Elle ne lui en voulait pas... Tant mieux. C'était le plus important pour moi. Je ne voulais pas m’immiscer d'une mauvaise manière dans leur vie. Je voulais le bonheur de MIka. Rien de plus. Et peut être un peu moins de silence alors que je ne savais pas réellement faire la conversation. Heureusement qu'elle le fit elle même, me questionnant sur mes études, me laissant lui répondre poliment pour masquer le fait que cette voie ne m'irait jamais. Préférant ainsi me concentrer sur elle, je notai la date approximative de sa soutenance. Il faudrait que je lui offre quelque chose pour la remercier autant que pour la féliciter de sa réussite dont je ne doutais pas.

Mais avant cela, il fallait encore prendre soin de Mika qui commençait déjà à se réveiller. Ne voulant pas le moindre effort de sa part, je m'étais rapidement allongé à côté de lui, le laissant se blottir contre moi alors que je l'entourai de mes bras, me voulant rassurant, protecteur. J'étais là. Je ne partirais pas. Mais il devait prendre ses potions, ce qu'il refusait. Il n'aurait pas vraiment le choix... L'embrassant tendrement, je m'étais redressé pour attraper la fiole, laissant à Merindah le soin de le lui expliquer, doucement.

J'hochai doucement la tête à ses mots, glissant ma main dans le dos de Mika pour modifier sa position, le mettre à demi assis dans le lit, mon visage proche du sien.

- Hae, s'il te plait... Murmurai-je en lui présentant la fiole. Je te promet que l'on te laissera tranquille. Je resterais là et tu pourras dormir... Mais il faut que tu boives ça... Embrassant sa tempe, je soufflai doucement. Après, ça ira 내 마음, je te promet que ça ira...

Je n'avais pas envie de le forcer, de la lui faire boire de force, mais s'il le fallait... Je le ferais. Après avoir testé toutes les négociations possibles, je le ferais. Je refusais qu'il puisse retomber, qu'il puisse de nouveau avoir mal s'il ne prenait rien. Il en était hors de question.

Mais au moins tout était en ordre pour le moment... Il ne fallait donc plus que Mika boive ses potions. Juste ça...

Il ne voulait pas boire mais... C'était important, l'Infirmier Meyer l'avait dit et Merindah semblait être d'accord alors.... Il devait le boire. Il ne pouvait en être autrement.

- Si... Si, Hae, cela va servir... Alors il faut que tu boives, s'il te plait...

Après, tout irait mieux. Il fallait qu'il fasse un effort. Deux potions, c'était seulement deux petites potions qu'il devait avaler. Rien d'autre, rien de plus difficile et... Enfin, il le fit. Le laissant guider ma main jusqu'à ses lèvres, je le laissai boire la fiole avant de froncer les sourcils, retenant son corps pour éviter tout risque de chute, même du lit. Elle ne passait pas. Il avait envie de vomir. Mais il avait encore une potion à boire, potion que Merindah tenait et qu'il tentait de faire éloigner de lui, refusant catégoriquement d'avaler la fiole jusqu'à ce cacher contre moi.
Etait-ce réellement obligatoire ?... Relevant les yeux vers Merindah, ma question muette était claire. Pouvait-on faire autrement ?... Je pourrais le forcer à la boire mais... Mes bras se refermant autour de lui, je le berçai doucement. Je n'en avais pas le coeur, bien au contraire.
Et Merindah approuva. Rebouchant la fiole, elle lui affirma qu'on ne le forcerait pas, qu'on allait juste lui... Appliquer quelque chose ? Comme avant ? Je ne comprenais pas ce qu'elle voulait dire mais... L'important était là... Mika ne boirait rien de plus.
Hochant la tête à son ordre, je recouchai doucement Mika, moi avec d'ailleurs, pour continuer à le bercer doucement, la laissant vaquer à son occupation.

- Ca va aller, mon coeur... Murmurai-je à son oreille, caressant ses cheveux avec une tendresse infinie. Merindah va faire quelque chose d'autre, quelque chose que tu n'auras pas à boire... Alors... Ferme les yeux, d'accord ?...

Le laisser se reposer, c'était ce que je devais faire... Le calmer, le tranquilliser, l'aimer... Et ainsi recommençai-je à chanter, dans un murmure pour ne pas déranger Merindah, à son oreille, non sans lui avoir promis que je restais là, contre lui, que je veillais sur lui et que je veillerais toujours sur lui...

Si la première potion avait été bue, Mika refusa rapidement la seconde. Un refus qui me brisait le cœur et sembla tout autant toucher Merindah qui recula. Un baume… Elle allait faire un baume à lui appliquer… Chose qu’il refusa à nouveau, serrant ses poings sur mes vêtements alors que je le serrai doucement contre moi, laissant à l’étudiante le soin de le rassurer. Cela ne ferait pas mal… Je l’espérais. Je ne voulais plus qu’il souffre. Il… Il avait bien assez souffert et… Observant un instant la jeune femme, elle semblait assurer. Elle ne mentait pas. Cela ne serait pas douloureux.

- Je te promet que tu ne sentiras rien. Murmurai-je. Tu vois… Nous te laissons tranquille parce que tu as bu la potion, arrangeai-je la vérité pour capter son attention. Nous ferons la même chose avec le baume, d’accord ?

Me recouchant lentement, le gardant contre moi, je ne perdais pas de vue l’idée de le calmer, qu’il se repose. C’était le plus important avais-je compris, étais-je sûr et… Et ainsi, je m’étais remis à chanter, doucement. Il avait eu mal… Je le savais. Je l’avais vu et je ferais tout pour qu’il n’ait plus mal, pour qu’il s’apaise, même si je ne pouvais pas réellement faire beaucoup de choses.
Et enfin, doucement, je sentis ses mains se décrisper, ses poings se desserrer. Il voulait seulement dormir… Avec moi… Une vérité qui me fit légèrement sourire alors que je continuai, m’approchant de ses lèvres, murmurant la chanson contre ces dernières, caressant doucement son dos. La chanson terminée, j’avais déposé un court baiser sur ses lèvres. Je t’aime ? C’était ce qu’il avait voulu dire ? Soufflant je me redressai légèrement, caressant sa joue et ses cheveux tendrement.

- 나도 내 사랑… Répondis-je alors que Merindah revenait vers nous pour me tendre le pot qu’elle venait de préparer. Merci… Murmurai-je en écoutant ses instructions. Je… Si v… Tu as besoin de quoique ce soit, n’importe quand… Soufflai-je.

Je ne savais pas comment la remercier, ce qui me semblait pourtant essentiel, quand bien même son lien avec Mika était aussi fort… Il fallait que je la remercie.
Hochant la tête lorsqu’elle me demanda – sans que je ne comprenne pourquoi elle me le demandait – la permission d’approcher Mika, j’esquissai un léger sourire à sa tendresse. Il était… Il était entouré. Et j’admettais que cela, dans tous les cas, me rassurait. Il ne serait jamais seul. Quand bien même je devrais retourner en Corée un jour… Ou à Mahoutokoro si… Non. Mieux valait ne pas penser à cela maintenant.

- Merci… Répétai-je à Merindah. Je me lèverais tôt demain… Tu pourras passer quand tu veux. Murmurai-je finalement en m’inclinant légèrement, bloqué par le corps de Mika que je ne voulais pas bouger. Bonne soirée…

Nous étions seuls… Enfin ou… Je ne savais pas quoi penser. Avoir une étudiante en médicomagie avec nous m’avait rassuré, je m’en rendais compte maintenant. Mais nous étions désormais seuls et… L’inquiétude revenait d’autant. Une inquiétude que je tentai malgré tout de maîtriser, posant le baume pour me décaler et le déshabiller le plus délicatement possible, ne le laissant qu’en boxer avant d’attraper une couverture pour le couvrir, de peur qu’il puisse avoir froid. Me réinstallant, j’embrassai sa tempe en soupirant.

- Mon cœur… Je vais te mettre le baume, d’accord ?... Cela risque de… De quoi ? Je n’en savais rien mais… Soit. D’être un peu froid… Ou chaud, peut-être mais tu n’auras pas mal, c’est promis…

Joignant le geste à la parole, je respectai les ordres de Merindah, laissant courir mes doigts sur la peau de Mika après avoir pris un peu de baume. Chacun de mes gestes étaient calculés, doux et uniquement tournés vers lui, vers son bienêtre… Bientôt, il pourrait dormir… Bientôt il irait mieux… Il lui suffirait de survivre à la journée de demain sans pouvoir bouger. Mais j’allais y veiller. Définitivement.

Le déshabiller n’avait pas été difficile. Le rassurer, lui assurer ma présence, elle, l’avait plus été. Mais c’était fini… J’avais réussi à lui appliquer le baume sans qu’il ne se débatte et rapidement, très rapidement, je l’avais senti s’endormir, me rassurant autant que m’inquiétant malgré tout. La nuit allait-elle bien se passer ?... L’on m’avait assuré que tout irait bien mais… Était-ce vrai ?... Je l’espérais… Je l’espérais malgré la peur qui me tint réveillé longtemps. Mika contre moi, je caressai sa peau tendrement sans m’arrêter, le berçant quand il s’agitait, le rassurant autant que je le pouvais dans son sommeil, tentant d’apaiser ses songes autant que je le pouvais jusqu’à ce qu’en fin de nuit mon corps ait raison de mon esprit et ne m’oblige à m’assoupir.

Mais il ne devait pas bouger, il ne devait pas se lever. Sûrement mon corps l’avait-il bien assez imprimé car malgré mon sommeil, je l’avais bloqué contre moi, ceinturé d’un bras solide, aidé par mes demi-réveils constants.
Cela ne dura pas longtemps… Je le sentais remué sans arriver à réellement bouger, refusant de le relâcher. Il ne devait pas bouger. C’était la seule chose que j’arrivais à me dire, à penser sans même comprendre ce qu’il me disait jusqu’à ce qu’une douleur vive ne me fasse reculer, me réveillant soudain, surpris alors qu’il s’échappait de mes bras sans que je ne puisse le retenir, encore endormi.

- Aïe ! Grondai-je.

Une sensation qui s’évapora dès lors que je le vis tomber du lit, rapidement, trop rapidement. Me redressant presqu’immédiatement je me figeai à sa voix. Il ne se souvenait plus et… L’observant une seconde, son regard suppliant m’obligea à réagir d’autant plus vite, me précipitant vers lui pour m’agenouiller à ses côtés, mes gestes plus doux que mon mouvement.

- Ca va aller… Murmurai-je en caressant sa joue, ses cheveux. Attend…

Me relevant, je l’attrapai entre mes bras pour le reposer cette fois sur notre lit, là où, je pensais, il serait mieux entouré, Rainy sortant de sa cachette pour sauter à nos pieds, au bout du lit, observant Mika avec attention pendant que je le recouvrai de la couette avant d’aller chercher un verre d’eau. M’installant à ses côtés, je le redressai pour lui tendre le verre.

- Tu as… Tu as eu un accident au Quidditch et… Merindah et l’Infirmier Meyer sont venus pour te soigner. Mais… C’est passé, d’accord ? Murmurai-je en reprenant le verre vide quand il eut bu. C’est fini… Mais tu ne dois pas bouger aujourd’hui… Tu vas rester coucher au lit et je reste avec toi, d’accord ?... Tu pourras bouger ce soir, mais pas avant. Si tu as besoin de quelque chose, j’irais te le chercher mais ne bouge pas.

Et ce n’était pas une demande mais bien un ordre que je prononçais alors que je le forçai à se coucher, me penchant sur lui pour embrasser son front.

- Tu es juste épuisé… Lui soufflai-je. Il faut que tu dormes encore un peu… Mais ça ira mieux ce soir, c’est promis… Je l’espérais tout du moins. Est-ce que… Tu veux que je t’étale un peu de baume que Merindah m’a laissé pour toi ?... Cela va te permettre de te détendre…

Il était recouché. Il devait dormir mais… Mais il ne le voulait pas, et voilà qu’il se redressait à nouveau, provoquant un froncement de sourcil sur mon visage. Il était contrarié et… Il ne savait plus rien ? Il avait oublié. A ce point ? Mais…
Ce n’était pas une raison mais alors que je me redressai pour l’obliger à se recoucher, je me stoppai, l’observant un instant. Il se rappelait de ce qu’il s’était passé avant. Il n’avait pas tourné. Il s’était pris un poteau. Mais le reste…

- Ca suffit. Avais-je soufflé en tentant de le recoucher. En vain.

Craignant de le blesser davantage, je ne voulais pas forcer mais… J’allais finir par l’attacher. Voilà qu’il touchait ses pieds, qu’il grimaçait de ce fait…

- Sale petit wallaby. Grognai-je un coup avant d’arquer un sourcil. Quoi ?

S’il avait blessé quelqu’un ? S’il était viré de l’équipe ? Mais…

- Non ! M’exclamai-je en m’approchant de lui, sourcils froncés. Hae... Stop. Arrête. Maintenant.

Mon ton était froid, autoritaire. Cela suffisait. Il en avait déjà trop fait, il avait trop pensé. Il devait se reposer, rien d’autre. Alors, appuyant sur son torse, là où il devait avoir mal, m’en voulant pour ce geste malgré tout, je l’obligeai à se rallonger.

- Tu ne vas pas aller en cours. Moi non plus. Tu ne vas pas rentrer en Australie. Tu n’as pas été viré de l’équipe et tu n’as blessé personne. D’accord ? Commençai-je, sérieusement, sèchement. Mais tu vas rester allongé et je te promets que ce n’est pas une demande. Je t’interdis de bouger de ce lit, de cette position, est-ce que c’est clair ? Soupirant, je passai ma main sur mon visage avant de secouer la tête, reportant mon attention sur lui alors que ma main se posait sur sa joue que je caressai lentement. Tu m’as fait peur… Admis-je un peu plus doucement. Hier… Hier quand tu es rentré, tu t’es écroulé sur l’autre lit et… Et tu avais mal, tu souffrais vraiment… Quand j’ai vu que tu avais une trace violette sur le torse j’ai… J’ai été cherché Merindah. Elle a dit que c’était un… Mince, le mot… Fronçant les sourcils, je me tus quelques instants pour réfléchir, la courte nuit – si tant était que l’on puisse l’appeler comme cela – n’aidant pas. Un… Un hémorragie interne. Alors j’ai dû aller chercher l’Infirmier Meyer qui a précisé que c’était un hémorragie « digestive haute » avec lésion de l’euzofadjé, tentai-je de répéter, et une côte fêlée. C’est ce qui doit te faire mal. Ils t’ont soigné, ils t’ont… Sauvé. Soufflai-je plus bas avant de reprendre de manière bien plus autoritaire quoique mon regard inquiet ne fasse que trahir la frayeur que j’avais eu. Mais il faut que tu te reposes a dit l’Infirmier Meyer. Tu n’as pas le droit de bouger jusqu’à ce soir. Et tu pourras manger à midi seulement. Merindah a prévenu tes professeurs et tes parents. Moi je vais rester là avec toi et je t’interdis de t’y opposer puisque ça ne fonctionnera pas. Grondai-je un coup, sourcils froncés. Je vais donc te mettre le baume qu’elle a fait, comme elle me l’a demandé. Nous sommes d’accord ?

Il n’avait de toutes les manières pas vraiment le choix. Je n’allais lui laisser aucun choix. Pas cette fois.

Je m’en voulais, bien plus que tout, de lui faire mal, de le forcer à s’allonger de cette façon, la seule qui me permettait de ne pas forcer sur son corps. J’avais envie de m’excuser, évidemment, de le câliner, de l’embrasser, d’arrêter de lui faire mal mais… Au moins était-il allongé.

- Bien sûr que non. Lui avais-je répondu comme s’il s’agissait d’une évidence, comme si l’idée même qu’il puisse me tromper était absurde – et à vrai dire, à mon sens, elle l’était véritablement tant je lui faisais confiance.

Mais il devait rester allongé. Il m’avait fait peur. Vraiment peur. Pour des raisons que je lui expliquai, répondant à son agacement évident face à mes paroles évasives et… Fronçant les sourcils, il ne semblait pas inquiet. Pas assez, tout du moins. Pas à mon sens.

- Tu as parlé d’un coup à la tête qui a été soigné sur place… Me rappelai-je à mi-voix en l’observant intensément.

Il n’était définitivement pas inquiet et… Pourquoi diable se redressait-il ?! Et il avait eu pire ? Mais… Ce n’était pas la question ! Serrant les dents, je sentais ma patience – très faible face à cet événement – atteindre des limites alors qu’il refusait l’application du baume, tentant d’argumenter. Ce n’était « qu’une hémorragie »… Vraiment ? … A mesure qu’il parlait, mon visage se fermait. J’allais finir par l’attacher. L’idée s’imposait dans mon esprit alors qu’il faisait preuve de la pire des mauvaises fois. Faire une montagne de trois fois rien… S’entendait-il parler ?!

- Stop ! Grondai-je cette fois bien plus furieusement que sèchement, le fusillant du regard. Je me moque que tu « aies eu pire ». Je me moque que tu imagines qu’on ait paniqué pour rien parce que ce n’est pas le cas, Mika. Passant mon bras au-dessus de lui pour m’appuyer sur le matelas, j’appuyai de nouveau sur son torse en serrant les dents, détestant faire cela, pour le surplomber, l’empêchant de se redresser pour la troisième fois. Le regard furieux, je l’observai un instant avant de reprendre. Non, tu n'es pas mort, mais seulement parce que l’infirmier est arrivé à temps. Sinon tu serais mort. Alors si je refuse de devenir… J’en perdais les mots. Fronçant d’autant les sourcils, plus agacé que jamais, je le relâchai pour me redresser moi-même, prêt à le recoucher immédiatement dès lors qu’il tenterait de se redresser, réfléchissant au mot. Paranoïaque ! Finis-je par m’exclamer pour reprendre. Je refuse de devenir paranoïaque vis-à-vis du Quidditch parce que ça n’aurait aucun sens. Mais par tous les mages ! M’exclamai-je, de plus en plus furieux face à la situation, bien plus que face à lui d’ailleurs, quoiqu’il entraîne la situation… Tu vas rester tranquille jusqu’à ce soir, Mika Wilde. Je ne te demande pas ton avis, je ne te demande même pas si tu es d’accord avec cette décision ! Et je te promets que si tu bouges encore une fois, je t’attache ou je te pétrifie ! Est-ce que c’est clair ?!

Jamais je n’avais été en colère, pas de la sorte tout du moins. Jamais je ne m’en étais pris à lui, jamais je n’avais haussé le ton de la sorte face à lui mais… La fatigue, la frayeur que j’avais ressentie, l’agacement et sa mauvaise foi avait raison de mon calme… Une preuve, sûrement, que je changeais, que j’étais capable de m’exprimer. Surtout avec lui, presque malheureusement.+

- Donc. Repris-je d'autant plus sèchement. Je vais aller te chercher à manger. Tu pourras manger dans un peu plus d'une heure. Mais je te jure que tu n'as pas intérêt à bouger de ce lit. Vraiment pas intérêt.

Evidemment, Mika n’était pas d’accord. Le contraire m’aurait presque étonné alors qu’il faisait même preuve de sarcasme lorsque je lui indiquais devoir sortir pour aller lui chercher à manger. Soupirant, j’avais retenu de passer ma main sur mon visage, l’air véritablement furieux. Je détestais la tournure que prenait la situation, sa colère palpable autant que la mienne, mais je ne voyais pas réellement d’autres solutions pour l’obliger à m’écouter et… Au moins restait-il au lit sans se redresser… Même s’il me tournait le dos…
Un instant, j’hésitai à m’excuser, à le prendre dans mes bras, à l’embrasser mais… Non. Rien. L’observant, ou du moins observant son dos, je fis seulement volteface pour quitter la chambre. Il fallait que j’aille lui chercher à manger… Aux cuisines, encore une fois, vu l’heure… Je lui faisais confiance, je m’excuserais plus tard… Mais il devait rester tranquille, c’était le plus important. Plus que le fait que je puisse le heurter… Quand bien même j’avais mal au cœur…

Au moins les cuisines avaient-elles réagit rapidement. En moins de dix minutes, j’avais pu avoir un repas complet à base de protéine et de sucres lents et rapides… Ce que mangeait Mika, finalement. Les remerciant platement, j’étais alors remonté dans notre chambre, les bras chargés, poussant la porte sans même regarder le lit, imaginant parfaitement que la colère du sorcier n’était pas retombée. Posant le plateau sur son bureau, je soupirai alors en me tournant vers le lit et…

- Mika ? M’inquiétai-je immédiatement en observant autour de moi avant que la colère qui était pourtant descendue ne me reprenne de plus belle. 씨발!! M’exclamai-je violemment en dégageant, de colère et d’un geste de la main, le contenu de mon bureau au sol.

Il n’était plus dans la chambre. Le constat avait été particulièrement rapide à faire et si la colère était remontée tout aussi vite… L’inquiétude en avait fait de même, se mêlant à ma fureur alors que je quittai la chambre en claquant la porte pour rejoindre la salle commune. Où avait-il pu passer ?!

- Est-ce que tu as vu Mika ?! Agressai-je une première personne qui ne pu me répondre, ne faisant qu’augmenter ma colère alors même qu’elle en venait à me demander de ses nouvelles, ayant vu l’infirmier passer en vitesse avec moi la veille.

Aucune réponse ne fut apportée alors que j’agressai littéralement une seconde personne qui eut AU MOINS le mérite de savoir vers où été passé Mika, ce qui l’avait, d’ailleurs, étonné du fait de son état visible et… Je n’écoutai pas la suite. Me précipitant vers la salle de bain, suivant, je l’espérais, le trajet de Mika qui m’avait été indiqué.
Ouvrant la porte à la volée, je me retrouvai devant une salle de bain vide. Evidemment. Il n’était pas l… Me stoppant, ce fut un bruit qui m’attira. Une cabine fermée vers laquelle je me dirigeais furieux et pourtant doucement. Quelqu’un pleurait et… Ouvrant la porte, ma colère disparut presque aussitôt que je posai les yeux sur l’homme que j’aimais plus que tout au monde et qui se trouvait là, assis par terre. Fermant les yeux l’espace d’une seconde, je soupirai de soulagement. Il était au moins conscient… Et doucement, je m’accroupis face à lui, posant ma main sur sa tête.

- Je t’avais dit de ne pas bouger du lit… Murmurai-je avant que mes bras ne l’entourent et que je ne l’attire à moi. Je suis là, Hae… Soufflai-je en caressant doucement ses cheveux, embrassant sa tempe alors que la porte de la salle de bain se rouvrait. Ça va aller…
- T’as trouvé Mika ? Comment il va ? Entendis-je derrière moi, me laissant tout le loisir de fusiller l’intrus du regard alors que je glissai mon bras sous les jambes du sorcier pour le soulever, le gardant contre moi, fermement.
- Bien. Répondis-je froidement avant d’ignorer ses autres remarques pour reprendre le chemin de notre chambre.

Déposant le sorcier sur notre lit, j’attrapai le plateau pour le poser sur la table de chevet, lui tendant seulement un verre d’eau avant que je m’asseye sur le bord du lit pour l’observer. J’étais inquiet. C’était indéniable. Et si l’avoir vu comme ça avait au moins fait redescendre ma rage, je n’étais pas, pour autant, ravi de ce qu’il s’était passé…

- Ca va ? Soufflai-je doucement en reprenant le verre d’eau pour le remplir à nouveau. Pourquoi est-ce que tu as bougé ? Je t’aurais accompagné si tu avais besoin d’aller aux toilettes… Pourquoi est-ce que tu ne m’as pas écouté ? Le fustigeai-je d’une voix beaucoup plus douce qu’auparavant, refusant de le gronder réellement, de me mettre en colère alors qu’il n’allait visiblement pas bien. Je ne veux pas t’empêcher de bouger pour le plaisir, Hae… Murmurai-je en glissant ma main dans la sienne, fronçant les sourcils. Mais par Merlin, jurai-je comme un anglais… S’il te plait… Reste au lit.

J’avais eu peur. Ne pas le voir dans la chambre… C’était craindre le pire, craindre qu’il lui soit arrivé quelque chose… La frayeur était alors revenue de plus belle. Mêlée à la colère… Cela n’avait pas fait bon ménage, évidemment, et je m’étais retrouvé à agresser de nouveau quelques élèves de Poufsouffle, à la recherche de Mika. Où était-il allé ?

Dans les toilettes… C’était là que l’on m’avait envoyé, là où je l’avais trouvé, pleurant, assis au sol dans l’une des cabines. Il n’avait pas répondu mais au moins était-il conscient et… Cela avait suffit à me rassurer. J’allais pouvoir le ramener dans notre chambre, il allait se reposer… Tentant de le rassurer, de le calmer avant tout, j’avais été interrompu par l’arrivée de l’élève m’ayant indiqué le chemin à suivre… Un élève qui fut presqu’ignoré, pire même, qui fut fusillé sur place alors que j’attrapai Mika contre moi. Nous ne serions pas tranquilles ici… Mieux valait le ramener immédiatement. Alors, rapidement, j’avais grimpé les marches menant à notre chambre pour le déposer sur le lit, lui tendant un verre qu’il refusa de boire entièrement…
Ne me battant pas, je l’avais reposé avant de poser une question : pourquoi ? Pourquoi était-il descendu ? Il pensait que ce n’était qu’un coup, que cela irait et… Cela ne répondait pas à ma question. Du moins pas directement alors que je comprenais seulement qu’il avait prévalu de ses forces… Glissant ma main dans la sienne pour la caresser doucement, je lui redemandai ainsi de rester au lit… Il fallait qu’il se repose définitivement et… Et j’observai trop rapidement sa main se détacher de la mienne alors qu’il se tournait sur le côté, qu’il me faisait de nouveau dos.

Et il pleurait… L’entendre, le voir ainsi me brisait le cœur, détruisant la moindre once de colère en moi alors que je ne bougeai plus, que je ne le touchai plus, ne sachant plus vraiment quoi faire… A part… Quittant le lit, je me dirigeai vers la table de chevet du second lit pour attraper le pot que Merindah avait créé la veille, me rappelant ses mots : cela le calmerait, l’apaiserait autant dans de potentielles nausées que dans ses sensations, ou quelque chose comme ça alors… Si cela pouvait l’aider… Il n’allait pas vouloir, évidemment mais… Il fallait. Alors, me glissant dans son dos, non sans avoir pris un peu de baume entre mes doigts, je glissai doucement ma main sous son t-shirt. Son corps bloqué contre le mien, ma jambe étant venue l’enserrer pour l’empêcher de se reculer, je parcourus son torse de mes doigts, mon nez posé dans son cou, mon souffle se brisant sur sa peau.

- Hamster… Murmurai-je doucement en embrassant son cou, continuant de tenter de l’apaiser grâce au baume de sa sœur. Mon cœur… Ce n’est pas grave… Soufflai-je. Ca ira mieux ce soir… Mais il te faut juste encore un peu de temps… Excuse moi de m’être énervé… Je n’aurais pas dû parler comme je l’ai fait… Un instant je m’arrêtai, grimaçant avant de terminer d’appliquer son baume pour me redresser et quitter de nouveau le lit.

J’avais mis un sacré bazar dans la chambre en m’énervant lorsque je m’étais aperçu de sa disparition… Alors, et puisqu’il ne semblait pas vouloir de contact, sûrement était-ce le meilleur moment pour ranger le tout… Il pourrait au moins peut être se rendormir…

Il n’avait pas lutté… Tant mieux. Le laissant se reposer un peu plus contre moi, j’espérais que le baume suffise à l’apaiser, à l’endormir un peu de nouveau. Il en avait besoin et… S’il ne parlait pas, je ne pourrais pas le consoler, je ne savais pas comment faire alors… J’avais fini par le laisser tranquille, partant ranger notre chambre que j’avais moi-même mise en bazar dans ma colère avant de revenir près de lui. Il s’était endormi… Soupirant de soulagement, je respirai enfin lorsqu’il prit place contre moi, que je pus le serrer contre moi, le bercer lentement pour l’apaiser. Il ne m’en voulait donc pas… Du moins… Pas inconsciemment. C’était déjà cela de pris.

Ainsi l’avais-je veillé, sans fermer l’œil, veillant seulement à ce que son repas puisse rester chaud, caressant ses cheveux, restant là, immobile, refusant de le lâcher une seule seconde ; et cela jusqu’à ce qu’il ne bouge, se réveillant doucement. Au moins ne tenta-t-il pas de m’échapper, ne faisant que tendre le bras avant de me réclamer de l’eau. Sans attendre, sans la moindre hésitation, j’attrapai son verre plein pour le lui tendre, glissant une main dans son dos pour tenter de l’aider un minimum. Encore ?... Hochant la tête sans un mot, je remplis de nouveau le verre pour le lui tendre, pour le laisser boire et le reposer, sentant sa tête se reposer contre moi.
Glissant ma main dans ses cheveux, je les caressai lentement, ne sachant pas vraiment quoi dire, ou comment le dire… Était-il encore en colère ?... Au moins avait-il prononcé deux mots. Une chose bien… Différente de ce que je connaissais de lui habituellement. Mais c’était déjà cela.

Arquant un sourcil à sa demande, j’hochai doucement la tête pour tendre le bras vers le pot, attrapant ce dernier avant que mon surnom de me fige l’espace d’une seconde, le sentant enfouir son visage contre moi. Hamster… Soupirant, ce fut à mon tour d’enfouir mon nez contre lui, dans ses cheveux.

- Hamster… Répétai-je dans un murmure avant de m’allonger un peu plus, de prendre un peu de baume pour le lui appliquer, laissant mes doigts courir sous son pull. Il va falloir que tu manges un peu, 나의 사랑… Tu n’as pas mangé depuis hier… C’est trop…

Le baume appliqué, j’avais reposé le pot sans même m’écarter, le serrant contre moi en fermant les yeux un instant.

- Je suis désolé pour tout à l’heure, Hae… Répétai-je dans un murmure. Je te promets que je ne fais pas ça pour… T’embêter ou… Ou je ne sais pas… Alors… Tu veux bien m’écouter et essayer de manger un peu ? Cela devrait te faire un peu de bien… Lui soufflai-je en me décalant enfin, attrapant l’assiette contenant le burger qui avait été préparé pour lui. Je vais t’en couper un bout… Essaie juste de manger un peu. S’il te plait… Demandai-je d’une voix presque suppliante tant je refusais de m’énerver à nouveau contre lui, de risque de le blesser… J’en avais déjà trop fait, à mon sens.

Il refusait de manger… Avec des nausées, cela ne m’étonnait pas mais… Il fallait, malgré tout, qu’il mange quelque chose. Si je pouvais passer deux jours sans rien avaler, nous avions déjà eu la preuve que lui ne le devait pas. Il avait besoin de manger et… Cela tournait trop… Le laissant repousser l’assiette sans insister, mon bras le serra doucement contre moi, le laissant se lover, se cacher contre mon torse.

Entendre sa voix me faisait du bien, me soulageant un tant soit peu alors que je me rendais compte combien j’en aimais le timbre, le moindre de ses mots, que je détestais qu’il soit silencieux. Hochant la tête, je posai mes lèvres sur le sommet de son crâne alors qu’il expliquait avoir été en colère contre lui.

- Pourquoi ?... Murmurai-je doucement. Tu n’as rien fait qui mérite d’être en colère contre toi…

A part le fait de ne pas m’avoir écouté qui avait eu pour effet de m’agacer… Et même peut être plus que cela. Pas tant contre lui, mais contre le fait qu’il n’allait pas bien, que cela n’allait qu’aggraver la situation ou au moins ne pas l’améliorer. Ce qui était déjà bien assez pour entraîner ma colère.

- Tu es tombé. Ce sont des choses qui arrivent… Continuai-je difficilement tant l’idée qu’il tombe à nouveau semblait soudain m’effrayer sans que je ne veuille le lui admettre. Il faut seulement que tu te reposes… Au moins jusqu’à ce soir. Demain… Tu pourras même retourner en cours…

Au moins me promettait-il d’essayer lorsqu’il se sentirait un peu mieux, lorsque les conséquences de son excursion à la salle de bain seraient un peu passées. Hochant de nouveau la tête, je n’insistai donc pas, à nouveau. Il semblait être plus calme, plus à même de m’écouter alors… Mieux valait que je l’écoute à mon tour.

Silencieux, je l’avais ainsi gardé contre moi, caressant son dos alors que ma main était passée sous son pull. Il ne bougeait pas, ne se débattait pas et n’argumentait plus… C’était une victoire… Il pouvait au moins se reposer. Enfin. Vraiment.
Arquant un sourcil lorsqu’il étendit la main, je le laissai faire ce que bon lui semblait puisqu’il ne bougeait pas. Le plus important… Ou presque puisqu’il se redressa en me demandant de l’eau. Il n’arrivait pas à manger ?... Hochant encore et toujours la tête, je me décalai légèrement.

- Attend… Soufflai-je en m’asseyant sur le bord du lit avant de lui servir un verre d’eau que je sucrai d’une dosette, le réchauffant légèrement avant de me retourner pour le lui tendre. Mon professeur de sport me donnait ça à Mahoutokoro lorsque je n’avais pas eu le temps de manger et que je me sentais mal. Dis-je en passant ma main dans son dos, l’attirant à moi pour qu’il puisse se reposer contre mon torse. Moins tu vas manger, moins ça ira… Tu me l’as toi-même dit la première fois que tu m’as emmené aux cuisines pour manger… Repris-je en passant ma main sur son front.

Ce n’était donc pas la chute le problème mais seulement son comportement, sa façon de réagir et le fait que cela prendrait du temps… En un sens… Je ne pouvais pas réellement le rassurer. Ce serait mentir que de lui dire que ce n’était rien. Ce n’était pas rien. Et le fait même qu’il ait forcé pour son simple – si tant était qu’il le soit – orgueil m’avait passablement énervé. Bien plus que je ne l’aurais dû, d’ailleurs. Alors, le laissant se lover contre moi, je m’étais tu ; me contenant de le serrer dans mes bras. Je n’avais pas grand-chose à lui dire et je me refusais à lui mentir. Jamais. Pas à lui. Même pour une telle chose. Surtout pour une telle chose. Cela aurait pu devenir grave et… A vrai dire, je n’en savais rien. L’infirmier m’avait seulement dit qu’il ne devait pas bouger alors… Je supposai que c’était pour une raison, voilà tout. Mais il l’avait fait et… Je ne savais pas ce qui aurait pu se passer. Je refusais de le savoir, de l’imaginer. C’était passé, il allait aller mieux. C’était ce que je me devais de retenir et… Il avait soif. S’il n’arrivait pas à manger, il pouvait visiblement boire…

Utilisant cette information et mes maigres connaissances, j’avais ainsi sucré son eau… Cela lui permettrait d’avoir un peu plus d’énergie… Du moins était-ce la seule façon que j’avais pour l’aider, pour le moment… L’attirant à moi en lui expliquant mon geste, je soupirai à le voir terminer son verre. C’était déjà une première chose alors qu’il m’avait arraché un très léger sourire, les mêmes qu’il avait pu voir aux premiers jours de notre rencontre, lorsqu’il commençait déjà à me montrer sa bienveillance.

- C’est la preuve que ce que tu dis est juste et réfléchi. Notai-je à mi-voix avant que je ne reprenne le verre pour le reposer sur le plateau, l’entourant de nouveau de mon bras, observant ses gestes.

Ainsi n’avait-il pas évité une poutre… Lors d’un virage ? C’était ce que je comprenais des différents éléments que j’avais pu avoir au fil de la matinée… Du fait de sa fatigue et… Je soupirai doucement. Je savais le Quidditch violent. Nombreux étaient les accidents à Mahoutokoro mais… J’admettais que si j’avais toujours ressenti une légère inquiétude pour mon cousin, j’avais cette fois une réelle appréhension de ce qu’il pouvait se passer avec Mika… Il avait donc saigné abondamment au niveau de la tête…

- Ils auraient du tout vérifier. Ne pus-je m’empêcher de gronder, maudissant les médecins de son club qui, à mon sens, n’avaient pas fait correctement leur travail.

Le club avait-il été prévenu ?... Arquant un sourcil je secouai doucement la tête.

- Je n’y ai pas pensé. Admis-je en fronçant les sourcils. Je… Désolé…

Cela n’avait pas été ma priorité, pas ma pensée. J’avais pourtant pensé à ses cours, à Poudlard mais son club m’était sorti de la tête et… Idiot que j’étais. Il s’agissait de sa vie, de sa passion, et je l’avais oublié.

- Peut-être Merindah l’aura fait… Je lui ai demandé de prévenir tes professeurs et elle devait aussi prévenir tes parents… Murmurai-je honteux d’avoir omis cette partie pourtant essentielle à sa vie – et à son état. De toutes les manières, repris-je en tentant d’être un peu plus positif quoique ma voix ne trahisse mon inquiétude et mon agacement contre moi-même cette fois, l’Infirmier Meyer m’a affirmé que tu irais bien, que c’était passé et que dès demain, tout reprendrait son cours. Tout, sauf mon inquiétude que je peinais à maîtriser réellement alors que ma main caresser lentement sa taille, refusant même d’approcher son ventre que j’avais déjà trop blessé en voulant le garder allongé. Désolé… Soufflai-je, d’ailleurs à ce sujet. Je ne voulais pas te faire mal tout à l’heure… Et… Retirant ma main de sa taille, trop proche de son ventre, pour la passer dans son dos, je soupirai de nouveau. Je demanderais à Merindah pour le club… De toutes les manières elle viendra prendre des nouvelles… Elle a seulement préféré nous laisser seuls en me faisant confiance pour prendre soin de toi… Alors… Ne t’en fais pas… Ton club sera prévenu.

Et mieux valait que ce ne soit pas par moi si les médicomages désiraient vivre encore un jour de plus…

- Mais c’est la tienne. J’aurais dû y penser. Excuse-moi. Répétai-je malgré tout, m’en voulant pour cet oubli que j’espérais avoir été comblé par d’autres, par ses parents comme semblait pouvoir le penser Mika ou par Merindah qui m’avait même proposé un oreille attentive si j’en venais à m’inquiéter davantage pour lui.

Mais après tout… Tout irait bien. Je voulais m’en persuader. L’infirmier me l’avait affirmé et… Il n’était pas spécialisé et… Alors… Se trompait-il ? Mika vint réinstaller en doute en moi, un doute suffisamment fort pour que j’en vienne à m’en vouloir d’autant. En plus de ne pas avoir prévenu son club, en plus d’avoir retardé la venu d’un spécialiste alors que, peut-être, il n’allait pas mieux… Je lui avais fait mal. Avais-je risqué d’agraver quelque chose ? L’idée s’imposait à mon esprit alors que je me rendais bien trop compte de la paranoïa dans laquelle j’étais en train de tomber, me faisant froncer les sourcils. Je devais faire cesser ces pensées mais… Impossible. Elles étaient trop tenaces alors… Je m’excusai. Autant pour la douleur que je lui avais causé que pour le risque que cela pouvait avoir.

- Mmh…

Je n’étais pas convaincu que je serais responsable de rien. Bien au contraire… Mais je me refusai à m’exprimer à ce sujet. Il était déjà bien assez mal pour ne pas avoir à subir mes propres états d’âmes alors que j’étais fautif. De toutes les manières, Merindah passerait rapidement et… Enfin nous saurions si elle avait fait le nécessaire, si quelque chose d’autre allait mal ou si… Si j’avais fait des dégats.
Mais il préférait agir. Surpris de le sentir se redresser, je n’eus pas le temps de m’y opposer, au moins, qu’il se réinstalla pour me demander mon aide. Un soupir de soulagement au bord des lèvres et je m’exécutai, lui ramenant parchemin, encre et plume afin de le laisser écrire.

- J’irais l’envoyer. Indiquai-je avant qu’il ne semble hésiter.

L’air inquiet, je l’observai. Quelque chose n’allait pas mais… Pourquoi me demandait-il si cela allait ?... Fronçant les sourcils, je fis un geste rapide vers lui à son grognement, passant ma main dans son dos pour l’obliger à une position plus confortable.

- Doucement… Murmurai-je alors qu’il venait à…

Oh… Je comprenais soudain et… Mon visage, rapidement, se baissa. Oui. Elle avait compris. Mais… Il n’avait pas à s’inquiéter pour cela. Certainement pas.

- Ne t’en fais pas pour ça. Lui soufflai-je en me forçant à un sourire, caressant doucement sa joue dans un geste de réconfort. Je sais. Je lui ai demandé de ne rien dire. Elle me l’a promis. Je… Je n’ai juste pas pu… Je n’ai pas réussi à faire semblant. J’ai paniqué et tu allais mal et… Je n’ai juste pas réussi… Je doute que l’infirmier n’ait pas pu comprendre aussi. Admis-je à mi-voix avant de secouer la tête. Mais ce n’est pas grave. D’accord ?... Je préfère… Je préfère que ça se sache et que tu ailles bien. Et c’est le cas. J’ai été cherché Merindah parce que tu lui fais confiance et… Je lui fais confiance aussi par ce fait là. Alors… Ne t’inquiète pas pour ça. Vraiment pas, Hae… On s’en inquiètera la semaine prochaine lorsque tu reviendras de ton entraînement en râlant parce que tu n’as pas réussi je ne sais quelle figure.

C’était, je l’admettais, une tentative d’humour désespérée autant qu’une façon, pour moi, de me rassurer sur le fait que tout irait bien, qu’il irait bien et que tout reviendrait à la normale.

- Alors écrit ton parchemin. J’irais l’envoyer juste après et on attendra que quelqu’un de ton club puisse passer. J’irais prévenir l’Infirmier pour qu’il puisse venir sans problème, d’accord ? Occupe toi seulement de ton repos pour le moment. C'est tout. C'est le plus important.