi pour le punir, le condamnant à une vie de tristesse. Il ne mérite vraiment pas ça et je ne suis pas certaine de savoir rester à ma place si cela vient à se produire.

ft. Morgan

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Je ne voulais pas parler, ou je ne pouvais pas le faire, c’était… Difficile, peut-être même un peu trop. Alors elle vint s’asseoir à côté de moi avant de se glisser dans mon dos pour me prendre dans ses bras, pour poser sa tête sur mon épaule. Pas besoin de parler, mais la laisser rester avec moi. Pourquoi c’était plus difficile que jamais de tenir avec elle dans la pièce ? Dans ses bras ? Et pourquoi l’entendre dire que ce n’était qu’une période me secoua, me fit trembler d’un sentiment que je n’avais eu de cesse de refouler. Repousser. J’étais… Je fissurais avec elle contre moi, je fissurais avec celle que je ne voulais pas mêler à tout ça.

J’avais besoin de souffler, besoin de… Besoin de sa présence, comme j’avais eu besoin de celle de Merindah, mais maintenant que la colère était passée, que restait-il ? La douleur, la frustration et la peur de ressentir ces choses alors qu’on attendait de moi que je sois un chef de famille droit. Je n’avais rien de ce statut, aucune fierté alors que je n’arrivais pas vraiment à dépasser l’affront qu’elle avait fait à ma virilité par stupidité. Elle… Elle avait pris ce qu’elle n’avait pas à prendre, ce que je ne voulais pas lui donner par respect. Mais elle s’en fichait. Elle se fichait de tout, trop persuadé de son bon droit, bafouant ce que j’avais voulu construire avec confiance.

« C’est pas qu’une période… » murmurais-je, la voix brisée, nouée par la douleur. « Elle m’a tout pris… » avouais-je sans pour autant qu’elle ne puisse comprendre. Pas comme ça, pas sans détail, mais le verbaliser ? En étais-je capable ? Pouvais-je à ce point faiblir avec elle ? Face à elle ? Elle avait assuré là où j’avais échoué et c’était bien, mais la situation ne serait peut-être pas simple, elle devait être épaulée, je devais être là et ne pas passer des jours, des semaines et des mois à me morfondre sur quelque chose qui n’existait que de mon prisme. Elle devait être soutenue, je devais être là, comme je l’avais toujours été.

Oui elle m’avait pris mes réussites, mon nom, le respect de mon père et une chose que je ne pensais pas possible, une chose qu’un homme ne devait sans doute pas ressentir avec une femme. Surtout cette femme, cette fille sans âme et respect qui n’était rien d’autre qu’une trainée. Qu’une arrogante sans fond, ni constance qui jouait aux grandes alors qu’elle était cerclée d’insécurité plus insignifiante les unes que les autres. Non. Je ne devais pas lui donner ce poids-là, elle n’avait pas le droit de le prendre, pas le droit de me faire trembler d’émotion, d’angoisse… Elle n’avait aucun droit.

ft. Meghan

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Je ne l'incitais pas à parler maintenant puisqu'il ne le désirait pas, mais je voulais simplement l'assurer de mon soutien indéfectible. J'avais envie de lui dire que quoiqu'il arrive, j'étais fière de lui, fière d'être sa petite sœur et que je l'aimais vraiment de tout mon cœur. Je supposais qu'il le savait, mais avec les récents événements et le violent camouflet infligé par mon père, il était possible qu'il ne soit plus certain de rien et ne se voit que comme une déception pour nous tous. Et quand sa voix se brise en m'avouant que ce n'est pas qu'une période, mon cœur fait de même. « Morgan... » Juste un souffle, avant que je le fige quand il avoue qu'elle lui a tout pris. Comment ça tout pris ? Je ne comprends pas... je sais que la déception est grande, je sais que cela n'a pas été avec la Yaxley, qu'elle n'a pas du tout été à la hauteur de l'honneur qui lui était fait et que les déconvenues s’enchaînent mais... Cela n'explique pas ce soudain abattement de mon frère. C'est la première fois que je le sens si... fragile. Même enfant, il a toujours conservé le masque du grand frère, pour m'entourer de sa protection, mais cette fois... C'est différent. Et mon instinct me hurle qu'il a été blessé bien plus cruellement que je ne l'avais pensé de prime abord et que, comme d'habitude, Morgan a gardé des choses pour lui.

Des choses qui sont en train de l'empoisonner, lentement, sûrement, et personne pour le délivrer de ça. Je pince les lèvres, démunie brièvement. Il ne veut pas en parler, pourtant, il se laisse soudain submergé par l'émotion dans mes bras... Que dois-je faire ? Il a toujours été celui qui console, qui encourage, mais en cet instant, les rôles s'inversent. J'ai envie d'être là pour lui comme il l'a été pour moi, mais comprendra-t-il que ce n'est pas là une marque de faiblesse de sa part de me laisser porter un peu le poids avec lui pour alléger ses épaules ?

Je suis confuse face à cet aveu. Un mariage raté, ce n'est pas si catastrophique... Qu'est-ce qu'elle lui a donc fait pour le briser comme cela subitement ? « Je... » Ma voix s'étrangle. Allez, je suis venue aider mon frère, je dois montrer que j'en suis capable, même si il me prend au dépourvu par la force de son désespoir soudain. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » Je n'ose pas trop m'avancer. Je suppose qu'il parle de son mariage raté mais se pourrait-il que ce soit le départ de Merindah qui le plonge dans ce désarroi ? Je ne sais plus trop quoi penser, et moi qui me targuait de bien connaître mon frère, je suis totalement perdue pour cette fois, espérant qu'il va se confier et ne pas me juger indigne de l'aider à ne rien comprendre directement. Tout en l'interrogeant avec une grande douceur dans la voix, je caresse son épaule pour tenter de l'apaiser.

ft. Morgan

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Qu’est-ce que je pouvais lui dire ? Qu’est-ce que je pouvais assumer ? Dire ? J’étais incapable d’assumer, incapable de savoir quoi penser et pourtant sa voix, ses gestes me font sombrer un peu plus. Elle m’avait tout pris, elle m’avait vraiment tout prix et puis cette question. Que s’était-il passé ? Je ne pouvais pas lui dire et pourtant, plus personne ne le savait, plus personne pouvait comprendre. Merindah était partie, si je reculais, je reculerais seul, sans que je puisse lutter, sans que je puisse me reposer sur quelqu’un. Mais je ne pouvais pas lui imposer ça, je ne pouvais pas me reposer sur elle, non pas par manque de confiance, mais juste car… Elle ne méritait pas mon ombre.

Seulement, à mesure qu’elle restait là, contre moi, lutter et refuser devenait de plus en plus difficile, de plus en plus impossible. « Elle a écrit à notre père… Elle voulait… Elle voulait tellement que je couche avec elle qu’elle lui a écrit pour dire que j’étais impuissant, que je ne savais pas l’honorer. » soufflais-je la voix nouée, le regard perdu dans le vide, « Elle avait 17 ans… Je ne voulais pas… Je voulais juste pas qu’elle vive ça comme… Elle avait 17 ans. » et une fille de 17 ans allait tout détruire quelques semaines plus tard. Elle allait tout me prendre.

« Elle s’achetait de la lingerie, elle arrêtait pas… » et je pouvais la laisser deviner à quel point cela ne pouvait pas aller. Déjà car elle avait osé inclure notre père à l’histoire, mais aussi car j’étais un garçon n’ayant pas besoin de ça, simple. Est-ce qu’elle voyait les choses se dessinait ? Est-ce qu’elle comprenait le problème ? Pour le moment, c’était surtout mon égo, ma nature qui étaient secoués, déjà suffisant quand elle s’en prenait à ma virilité aux yeux de notre père. Mais le reste… Devais-je… Si je devais avoir une alliée, c’était elle, même si je l’avais gardé le plus loin possible, c’était la seule qui devrait savoir avant que je fasse ce qu’on me demande.

Un dernier rempart que j’aurais dû garder pour moi, par orgueil, mais… J’étais à bout.

« Un soir je suis rentré saoul, je venais de me faire épingler pour quelque chose que je ne suis pas… J’avais trop bu et… », me tendant un instant, je baissais un peu plus la tête, « À un moment j’ai senti quelqu’un sur moi, une chaleur et quand j’ai ouvert les yeux elle était en train de… Elle avait sa bouche autour de moi et… J’arrivais pas, j’étais totalement à l’ouest, elle a réussi à me pousser à bout et juste après elle s’est déshabillé, elle s’est glissé sur moi et… Quand je l’ai senti j’ai… J’ai réussi à la repousser, à la faire sortir avant de transplaner ailleurs… », mais le mal était fait, elle l’avait fait, elle m’avait… Et… « J’ai fait envoyer ses affaires le lendemain, avec elle et je me suis arrangé avec Amara pour faire annuler le mariage… », je tremblais à nouveau, les mains sur mes genoux, « Je voulais juste… Elle m’a tout pris… » soufflais-je à nouveau.

ft. Meghan

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Durant un instant, je crus que Morgan n'allait pas se livrer à moi. Je n'allais pas le presser, je préférais attendre qu'il soit prêt. Mais... En fait, c'est moi qui ne l'étais pas... Jamais je n'aurais pu imaginé qu'il se passe cela dans l'intimité du couple que Morgan formait avec sa jeune épouse. Nous en avions parlé, elle était jeune, inexpérimentée... Mais c'était une Sang Pure, avec l'éducation qui allait avec, comme moi. Même innocente ou apeurée, elle avait du être un minimum éduquée pour ce moment et je savais mon frère assez doux et compréhensif pour permettre le dialogue et ne la la presser, ni accentuer ses angoisses, bien au contraire. Je reste persuadée que la communication est la clé d'une bonne entente. Je sais que certains hommes n'y sont pas ouverts, mais Morgan...

Je reste muette de stupéfaction, et même d'incrédulité, quand il m'évoque cette histoire de lettre à notre père. Comment ça elle avait parlé de ça au père de son mari ? Comment avait-elle pu oser l'afficher ainsi et remettre sa virilité en jeu ? Enfin, il n'y avait pas besoin d'être très intelligente pour savoir qu'il est des choses qui ne doivent pas être colportées et encore moins des rumeurs de ce genre... « Qu'est-ce que... Qu'est-ce que père a dit ? » Il n'y a pas prêté attention n'est-ce pas ? Il n'a pas écouté ces sottises quand même ? Et par Merlin, mais qu'est-ce qui est passé dans la tête de cette gamine pour oser dire une chose pareille ?! Qu'elle ai envie de coucher avec Morgan, malgré son âge, d'accord... Je peux comprendre. Mon frère est très bel homme. Qu'elle ai eu envie de lui, je comprends. Mais les méthodes...

Et plus il parle, plus je sombre dans les tréfonds d'un dérangement mental évident. Je n'ai pas lâché Morgan, et ma prise se resserre même sur lui, peut-être même à lui faire mal, tellement je suis... choquée. Mais quand il termine en parlant de ce qu'elle a fait, se glissant dans son lit et profitant de son ivresse pour... faire des choses, je le lâche brutalement et saute en bas du lit, ulcérée et terriblement agitée. « MAIS QUELLE SALE PETITE PUTE ! Je vais l'assommer avec ma batte et la défigurer au point que sa mère ne la reconnaîtra même pas ! Comment est-ce qu'elle a osé te faire tout ça ? Bon sang Morgan, je... » Je m’interrompt brutalement, avant de venir m'agenouiller devant lui et prendre sa main. « Je suis tellement désolée... j'ignorais que cela avait été aussi horrible... ça n'aurait jamais du arriver... Elle est bien née, bien élevée... Cette traînée a raté sa chance... Papa ne peut pas te condamner pour avoir divorcé dans ces circonstances et... » Je m'arrête, alors qu'une pensée me frappe... « Tu ne lui as rien dit ? » C'est presque une évidence qui me frappe comme une illumination... Notre père ne comprendrait probablement pas. Au delà qu'elle ai forcé Morgan, il attendait de lui qu'il couche avec sa femme et fasse des enfants, qu'elle soit majeure ou non... Non, il ne comprendrait pas... « Et Amara que sait-elle ? » Je soupire. « Ça va aller... Ce n'est pas une traînée sans honneur qui va définir qui tu es... Tu vas surmonter ça. Tu sais que je suis là. »

ft. Morgan

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« Que c’était inadmissible… Que je le faisais passer pour un crétin étant donné qu’elle avait aussi prévenu son père. », mais ce n’était sans doute pas le pire. J’avais su expliquer, j’avais su donner un sens à tout ça. C’était ce qu’elle avait fait après qui avait tout changé, définitivement. Elle m’avait tout pris, elle avait forcé des choses et… La tête baissée, j’avais alors parlé, difficilement, expliquant ce qu’elle avait pu faire, ce qu’elle avait fait et je sentis sa colère pulser à mesure que je parlais, je sentais ses mains se resserrer jusqu’à ce qu’elle ne saute du lit, agitée. Sa première phrase m’arracha un sourire tant c’était l’opposé de la réaction de Merindah. Elle me rassurait, sa colère, son explosion le faisait. Mais de là à avoir les réponses à ses questions… « J’ai appris qu’elle fantasmait sur ton fiancé et sur le plus jeune Gimhae… » ce qui lui laissait comprendre que j’étais dans ses goûts, qu’elle avait tout simulé, ses craintes, sa retenue… « Le premier jour elle me demandait encore de ne pas finir fille mère… » pour après demander à ce qu’on fasse notre devoir.

Elle était désolée, pourtant elle n’avait pas à l’être, elle n’était pas responsable, pas plus de son ignorance que de ce qui s’était passé. Quant à notre père ? Un regard du suffir car elle n’insista pas. J’étais un homme, en quoi avais-je le droit d’être choqué ou même blessé par tout ça. Quant à Amara ? « Oui… C’est grâce à elle que j’ai su annuler le mariage. Enfin… Elle n’a pas connaissance de tout, juste que sa fille a été trop loin… », je ne pouvais pas prétendre autre chose, pas me discréditer.

Mon sourire effacé, elle m’assura que ça irait, que c’était une trainée sans honneur, qu’elle ne me définissait pas. J’allais surmonter, elle était là. « Elle m’a discrédité Meghan, plusieurs fois, auprès de notre père… Elle a déjà réussi à me définir pour lui. Elle a déjà su le faire douter de moi, pire, je n’ai même plus mon mot à dire, je n’ai plus le droit de commenter quoi que ce soit… Elle a déjà tout pris. », et surmonter… « Il me reste qu’un an pour tout reconstruire, l’année prochaine je serais au Ministère avec lui… Si il n’est pas convaincu… Il pourrait m’envoyer ailleurs… », et partir d’ici ? Non, je ne pouvais pas, pas plus que je pouvais imaginer de recommencer à zéro. J’étais dos au mur et ma voix se brisa, à nouveau.

« Je suis jamais sorti du rang Meghan, j’ai toujours été exactement ce qu’ils attendaient de moi… Même de mère… Les Min existent en Corée, à nouveau. Et cette… Elle voulait tellement se faire retourner qu’elle a été capable de… », elle savait que la confiance était fragile, difficile à construire, encore plus à reconstruire. Si elle avait fait un mouvement de plus, qu’en serait-il ? « Je ne suis pas sûr qu’elle ait compris ma réaction cette nuit-là, mais si elle le dit ? Si elle sous-entend que je suis ce genre d’homme ? » je pourrais perdre mon nom. Un homme ne pouvait pas souffrir de cela… J’étais… Elle me tenait encore, mais peut-être que je pouvais m’en sortir grâce à sa stupidité.

ft. Meghan

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Je sens un poids alourdir mon cœur quand Morgan me décrit la réaction de Père... Je le sais sévère, très attaché à l'image de notre famille, de ses membres mais... Enfin... j'osais espérer qu'il savait comment il avait élevé ses enfants et qu'il leur faisait confiance. Quelque chose se brise en moi... l'admiration de la petite fille que j'ai été pour cette figure paternelle incontournable, impassible, immuable, qui nous a tout donné... Hormis de l'affection réelle. Et qui préfère croire la lettre d'une étrangère, d'une enfant, plutôt que de parler à son fils et lui faire confiance. L'amertume est réelle. Est-ce que cela a été aussi violent pour Morgan ? « Je ne comprends pas sa démarche... Ce sont des choses qui se règlent dans l'intimité... A quel moment venir y inclure des tierces personnes, surtout des pères ? C'est... ridicule. » Et humiliant. Je le comprenais.

Mais le pire reste à venir malheureusement. Elle l'a contraint. Elle a profité d'un moment de faiblesse de sa part pour tenter d'obtenir ce qu'elle voulait...Cela me met hors de moi et j'explose, ulcérée. Je marque un arrêt quand il m'avoue qu'elle avait des vues sur Min-Ho et Zack... Une expression de dégoût se dessine alors sur mon visage, tandis que j'ai un reniflement dédaigneux. « Fille-mère ? » C'est ridicule. Ils étaient mariés de toute façon, donc elle n'aurait pas été esseulée avec mon frère... Et puis, il y avait moyen de discuter... Je me masse les temps, mon cerveau bouillonnant devant tant d'informations contradictoires. Ses craintes avaient-elles été balayées par le désir ? C'était probable, mais tout de même... Même très attirée, même amoureuse, une première fois... Cela fait peur.

J'apprends qu'Amara était au courant, pas des détails, mais du comportement déplacé de sa fille. Cela a du être difficile pour elle d'aider mon frère à divorcer de sa fille... Par Merlin, Amara avait toutes les raisons du monde d'être déçue par sa fille, alors que c'était totalement injuste pour Morgan ! Cela me révoltait tellement. J'avais autant envie de casser la figure de cette traînée que de rassurer mon frère. Alors, comme pour le moment, je ne pouvais rien faire contre la Yaxley, je préférais me concentrer sur mon aîné. « Peut-être que cela finira par s'apaiser pour Père... Il y a peut-être moyen de lui faire comprendre que c'était une pute sans honneur qui aurait jeté le discrédit sur notre famille... » Et si il y a un moyen de la pourrir, je m'emploierais à le trouver. « Ne te laisse pas abattre... Montre-lui... Montre leur à tous que tu as de la ressource et que tu as de l'honneur. Ne fais pas attention à son opinion, continue d'être celui que tu as toujours été. Tu es un homme bien... Le mensonge ne pourra pas entacher ton nom indéfiniment. Tes actions futures te définiront bien plus sûrement. »

Je me redresse alors que sa voix se brise et m'agenouille à côté de lui, passant mon bras autour de son épaule et posant ma tête contre la sienne. « Tu as gardé bon contact avec Amara ? Elle a sans doute du pouvoir sur sa fille... Elle pourrait la dissuader de faire ce genre de bêtise et lui conseiller de la fermer et de prendre du plomb dans la tête... Sinon, je peux très bien lui coller une réputation de salope. Tu sais, les rumeurs se répandent très vite, il n'y a même pas besoin de véracité. Ou je peux lui balancer un cognard tellement fort sur sa sale gueule qu'elle en oubliera même son nom. » Et pour le coup, je ne plaisante qu'à moitié... Pour mon frère, je serais prête à tout.

ft. Morgan

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Comprendre sa démarche quand quelque chose devait se régler dans l’intimité. « Dans l’intimité, j’avais déjà placé des limites, je pense qu’elle n’avait pas assez de courage pour assumer de s’opposer à moi et connaissant son père, elle savait qu’il prendrait son parti. », mais elle avait de toute façon un problème avec nos profils, avec nos physiques. Elle avait déjà voulu d’autres, elle n’avait fait que pousser la faiblesse et prendre ce qu’elle voulait. Une belle ironie quand on sait qu’elle avait demandé à ne pas être mère. « Elle voulait finir ses études avant, ne pas être encore une enfant… », mais quelle douce ironie quand on voyait où nous en étions, ce qu’elle avait fait.

Donnant un peu plus de détail, j’avais du mal avec de qu’elle pouvait faire encore, du mal avec le fait d’être à genoux face à une fille de son espèce. Alors oui, peut-être que notre père finirait par se calmer, peut-être qu’on pourrait lui faire comprendre et… « Ton langage Meghan. » modérais-je une première fois. « Quant à père, si je continue à laisser filer des filles de ministre, je ne suis pas sûr. », mais je ne devais en effet pas me laisser abattre, mais de là à relever les yeux maintenant…

« J’ai plus autant de temps. Même pas une année ici et après si les choses ne sont pas plus glorieuses… Dans quel ministère je finirais ? », car si je devais éviter père, j’avais aucune certitude d’avenir. J’étais dépendant de d’autres, de la bonne volonté des gens à me reprendre au sérieux. Elle pouvait toujours me détruire, elle avait trop de pouvoir.

Revenant s’asseoir à côté de moi, elle glissa son bras autour de moi pour reposer sa tête sur la mienne. Elle pensait qu’il serait utile de voir avec Amara pour dissuader sa fille de déconner encore. Et puis, si jamais, elle n’était pas contre lui coller une réputation bien salée, ou lui envoyer un cognard dans la tête. Soupirant, je secouais la tête, « Elle l’a déjà à l’oeil, elle lui a collé une claque en publique je te rappelle… Mais… Maitrise toi, je crois qu’elle en vaut pas la peine, elle s’attira bien assez de haine par elle-même. », je ne pouvais pas être le seul, elle serait bien foutu de causer quelques autres désillusions à d’autres personnes. « Et puis évite de rentrer dans ce genre de guerre. Les accords ne sont pas tous conclut avec les Jeon, évitons d’en perdre un nouveau. » sans parler qu’une réputation pouvait rapidement exploser aussi dans son sens et que je doutais que deux enfants dissidents soient un plaisir pour notre père, qu’il nous laisse faire.

Alors autant ne pas la mêler à tout ça. Autant ne pas provoquer les choses et laisser la situation se calmer d’elle-même. Elle l’avait dit de toute façon. Il n’y avait pas de raison pour que les choses ne finissent pas par s’éteindre. Du moins… Je voulais penser ainsi. Comme elle.

ft. Meghan

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Je me masse les yeux à la réponse de Morgan. Je ne sais vraiment plus quoi penser, ni quoi dire. Je crois que je ne peux pas comprendre, n'ayant pas un esprit puéril et dérangé moi-même. Surtout quand il me dit qu'elle voulait terminer ses études avant d'avoir un enfant, mais qu'elle s'est acharnée si fort à consommer le mariage... Du coup, l'envie était bien là, bien avant le devoir... Coucher avec mon frère, mais ne pas procréer tout de suite. C'était purement du désir. Ce que je ne pouvais pas reprocher, mais par Merlin... La manière ! Parlons-en de la manière ! Elle avait réussi à le traumatiser ! Morgan avait toujours été sûr de lui, de sa position, de son destin. Et là, elle avait tout fait vaciller. Elle avait touché à ce qu'il avait de plus sacré : son intégrité. Alors naturellement que cela me fait complètement sortir de mes gonds. Ce que ne manque pas de noter mon frère qui me rappelle que je parle comme une charretière et que ce n'est pas très distingué. « Pardon, mais si tu savais comme je suis ulcérée... Mon langage ne suffit pas à exprimer ma colère. » Vraiment. « Merindah avait besoin de se ressourcer chez elle... Il doit bien être capable de comprendre ça. Ce n'est pas toi qui l'as poussée à fuir non plus... » Je pourrais peut-être essayer de lui parler ? A papa ? Je suis dans ses bonnes grâces pour le moment et il a toujours été un peu plus coulant avec moi qu'avec son héritier.

« Ne pense pas comme ça. Il va décolérer. Et tu vas te racheter à ses yeux. » Même si j'estime qu'il n'a pas à le faire mais bon... Père ne voyait pas les choses ainsi donc... Il fallait bien que Morgan essaie de redorer son blason. Nous allions devoir regarder quelles demoiselles Sangs Pures d'un âge acceptable étaient libres pour engager un rapprochement. J'aurais aimé que Morgan connaisse un peu l'amour, mais c'était un peu trop utopique, surtout après cet enchaînement de désillusions. J'avais bien vu qu'il appréciait Merindah. D'elle, il aurait pu tomber amoureux... Et faire un beau mariage de surcroît. Cela aurait été tellement parfait... Mais non.

Ce qui l'inquiète aussi, c'est que la Yaxley aille salir son nom. J'avance l'hypothèse que sa mère pouvait peut-être lui mettre un peu de plomb dans la tête et lui dire de se faire discrète. Sinon... Moi, j'étais bien prête à le venger. Revenue près de Morgan, je ne pouvais que lui montrer combien je l'aimais par ma proximité et un câlin fraternel. C'était malheureusement le seul soutien que je pouvais lui apporter. « Tu n'es pas assez revanchard, tu sais ? Cela me ferait le plus grand bien de l'humilier. » Je rétorque avec une voix un peu boudeuse. « Mais pour qui me prends-tu ? Si je la punis, elle ne saura pas que c'est moi, je ne suis pas idiote. » Ma voix est un peu plus joyeuse, avant que je ne plante un baiser sur sa joue. « Ça va s'arranger. Et pour ce que ça vaut... Je suis fière d'être ta sœur et tu auras toujours mon soutien inconditionnel, j'espère que tu le sais.»

ft. Morgan

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Je savais pourquoi elle répondait ou parlait ainsi, mais Diana ne devait pas avoir un tel impact sur elle, « Diana ne vaut pas la peine que tu t’abaisses à son niveau Meghan. » soupirais-je, un peu excédé non pas par elle, mais par le fait que cette gamine allait continuer à me prendre la tête une éternité. Tout comme j’allais devoir rattraper le fait que j’avais laissé filer la fille d’un Ministre, ce qui devait être compréhensible à son sens. « Sans doute, mais il ne reste que je me suis affiché avec elle et qu’il n’y aura pas de mariage. Même pour son bien, Père voit les retombés politiques… Mais au moins aies-je de très bon rapport avec son père, sans doute pourrais-je faire mon stage au Ministère Australien si les choses ne vont pas mieux. », mais la fatigue des transplanages quotidiens serait évidente et violente.

Je devais me racheter, quoi qu’il arrive, quoi qu’il se passe, je devais me racheter, même si ça impliquait de faire face à mes obligations, de baisser la tête et de ne rien dire. Elle au moins serait sécurisée avec un homme semble-t-il pas trop idiot quoi qu’aussi froid qu’une porte de prison. Du moins elle l’était si elle ne faisait pas de connerie et c’était pas nécessairement le plan à l’écouter. Elle voulait lui faire payer et elle ne devait pas. « Je sais simplement qu’il n’y a rien de bon à en tirer. Si elle s’en prenait à toi, je ne dis pas, mais mettre en danger ta réputation alors que la mienne est déjà brisée, inutile. », elle n’en valait vraiment pas la peine, je devais m’en convaincre. Je devais l’assurer.

Et puis, se faire prendre… « Je ne te pense pas idiote, mais elle est Serpentard, c’est pas pour rien Meghan… Elle sait ce qu’elle fait cette… » petite conne. Mais elle, elle était fière d’être ma soeur, j’aurais toujours son soutien. « S’il y a bien une personne dont je ne doute pas, c’est toi Meghan. » la rassurais-je, ou lui assurais-je, au choix. Je ne doutais pas d’elle, je ne le ferais jamais. « T’es la première femme de ma vie et tu le resteras, y’en a aucune qui arrive à ton niveau. », elle était aussi la seule pour qui je serais capable de faire des choses stupides, des choses sans fondement, juste pour son honneur, juste pour son bonheur.

« C’est pour ça que si le Coréen déconne, je veux bien lui casser la gueule et le renvoyer chez lui. », ajoutais-je en me penchant sur elle pour lui embrasser la tempe. Je n’avais pas voulu trop me mêler de son histoire, pas voulu être trop intrusif, mais peut-être que ça pourrait éloigner sa colère de parler de lui, « Il est venu plusieurs fois cet été, je ne me trompe pas ? Ça se passe bien ? », de toute façon il n’avait pas le choix que d’assurer.

ft. Meghan

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Je ne retiens pas une petite moue boudeuse à la remontrance de Morgan. Parfois, il est beaucoup trop sage et détaché. Je sais faire semblant quand nous ne sommes pas en public, mais là, je peux laisser exploser ma véritable nature, sans crainte de jugement ou de déraper. Ce qui semble être raté quand même alors que Morgan arrive à me reprendre la dessus... Peut-être davantage pour se raccrocher à quelque chose de neutre que par réel besoin de me faire la morale. C'est quelque chose de facile à faire, d'automatique. J'objecte tout de même qu'on ne peut pas lui reprocher que la jeune femme ai eu besoin de se ressourcer et rentrer au pays après ce qu'elle a traversé. « Père finira par voir l'avantage d'avoir son père dans tes relations, même sans avoir épousé sa fille. » J'en étais à peu près persuadée. Il fallait juste qu'il digère cette série de déconvenues. Père a toujours été ambitieux, ce sont des revers de fortune qui font mal à son ego. Rien qui ne puisse être réparé ensuite. Il reste encore des jeunes filles très bien à marier parmi les Sangs Purs et mon frère a de quoi les attirer dans ses filets assez facilement.

Quand j'évoque une possible vengeance, Morgan tente de me raisonner, non sans arguer le fait que je pourrais y laisser quelques plumes. Ma réputation... Bah, je doute vraiment que cette petite dinde réussisse à m'atteindre, de quelque façon que ce soit. Qu'elle soit Serpentard ou non. « Tu crois qu'elle sait ? Parce que excuse-moi, mais j'ai plutôt l'impression qu'elle fait n'importe quoi. Tu lui prêtes plus d'intelligence qu'elle n'en a. Tu lui as finalement plu et elle a voulu goûter au plaisir de la chair avec toi, ce que tu lui as refusé, ça l'a frustrée et elle a agi comme une gamine capricieuse et gâtée qui prend ce qu'elle pense lui revenir de droit. Elle est Serpentard parce que toute sa famille l'est et qu'il n'y a pas de maison pour les cruches de son acabit. »

Je souffle, agacée, avant de me radoucir et de l'assurer de mon amour et mon soutien, en toutes circonstances et quoiqu'il décide. Franchement, il pourrait décider de fuir avec une moldue pour être heureux que je le soutiendras encore. J'ai quand même un rire ravi quand il me répète que je suis la première femme de sa vie et que je le resterais : « Si tu mets la barre trop haute aussi... Aucune ne peut atteindre ma perfection, fais-toi une raison. » Je plaisante bien entendu, mais je suis quand même contente de l'entendre parler ainsi.

Il évoque d'ailleurs mon fiancé. Je ne pense pas avoir tiré un mauvais lot. Je m'en sortirais mieux que lui dans ce mariage arrangé, j'en suis quasi certaine. Les choses sont claires entre Min-Ho et moi. Je ne chercherais pas à gagner son amour et il ne cherchera pas le mien. « Ça je n'en doute pas, mais méfie-toi, je doute qu'il se laisse faire facilement. Lui, c'est un vrai Serpentard. » Et il se permet enfin de poser des questions sur ma relation avec ce garçon qu'il m'a choisi. « Oui. On a décidé que ce serait bien qu'on apprenne à se connaître tranquillement. Et il parfait aussi mon apprentissage du coréen et de toutes leurs coutumes. C'est compliqué. Je regrette vraiment que Père n'ai pas autorisé Mère de nous inculquer tout cela au fil du temps. J'ai un retard terrible à rattraper. Mais je crois que je m'en sors bien. Min-Ho n'a pas l'air spécialement agacé quand on se retrouve tous les deux et que je m'entraîne, ni devant mes questions. Je ne suis pas totalement détendue avec lui, parce que je sens qu'il est encore en train de me jauger, mais nos moments ne sont pas désagréables pour autant. Il est un peu moins froid quand on le fréquente davantage. Et en petit comité. »

ft. Morgan

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Difficile pour moi de ne pas prendre d’énorme pincette avec elle. Elle avait su avoir ce qu’elle voulait de l’une des façons les plus détournée, qu’en serait-il du reste ? Alors oui, elle faisait peut-être n’importe quoi, mais de là à ne pas la prendre au sérieux ? « Cruche ou gamine, elle a su avoir ce qu’elle voulait. » et avait marqué mon esprit un peu trop clairement pour que je puisse l’ignorer. Elle s’était… Démarqué par une excellente capacité à manipuler et tromper son monde que je ne pouvais ignorer.

Mais au moins, je pouvais compter sur elle, sur le fait qu’elle serait toujours là, quoi qu’il arrive. De toute façon, elle resterait la première femme de ma vie, celle qui sera à jamais indétronable. Alors oui, peut-être que la barre était trop haute et que je devrais toujours me contenter de moins, « Ou je te les envoie avant, comme ça tu me dis si ça vaut le coup ou non. », même si en réalité, il n’y aurait aucun choix, qu’on serait forcément face à la décision de mon père. Je devais faire avec, je ferais avec. Et puis, ne rien attendre était encore le meilleur moyen de ne pas être déçu.

Et en parlant d’être déçu, parler d’elle, de celui qu’elle avait du commencer à fréquenter, me permit de changer de sujet. Je n’étais pas prompt à me défendre, je pouvais la défendre elle et là encore, elle ne doutait pas de moi. Je devais juste me méfier, le Coréen était un vrai Serpentard. « D’autant plus simple de jouer sur son égo. » assurais-je alors avant de parler de ses venus à la maison. Ils apprenaient à se connaitre, il l’aidait à apprendre le Coréen, regrettant alors que notre père nous ait privés de cet apprentissage plus jeune tant cela semblait dur. Le jeune homme semblait patient, ne pas s’agacer devant elle. Il ne manquerait plus que ça, cela dit, qu’il s’agace d’un effort de sa part.

Pour autant elle n’était pas entièrement à l’aise avec lui, elle savait qu’il la jaugeait, mais ce n’était toutefois pas si désagréable d’être en sa compagnie. Il était un peu moins froid en privé. « Il jaugera longtemps. Les Coréens sont… Particuliers par rapport à nous. Mais s’il te respecte c’est déjà ça de gagné. », même si le respect était semble-t-il assez difficile à gagner. « Et notre père n’a pas été très visionnaire pour le coup, dommage qu’il trouve un gendre d’un pays qu’il a autant repoussé à la maison. », quoi que dans un sens, c’était pas plus mal. Une sorte d’ironie bien placée. « Le principal c’est que tu ne te sentes pas en prison, qu’il soit assez bien à tes yeux. », même s’il n’était déjà pas un vieux, comme on aurait pu croire avec certains partis célibataires du coin. Il avait au moins à peu près son âge, à peu de choses. Elle avait déjà plus à partager et en commun.

ft. Meghan

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Je pince les lèvres face au défaitisme de mon frère. Mais je ne peux pas vraiment y faire quelque chose. Pour le moment, il faut le laisser cicatriser. Il n'a pas été aidé par notre père malheureusement. Et je ne pense pas qu'il en ai parlé à mère. Même si je suis excédée, je suis quand même heureuse qu'il se soit confié à moi. Cela n'a pas du être facile, je suis sa petite sœur, ce n'est pas habituel, ni dans l'ordre des choses. Et c'est un secret bien lourd et peu glorieux pour lui, qui expose une fragilité, une atteinte à sa masculinité. J'ai juste envie de le serrer contre moi et lui dire que tout ira bien maintenant, qu'on va arranger ça... Je n'en ai aucune certitude. Je ne peux que lui assurer mon soutien, entier, indéfectible. Et mon amour, inconditionnel. Cela m'amuse qu'il m'assure être la première femme de sa vie et qu'aucune ne m'égalera. Comme l'idée de passer un test auprès de moi. Cela ne me dérangerait pas de faire une sélection même si je peux aussi me tromper, bien évidemment. « On peut essayer comme ça. » J'ai un petit sourire.

Naturellement, la conversation se porte sur ma propre situation. Fiancée à un Jeon. J'en suis encore à l'observer et le jauger, mais je ne peux pas nier qu'il ai joué franc jeu avec moi, ce qui est tout à son honneur. Je préfère une franchise brutale, que des mensonges enrobés de jolis mots. Cela fait trop mal quand la vérité éclate. Nous avons passé un accord. Dont apprendre à nous connaître. On s'apprivoise en réalité. Je hoche la tête aux paroles de mon frère. « Oui, je travaille en ce sens en tous les cas. » Le respect dans un couple, c'est primordial. A défaut d'affection ou d'amour, c'est déjà énorme. Maintenant... Même si c'est encore lointain, je dois avouer que le moment d'honorer mon devoir me fait un peu angoisser. Le respect c'est bien, mais cela ne suffit pas à cimenter un couple dans l'intimité... Et le faire froidement, par devoir... Oui, cela me fait un peu peur.

J'ai un mince sourire à la suite : « On appelle ça l'ironie du sort. Ou le karma. » Et parfois, il revient violemment se rappeler à nous. Je hausse une épaule. « Tu sais... qu'importe le mari, un mariage arrangé reste toujours une forme de prison. » J'enfouis mon visage contre Morgan, avant de murmurer : « A moi de trouver la clé pour qu'elle ne le demeure pas. Je pense qu'avec Min-Ho, ce sera possible. Qu'il me laissera déployer mes ailes, tant que je n’entache pas son nom, ni sa réputation. »

ft. Morgan

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Elle pouvait essayer de vérifier les prétendantes avant, pour avoir son avis, pour qu’elle puisse assurer mes arrières. Des partenaires comme nous l’avions toujours été et qui la poussait à accepter ma touche d’humour qui ne l’était pas tant que ça. S’il y avait un monde dans lequel il pourrait y avoir une chance que nos avis compte encore pour nous, ça se saurait. Mais là, ça serait au plus rentable pour mon père, au plus intéressant.

Mais pour l’heure, sa situation devait déjà être moins chaotique, elle pouvait-être plus stable. Surtout que dans un sens, en étant Serpentard, c’était facile de savoir sur quoi jouer, sur quoi appuyer. Et je ne m’inquiétais pas dans le fait d’avancer dans ce sens. Ma soeur connaissait à la fois sa place, mais aussi et surtout ce qu’on attendait d’elle. Elle connaissait le monde, elle ne laissait aucun inconnu s’installer, la déstabiliser. La seule ironie était sans doute qu’à vouloir autant nous éloigner des origines de notre mère, notre père venait de mettre ma soeur en difficulté. Ironie ou Karma, dans les deux cas, il allait devoir lui aussi faire des efforts pour continuer à faire venir une famille imposante de ce pays.

« J’ai presque hâte de le voir patiner alors que notre mère et les Jeon sauront parler en Coréen. », lui qui voulait toujours tout contrôler, tout gérer, ça ne se ferait pas sans lui plaire. Pourtant, je me trompais peut-être, j’espérais qu’elle ne soit jamais en prison, mais elle me rappelait que quel que soit le mariage, ça en serait toujours une. J’avais aussi peu su la protéger ? Aussi peu su lui offrir un avenir confortable ? Resserrant ma prise autour d’elle pour la serrer contre moi, j’embrassais le sommet de son crâne alors qu’elle m’assurait devoir trouver la clé pour qu’elle n’en soit pas une éternellement. Même si avec Min-Ho ça serait possible, qu’il pourrait la laisser faire plus si elle n’entachait ni son nom, ni sa réputation, « Te connaissant ça devrait aller alors… », car elle était éduquée, pas une gamine.

« Il y a toujours un monde dans lequel, si un jour ça devient trop dur, il ne faudra penser qu’à toi Meghan. » soufflais-je alors, conscient que la faire s’échapper ne serait pas sans conséquence, mais pour elle, accepter de déstabiliser la dynamique familiale n’était pas un souci. Ne le sera même jamais. Elle était bien la seule force qu’il me restait ici, la seule à ne pas avoir cédé, alors il me fallait aussi lui rappeler. Au-delà de toute éducation, elle devait pouvoir se sentir autorisé à reculer si un jour les choses devenaient insupportables. Si elle ne trouvait pas la clé.

ft. Meghan

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« Tu crois qu'il va s'y mettre ? » Je suis un peu sceptique. Finalement, il pourrait aussi bien compter sur moi et sur maman pour jouer les intermédiaires. Ce n'est pas une langue très facile à apprendre et il a déjà tellement de travail que je ne suis pas certaine qu'il ai du temps à dépenser pour ça. Surtout quand il et si fier de sa culture anglaise et a renié tout le côté de notre mère. En attendant, cela m'a mis en difficulté... Ce n'est pas une partie de plaisir de rattraper sur le tard et les Jeon sont une famille assez exigeante. Je doute qu'on me pardonne beaucoup de maladresse. D'ici à ce que ce soit un test en soi pour savoir à quel point je peux être acharnée et minutieuse et tout faire pour ma future famille... Il n'y a qu'un pas. Je soupire en me passant une main dans les cheveux. Les souhaits de Morgan me concernant son mignons, même si un mariage sans amour sera toujours une sorte de prison. J'ai renoncé depuis longtemps à connaître ce plaisir, mais je sais maintenant que c'est vraiment impossible avec Min-Ho. Il a été très clair à ce sujet, son cœur est déjà pris. A moi de faire avec et de trouver quelqu'un qui me satisfera sur le plan affectif, parce qu'avec lui, c'est... mort. Mais ce n'est pas grave. Au moins ne me force-t-il pas à lui être totalement fidèle. J'ai cette liberté là et si je sais me montrer intelligente avec lui, j'en aurais d'autres. Il n'est pas aussi froid et impassible qu'il en a l'air après tout. « J'espère. » Je lui adresse un sourire réconfortant. Il ne doit surtout pas s'inquiéter concernant mon avenir. Tout ira bien, il a fait le bon choix en me proposant ce parti. « Ne t'en fais pas, tu as bien choisi. »

Il prononce alors des mots qui me font me figer dans ses bras... J'ignore si c'est tout ce qu'il s'est passé récemment qui lui a retourné un peu le cerveau, qui lui a fait lâcher du lest ou si il ose juste exprimer une pensée déjà bien ancrée dans son esprit, mais qu'il n'a jamais osé prononcer, mais... Ces paroles se gravent dans mon esprit et mon cœur alors que je comprends que je suis sa priorité absolue, avant même la famille. Et ça... C'est un présent de sa part que je n'aurais pas osé imaginer. Enfin, je savais déjà qu'il m'adorait et voulait me protéger et veiller sur moi au mieux, en m'assurant un avenir correct avec l'influence dont il disposait face à père, c'est à dire peu. Mais là... Il me proposait une porte de sortie si un jour, la situation est trop difficile à gérer. « Morgan... » Ma voix est un peu tremblante, alors que je m'écarte un peu de lui, pour me saisir de son visage et poser mon front contre le sien : « Toi et moi, contre le reste du monde... » Cela a toujours été et sera toujours. Mais je sais aussi que je n'utiliserais cette porte de secours qu'en tout dernier recours.

ft. Morgan

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« Tu crois que son égo survivra au fait que sa fille sache parler et échanger, que son fils y fasse des affaires et que lui soit le seul à rester loin de ça ? » demandais-je dans un léger sourire qui voulait tout dire à mon sens. Mais le plus important c’était elle, le fait qu’elle aille bien, qu’elle aille mieux avec quelqu’un qui à défaut d’être de confiance, puisse au moins la faire rayonner. La faire sortir de cette prison.

Une chose semble-t-il possible, car j’avais bien choisi à son sens, une réalité qui m’arracha un sourire, non pas de fierté, mais d’espoir pour elle. « Il a vécu une déception, il est là pour sa famille, il reste Serpentard, donc il faudra s’en méfier, mais ça veut dire aussi qu’il est fier, sérieux et puis… Tu m’avais dit pas de vieux. Il est carrément plus jeune. Il est sportif, ce qui implique peut-être un physique pas trop mal… En fait laisses le moi, je crois que c’est pas mal. Devenir gay. », on était plus à ça prêt, même si dans les faits ça me dégoutait grandement d’imaginer ça. Mais oui, dans le fond elle pourrait s’en sortir. Et si jamais c’était trop, elle pourrait toujours me le dire.

Elle devrait penser à elle avant la famille. Je le savais à présent. Un fait qui sembla la déstabiliser alors qu’elle collait son front au mien. Ça serait elle et moi contre le reste du monde. Ça serait surtout toujours elle avant le reste. Je pouvais gérer la famille seule. Je pouvais faire en sorte qu’elle ait sa liberté, même si pour cela, j’acceptais aussi de tout couvrir. Mais elle avait le choix. Elle l’aurait toujours. Ces derniers mois m’avaient appris à rendre ma fidélité à l’essentiel, même si je ne m’offrirais jamais ce luxe. Embrassant son front, je la serrais un peu plus dans mes bras. « Ne change pour personne. Ne t’impose jamais rien. Okay ? », car je ne pourrais sans doute pas tout réparer, car il y avait des blessures que je ne saurais éviter.

« Et si tu veux me venger, fais passer notre père pour un con à mieux t’entendre avec ta belle famille qu’il ne pourra jamais le faire. Une petite humiliation face à sa propre incompétence sera super. » et pas un vrai danger pour elle. Au contraire, il n’y aurait rien à dire si ce n’est qu’elle était parfaite, la belle fille rêvée par tout le monde, celle qui faisait des efforts et qui démontrait combien notre famille était grande. Car au dela de son intelligence à elle, de sa capacité à apprendre, ça serait notre père qui serait félicité et je savais qu’il n’aimait pas la tricherie, qu’il n’aimait pas duper. Chose impossible à ne pas faire dans ce genre de situation. Il ne pourrait que ressentir le malaise d’être ainsi féliciter sans en mérité le moindre mot. À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire non ? Alors il devrait accepter d’être fier pour une réelle réussite de sa fille, sans lui.

ft. Meghan

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« Hum... Pas faux. » je me tapote la lève, songeuse. C'est étrange de considérer que papa puisse être en échec à un moment donné, qu'il puisse ne pas contrôler totalement une situation. Son image idéale s'effrite peu à peu et ce n'est pas une sensation très agréable. Mon père a toujours été sévère, mais il est une sorte de figure autoritaire qu'on ne remet pas en question ou en cause. Mais là... Cette image tremble sous les coups de la réalité, alors qu'il n'a pas pris le parti de son propre fils, totalement dévoué, qu'il ose le juger et le rendre malheureux. Davantage qu'il ne l'est. Et la situation lui échappe doucement, avec cette union qui me lie aux Jeon. Une heureuse décision selon moi alors que je rassure Morgan à ce sujet d'ailleurs. Si lui est malheureux sur ce plan là, je suis davantage gâtée. On dirait que les rôles se sont inversés, que la roue a tourné. Mais franchement, j'aurais préféré être malheureuse et le voir s'épanouir dans son mariage... Au point qu'il fasse une plaisanterie sur une éventuelle homosexualité, il a du être vraiment ébranlé. J'éclate pourtant de rire : « Je ne pensais pas devoir me méfier de mon frère un jour concernant mon fiancé. » Je reprends un peu plus sérieuse : « Tu as fait ce qu'il fallait concernant cette union. Tu ne t'es pas trompé. Et tu as ma gratitude pour ça. » Je me fais plus malicieuse un instant : « Pour le physique, je ne saurais te dire, mais tu veux que je te tienne au courant ? » Je lui adresse un clin d'oeil avant de changer de sujet.

L'humeur taquin s'efface, l'émotion revient au galop. Ce que me dit mon frère se grave dans mon esprit, mais je repousserais au maximum le moment d'utiliser ce joker si d'aventure, j'en ressens le besoin. J'espère que cela n'arrivera jamais. C'est étrange ce mélange entre solitude et fraternité. Heureusement qu'il est là. Mon âme sœur. Nous pourrions presque être jumeaux tant nous sommes fusionnels. « D'accord. » Je le regarde quelques secondes, avant de caresser son visage : « Je devrais te demander la même chose... N'oublie pas qui tu es... Même si en ce moment, cela te semble flou, concentre-toi sur toi. » Je pointe sa poitrine du doigt, là où se trouve son cœur.

J'ai un sourire d'accointance quand il me parle de le venger auprès de notre père. C'est dans mes cordes, du moins je pense. Min-Ho est un allié, je pourrais très bien lui expliquer qu'il ne fait pas confiance à son propre fils. Je ne suis pas sûre que cela le laisse totalement indifférent quand la famille est si importante à ses yeux. Davantage que les pièces rapportées. « Il est évident que j'ai à cœur de contribuer à la fierté de notre nom. Et de ma famille. » Une très lourde charge, qui peut s'avérer lourde de conséquences si je trébuche. Mais je suis plutôt sûre de mon coup pour le moment, je n'ai jamais déçu qui que ce soit. Aucune raison que ce soit différent maintenant, même si les enjeux sont bien plus grands. Un challenge que je me sens de reporter, surtout encouragée ainsi par mon frère, qui n'a jamais eu aucun doute sur mes capacités. J'aurais aimé lui donné la même confiance en lui... « Tu sais, c'est ta confiance en moi qui me porte... Cela a toujours été. »

ft. Morgan

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« J’ai peut-être ignorer une solution trop longtemps… » soufflais-je dans un rire un peu acide avant qu’elle ne m’assure que je n’avais rien fait de mal la concernant. J’avais bien choisi, je ne m’étais pas trompé, j’avais sa gratitude pour ça. « C’est inutile, le contraire aurait été stupide… », pas quand aimait la personne qu’on essayait de protéger. Il fallait une réponse parfaite, quelqu’un qui puisse lui convenir, et rapidement dès l’instant où j’avais sentis les choses m’échapper. « Je déplore juste ne pas avoir eu plus de temps pour apporter une meilleure réponse à ta personnalité. », même si il pouvait toujours y avoir de bonne surprise. « Mais oui, j’aimerais tout savoir… Attends. Non. Ça c’est Heather, moi je veux pas savoir en fait ! » assurais-je dans un rire complice.

Mais c’était elle le plus important, elle qui devait passer avant le reste. Elle ne devait pas changer, pour personne, ce qu’elle acceptait avant de caresser mon visage pour me demander la même chose. Un voile se jeta sur mon regard avant que je ne baisse les yeux. Ne pas oublier qui j’étais. Même si en ce moment ça pouvait sembler flou, je devais le faire et… Et non. J’avais déjà touché le sol, sans doute plus qu’elle ne pourrait jamais l’imaginer, plus que je ne pourrais l’imaginer. Une réalité que je lui avais dévoilée qu’en partie car je refusais de la blesser plus qu’elle ne l’était déjà.

Elle avait déjà assez vu, déjà à faire avec cette nouvelle.

Mais elle avait une autoroute pour se venger de notre père, pour lui montrer qu’il était pas entièrement en position de force. Ce a quoi elle répondit qu’elle avait à coeur la fierté de notre nom et de notre famille. Embrassant son crâne, je murmurais, « Je suis fier de toi Meghan. », une fierté qui semblait se coupler à ma confiance pour l’aider à aller si loin. Une confiance qui la faisait avancer. « Je fais que pointer des évidences tu sais… Tu n’as jamais rien fait qui puisse faire douter quiconque de toi. », surtout pas moi. Elle était bien plus forte et intelligente que ça.

ft. Meghan

I don't think I can go any further

Que Morgan puisse plaisanter sur l'homosexualité montre quand même combien il est au bout du rouleau. Je sais que ce n'est pas dans ses principes et qu'il ne se tournerait jamais vers les hommes. J'ai mal au cœur pour mon grand frère, mais si je ne peux rien pour sa situation privée, je peux au moins l'assurer qu'il a très bien assurer son rôle de grand frère et protecteur en me trouvant un parti de premier choix avec qui je peux envisager une vraie vie de couple, une relation solide de respect et de confiance, à défaut d'amour. Même si il faudra bien envisager d'avoir des relations intimes à un moment donné, alors qu'on attend de moi de lui donner des enfants un jour. Mais nous n'en sommes pas là... Et je pense pouvoir parler de cela avec Min-Ho le moment venu, tout simplement. Peut-être que cela le travaille aussi... Je n'en sais rien, mais j'ai de moins en moins peur de favoriser le dialogue avec lui. « Certains s'en seraient moqués. Même si je sais que cela n'a jamais été ton cas. » J'ai un petit sourire fataliste. Père était dur, mais j'osais imaginer qu'il souhaitait tout de même le mieux pour moi. Mais quand je vois la dureté avec laquelle il traite Morgan, je commence à me poser des questions. Au moins mon frère a-t-il eu son mot à dire... A-t-il fait barrage sans même que je ne le sache ? « Je serais curieuse de savoir quelle personnalité collerait à la mienne selon toi. » Et quand je plaisante sur mon intention de lui raconter comment ça se passe avec Min-Ho en détails, il renchérit, avant de mettre un stop. J'éclate de rire quand il parle de Heather. Pas faux, si je peux parler de quelques doutes, c'est bien avec elle. « Oui, il vaut mieux que ta petite sœur reste pure dans ton esprit. »

Mais la conversation ne demeure pas légère bien longtemps. Pas quand il y a des non dits si lourds entre nous. Son mal être est bien plus profond que ce qu'il a pu me confier. Sa façon d'assurer qu'il fera tout pour moi et de m'offrir la possibilité de fuir si ça devient trop dur me prouve combien il a été affecté, ne souhaitant pas que je vive un jour la même chose. Mais j'ai peur. Pas pour moi. Pour lui... Il n'est plus le même... Je connais trop bien mon frère et ce n'est pas seulement les revers de fortune ou le désamour de mon père. Je refuse de laisser sa lumière s'éteindre définitivement. Sa façon de détourner les yeux et de ne pas me répondre confirment mes craintes. Je vais faire attention à lui les prochains mois.

Cependant, je lui assure que je le vengerais de notre père, en tenant haute ma place et en faisant la fierté de mon époux et de sa famille. Ce n'est même pas de l'arrogance. Je connais mes capacités et je suis bien éduquée. Et Morgan m'a toujours poussée en avant. « Normal, je suis parfaite, ne l'oublie pas. » Je rejette mes cheveux en arrière dans un geste exagéré avant de redevenir sérieuse : « Je peux rester avec toi cette nuit ? » Juste dormir avec lui, comme quand on était petits. Il a besoin de compagnie. J'ai peur de le laisser seul maintenant.

ft. Morgan

I don't think I can go any further

« Je ne suis pas certain. » assurais-je dans un sourire, léger, avant d’assurer que j’avais fait mon maximum, mais que je n’avais pas l’assurance d’avoir trouver la personne parfaite pour elle. Une réalité qui la rendit curieuse et qui me fit secouer la tête, « Quelqu’un de passionné, de lumineux, d’intelligent, avec de l’humour et un profond respect des autres, quoi qu’un petit côté commère n’aurait pas été de trop. Mais un gars bien, qui transpire la gentillesse, le sérieux… Et qui n’a aucun espoir sur le fait qu’il devra se mettre à genoux pour te plaire. » concluais-je dans un rire.

Et puis, si l’idée d’être moi-même avec son fiancé me vient à l’esprit, j’avouais que je ne voulais pas de détail. Absolument pas et… Non. Il y avait Heather pour ça, ce qui la fit rire avant qu’elle n’imagine une chose, « Alors je crois que je sais déjà depuis longtemps que tu n’es plus pure, chaste et innocente, mais j’aime encore ne pas avoir tout les détails de combien c’est le cas. », assurais-je en embrassant son crâne.

Mais je n’avais plus le contrôle sur rien, je ne l’aurais plus. Je pouvais juste me battre pour le retrouver, autant que possible, je ne pouvais que lui assurer combien j’étais fier d’elle. Elle avait toujours été ce pour quoi j’étais le plus fier, cette part de moi que je garderais dans la lumière. Ce à quoi elle répondait qu’elle était parfaite, souriant en secouant la tête, je lui demandais, mi sérieux, « Tu feras gaffe en sortant, j’ai peur pour tes chevilles. » quant à sa deuxième requête, « Jusqu’à ce que nos parents rentrent… Je préfère éviter d’afficher notre complicité, pas en ce moment. Il ne doit pas te prendre en grippe. » et je ne devais pas faire en sorte que ça arrive. C’était donc à la fois une acceptation qu’un refus. Mais pour de bonne raison.

ft. Meghan

I don't think I can go any further

J'ai un sourire amusé, bien que légèrement teinté de tristesse quand Morgan me décrit l'homme parfait pour moi. Est-ce qu'il m'idéalise ? Est-ce qu'il est aveuglé par son amour pour moi ? C'est possible. Mais cela aurait été formidable de trouver ce type d'homme. Malgré moi, je compare ces traits de caractère avec ce que je sais de Min-Ho. Ce n'est pas si mal. On oubliera le côté lumineux, qui transpire la gentillesse... Et surtout le fait de se mettre à genoux pour me plaire. Il est déjà admis qu'il n'a pas l'intention de gagner mon cœur. Et moi le sien. En revanche, il est capable de passion, il est intelligent, parfois drôle, sérieux... Ce n'est pas si mal. Il ne remplit pas toutes les cases, mais cela aurait pu être bien pire. Que mon frère ne s'en fasse pas pour ça, il a fait le bon choix pour moi et je saurais tirer parti de cette union et me faire mon propre bonheur. Je plaisante sur les détails que je pourrais raconter à mon frère concernant ma relation avec mon futur mari, sachant bien qu'il préfère ne pas savoir, même si il ne se fait aucune illusion sur ma... pureté.

Ses encouragements, sa foi en moi me vont cependant droit au cœur. Je n'ai pas vraiment de doutes, comment pourrais-je en avoir en ayant une telle confiance pour me porter ? Je ne plaisante qu'à moitié en parlant de ma perfection. « Tant que ce n'est pas ma tête. » Je renchéris avec un sourire amusé, qui disparaît un peu quand il refuse ma demande à demi-mots, en faisant preuve de logique et de froideur. Je soupire, déçue. « Il sait déjà que nous sommes fusionnels. » Je réplique avec une voix quelque peu boudeuse, avant de hausser une épaule. « D'accord. » Si c'est ce que lui veut... Je n'ajoute rien et m'allonge juste dans les bras de mon frère, écoutant son cœur battre. Je voudrais tant pouvoir apaiser ses tourments...

En attendant, cette conversation a fait naître en moi un profond sentiment de haine pour Diana. Une haine qui ne demande que vengeance pour Morgan. Chaque jour qui a passé suite à notre discussion n'a fait que me montrer combien cette expérience l'a changé. Il n'y a pas que ça, mais c'est le déclencheur alors qu'il s'est éteint. Il ne sourit plus qu'avec moi, et encore...

Et ce matin, je ne peux empêcher un sourire de fleurir sur mes lèvres quand des rumeurs me viennent aux oreilles que Diana est défigurée et malade. On murmure que le mot « traînée » est apparu sur son visage, en pustules dégoûtantes. Ses camarades de chambre ont laissé fuité l'information... Je dois absolument voir Min-Ho pour le féliciter d'avoir réussi à glisser la potion jusqu'à la chambre de Diana. Maintenant, il faut que j'essaie de ne pas trop montrer ma satisfaction, mais je ne fais pas vraiment illusion quand, à la pause de midi, je croise le regard de Morgan. Allez on prend l'air angélique. Je suis sûre qu'on peut même voir l'auréole au dessus de ma tête. Et c'est avec mon plus grand sourire que je lâche à mon frère qui approche : « Salut ! Tu vas bien ? ».

ft. Morgan

I don't think I can go any further

Je n’étais pas naïf. Définitivement pas. Je pouvais croire en plus d’une coïncidence, mais celle qui arrivée après une discussion à coeur ouvert avec ma soeur, non. Pas quand le sujet de la discussion était Diana et qu’on disait partout qu’elle était lourdement atteinte par une acné très ciblé et en effet. Cette dernière ne m’apparu pas longtemps, mais elle était bien marquée et si il serait mentir que dire que cette vision n’avait pas quelque chose d’appréciable, je devais aussi avouer que les conséquences pourraient être dramatiques si quelqu’un avait une association d’idée malheureuse.

Alors, lorsque le repas de midi arriva, à la fin d’un cours, lorsque je pus prendre la direction de la grande salle, je fus arrêté par l’arrivée de quelqu’un dans mon champ de vision. Quelqu’un que je fixais un instant, désabusé avant de m’en approcher et qu’avec toute l’innocence du monde, elle prenne de mes nouvelles. « Tu veux qu’on parle du fait que je te connais tellement que j’aurais pu te faire et que les coïncidences n’existent pas dans ton sillage ? » demandais-je avec sérieux, car je ne savais pas comment elle avait fait, mais c’était à la fois bien joué et à la fois puérile.

« Comment tu as fait ? » demandais-je alors, calmement, mais bien déterminer à savoir de quoi il en retournait pour préparer une défense le jour où on remonterait à elle. Car une gamine parlerait forcément, ou on se souviendrait de son passage dans les dortoirs et si Diana avait bien des ennemies, il était assez évident que pour elle, la liste des plus dangereux ne serait pas aussi longue que prévu. Alors qu’elle parle. « Et ne fais pas l’innocence, j’avais dit de rester tranquille. » rappelais-je avec une sévérité modérée car il serait mal venu de la disputer aussi. Elle avait agis, revenir dessus serait stupide et surtout inutile. Le mal était fait, mais elle devait apprendre à se contenir, elle n’était pas une fille sans éducation.

ft. Meghan