Ne disait-on pas qu’il fallait traiter le mal par le mal ? C’était un peu la décision qu’Andrew et moi, de concert, avions pris pour combattre ma peur de voyager. J’allais accepter la thérapie de Veronica, par nécessité, bien sûr, mais il me fallait aussi prendre sur moi… Petit à petit. D’autant que je voulais faire découvrir, malgré tout, à Andrew ce que j’aimais. Puisqu’il voulait apprendre à me connaître, j’allais devoir faire des efforts.
C’est pourquoi notre premier voyage ensemble ne devait se dérouler que sur un week-end. Lui ayant donné rendez-vous le samedi soir à Pré-Au-Lard, j’avais plus ou moins tout prévu afin de ne pas paniquer loin d’Angleterre sans pour autant lui indiquer une destination exacte. Seulement un endroit éloigné où il y aurait du soleil, de la plage et de magnifiques paysages.

- Hey ! Le saluai-je alors en souriant, venant poser mes mains sur sa taille, sur la pointe des pieds pour l’embrasser. Tu es prêt ? Tu verras, ça va être génial ! J’ai tout prévu. Excursions, balades, farniente et repos ! Lui tendant la main prête pour le transplanage, j’ajoutai alors en souriant. Au fait… La destination. C’est Cuba.

Et nous transplanâmes ensemble jusqu’au Ministère de la Magie Cubaine. Pourquoi avais-je choisi Cuba ? A vrai dire… Pour plusieurs raisons. Tout d’abord pour le panorama : Cuba était absolument magnifique à tous les égards. Ensuite, pour la protection que l’île offraient aux Sorciers. A l’instar des Moldus, je n’ignorais pas que beaucoup de sorciers avaient trouvé refuge sur l’île. Et enfin… Je n’étais allée qu’une seule fois à Cuba. Cela me permettait donc de ne pas être perdue, mais d’un autre côté de ne pas non plus être en terrain conquis. Une double mesure qui me gardait donc de la panique sans me laisser dans une bulle trop sécuritaire.

Une fois arrivée, alors que je devais avoir craint le disloquement de mes membres tant j’étais malgré tout tendue de passer un week-end entier seule avec Andrew à l’autre bout du monde, je soupirai de soulagement, observant autour de moi le temps d’un instant avant d’attraper la main du professeur pour le mener en dehors du bâtiment. Il était près de midi sur l’île et je soufflai alors, profitant du soleil qui nous était offert.

- Alors ?... Demandai-je en relâchant sa main face à l’océan. Qu’en penses-tu ? Ça change du Lac Noir, non ? Plaisantai-je avant de m’étirer. Je te propose qu’on dépose nos affaires à l’hôtel avant d’aller sur la plage. Je rêve de m’allonger sur le sable et d’écouter la mer juste cinq minutes. Soufflai-je alors.

La mer avait toujours fait partie de moi. J’aimais l’écouter et l’observer des heures durant. Et si je n’allais certainement pas lui imposer cette activité ô combien ennuyeuse pour quelqu’un de l’appréciant pas, j’allais malgré tout en profiter le temps de quelques courtes minutes… Y adjoignant certainement le corps d’Andrew près du mien, ce qui augmenterait inexorablement le plaisir ressenti. Ainsi le menai-je jusqu’à l’hôtel que j’avais choisi, un magnifique hôtel moldu « all inclusive » disaient-ils. Déposant nos affaires, nous ne nous attardâmes pas dans l’établissement, aussi beau soit-il. Non. A la place, comme je le lui avais indiqué, je l’entraînai directement sur la plage à quelques mètres de là, prenant dès lors une large inspiration face aux vagues. J’étais heureuse. Presque plus heureuse qu’à Poudlard, si cela était possible. Oh ! Bien sûr ! J’étais plus qu’heureuse à Poudlard ! Je faisais ce que j’aimais dans un environnement parfait mais loin de l’Angleterre… Je devenais une personne presque différente, peut être encore plus vivante que je ne l’étais là-bas.

Retirant ma robe pour la poser sur mon sac, je me retrouvai ainsi en maillot de bain. Le sourire aux lèvres, je me tournai ainsi vers Andrew pour venir chercher sa main tout autant que ses lèvres, profitant allègrement de notre éloignement de Poudlard pour me permettre des gestes plus intimes envers lui. C’est ainsi, mes doigts entrelacés dans les siens, que je m’installai sur le sable. Il y avait un côté idyllique à tout ce week-end et à ses côtés, je devais avouer ne ressentir que peu d’appréhension. J’étais bien, en sécurité et heureuse. C’était là tout ce qui m’importait.

- Andrew ? Entendis-je soudain dans un anglais parfait.

Cela faisait peut-être dix minutes que nous étions installés, à discuter de tout et de rien lorsque deux personnes arrivèrent vers nous.

- Andrew Mackelled ? C’est toi ? C’est vraiment toi ?

Mon regard se posa sur chacun des deux hommes, bien habillés, élégants aurais-je même dit, ils n’avaient pas grand-chose à voir avec les touristes qui nous entouraient – et que nous étions.

- Merde, Mackelled ! J’aurais jamais pensé te revoir ! Comment ça se passe en Angleterre ?

Cette fois, je ne comprenais pas grand-chose. Ainsi Andrew connaissait-il ces deux hommes ? De vieux amis sûrement… Oui, je ne voyais que cela, de vieux amis que la coïncidence avait ramener sur la route d’Andrew. Une bonne chose ! Il était toujours de bonne augure de retrouver de vieilles connaissances ! Ainsi pris-je le parti, ma main toujours dans celle du Professeur, cachée entre nous, de sourire aux deux inconnus.

- Bonjour. Saluai-je poliment d’un geste de la tête.
- On l’a vu depuis cent mètre. Tu t’amuses avec une des réincarnations de Lilith maintenant ? Ricana l’un d’entre eux sans même me répondre. Où est passée ta femme ?

Lilith ?... Mais… De quoi parlait-il ? Et comment est-ce que ?... Mon regard interloqué se posa sur Andrew. A lui de gérer ce début de conversation car je commençais réellement à ne pas savoir quoi penser.

Les deux hommes s’appelaient donc Tom et Ezra. Soit. Une information à noter alors que je sentais étrangement Andrew se tendre. Sourcils froncés, je tentais de comprendre ce qu’il en était, le pourquoi de cette réaction et la raison de leur arrivée, si ce n’était la coïncidence. Si Andrew ne semblait pas les apprécier… Qui étaient-ils pour se permettre de telles… Disons familiarité ? Me relevant aux côtés du sous-directeur de Poudlard, j’observai alors, ayant pris l’unique décision de saluer les hommes, l’échange qui se déroulait sous mes yeux avant que mes yeux ne passent sur Andrew à ces mots. Voilà bien une chose qu’il n’avait encore jamais dit de vive voix et qui me faisait très… Etrange… Plaisir ! Oui, mais… Etrange malgré tout.

Et ce qui fut peut-être encore plus étrange fut la réaction des deux hommes. L’un riait, l’autre… Me frappa de par ses mots. Instantanément, mes yeux, de nouveau, se posèrent sur Andrew. Des Mangemorts. Un coup d’œil vers mon sac qui contenait ma baguette et je fronçai les sourcils, m’avançant aux côtés d’Andrew dont je découvrais le côté protecteur. Ma main sur son bras, j’observai alors les deux hommes, peut être plus sûre de moi qu’il ne m’avait jamais vu.

Je n’étais pas une personne vindicative. Encore moins une femme particulièrement affirmée et m’as-tu-vu. J’aimais la discrétion et le calme. Connue pour être gentille et compréhensive avec la très grande majorité des sorciers et fantômes du château – Peeves non compris, je devais l’admettre – peu de monde m’avait un jour vu en colère ou même décidée. Et pourtant. A cet instant bien précis. Je l’étais et ce même sans baguette.

- Votre présence ici n’est pas désirée, Messieurs. Commençai-je d’une voix claire et posée. Nous sommes actuellement en congé et je vous prierais de faire demi-tour pour continuer votre chemin.

L’homme appelé Tom sembla surpris de me voir agir ainsi, peut-être à raison d’ailleurs, et observa Andrew alors que le dénommé Ezra souriait, l’air amusé. Quelque chose ne me plaisait pas. Quelque chose ne me plaisait pas du tout et je n’arrivais pas à mettre la main dessus…

- Tu devrais rappeler à ta « compagne » de baisser les yeux, Mackelled. Grogna alors, son air amusé toujours au visage, le dénommé Ezra. Elle est sur notre territoire.
- Et je n’aime pas vraiment les petites impertinentes. Tu sais ce qu’on leur fait, non ? Renchérit l’autre.

Ce qu’ils leurs faisaient… Oui. Moi-même je le savais et si j’avais gardé un air subtilement neutre jusque là, mon regard, lui, changea à ce rappel.

- Et elle sait aussi… Ricana le second.
- Vous n’oseriez rien faire sur un terrain Moldu. Sifflai-je entre mes dents.

C’était là ma bouée de secours, je devais l’admettre. Nous étions en terres moldues. Aucun sorcier ne se risquerait à passer outre le Code International du Secret. Aucun… Ou non… Au vu du regard que me lança « Tom », il semblerait que je m’étais trompée…

- Est-ce que tu sais où vous êtes, la vélane ? Nan ? Vous êtes à Cuba. Cuba, l’île, la petite île. Où on contrôle. Ici c’est notre territoire. La plupart des moldus sont soumis au sortilège de confusion. Le communisme moldu a du bon…
- La vélane a un nom. Rappelai-je alors plus furieuse que jamais. Et elle vous demande de nous foutre la paix. Tout de suite.

Était-ce du sang-froid ou de la bêtise ? Bonne question. Mais je voulais qu’ils partent et je n’allais certainement pas me laisser faire de la sorte. Je n’étais ni une bête de foire ni une créature dégoutante à tuer comme ils semblaient le penser.

- Alors ravalez vos conneries de racisme et restez caché. Finis-je par gronder, les traits légèrement déformés par la colère que je pouvais ressentir.
- Tu devrais tenir la créature en laisse, Andrew. Les chiennes qui aboient, c’est mal vu. Souffla Tom en ricanant.

Et ce fut cette insulte, particulièrement mal prise par ma personne – et à raison – qui détourna mon attention du second.

- Endoloris ! Entendis-je devant moi.
- On avait dit que ce terrain était à nous, non ? Ricana le premier alors que je m’effondrai au sol prise d’une douleur que jamais, encore, je n’avais ressenti de ma vie.

Hurlant de douleur, les muscles tendus par ce sortilège interdit, j’étais au moins désormais près de ma baguette, au sol et incapable de la prendre ou même de réfléchir…

A vrai dire, même si je commençais à me dire que ma rébellions n’était peut être pas la meilleure chose à faire… Je continuais de me défendre et de défendre, en quelque sorte, Andrew. Mais le sentant de plus en plus tendu, je devais admettre que je commençais à l’être aussi. Bien sûr, le fait qu’il défende mon droit de parole m’avait plu, je préférais cela à un homme qui m’empêche de parler. Oui. Mais… Quelque chose me disait que ça n’allait pas durer. Et à raison. Je ne sus ni comment ni pourquoi ni combien de temps mais une douleur atroce vint me prendre d’un bout à l’autre de mon corps, me faisant m’effondrer sur moi-même.

Je n’entendis même pas Andrew ni ne le vis me défendre. Non. Mais tout s’arrêta soudainement. Tremblante, au sol, je tentai désespérément de reprendre mes esprits. Qu’est-ce qu’il s’était passé ? Endoloris… Ils m’avaient… Tremblant de plus belle, autant de douleur que de peur, je me redressai difficilement en observant autour de moi, l’air perdue. Andrew était là. Mes yeux fixés sur lui, je craignais soudainement plus pour sa vie alors qu’il m’avait défendue, que pour la mienne. Et à raison.

- ANDREW ! Cris-je alors d’effroi en observant la scène face à moi.

Une dague… Dans son épaule… Non… No… Surprise, je me sentis soudainement tirée vers l’un des deux hommes alors que mon bras commença à brûler, me faisant hurler de douleur de nouveau, me débattant. Une chance, cela ne dura que peu de temps et je me sentis de nouveau tirée avant… de nous retrouver dans la chambre louée.

Il me fallut de longs instants pour sortir de ma torpeur. Une torpeur telle que je devais avouer ne même plus réellement ressentir la douleur de mon bras. Une douleur que j’oubliai alors que je me redressai, encore largement tremblante pour me précipiter sur Andrew dont je n’avais certainement pas oublié la blessure.

- Je suis désolée… Je suis désolée… Je suis désolée… Répétai-je en attrapant ma baguette pour faire venir à moi ma trousse de secours.

Une chance, en tant que telle, que j’étais préparée aux moindres blessures, baroudeuse que j’avais été, car j’avais ainsi sur moi le nécessaire aux premières blessures. Ainsi attrapai-je une bande et obligeai-je Andrew à se défaire de sa chemise pour m’occuper de son épaule. Ma propre blessure et douleur ? Je m’en moquais. Ce qui m’importait était Andrew et personne d’autre. Peut être, d’ailleurs, était-ce pour le mieux… Cela m’éviter d’avoir peur ou de me laisser submergé par je ne savais quelle émotion négative.

- Est-ce que ça va ?... Il faut qu’on rentre à Poudlard… Amalia te soignera mieux que moi. Seigneur je suis désolée Andrew… murmurai-je en posant mon front contre son épaule valide. Je voulais juste te faire passer un bon week-end… Notre premier week end ensemble et… Je suis désolée…

Pour m’en vouloir, je m’en voulais, terriblement. Il souffrait à cause de moi, parce que j’avais parlé et pire, parce que j’existais et c’était peut être cela qui était le plus dur à accepter. Il avait été blessé par ma simple existence. Une nouvelle preuve, pour moi, que je n’étais qu’une demi chose incapable de faire quoique ce soit d’intelligent ou de bon.

- Je… Je comprendrais si tu veux arrêter là. C’est... C’est ignoble ce qu’ils t’ont fait… Je suis désolée…

Andrew avait mal. Il saignait. Et j’étais incapable de faire quoique ce soit, n’arrivant même pas à me souvenir du moindre sort potentiellement nécessaire dans cette situation. Rien ne me venait et je crois que même un simple sort de lévitation m’aurait été impossible à prononcer. Je paniquais. C’était le terme. Je paniquais de sa douleur plus que de ma propre situation et ce que mon bras et mon corps avaient subis. Mais la voix d’Andrew me sortit de ma torpeur alors que je l’observai, sans un mot. Descendre… Le quitter ?... Pourquoi… Appeler quelqu’un… Mais… N… Non… Je ne pouvais pas le laisser seul… Tremblante, je l’observai le temps de quelques secondes alors que sa voix s’élevait de nouveau, me faisant tressaillir et hocher la tête, doucement quoiqu’avec un stress immense.

Et c’est avec une grande hésitation que je l’écoutai alors, faisant volteface pour me précipiter à l’accueil, le numéro en tête. Un numéro que je me répétai jusqu’en bas de l’hôtel où je balbutiai quelques mots en espagnol, difficilement, mais de manière assez compréhensible pour que l’on me comprenne. Le téléphone en main, je tremblai alors en composant le numéro. Ce fut une femme qui décrocha.

- Je… B… Bonjour… Je… Andrew Mackelled a besoin d’aide. N… Nous sommes à Cuba et… Hôtel de Cuba… Et… Chambre… Chambre 206…

La femme accepta et raccrocha dans l’instant. Restée muette, le téléphone en main, ce fut le réceptionniste qui vint m’obliger à raccrocher, me demandant par trois ou quatre fois si tout allait bien et Merlin qu’il fut difficile de mentir alors que je cachai mon bras, hochant la tête doucement de haut en bas.

- Si… Todo va bien… Gracias… Articulai-je avant de faire demi-tour pour remonter dans la chambre.

Là-bas, je me stoppai net, observant la femme qui m’était inconnue. Une peur, nouvelle, inconnue, me prit dès que je l’aperçu et je sentis une nausée me prendre. M’obligeant à avancer dans la pièce, sans un mot, je fixai alors mon regard sur Andrew en train d’être soigné. Elle était là… Pour nous aider. Pour rien d’autre. Juste… Pour aider Andrew. Et c’était le plus important. Venant m’asseoir près du professeur de potion, je vins caresser lentement sa jambe, les yeux fixés sur son visage tandis qu’il me présentait à l’inconnue… Qui ne tarda pas à faire comprendre de par une hypocrisie bien trop visible ce qu’elle pensait de la relation qu’Andrew et moi entretenions. Cela me touchait-il ? Non. Je ne voulais qu’une chose : qu’elle le soigne. Et c’est ce qu’elle fit.

Dès lors que ce fut terminé, je pris le sachet d’herbe tendu et me moquant éperdument du ton qu’employait la mage, j’hochai la tête, sans un mot, la laissant quitter la pièce avant de me remettre à trembler, ayant contenu bien trop mes émotions face à cette inconnue. La voix d’Andrew me fit, néanmoins, tourner la tête et je n’eus pas le temps de réagir que je sentis sa main attraper la mienne avant d’être tirée à lui.

- Andrew… Je…

Je sentais son regard sur mon bras, sur l’inscription qui y était marquée et d’un coup sec, je vins récupérer mon bras, le cachant contre moi.

- C’est rien… Tentai-je de le rassurer alors que je tremblais toujours. C’est rien du tout… Ca… Ca va guérir… Mais toi tu…

Les larmes aux yeux, je vins soudain appuyer mon front contre sa tête, mon bras toujours caché contre moi, caressant sa joue de ma main libre.

- Je suis désolée… Je suis tellement désolée…

Mes lèvres, tremblante, vinrent rencontrer celles du sorcier avec une tendresse toute trouvée quoique teintée de mes larmes qui roulaient désormais sur mes joues.

- Est-ce que… Est-ce que tu veux que je te prépare une tisane ? Est-ce que tu as mal ? Qu’est ce que je peux faire ?

Je craignais, encore, mais plus que cela, je me rendais désormais réellement compte de ce qu’il venait d’arriver et par là… De ce que j’avais aussi subi. Mon bras, d’ailleurs, commençait à me faire particulièrement mal, l’adrénaline retombant enfin, maintenant qu’Andrew était soigné.

- Qui est-ce que c’était ?... Murmurai-je, parlant autant des deux hommes que de l’inconnue de la chambre.

Soupirant de nouveau, je vins me coucher malgré tout contre lui, les sourcils froncés, tentant de réprimer mes tremblements, difficilement. Ma main posée sur lui, j’approchai ma tête de la sienne pour fermer les yeux.

- Je suis désolée Andrew… J’aurais jamais dû t’emmener ici… Je voulais pas ça… Je voulais que tu sois heureux, que tu passes un bon week-end… Qu’on soit un couple normal… Juste tous les deux… Pas avec des salauds de Mangemorts… Soufflai-je à mi-voix. Je voulais pas ça… Je t’aime… Je voulais juste un moment tous les deux… Je te jure…

A croire que j’imaginais que tout cela était de ma faute, que j’avais décidé que nous serions pris à partis par des Mangemorts…

Je devais avouer que la présence d’Andrew me rassurait et m’apaisait grandement. J’étais inquiète, oui, j’avais particulièrement peur. Peur qu’il soit définitivement blessé malgré ses soins, peur qu’il regrette notre week-end et même peur qu’il regrette notre relation mais… Mais à nouveau, il affirma que ce n’était pas ma faute.

Le croyais-je ? Non. Pas encore. Je n’y arrivais pas. Pourtant, notre baiser achevé, j’avais réussi à poser une question autrement que pour m’excuser à nouveau. Et ainsi fut-ce la première fois depuis notre retour que je me tus réellement, écoutant sa réponse. C’étaient donc bien des Mangemorts. Evidemment. Je l’avais bien deviné. Des anciens… Compagnons… Si l’on pouvait appeler ça comme ça. Je n’aimais pas ce terme. Comment des gens aussi ignobles pouvaient-ils être des compagnons ? Andrew avait vraiment été comme ça ? Non. Non, c’était juste impossible. Pas lui. Il n’était pas comme ça. Quant à la dénommée Miranda… Au vu de sa réaction, elle avait peut-être changé de vie mais pas tout à fait d’avis… Enfin, cela m’importait franchement peu. L’important était qu’elle avait soigné Andrew. C’était la seule chose qui m’importait.

Et pourtant, ses explications reçue, je partis de nouveau dans des excuses infinies. Je m’en voulais. Je ne pouvais pas être plus claire. Je m’en voulais de tout ce qu’il s’était passé. Mais Andrew m’arrêta, son doigt sur mes lèvres. Surprise, je levai les yeux vers lui pour l’écouter me murmure quelques mots. Et… Doucement… J’hochai la tête de bas en haut. Je ne doutais étrangement pas de la capacité de mon ancien professeur à mettre au tapis n’importe lequel de ces connards, car je n’avais pas d’autres termes pour les définir.

- Tu t’es vraiment attaché alors ? Murmurai-je contre toute attente.

Au moins m’étais-je concentré sur une partie positive de tout cela, ce qui, à vrai dire, était pour le mieux au vu de la situation.

- Rassure toi… Soufflai-je alors que mes larmes, doucement, cessaient de couler. Je ne suis peut-être pas agressive mais avec une baguette… Je sais me défendre.

Saleté de baguette qui n’allait plus jamais me quitter, pas même une seule seconde. Il en était hors de question. En attendant, je me laissai coller à lui, venant blottir ma tête dans son cou en fermant les yeux, profitant ainsi de son contact, bien plus apaisée. Son parfum, sa voix alors qu’il me donnait le « programme » du week-end, son contact… Tout me permettait de me détendre et je m’étonnais moi-même de me laisser aller à ce point avec lui… Pour le mieux, évidemment.
Entendant son soupir, je relevai alors la tête, suivant son regard jusqu’à son bras où trônait désormais son tatouage. Et pour la première fois depuis que je savais ce qu’il en était, je me redressai pour poser ma main dessus, le touchant réellement… Pour la première fois.

- Andrew… Soupirai-je doucement, caressant son bras et son tatouage lentement. A toi de m’écouter alors… Commençai-je peu sûre de moi. Quoiqu’il en soit, que tu te défendes ou non, que tu me défendes ou pas d’ailleurs aussi. Je te promets que ça n’arrivera plus jamais. Parce que tu n’es plus comme eux et que je suis fière d’être avec toi. Alors je compte bien le montrer à qui voudra l’entendre. Dis-je alors à mi-voix, souriant tendrement au sous-directeur. Sauf… Sauf peut être aux élèves, je te l’accorde. Me permis-je même de plaisanter avant de me pencher pour capturer de nouveau ses lèvres tendrement.

Hochant la tête à sa proposition, je me décalai alors, lui ordonnant de ne pas bouger pour attraper de nouveaux bandages. Mieux valait couvrir mon bras… Quant aux douleurs que je ressentais encore dans tout mon corps du fait du sort… Ils finiraient par s’estomper. Mieux valait ne pas y penser. La plupart étaient d’ailleurs sûrement dû au stress latent qui en avait découlé.
Mon bras bandé solidement, je soufflai alors. Il allait malgré tout falloir que je soigne cela une fois rentrée pour espérer ne pas avoir de cicatrices… Enfin… Nous verrions bien. Je n’allais certainement pas en parler maintenant. Ainsi commandai-je les plats désirés par Andrew et moi avant de m’agenouiller près du lit, prenant l’une des mains du Serpentard que j’embrassai doucement.

- Bon… Alors… Je te propose une activité le temps que tu puisses bouger normalement. Soufflai-je avec un léger sourire, venant prendre possession de ses lèvres pour murmurer contre ses dernières. Il s’agit d’une activité… Plutôt… Agréable. Disons… Quelque chose que tu aimes beaucoup, enfin j’espère. Et… Qui pourrait te détendre… M’amusai-je alors sans me séparer de lui, ma main courant doucement sur son corps, comme pour chercher à le détendre réellement.

Ce que je voulais dire par là ? C’était évidemment un secret… Sauf s’il le découvrait par lui-même.