L’année touchait à sa fin et Amara semblait revivre enfin, maintenant qu’elle était libérée de son époux. Enfin… pour la bonne figure, il fallait tout de même prétendre être choquée et traumatisée, mais jouer un rôle n’était en rien inconfortable pour Amara qui avait toujours passé sa vie à cela. Pour jouer la carte de la femme éplorée, elle avait même doublé ses horaires de travail. Quoi ? C’était tout bonus ! Non seulement elle passait pour une petite victime se réfugiant dans le travail, mais en plus, elle montrait à Poudlard combien elle était une remarquable enseignante et, Abadone avait été claire, il fallait occuper les rangs de l’école de l’intérieur. C’est pour cette raison que la Sicilienne était donc dans sa salle de classe, soit disant absolument concentrée sur la correction de certains devoirs de ses étudiants quand, au fond, elle se demandait franchement quel avenir ces gamins avaient pour pondre des imbécilités pareilles. Merlin. Était-elle la seule dans cette fichue salle à avoir un tant soit peu l’oreille musicale ? Bon, certes, il y avait Heather. Mais Heather qui remontait au moins le niveau de la chorale. Quoi ? Amara ? Du favoritisme ? Jamais ! Enfin… si, peut-être…

Malheureusement, ce n’était pas sa tendre filleule qui frappa à la porte de sa salle. Ce fut… euh… Honnêtement ? Elle n’en avait pas la moindre idée, ce qui l’inquiéta un instant. Avait-elle ENCORE oublié un nom ? Ou un élève ? N’en montrant rien, elle se redressa, toujours aussi élégante et jouant de prestance. Offrant un sourire accueillant, elle posa un regard bienveillant sur…. Per la barba di Merlino. Aucune idée.

- Bonjour. Mais naturellement, entrez donc. Je suis le professeur Mancini-Yaxley, enchantée.  

Et puis… il se présenta. Aaaah, donc, elle ne le connaissait pas. Parfait. Elle n’aurait donc pas à jouer de trop la comédie. Jeon. Jeon était un nom assez connu pour leur pureté. Ainsi… elle avait été dérangée par un fils de bonne famille. Bon voilà que son sincère intéret était né. Il avait l’air hésitant et… son accent était à couper au couteau. Bon, avec son propre accent très italien, elle ne pouvait pas vraiment le juger. Mais… espérons qu’ils arrivent au moins à se comprendre. Ayant bien du mal à ne pas froncer les sourcils sous la concentration pour comprendre ses mots, elle ne quitta pas un instant son air bienveillant. Septième année… arrivé il y a peu… d’accordo. Jusqu’ici, elle suivait. La suite fut aussi comprise, il voulait qu’elle écoute des chansons qu’il avait conçues. Bon… Il revenait de son travail d’encourager les esprits créatifs.

- Je vois. Et bien… j’ai un instant alors, pourquoi pas, dit-elle en étirant un joli sourire sur ses lèvres carmin.

Mais voilà qu’il parlait de ne pas vouloir la déranger. Elle secoua légèrement la tête et se leva, pour contourner son bureau, révélant son élégance habituelle… et son ventre bien rebondit. Lui offrant ainsi toute son attention, elle inclina légèrement la tête sur le côté.

- Voyons, il s'agit de mon métier. Je vous en prie, mettez-vous à l’aise. Vous pouvez commencer dès que vous vous en sentirez prêt.

Elle sorti sa baguette et, d’un geste souple du poignet, ferma la porte de la salle pour leur offrir un peu d’intimité. Après tout… Il avait l’air bien trop intimidé par sa propre présence alors autant ne pas risquer d'amener des curieux.