J’admettais être presque étonné que mon père l’ait accepté. Mais mon année avait été bonne. J’étais passé en Septième année et je n’avais fait aucune vague. Bon… Peut-être le fait que je ne sois pas seule avec un garçon avait-il joué. Il y aurait Mara, le meilleur ami de Jay. Cela avait sûrement beaucoup aidé. Et… Enfin… Il avait accepté. C’était le plus important.
Cela dit, j’admettais avoir été surprise de son invitation. Moi qui pensais ne pas le revoir des vacances… Je m’étais surprise à en être particulièrement heureuse. Quoique ce bonheur soit quelque peu mitigé par l’indication de la présence d’une piscine dans la villa… Il n’avait pas oublié. Je l’avais pourtant espéré malgré nos cours de vol sur balai. J’avais prié le ciel et la terre qu’il puisse avoir oublié notre petit arrangement. J’étais désormais pratiquement sûr que ce n’était pas le cas. Et c’était avec beaucoup d’appréhension, tant pour le fait que j’allais passer du temps avec lui, étrangement, que par l’idée même de la présence d’une piscine, que j’avais mis mon maillot de bain dans mon sac. Soit. Parfait…

J’avais ainsi retrouvé Damian et son frère avant Mara. L’attention de Dam vis-à-vis de son frère lorsque j’avais compris son coup monté avec Mara m’avait même touché. Pour un intolérant… Il faisait des efforts, c’était louable et me prouvait qu’il était quelqu’un de bien. Juste un peu idiot sur les bords de temps en temps.
L’endroit était magnifique, la vue était parfaite et même si j’étais un peu tendue et que j’allais bientôt devoir admettre avoir passé un peu plus de temps que prévu dans les magasins pour préparer ces quelques jours, j’étais heureuse d’être là. Pour le moment.

Il n’avait pas tardé à mettre notre arrangement sur la table, bien évidemment. La piscine. C’était notre destination. Et… Seule dans la chambre qui m’avait été allouée, je soupirai, assise sur le lit. J’avais déjà réussi à mettre mon maillot de bain, enfilant une robe de plage par-dessus. Un achat évident de ma session shopping d’avant vacances. Un achat qui n’arrivait pourtant pas à me faire oublier ce qui allait devoir se passer ici. Rien n'arriverait à me le faire oublier à part la voix de Damian qui frappait à la porte.

Lui autorisant l’entrée, je plissai les yeux à son sourire. Il n’indiquait rien qui puisse valoir. Rien du tout. Etais-je prête pour une initiation ?

- Non, absolument pas. Répondis-je complètement honnête.

Mais j’étais une femme de parole et me levant du lit, j’avais soupiré profondément.

- Mais j’ai promis… Et puis je ne voudrais pas que tu imagines que je suis plus faible que toi qui a accepté de monter sur un balai.

La fierté… Heureusement que la mienne était souvent mal placée pour me permettre de dire ce genre de chose et surtout de le penser. Ainsi, et certainement plus par fierté qu’autre chose, passai-je à côté de lui. J’avais retenu le trajet dans la maison pour lier ma chambre à la piscine, comme s’il s’agissait de ma zone d’exécution et je pus alors l’effectuer sans aucune hésitation, me stoppant à quelque pas de l’eau. C’était une chose que d’y aller mais… Finalement… Je… J’allais peut-être… J’avais peut-être un livre à finir…

- Tu… Tentai-je. Tu ne trouves pas qu’il risque de pleuvoir ? Oui. Il risque de pleuvoir, on pourrait peut-être remettre ça à demain ? Non ? Parce que… Ce serait dommage de… D’être mouill… M’arrêtant, me rendant compte de la bêtise de ma phrase, autant par son manque de logique que par le ciel bleu qui nous surplombait, je toussotai. Ne dis rien. Lui ordonnai-je en le fusillant du regard malgré tout avant de prendre une très, très, très, très longue inspiration pour retirer ma robe. Si je trempe jusqu’aux chevilles ça ne passera pas je suppose ?... Essayai-je aussi.

On ne savait jamais. Sur un malentendu… Ça pouvait passer.

Il… Constatait ? Sérieusement ? Plissant les yeux, j’avais esquissé une moue légèrement mécontente avant que sa réflexion ne m’arrache un sourire en un haussement d’épaules.

- Comme si un Serpentard pouvait battre une Gryffondor par le courage… Jamais. Conclus-je pour m’avancer, pour le dépasser et parcourir la maison jusqu’à la piscine, jusqu’à ce lieu qui, à sa vue, me fit m’arrêter net.

Je… J’avais peut-être une autre chose à faire, finalement. Et puis… Il allait peut-être pleuvoir. Ce serait dommage d’aller se baigner sous la pluie et de finir mouillé et… C’était idiot. C’était carrément idiot. Et si je le sommai de ne rien dire, la main qu’il posa dans mon dos me fit légèrement frissonner. Ok… Je… Je n’avais pas vraiment le choix, alors. Et… Non, vraiment ? Je n’avais pas le choix ?
Ma robe retirée, je tentai une nouvelle fois de négocier, quoique j’imagine bien que cela soit inutile. Damian était dur en affaire. Bien trop dur pour mon esprit en panique. Jusqu’aux épaules. Pas jusqu’aux chevilles donc… Pourquoi fallait-il que les épaules soient si hautes ? Avais-je même intérieurement râlé alors qu’un instant mes pensées se bousculèrent à la vue de son… Enfin à sa vue et… Je… Secouant la tête, je me fis revenir à la réalité…Et sûrement n’aurais-je pas dû. Le monde du rêve était, finalement, le meilleur à cet instant…

Déglutissant difficilement, j’avais observé l’eau un moment avant de me saisir des mains du sorcier, tentant de contenir – en vain – mes tremblements de peur.

- Je tremble parce que j’ai froid. C’est tout. Mentis-je éhontément les yeux fixés sur son visage pour ne pas regarder l’eau, pour tenter d’oublier que…

J’avais mis les pieds dans l’eau. Je… Je sentais l’eau et mon corps entier se figea, mes ongles se crispant dans les mains de Damian alors que l’envie de reculer se faisait intense. Mon teint devenu livide, je tentai désespérément de garder mon calme alors que les larmes me montaient aux yeux. J’avais peur. Définitivement peur et je tentai de me repasser en boucle les mots de Damian. Il ne me lâcherait pas. Il ne me forcerait pas et surtout il ne me lâcherait pas et… Et il ne me lâcherait pas. Vraiment pas. Je lui faisais confiance. Et si cela aurait pu me paraître étrange tant je pouvais peiner à faire confiance aux autres, cela ne me choqua pas. Certainement pas maintenant alors que je me forçai à descendre une marche de plus, une marche qui me fit davantage trembler.

- Je vais me noyer… Avais-je fini par articuler difficilement alors que mon corps, cette fois, refusait d’avancer ou même de reculer. J’arrive plus à bouger…

Ma voix s’était presque éteinte sous la panique alors que je serrai les mains du Serpentard, les yeux fixés dans les siens, démontrant tout l’effroi qui me prenait à cet instant. Je ne savais plus quoi faire ni même comment le faire. La marche même me semblait inconnue alors que je restai bloquée, comme une gourde, entre deux eaux.

J’avais peur. Définitivement peur. J’avais eu beau tenter de me raisonner, de me rassurer, de serrer ses mains, rien n’y avait fait. Je m’étais figée, incapable ni d’avancer, ni de reculer. Et je ne savais plus quoi faire tant la panique anesthésiait mes réflexions.
J’allais me noyer. C’était la seule chose que mon cerveau acceptait encore de traduire. J’allais me noyer si je faisais un pas de plus. En avant, comme en arrière. L’eau ne me laisserait pas vivre. Comme s’il s’agissait d’une entité vivante, je n’arrivais plus à penser convenablement alors qu’il tentait, malgré tout, de me rassurer.

- S… Si… Articulai-je en secouant la tête. Je vais me noyer...

Il me tenait pourtant. Je sentais ses mains se raffermir autour des miennes. Mais cela ne changeait rien. D’autant que mes yeux s’étaient détournés sur l’eau, sur ce qui m’effrayait et qui, à cet instant, m’entourait bien trop. Absorbée par cette étendue, je n’avais alors pas senti son mouvement, trop concentré sur le fait de devoir rester sur mes deux jambes, de ne pas faire le moindre geste au risque de tomber et… M’accrocher ?

Instinctivement, mes yeux s’étaient relevés sur lui, surprise, me faisant, l’espace d’une seconde, oublier où nous étions alors que ses bras m’entouraient. Là, collé contre lui, je n’avais pas réellement tout compris et… l’eau. Elle me revint comme une claque, me faisant de nouveau trembler alors que mes bras se resserraient autour de son cou.

Il n’avancerait pas. Je le savais. Enfin… Je n’en doutais pas. Alors… J’avais fermé les yeux, me serrant davantage contre lui, j’avais rapidement enfoui mon visage contre lui, tentant de l’écouter, de suivre ses conseils. Me caler sur sa respiration… Difficile lorsque la mienne était erratique. Mais faisable… Il m’avait fallut de longues minutes qui m’avait alors paru une éternité pour que je réussisse à me calmer. Sans être sereine, j’arrivais, au moins, à respirer.

- Tu sens bon…

Plus que sur sa respiration, c’était sur son odeur que je m’étais aussi concentrée, tentant de trouver de quoi me raccroché mentalement, de ne plus penser à ce que j’allais lui demander car ma respiration et ma contenance plus ou moins retrouvée… Mon courage l’avait été aussi… Un tant soit peu.

- On peut descendre d’une marche ? Avais-je alors demandé en m’accrochant davantage à lui comme si ma vie en dépendait – et à cet instant, il me le semblait réellement.

Déglutissant difficilement, j’avais alors enfin levé la tête vers lui, proche, très proche de lui. Mais si cela me troublait alors que je n’avais pas senti mes joues devenir rouge et mon cœur battre davantage, je ne l’avais plus lâché du regard.

- Tu ne me lâches pas, hein ?... Avais-je presque supplié tant dans ma voix que du regard. S’il te plait…

Est-ce que je lui faisais confiance ? La réponse semblait évidente. Bien sûr que je lui faisais confiance. Il m’avait bien assez prouvé que je le pouvais mais… dans cette situation… Lui faisais-je vraiment confiance ?

- Je n’aurais jamais dû vouloir vaincre ta peur… Maugréai-je à mi-voix avant que je n’ose hocher la tête.

Oui. Je lui faisais confiance. Je ne serais pas avec lui dans cette étendue de mort si ce n’était pas le cas. Je lui faisais confiance aussi pour m’empêcher de fuir alors que c’était là la seule envie que j’avais et…

- Hé ?!

J’avais hoqueté en me sentant soulever, ses mains sous mes fesses alors que mes jambes s’enroulaient autour de lui pour nous éviter une chute – qui serait évidemment mortelle au vu de notre position entourée d’eau.

Est-ce que ça allait ?... Je…

J’étais restée presque bouche bée, immobile dans ses bras, les miens s’étant davantage refermés sur son cou. Je… Je n’en oubliais pas vraiment où nous étions mais… Qu’est-ce que… Un instant, je m’étais davantage serré contre lui, encore, lorsque j’avais senti l’un de ses bras se dégager pour…

Clignant des yeux, je l’avais alors observé. Cette fois, l’eau me paraissait presque… Disons secondaire tant j’étais perturbée par ce qu’il se passait. Alors est-ce que ça allait ? Peut-être un peu mieux. Ou moins bien. Ou pareil. Ou… Enfin…

- Pourquoi ?...

Pourquoi venait-il de me porter ? L’idée même d’être moins profondément dans l’eau me semblait trop loin de mon esprit pour être admis. Quoiqu’à vrai dire, bien des choses semblaient trop loin de mon esprit pour l’être à cet instant. Je ne savais pas ne pas réfléchir. Je ne connaissais pas vraiment cette sensation qui m’empêchait de rester rationnelle et logique alors que mes yeux tombaient sur ses lèvres qui me perturbèrent d’autant plus, mon visage s’étant rapproché par ce simple fait.

- Ca va…

Au moins avais-je répondu à la question. Longtemps après cette dernière, certes, mais au moins mon cerveau fonctionnait-il toujours un peu. Assez pour que je n’aille pas trop loin, plus loin que ce que j’avais déjà fait. Assez pour que je me rappelle que le monde où je pourrais lui plaire n’était pas encore créé et que cette envie que j’avais de l’embrasser, là, maintenant, était sûrement et uniquement dû à ma peur irrationnelle de la situation. Oui. Voilà. J’étais irrationnelle. Et c’était cela qui entraînait le reste. Bien sûr.
Le fait que cela ne soit pas la première fois ? Je préférai ne pas y penser. L’instant présent me semblait déjà bien suffisamment compliqué à gérer pour le moment tandis que je ne quittais plus ses lèvres des yeux autant que l’idée de l’embrasser ne quittait pas mon esprit.

- Le sol est loin…

A esprit absent, réflexion idiote. J’avais voulu dire qu’il était grand. J’avais dit tout autre chose. Parfait. En plus de me faire des films, j’allais me ridiculiser. D’autant que ma bêtise semblait m’avoir réveillé, mon regard se posant autour de nous pour que l’eau qui nous entourait se rappelle à mes bons souvenirs. Le serrant d’autant plus alors que mon cœur ratait un battement à bien plus que ma panique, j’avais malgré tout murmuré.

- Ne me lâche pas… Car cela restait le plus important.

- Tu es un monstre… Affiramia-je.

Je faisais donc confiance à un monstre… Peut-être était-ce là une erreur… Mais une erreur que je dus rapidement assumer car rapidement, il me souleva. Surprise, j’avais quelque peu émis une objection sonore avant de m’accrocher à lui et…Je… Sa main jouant d’une mèche de mes cheveux, je l’observai alors, interdite. Il était proche et… Et la diversion… Oui, une diversion…

A vrai dire, cela ne fonctionnait que trop sur moi alors que je me trouvai désormais absorbée par lui, par son visage et plus particulièrement par ses lèvres alors… Oui. Oui, ça allait. Car je n’étais plus vraiment là au point que ma voix sorte de ma bouche sans aucune logique. Le sol était loin… Quelle idée. C’était là la preuve que sa diversion fonctionnait, au moins… D’autant que son sourire était… Je…

Je rien. Il m’avait fallut un instant pour revenir un tant soit peu à la réalité. Nous étions dans l’eau. Il reculait, nous allions nous enfoncer et… Il ne devait pas me lâcher. Vraiment pas. Aucun risque avait-il d…

Mes pensées s’étaient interrompues en même temps que ses lèvres s’étaient posées sur les miennes. Je n’avais pas immédiatement réagi, surprise et même perturbée par ce qu’il se passait. Que faisait-il ? Enfin… Question idiote au vu de ce qu’il se passait. Mais… Pourquoi ?
Avais-je réellement envie de me poser la question ? Pas vraiment. J’avais… Je voulais juste… J’avais fini par répondre. Par, maladroitement, tenter de lui rendre ce baiser sans être bien certaine de ce qu’il fallait faire. Je ne l’avais jamais fait. Pas vraiment. Et… Enfin… Il… Lui s’y connaissait, et… Il embrassait bien. Cette pensée me traversa l’esprit un instant avant que je ne fronce les sourcils et que je ne me concentre plus que sur lui, plus que sur… Il m’embrassait et…

J’avais soudain l’impression d’être sur un nuage. Chaotique, certes, mais un nuage quand même alors que l’eau autour de nous me semblait annexe alors que je me séparai enfin de lui.

- Pourquoi ?... Avais-je murmuré sans vraiment le relâcher, contre ses lèvres. Tu… C’est une diversion aussi ? Parce que si c’est ça… Ce n'est pas très amusant…

Je n’avais pas envie que ce ne soit que cela, qu’une simple diversion. Je voulais… Autre chose. Une chose à laquelle je peinais à croire mais… Il m’avait embrassé et…

- On est dans l’eau… Avais-je fait remarquer alors que la peur remontait lentement le long de mon corps, que mes bras commençaient à se serrer davantage autour de lui. Je… Il faut que…

Que je sorte ? Non. Sa diversion était efficace, à vrai dire et… Et j’avais ainsi retrouvé ses lèvres. Toujours maladroite, au moins l’avais-je tenté de moi-même sans être foncièrement convaincue de ce que je pouvais faire.

- Ne me lâche pas… Lui avais-je enfin répété, cachant mon visage devenu rouge dans son cou comme pour ne pas voir l’étendue autour de nous.

J’avais peur. Mais j’étais comme… Anesthésiée. Comme si je n’étais plus là, ou peut-être trop là ou… Enfin… Il… Il m’avait embrassé. Cette vérité bouclait dans mon cerveau sans discontinuer alors que je secouai malgré tout rapidement la tête.

- On… On peut sortir s’il te plait… Avais-je fini par murmurer, malgré tout. On… On recommence après mais… Avant… S’il te plait…

Trop d’émotions. J’avais eu trop d’émotions d’un coup. Mon cerveau, mon esprit commençaient à saturer. Je me connaissais. Une crise de panique n’était jamais très loin lorsque l’eau arrivait dans l’équation, lorsqu’elle reprenait sa place centrale dans mon esprit. D’ailleurs la piscine commençait-elle à s’agiter sous l’effet de ma peur autant que des autres sentiments qu’il avait fait naître en moi.

- Je te promet qu’on y retourne après… Articulai-je en me redressant, me décollant de son corps pour mieux le supplier du regard. J’ai… Il faut que je me calme… S'il te plait

Au moins étais-je censée quant à ce que je devais faire. Malgré tout.

Est-ce que cela fonctionnait ? C’était donc réellement une diversion ? Mais… Non. Heureusement, il nia cette possibilité. Quoiqu’aurais-je réellement réagi si cela avait réellement été le cas ? Perturbée comme je l’étais, je n’en étais même pas certaine, finalement.

- Ceux qui te pensent connards sont des cons. Avais-je soufflé, un peu absente.

Une absence qui n’avait malheureusement pas suffisamment durée pour que j’en oublie où nous nous trouvions. Et ses lèvres contre lesquelles j’étais restées n’y avais rien changé. J’avais peur. Et ma fierté s’était, il fallait l’admettre, un peu envolée, alors que je lui demandai de sortir, quite à ce que nous y retournions plus tard mais… Mais j’étais saturée d’émotion, saturée de ma peur et du fait qu’il venait de perturber tout mon esprit avec ce baiser et… Il fallait que je sorte. Rapidement.

Au moins l’accepta-t-il sans rechigner, me reposant sur le bord de la piscine alors que je me mettais à trembler avant de m’aider à en sortir, complètement. J’étais sortie. Lui aussi. C’était terminé et… Levant la tête vers lui, j’avais secoué la tête.

- N… Non… Soufflai-je en m’éloignant malgré tout du bord de la piscine. On y retournera… Comme tu es retourné sur un balai. Assurai-je quoique peu assurée moi-même. C’est juste que… Là… Me mordant la lèvre, je m’étais tu un instant pour reprendre. C’était… Un peu trop pour moi… Grimaçai-je. Pas seulement l’eau, je veux dire…

Difficile d’être plus explicite alors que je ne réalisais pas réellement ce qu’il venait de se passer ou plutôt… Que je peinais à imaginer cela réel quoique sa main dans mon dos ne vienne me raccrocher à cette réalité.

- Tu m’as vraiment embrassé ? Demandai-je alors de but en blanc en me rendant compte de ma stupidité. Enfin… Ce n’était pas vraiment ma question. Enfin si mais… Je… Si tu ne l’as pas fait pour me distraire… Pourquoi, alors ?...

Car cela, je l’avais entendu. Il n’était pas un connard. Il ne jouait pas avec moi et avec mes nerfs quoique cela soit finalement déjà trop tard. Alors pourquoi ? Quelle mouche l’avait piqué pour qu’il fasse cela, qu’il réponde à ce dont j’avais envie depuis un certain temps et…

- Pas que je n’ai pas aimé ! Rattrapai-je, pas franchement à l’aise sur ce sujet. Enfin… C’est que… C’était très bien pour un premier baiser… Ce n’était pas forcément un bon moyen de rattraper ça, ce qui me fit baisser la tête dans une grimace de dépit. Enfin… Ce n’est pas ce que je voulais dire… Enfin si mais… Relevant la tête, je l’avais presque fusillé du regard. Aide-moi, nom d’un mage en mousse ! Grondai-je alors sans même qu’il ne soit finalement responsable de rien ou seulement du fait de m’avoir assez perturbé pour que j’en perde des neurones.

Baissant légèrement la tête à sa question, je ne savais pas vraiment quoi répondre. Dire que non serait mentir. Mais l’admettre serait… L’admettre. Et c’était là tout le souci. Je l’avais caché à mes frères, à mon père – quoiqu’il avait semblé qu’il n’avait pas été si idiot et… Finalement, seul Miles, témoin d’un épisode de panique, avait fini au courant. Mais il avait vu et…

- Ca ne change pas grand-chose. Avais-je alors répondu. Ni oui. Ni non. Une réponse acceptable à mon sens puisque je ne mentais pas sans l’admettre ouvertement. Ou presque. Dans tous les cas je ne saurais pas m’en servir et au pire ça me tuera le jour où je tomberais dans l’eau sans personne pour m’en sortir. Avais-je même « plaisanté ».

La panique n’aidait pas au contrôle, c’était un fait. Mais à vrai dire, ce trop plein d’émotions non plus et… Il s’excusait ? Levant les yeux, je secouai largement la tête.

- Non ! Enfin… Non ce n’était pas « trop ». Enfin… Pas dans ce sens et puis… Il m’avait donc vraiment embrassé ? Pas la peine de répondre. Grognai-je un coup, me rendant bien trop compte de ma bêtise.

Sauf que cette bêtise ne s’arrêta pas là. Je m’enfonçais. Tr-s clairement. Et lui s’en amusait bien trop, me faisant plisser les yeux et m’agacer, finalement. Il ne m’aidait pas. Vraiment pas.

- Je ne stresse pas !

Si. Complètement. Je ne savais ni quoi faire ni quoi dire pour paraître naturelle. Et l’envie de le transformer en crapaud commençait à me prendre largement… Jusqu’à ce que ses lèvres ne se posent à nouveau sur les miennes, me stoppant net dans mes pensées. Encore. Mais ce que je pensais de ce deuxième baiser ? Clignant les yeux, je ne savais pas quoi répondre. Ou je savais bien trop ce que j’avais envie de répondre sans l’oser pour autant…
Il m’aimait bien… L’observant, encore un peu hébétée, je l’écoutai alors. Au moins m’avait-il fait taire. Et d’autant plus alors que ses mots me parvenaient. C’était une envie. Et… Il m’aimait bien. Et pas seulement car nous étions amis. Enfin… Si je le comprenais bien car il semblait qu’il ait trouvé le bouton pause de mon cerveau.

- Si ! C’était le meilleur mom…

Je m’étais arrêté, grimaçant face à mon propre enthousiasme alors que je me passai une main sur le visage, gênée.

- A défaut de me rassurer… Je suis au moins devenue imbécile. Grognai-je contre moi-même avant de prendre une longue respiration pour, enfin, lever véritablement les yeux sur lui. Même si ton sourire amusé me donne envie de te transformer en elfe de maison. Car il ne m’avait tout de même absolument pas aidé. Quoique l’inverse… Aurait presque été trop surprenant pour lui ressembler. Mais… Me mordant la lèvre, j’avais tenté de réunir mes pensées pour les concentrer ensemble afin de parler, enfin, intelligiblement. Qu’est-ce que… Enfin… Ce n’était pas gagné.

Soufflant à nouveau, j’avais pris quelques instants pour me concentrer. Je pouvais paraître innocente que je ne pouvais faire autrement. Il fallait que je me calme. Ainsi pus-je reprendre, déglutissant alors pour m’approcher de lui, glisser ma main dans la sienne, gênée, timide.

- Je ne sais pas vraiment quoi faire, là. Admis-je en grimaçant. Je suis plus douée en sortilèges et en malédiction que pour répondre à… à tout ça. Mais… Peut-être fallait-il déjà commencer par le commencement et répondre à ce qu’il avait dit. N’était-ce pas ce qui se faisait habituellement ? Je n’en savais trop rien… Mais j’essayais. Au moins. J’en avais envie depuis un certain temps. Avais-je ainsi repris à mi-voix. Alors c’était le meilleur moment. Vu que… Je t’aime bien aussi. Enfin… Comme toi. Je veux dire. Si j’avais bien compris ce qu’il me disait. Car, finalement, je n’en étais plus si sûre… Par Merlin que c’était compliqué… Est-ce que… Tu veux… Que je te prépare un café ? Car c’était ce que faisaient les amis, enfin les amis avec plus, enfin… C’était… Je te jure que si tu ris encore une fois, je te transforme en hamster. Grognai-je à nouveau.

Ce que l'on contrôlait faisait moins peur... Ses mots faisaient échos à ceux de Miles, je l'admettais. Mais... C'était difficile. Vraiment difficile. Quant à ne pas le dire...

- Ca a déjà failli me tuer une fois... Avais-je soufflé. Si Miles n'avait pas été là...

Cela n'avait pas été le cas, fort heureusement. Mais c'était une possibilité que je ne pouvais pas oublier. Alors... Oui. Peut-être que cela était une nécessité que d'apprendre à me maîtriser, à le maîtriser mais... J'avais peur. Définitivement.

- Et je pourrais aussi bien blesser ceux qu'il y a autour de moi, ou pire. Et c'était presque plus effrayant de risquer de blesser mes proches que de l'éviter éternellement.

Pourtant, il avait réussi à me faire aller dans l'eau, jouant de ma fierté, certes, mais surtout en me perturbant. Un instant, j'avais même oublié tout ce qu'il se passait autour de nous. Un peu trop même, alors que la situation m'avait embarrassé, que je m'enfonçais dans des limbes de gêne et d'incapacité à toute parole censée. Et son second baiser ne m'aida certainement pas à y voir plus clair. Autant que ses paroles. Il m'aimait bien... Et mon cerveau continua ses bulles alors que j'avais admis sans presque le vouloir, et quand bien même il s'agissait de la vérité, que cela avait été le meilleur moment pour m'embrasser. Mais à cet instant, tout les moments auraient été le meilleur moment tant c'était étrange et... Il s'amusait. Il s'amusait beaucoup trop au point que j'en vins à le menacer.

- Tu apprendras à l'être. Avais-je même grommelé en réponse quoique je ne l'imagine pas, un jour, pouvoir devenir servile...

Pour autant, et malgré tout... Je devais admettre une chose. Je ne savais pas réellement quoi faire, comment agir face à lui. J'avais pris sa main. Un début. Mais après ?... Et voilà qu'il riait encore !

- Mais qu'est-ce que j'ai dit ?! M'insurgeai-je presque sans rien y comprendre cette fois tant j'avais juste essayé d'être honnête et d'avoir une idée.

Au moins acceptait-il d'avantage le hamster que l'elfe... Une chance, il allait réellement finir par être métamorphoser en n'importe quoi. Mais il accepta le café et...

- Ca c'est compliqué. Soupirai-je alors que mon cerveau cherchait à faire des liens, à trouver des explications à la situation actuelle. Sans que cela ne fonctionne. Quant à le laisser me guider... Je veux bien mais... Commençai-je Avant que tu me guides jusqu'au café... Car je ne savais même pas par où passer, Je... Ok... J'avais pris une longue inspiration avant de m'asseoir sur une chaise longue pour l'observer dans une moue très peu à l'aise. Je n'ai jamais eu... Enfin... Je ne sais pas si ça veut dire que... Si on sort ensemble ou si... Enfin... Qu'est-ce que tu veux, toi ? A nouveau, j'étais beaucoup trop logique, beaucoup trop à la recherche de réponse, mais j'avais besoin de me rassurer. Je veux juste savoir... Ce que ça signifie parce que... Je n'ai jamais... Enfin... Je n'ai jamais eu de... De petit ami, je veux dire et... J'allais trop loin, beaucoup trop loin et cachant mon visage entre mes mains, j'avais grondé contre moi-même. Et là tu te dis que je suis vraiment pas douée et que je ne ressemble à rien de ce que tu connais et c'est vrai, je m'énerve toute seule... Tentai-je de plaisanter pour dédramatiser la situation que je créais moi même.

- Parce que je ne peux pas toujours compter sur un chevalier servant pour me sauver ?

L’humour était certainement la meilleure façon pour moi de m’en sortir à cet instant. Je savais. Je comprenais ce que Damian me disait et j’en avais pleinement conscience et en un sens peut être était-ce pour cela que je reculais. Sans contrôle, c’était un risque. Mais avec le contrôle… C’était affronter. Et… J’avais fini par soupirer.

- Je vais y penser.

C’était déjà un pas, un énorme pas. Quand bien même il ne s’agissait que de mots… Il n’avait pas été le seul à les dire, à me demander de réfléchir et… Miles serait content aussi après tout… Mais quant à savoir si j’en étais capable. C’était une tout autre histoire. J’y réfléchirais, oui. Voilà.
Au moins avais-je réussi aujourd’hui à me tenir dans l’eau. Même paniquée, même si cela s’était étrangement terminé, j’avais réussi. Et… Et c’était beaucoup. Vraiment beaucoup.
Je devais néanmoins admettre une chose : j’étais perturbée. Il m’avait perturbé. Ce n’était pas réellement la première fois mais aujourd’hui… Il… Enfin… Il m’avait embrassé et… La confusion générale était peut-être ce qui me définissait le mieux à cet instant alors que je l’avais même menacé. En vain. Il avait continué à rire sans que je ne comprenne pourquoi.

- Le café est la réponse à tout. Assurai-je ainsi dans une moue presque dépitée face à tout ce que je ne comprenais pas.

Oui. Voilà le problème. Je ne savais pas, je ne comprenais pas et je détestais les choses que je ne pouvais pas saisir. Il fallait que je me calme et surtout que j’arrive à me poser, à réfléchir. Et c’est ce que je fis. Assise sur une chaise longue, bientôt rejointe par le sorcier, j’avais réussi à aligner mes pensées pour parler, pour aligner des mots de manière plus intelligente. Et… Enfin… Que voulait-il ? Lui ? Je ne savais pas ce qu’un baiser pouvait signifier pour lui. Pour moi, c’était une chose, mais je voulais son avis, sa version avant de fixer la mienne. Je me sentais idiote, réellement.

Chose avec laquelle il n’était pas d’accord, me faisant lever la tête alors que ses doigts se mêlaient aux miens. Mignon ? Voulais-je être mignonne ?... Je ne l’avais jamais cherché auprès de quiconque. Je n’étais pas l’une de ces filles appréciant que l’on puisse les trouver « cute » ou je ne savais quoi mais à ses yeux… Cela était étrangement… Agréable. Presque. Oui, voilà, presque. Quant à la suite… Je l’avais attentivement écouté, sans le couper, sans prononcer un mot. J’écoutais, saisissant ses mots, sa vie. Un Sang-Pur. Je le savais oui, et je savais aussi ce que cela signifiait pour la plupart d’entre eux. La moitié de ma famille me l’avait bien assez démontré. Et cela ne m’avait jamais empêché de trouver leur situation imbécile. Ils ne vivaient que pour obéir. C’était triste. Vraiment malheureux pour eux.
Sauf que je me retrouvais désormais ici, avec lui, un Sang Pur qui vivait comme les Carrow. Par tous les mages quelle mouche m’avait piqué ? Trop tard pour regretter cela dit alors qu’il ne voulait que profiter de l’été, malgré l’avenir clair pour nous deux : il n’y aurait pas d’avenir. Alors…

- Ca ne brisera pas notre amitié. Avais-je soufflé en premier lieu. J’ai trop besoin de toi pour mes recherches. Soufflai-je, m’aidant à nouveau de l’humour avant que mes doigts ne serrent davantage les siens. Mais…

Il comprendrait si je refusais. Alors… Qu’avais-je réellement envie ? J’avais toujours beaucoup vécu dans le passé, pour ma famille, jamais dans le présent mais dans l’avenir… A vrai dire, je ne m’étais jamais réellement posé la question. Je n’y avais jamais réfléchi. Que voulais-je pour l’avenir ? Si je décidai de me concentrer sur le présent, n’allais-je pas le regretter ? Si. Evidemment. Je le regretterais à un moment donné. C’était une chose logique. Mais les regrets seraient-ils plus forts que le reste ? Là était la question. Une question à laquelle je réfléchissais en silence, les yeux perdus sur nos mains entremêlées le temps de quelques trop longs instants.

- J’ai toujours trouvé votre façon de faire hors du temps. Et c’était pour rester polie envers sa famille. Mais… Je ne me battrais pas contre ça. Même si ça te concerne. Je n’étais rien ni personne pour le faire et si cela lui allait, alors cela resterait ainsi.

Quant à ma ce que je décidais…

Je m’étais levée doucement, quittant sa main pour m’approcher de lui, maladroite, alors que mes mains se posaient sur ses joues et que mes lèvres s’unissaient aux siennes quelques secondes seulement.

- Promet moi toi aussi que ça ne brisera pas notre amitié. Avais-je murmuré malgré tout car c’était là aussi ce qui m’importait le plus. Et que même quand tes parents auront décidé de te faire épouser Gertrude du Château de la Tour d’en bas tu ne m’oublieras pas immédiatement. Car c’était là ce qui me faisait finalement le plus peur. J’aurais des regrets. Bien sûr. Mais la douleur que son rejet immédiat et l’arrêt net de toute amitié à cause de la décision de ses parents de le marier serait certainement bien plus importante que les regrets. D’accord pour ne pas penser à l’avenir. Avais-je ainsi accédé. Mais ton frère risque de t’en parler longtemps si tu t’entiches même le temps d’un été d’une sang mêlé. Le prévins-je avec un léger sourire que je voulais apaisant.

J’avais accepté d’y réfléchir. C’était… Beaucoup. Vraiment. Là où j’avais toujours refusé même d’en parler, je venais d’accepter d’y réfléchir. Il ne pourrait certainement rien obtenir de plus aujourd’hui mais je ne doutais pas qu’il comprenne le pas que cela représentait alors.

- Merci…

Je ne doutais pas de sa présence, de son aide si je commençais à en ressentir le besoin mais… Que cela soit avec lui ou avec mon père ou mon frère… Je ne voulais pas paraître… Disons… Faible. Et c’était bien souvent cela qui m’avait arrêté, qui m’avait empêché de le leur dire, de leur en parler. J’avais peur de ne plus être à la hauteur. J’étais là pour les aider, pour les soutenir, pas pour devenir un poids. Alors… Sûrement serait-ce vers Miles que je me tournerais… Enfin… Plus tard. Car à cet instant, ce n’était rapidement plus mon don et ce que j’encourrais qui avait continué à m’intéresser, non.

Le baiser. Voilà ce qui avait happé mon attention alors que je me demandais mille choses, que toutes les questions étaient posées. J’avais besoin de réponse pour comprendre, pour me rassurer alors que je ne connaissais pas ce « monde ». J’avais besoin qu’il m’explique et… Les explications vinrent. Peut-être pas celles que toute fille aurait désiré, à vrai dire. Mais des explications sincères qui eurent le mérite de me reposer dans la réalité, sa réalité que je connaissais. Alors oui. Nous allions nous concentrer sur l’essentiel. Pas de promesses entre nous. Ou presque. Une seule promesse. Celle que rien ne briserait notre amitié. Surtout lorsque j’avais besoin de lui. Sa remarque m’arrachant un léger rire, je n’avais pourtant pu m’empêcher de me crisper, légèrement.

Il y avait eu un mais.
Un mais qui signifiait que je pouvais reculer. Un mais qui m’obligea à réfléchir, sérieusement, à la question. Que voulais-je réellement… Je ne me battrais pas. Cela avait été ma conclusion. Je n’avais pas envie de me battre contre des moulins.

- Je ne te demanderais pas de te battre. Avais-je même ajouté, consciente de sa position, de ce que cela pourrait engendrer.

Alors… Il fallait qu’il me promette, toute plaisanterie à part, que cela ne briserait pas notre amitié. Pas de promesse. Juste cela. Celle que je lui avais faite muettement… Il devait me la faire. Et cela après que je l’aie embrassé. Moi. Pour la première fois. Je n’avais pas envie de ne pas… Essayer. Car c’était bien de cela dont il s’agissait. Un essai. Un essai qui ne briserait pas notre amitié. Un essai qui même s’il se solderait par son mariage… Me garderait dans son cœur. Au moins en tant qu’amie.

- Je suis surtout le genre tenace, alors fais attention. Menaçai-je faussement avant que je n’en vienne à son frère, à ce qu’il allait pouvoir penser. Tu ne vas surtout pas avoir le choix que de l’endurer. Lui rappelai-je dans un sourire avant de soupirer, légèrement.

Mara était le meilleur ami de mon frère. Difficile, pour moi, de le critiquer ou même de suivre Damian sur ce chemin alors qu’il ne s’agissait là, pour moi, que d’une normalité certaine. Pour autant… Je pouvais le comprendre, admettre sa façon de penser sans l’approuver. C’était son éducation, sa façon d’être alors… Oui. Sûrement Keith serait-il moins dur.

- Tu as déjà fait un immense pas en invitant Mara. Avais-je ainsi commenté dans un sourire entendu. Peut-être même Keith oubliera ton… Ta déviance avec une sang mêlée parce que tu leur as offert des vacances ici ? Tentai-je. Et… Tu ne penses pas que ce serait le bon moment pour essayer… Je ne sais pas… Au moins de parler à Mara ? Sans l’insulter je veux dire. En toute… Amitié ? Je secouai rapidement la tête. Non. En tout respect. Ce serait déjà bien. Et puis… Réfléchissant un instant, j’avais légèrement ri à ma propre idée. Dis-toi que si tu te rapproches assez de lui, il acceptera peut-être de nous aider sur nos études et tu pourras lui lancer autant de sortilèges que tu veux. Fis-je remarquer. Du moins si tu me convaincs aussi de lancer des sorts au « bro » de mon frère… Et cela passe par un café. Suppliai-je presque alors. Alors... On peut aller régler tous nos problèmes autour d’une barrique de café ?

La situation était donc si difficile ?... J’admettais avoir du mal à admettre que cela puisse être le cas. Je veux dire… Keith aimait un homme, et alors ? L’important n’était-il pas justement qu’il l’aime ? Apparemment non… C’était dommage. Mais en un sens, je savais. Je comprenais pourquoi son père agissait de la sorte. La politique était trop souvent plus importante pour eux que le reste, que le bonheur de leurs enfants alors… Oui. Sans l’admettre, je pouvais le comprendre. Au moins Damian se rendait-il compte que le bonheur de son frère devait compter, lui évitant un choix sans doute impossible pour Keith.

- C’est une preuve d’intelligence. Avais-je commenté dans un léger sourire.

Et une preuve d’amour envers son frère quoique je préfère écarter ce mot pour le moment. Pour autant… Etait-il capable de plus comme… Je ne savais pas… Enterrer la hache de guerre ? Mon espoir fut rapidement mis à mal alors que le mot « toléré » était sorti. Oui. Effectivement. Mara était entièrement différent de ce que pouvait être Damian mais… N’était-ce réellement pas possible de faire quelque chose ?
Arquant un sourcil, je l’avais alors écouté et…

- Je sais. Avais-je rappelé, secouant doucement la tête. Je sais tout ça. Et tu ne me parais pas intolérant. Juste… un peu borné, j’admets. Mais… Essaie peut-être de voir ça comme… Tes parents veulent que vous ayez des chats mais Keith en est allergique et a trouvé par hasard un croisé… Je ne sais pas… Un… Tient ! Un croisé caniche… non, beagle et yorkshire ! Voilà ! Mieux valait que Mara n’apprenne pas comment je l’avais décrit… Est-ce que tu n’aimerais pas ce pauvre petit animal bâtard et tu trouverais normal qu’on l’oblige à supporter les chats qui le font éternuer et le rendent malade ?

C’était… tiré par les cheveux, définitivement, mais à vrai dire, je n’avais pas vraiment mieux à proposer sur l’instant. D’autant que je ne voulais pas non plus insister. Cela ne me regardait pas et même si j’appréciais Mara notamment de par sa relation avec Jay… Cela s’arrêtait là, finalement. Et puis… Nous pourrions toujours était-il qu’il pourrait se rapprocher de Mara en l’utilisant pour nos tests.

- Sûre et certaine. Je n’aurais pas supporté être enfermée dans les cachots comme vous. Soufflai-je dans un sourire narquois. Quant à me convaincre… J’attends de voir. Je suis particulièrement difficile à convaincre, tu sais…

Ce n’était pas vraiment le cas… Du moins sur certains sujets comme nos tests. Mais malgré tout. Il s’agissait de Mara et… Je pense que Jayden m’en voudrait un peu. Juste un tout petit peu et… J’avais été surprise. Son baiser m’avait surpris alors que mes joues se teintaient d’un léger rouge. Il allait me falloir m’y habituer… Et la barrique de café allait définitivement m’y aider.
Attrapant la main de Damian, c’est moi qui l’avais entraîné ainsi à travers la maison avant de… De me stopper, un peu perdue. Je ne connaissais pas cet endroit. Pas vraiment et…

- Par où est le café ? Avais-je soufflé en grimaçant me retournant vers lui. Ou… On peut aller aussi se poser dans un canapé très loin de l’eau pour le moment. Et tu me serviras le café vu que… Je n’avais pu m’empêcher de me mordre la lèvre. Vu que tu es donc visiblement mon petit ami, à toi de me servir comme une princesse. Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne ?

Absolument pas. Et je ne le voulais même pas. Mais si je pouvais en jouer, je n’allais pas m’en priver.