Chapitre I : Un destin brisé
Cette histoire débute avec la destinée brisée d’une enfant apportant une rédemption paradoxale à une femme au cœur meurtrie. Son nom devait être Rayne, deuxième enfant d’une portée de deux. Mais une enfant perdue qui aurait dû s’épanouir au cœur d’une des plus anciennes noblesses anglaises, afin d’être pliée à ces belles traditions qui faisaient la gloire de ceux aux ambitions aussi illustres que sinistres. Mais elle est née avec une bien étrange maladie cardiaque, faisant contracter ses muscles cardio-vasculaire dans un rythme irrégulier, faible, indétectable. Il n’y eut aucun gémissement salvateur pouvant ne serait-ce que soulager les médicomages d’un signe de vie à sa première fessée, aucun souffle ne fut discerné dans le silence lourd qui précéda sa venue au monde. L’enfant pâle dès sa naissance, était désormais bleu. Les mots ne vinrent point pour expliquer à cette femme la raison pour laquelle, son second enfant ne lui était guère remit. L’on voulait lui épargner la vue d’un corps sans vie, un corps pour lequel elle avait épuise ses dernières ressources, et ce, pour rien.
Une question resta toutefois en suspens : qu’était-il advenu du corps de l’enfant après qu’il fût indéniablement confirmé que ce dernier était mort-né ? Pour quelle raison une infirmière avait perdu du jour au lendemain toute crédibilité dans le milieu médicomagique et fut licenciée pour ne pas subir plus grave conséquence ? L’on disait qu’on lui avait confié le corps de l’enfant et qu’au moment de le remettre à sa famille, elle ne l’avait plus eu en sa possession. Prétendant qu’elle n’avait guère de souvenir d’avoir eu en sa possession le corps sans vie d’un bébé. Une bien étrange affaire étouffée pour éviter un quelconque scandale public inutile. Mais qu’en était-il en réalité ? Ce soir-là, il y avait cette Maud Warrens dont le rôle mineur était de s’assurer que les médicomages avaient tout à leur disposition pour permettre l’accouchement dans le plus grand confort. Censée être sous la direction de l’infirmière déchue, elle était comparable à ce qu’était une aide-soignante pour les moldus.
Warrens était une sorcière qui se disait être de sang-pur, mais dont la lignée ne pouvait être vérifiée dû au fait que sa famille, d’une humble situation, l’avait renié pour d’obscures raisons. Tous ceux qui connaissaient Maud, avaient tendance à dire que c’était une femme qui subissait sa précarité. Elle n’avait jamais le même boulot, avait du mal à payer ses loyers, enchaînant parfois des activités douteux pour subvenir à ses besoins. On allait jusqu’à dire qu’elle s’était essayée à la prostitution, une bien terrible rumeur née après qu’elle eusse été aperçue sortir d’un de ces bordels mêlant fréquentation sorcières et moldus. Le genre de sanctuaire illégal qui échappait encore à la vigilance du Ministère. Mais les rumeurs n’étaient que des rumeurs, personne ne pouvait dire ce qui était vrai de ce qui ne l'était pas, surtout concernant la vie de la Warrens. Mais assurément, elle ne semblait aucunement vivre une histoire destinée à une fin heureuse, comme maltraitée continuellement par les péripéties de l’existence elle-même.
Après l’accouchement de Blake Nott et après la disparition du corps de l’enfant mort-née, Warrens avait comme à son habitude changée de profession. Elle disait avoir trouvé mieux ailleurs, un job avec une paye plus convenable paraît-il. On l’avait un temps soupçonné dans l’affaire de l’enfant, mais qu’elle aurait été ses motivations ? Elle qui semblait lutter chaque jour contre sa pauvreté, pourquoi s'encombrerait-elle d'un corps sans vie ? Elle n’avait aucun domicile fixe, forcée quelquefois à passer des nuits dans les tavernes aux chambres parfois insalubres, squattant les magicobus lorsqu’elle avait plus de chance. Mais puisque l’affaire avait été étouffée, l’enquête n’avait pas été plus loin que les accusations portées à celle qui avait la garde du corps de l’enfant. Mais peut-être fallait-il creuser un peu plus pour découvrir la terrible vérité. Celle d’une Warrens qui avait contemplé les signes de vie d’une enfant laissée de côté par sa supérieure. Les paupières fragiles du nourrisson remuant, affectées par la luminosité sous laquelle elle avait été placée.
Elle aurait dû prévenir les médicomages, ou même l’infirmière… Elle ignorait encore aujourd’hui quelle folie l’avait poussé à s’emparer de l’enfant, peu après avoir effacé, avec une précision chirurgicale, la mémoire de sa supérieure concernant l’existence de l’enfant. Tout ce dont elle se souvenait elle-même, c’était cette terrible peine qui lui brûlait le cœur au moment de partir avec le bébé dans ses bras. La peine qu’elle ressentait à chaque fois qu’elle subissait toutes ces décourageantes épreuves de la vie et qui lui rappelait Ô combien la solitude lui pesait. Voulait-elle être mère ? Le plus triste quand elle songeait à la question, c’était qu’elle n’en avait aucune idée. Piégée dans un péché qu’elle n’assumait guère, fuyant alors la réalité qui était pourtant la sienne. Elle quitta le monde des sorciers pour celui des moldus sous la peur viscérale que l’on découvre un jour son crime. Elle avait jusqu’à abandonné sa baguette pour vivre une vie humaine, sans magie, sans rien.
Chapitre II : Une enfant distinguée
Les années s’étaient épuisées, chutant comme les grains d’un sablier intemporel. Ironiquement, Maud avait trouvé son bonheur dans le monde que sa famille exécrait le plus. Les moldus n’étaient pas si terrible lorsqu’on les connaissait, leur mode de vie n'était pas si différent de celle des sorcières, il fallait simplement apprendre et comprendre toutes ces technologies dont elle n’avait jamais eu accès. Les villages de sorciers empêchaient souvent l’électronique de fonctionner sauf en cas d’enchantement illégal que le Ministère avait tendance à faire confisquer non sans donner quelque amandes au préalable qu’ils considéraient bien mérité. Peu d’entre eux étaient excité à l’idée de revoir une voiture enchantée survoler les rues de Londres avec deux élèves à son bord. Mais de ce fait, la Warrens n’avait jamais connu ces étrangetés moldus. Il fut pour elle, délicat d’apprendre à utiliser un téléphone et quand enfin, elle réussit, il fallait déjà qu’elle passe au Smartphone.
En-dehors de ce genre de problème guère majeur, Maud avait trouvé de la stabilité à vivre comme une moldu et surtout, à vivre pour une autre qu’elle. Si elle doutait de l’existence de son instinct maternel au début, elle avait fini par le trouver en chemin. Celle qu’elle considérait comme son enfant, lui avait changé la vie plus qu’elle ne l’aurait espéré. Après ce qu’elle avait commis, elle avait cru que le ministère l’aurait traqué pour reprendre l’enfant en faisant la découverte qu’elle avait finalement manipulé la mémoire de l’infirmière. Mais elle avait oublié un temps qu’elle était la seule au courant que l’enfant était vivante. La vie moldu était simple, même autrefois lorsqu’elle fut seule dans la rue avec un bébé dans ses bras, la société des non-majs lui avait offert des services qui lui avait permis de surmonter bien des difficultés. Elle avait hérité d’un logement social, puis trouver un travail alors que son bébé fut placé dans ce que les moldus appelait une crèche.
Elle ne vit même pas les années passées, ce bébé, qui était si minuscule, était maintenant une… Une... Comment dire… «
Madame Warrens, désolé pour l’attente. Je vous en prie, entrée. » La sorcière eut un instant d’appréhension alors qu’elle entra dans le bureau de la directrice qui l’attendait au côté du professeur qui l’avait invité à entrer. Son regard se baissait vers la jeune fille déjà assise à côté du siège qui lui était destiné. Le visage de l’enfant était marqué de plusieurs bleues apparents qui fit tressaillir la sorcière. Elle n’était pas outrée ou même choquée, elle sentait toutefois la honte commencer à se resserrer autour de sa gorge dans une étreinte invisible inévitable. «
Comme vous pouvez le constater madame Warrens… Elle a de nouveau déclenché une bagarre et en plein cours cette fois. » Dès lors que Maud lâcha un soupir las, la petite s’insurgea avant de s’exprimer. «
Mais m'man, il a dit que t’étais trop pauvre pour m’acheter des vêtements, que tu voles les clochards dans les rues rien que pour me trouver une chaussette ! »
Maud observait sa fille dont le visage était rouge de colère, elle ne réagissait jamais lorsqu’on l’insultait elle, mais quand il était question de sa maman elle perdait tout contrôle. «
Shae… Je t’ai déjà dit que tu valais mieux que ça. Regarde ton visage... Pourquoi t’infliger ça alors que tu es si belle. Pour ton dernier cours de l’année en plus. » Oui, ce n’était pas la première fois que sa fille était au centre d’une confrontation musclée. Elle était ainsi depuis qu’elle avait commencé à traîner avec les gamins de leur quartier qu’elle soupçonnait d'être de bien mauvaises fréquentations. «
Ce n’est pas tout, madame. » Rajouta la directrice, peu après ces mots Shae baissa le regard comme voulant désormais éviter celui de sa mère. La directrice fit un geste qui invita la professeur à poursuivre, Maud remarqua enfin que celle-ci avait entre ses mains le cartable de sa fille. Cette dernière, sous le regard intrigué de la Warrens, sortit plusieurs petits sachets contenants des substances marron foncé et vert.
La sorcière avait vécu assez longtemps à Brixton Canning Town pour comprendre ce qu’elle voyait devant elle. Ce qui laissait dans un premier temps la Warrens sans voix, presque au bord de l’effondrement. D’une voix qui semblait sur le point de se rompre à tout moment, la sorcière questionna la petite qui n’avait toujours pas relevé son visage. «
Co… comment as-tu eu… Qui… Qui t’a donné… Qui t’a donné ces choses ? » Sous l’effet de l’émotion, Maud était incapable de formuler correctement une phrase complète. « Elle n’a rien voulu nous dire madame, malheureuse, nous allons devoir contacter la police. Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur le fait que des stupéfiants aient pénétré l’enceinte de notre institution. » Si la sorcière comprenait, cela ne l’empêchait pas d’être bouleversée. Est-ce que sa fille avait accepté de faire des choses dans la rue sans qu’elle n'en sache quoi que ce soit ?
Avait-elle échoué au point que sa fille cherche à s’évader dans des affaires douteuses ? «
Elle… Elle n’a que onze ans. » Paniquait-elle, alors que la directrice se leva pour poser une main rassurante sur l’épaule de la femme finalement en larme, face à toutes ses informations qu’elle devait digérer d’un coup. «
Elle n’aura rien, elle est mineure. Mais la police voudra certainement savoir de qui elle tient le cannabis. »
Maud et Shae rentrèrent silencieusement à leur appartement, ce dernier était si petit qu’il était souvent confondu avec un studio. Pourtant, il y a bien une cuisine et une salle de bain sépara avec la pièce principale qui servait autant de salle à manger que de chambre à coucher pour Shae et sa mère. «
M'man… Je… Je voulais juste aider... » Annonça la jeune fille, alors que sa mère continuer à se dévêtir silencieusement, et ce, avant de poser une main sur son front comme pour soutenir les dernières fondations qui l’empêchaient de s’effondrer de nouveau en larme devant sa fille. Elle inspira avant de se retourner vers sa précieuse enfant. «
Écoute mon cœur, l’argent n’est pas le plus important, l’essentiel c’est que tu puisses recevoir toute l’éducation nécessaire pour avoir une meilleure vie que la mienne. Ne gâche pas ta vie avec ce genre de problème, tu auras tout le temps de... » Un son particulier vint à interrompre la sorcière, qui se retourna vers la porte d’entrée où une lettre dépassa de l’ouverture en feinte dédier colis, elle reconnut immédiatement la forme de ce dernier.
Quand elle vit Shea commencer à se diriger vers celle-ci, elle ne put retenir sa voix, ainsi que sa détresse. «
Non ! » Faisant ainsi sursauté la petite Warrens, elle rajouta. «
Je… J’y vais. » Elle se précipita pour récupérer la lettre sans la regarder pour autant. Plusieurs questions hantaient son esprit… Comment Poudlard avait-il fait pour savoir où elle était ? Aurait-elle dû utiliser un enchantement comme le gardien du secret pour se dissimuler davantage ? Elle se demandait à quel nom était destiner l’enveloppe… Elle sait que Blake avait nommé ses jumelles, elle craignait plus que tout que c’était ce nom qui allait apparaître sur l’enveloppe. Cependant, elle ressentit un soulagement en ouvrant l’enveloppe avant de tendre la lettre à sa fille par la suite.
COLLÈGE DE POUDLARD, ÉCOLE DE SORCELLERIE
Directeur : Minerva McGonagall
Cher Mrs Warrens,
Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité.
La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendrons votre hibou le 31 juillet au plus tard.
Veuillez croire, cher Mrs Warrens, en l'expression de nos sentiments distingués.
Chapitre III : le génie au bonnet d’âne.
Shae avait encore en mémoire le jour où elle avait appris qu’elle était une sorcière… Sa mère prétendait qu’il devait s’agir d’une sorte de blague de mauvais goût et elle avait cru. Même si elle avait vraiment trouvé le comportement de sa mère étrange, elle pourrait jurer que ce jour-là sa mère lui cachait des choses, qu'elle n'était guère honnête avec elle. Mais il n'y avait aucune raison pour que Maud ait pu savoir la vérité sur le monde magique, aucune raison qu’elle puisse savoir que sa fille était une sorcière avant l’arrivée de cette lettre, c'était en tout cas, ce que croyait Shae. Ce fut confirmé à ses yeux par la venue d’un sorcier qui expliqua tant à Shae qu’à sa mère, ce qu’était Poudlard et pourquoi sa fille devait y entrer. Pourtant, celle qui se faisait passer pour une Moldu dans le plus grand secret, avait eu des réactions qui ne ressemblait pas tellement à une personne qui découvrait le monde des sorciers. Oui. Shae se rappelait qu'une fois sur le chemin de traverse, elle était la plus paniqué des Warrens alors que c’était pourtant elle la sorcière et non pas sa mère. Tout cela s’était produit, il y a plus de cinq ans maintenant.
La jeune sorcière avait quitté un monde bien sombre pour quelque chose de complètement inconnu à laquelle elle devait s’adapter. Tout était plus moyenâgeux, que ce soit dans la structure des bâtisses, dans la manière dont avait les sorciers de se vêtir ou même à la façon dont les gens avaient de s’adresser entre eux. La jeune Warrens avait l'impression d'assister à une pièce de Shakespeare, autant dire que la jeune sorcière n’avait pas vraiment ressenti l’émerveillant que tous ces autres gosses avaient eu la chance d’éprouver. Tout ce à quoi Shae avait pensé en franchissant les murs de pierre du château, c’était comment allait s’en sortir sa mère sans elle désormais. Tout ce à quoi Shae avait pensé en franchissant les murs de pierre du château, c’était comment allait s’en sortir sa mère sans elle désormais. Il y avait tellement de choses quotidiens qu’elle faisait pour soulager sa mère qui s’épuisait déjà le dos à l’usine. De plus, elle avait détesté sa rentrée, parce qu’elle était cette sang-de-bourbe avec une robe de sorcière bon marché qui avait osé finir à Serpentard, maison du succès, maison de l’élitisme sorcière.
Elle avait passé des années à se faire des ennemis, la violence de la rue fit d’elle une élève difficile même à Poudlard. Et aux yeux des autres élèves à l'éducation plus distinguée, elle était vulgaire, grossière et mal élevée. Les heures de colle avaient tendance à lui coller à la peau si bien qu’elle était désormais connue pour y être très souvent. Elle avait une bien mauvaise réputation qui lui collait à la peau, mais qu’elle acceptait volontiers comme une arme pouvant dissuader les idiots à faire d’elle un sujet de moquerie. Mais les choses étaient différentes aujourd’hui, quand elle s’énervait des choses étranges se passait autour d’elle, le plus souvent un feu démarrait. Et Shae avait l’ignoble impression qu’elle était responsable. Pourtant, elle n’avait jusqu’à présent, étudier aucune magie qui ne pouvait expliquer ce genre de phénomène. Elle se faisait sans doute des idées, mais c’était une confusion qu’elle n’avait guère besoin d’avoir pour le moment. Sa mère était tombée malade à force de se défoncer à tâche au travail, malgré ça, elle avait tenu à ce que sa fille persévère dans ses études.
Shae de son côté n’aimait pas l’idée que sa mère continuait à bosser avec une santé qui se fragilisait de plus en plus. Elle était souvent tentée de prendre la décision de retourner dans la rue, renouer avec des connaissances pas forcément bénéfiques et ainsi, se faire de l’argent facile pour soulager les fins de mois de sa mère. Mais elle avait fait cette promesse qu’elle se refusait à briser. Obtenir les meilleures notes possibles afin d’accéder à plusieurs choix concernant son avenir, son métier, sa carrière. Malgré son attitude parfois peu disciplinée, elle était une élève brillante, une surdouée. Elle possédait une intelligence qu’elle se refusait très souvent à exposer, laissant aux idiots le loisir de penser qu’elle était une sauvagesse au bonnet d’âne. Elle entamait cette année sa sixième rentrée, préparant déjà les ASPICs à venir pour la septième année. Elle avait eu toutes ses BUSES sans doute à la surprise de ces sangs-purs qui se plaisait à la dénigrer.