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La petite famille vient de finir un match de Quidditch improvisé aux règles revisitées pour un petit nombre (dont s'est joint quelques connaissances sorcières) et fait marche péniblement pour retourner à la maison. Les enfants sont en sueurs, le père n'a pas été tendre pour les maintenir en forme, comme s'il tentait de monter sa propre équipe de Quidditch ; Les As de Canterbury. Les ainés sont devant, sales, en sueur, accélérant la cadence pour retourner se doucher très certainement tandis que le père de famille ferme la marche avec Lyam à une dizaine de mètres derrière.

« La dernière passe que tu as faite à ton frère était très bonne, mais tu en as été déséquilibré pendant quelques secondes. Je l'ai vu. Il baisse son regard pour le porter sur le visage cramoisi sous l'effort de son fils. Je vois tout. Un peu pédant, certes. Le moindre détail technique, Jean-Michel le voit et le cible, mais à côté il ne voit rien des malentendus qui pèsent entre lui et ses enfants... il est même aveugle de ce côté. Est-ce que tu comptes faire les essais pour intégrer l'équipe de ta future maison, Lyam ? » Il pose la question, il est curieux, juste curieux mais on pourrait penser que c'est presque un reproche qu'il fait qui sous-entend que ce n'est pas avec ce genre d'erreur qu'il pourra rejoindre une équipe un jour encore moins la mener à la victoire – il n'en est rien, Jean-Michel est fier de ses enfants, il le montre juste très mal.

Il a ralenti le pas sur le chemin qui sépare le grand pré à l'abri des regards, idéal pour s'entrainer au quidditch avec ses enfants, de leur maison. Il a ralenti exprès pour pouvoir avoir une discussion avec le cadet de la famille. Et il voit mal ce dernier se mettre à accélérer, ce serait mal vu, très mal vu sans compte qu'on ne l'a pas appris ainsi. Les balais sont, eux, soigneusement rangés dans un sac à dos passé sous un sortilège d'extension, sac à dos au juste endroit donc – ce serait vraiment idiot de se faire griller par des moldus. Ils passeraient pour des fous sinon.

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« Je l'ai vu oui, tout comme j'ai vu la bonne passe que tu as faite à ton frère, celle que je viens de mentionner à l'instant... » Jean-Michel arque un sourcil en regardant son fils qui, de toute évidence, est remonté comme un coucou à peine la discussion entamée. Il aurait bien rajouté 'tu n'as retenu que la critique, pas le compliment que je t'ai fais avant', mais il ne le fait pas de crainte que la discussion s'envenime encore plus à peine celle-ci débutée. C'est sans doute dû aux malentendus qu'il y a entre eux. Et au favoritisme quelque peu flagrant qu'il fait envers sa sœur Noelyne... C'est plus fort que lui, pourtant il essaye de faire des efforts... des efforts que Lyam ne voit pas. Preuve en est de cette tentative de rapprochement pour le moins raté. Il a beaucoup a arranger et la rentrée approche à grands pas. Rentrée qu'il mentionne naturellement et dont son cadet prend mouche.

Susceptible va.
Rancunier aussi.
Comme lui.
Arg.

D'autant que Jean-Michel ne comprend pas la raison. Le pire du pire. Il se repasse ses propres mots... il ne comprend toujours pas d'où vient le problème. Pour lui, sa phrase sonnait comme 'La rentrée, ta future maison, avec ton talent inné, celui que tu tiens de ton père (ahum) il n'y a aucun doute que tu parviennes à te faire une place, fiston !' mais pour Lyam, il y a sans doute un autre sous-titre. Et que d'insolence envers son père ! Que d'irrespect. Le regard de Jean-Michel se durcit immédiatement. Ses yeux bleus du ciel prennent la dureté de l'acier tandis que son cadet se mure dans un soudain silence. S'est-il rendu compte qu'il est allé trop loin ? L'adulte l'espère.

« Sur un autre ton, Lyam, quand tu me parles. Je suis ton père pas un de tes amis (et pourtant il aimerait une complicité dans ce style, il est si loin de faire passer le bon message, surtout quand il gronde). Tout aussi sec que Lyam, il n'invite pas à répondre et enchaine tout aussi fermement. C'est aussi pour ça que je m'interroge sur tes projets une fois rentré à Poudlard parce que tu démontres, malgré quelques erreurs comme tout débutant, un certain talent. Il craint qu'encore une fois son fils ne retienne que le mauvais, que sa voix qui gronde et non ses encouragements derrière, que ses yeux froids et non la fierté à lui faire quelques éloges malgré tout. Alors il enchaine tout en s'étirant la nuque en penchant sa tête tantôt à droite tantôt à gauche : Parlant de maison, une idée déjà de celle que tu rejoindras ? Une préférence peut-être ? Il ne regarde plus son fils de façon autoritaire, il regarde au devant attendant la réponse qui, il espère, ne sera pas audacieuse et déplacée cette fois. Et tout dans le même temps, dans la tête de Jean-Michel ca hurle au sujet de Lyam,  il se fait choixpeau : GRYFFONDOR ! »

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Le silence entre les deux est presque palpable, il est  aussi pesant que la charge de travail de Jean-Michel au Ministère. Il a imposé son autorité de père en indiquant clairement à son cadet qu'il n'accepte pas qu'on lui manque de respect comme il l'a fait en lui parlant plus tôt. Si ce n'est pas 'à la baguette' qu'ils ont élevé leurs enfants, lui et Audrey, c'est quand même dans le respect des valeurs les plus fondamentales qui soient. Et dans celles ci 'on ne pète pas plus haut que son paternel'. Oh que non.

Mais passons.

Il y a donc ce silence qui bourdonne entre les deux têtes Moreau sur le chemin menant à la maison. Il y a ce silence et les questions de Jean-Michel. Questions qui, fort heureusement, finissent par obtenir une réponse. Lyam indique la non existence de projet. Le néant. Il préfère s'adapter d'abord. Soit. C'est un 'projet' nécessaire même si Jean-Michel estime en lui-même que cela manque d'envergure autant que d'ambition. À ce niveau le plus jeune ne lui ressemble en rien, ce qui n'empêche son amour de le couver, maladroitement, certes, et à sa manière. Pour ce qui est de la maison, Lyam a reniflé la bonne comme un niffleur son gallion.

« Gryffondor est une bonne maison, non pas qu'il y en ait une mauvaise... et vu ton caractère assez fougueux, sans reproche aucun, souligne Jean-Michel au besoin, je partage ton choix. Mais est-ce que tu as une raison particulière pour être attiré par celle-ci plutôt qu'une autre ? Tu es persévérant et Poufsouffle comme Serdaigle pourraient te correspondre également, Lyam. »

En son sein, le père espère de tout cœur que Lyam sera réparti dans la maison de son choix, mais quoi si ce n'est pas le cas ? Sera t-il déçu ? Triste ? Déprimé ? Jean-Michel espère que non et est résolu à mettre au même niveau toutes les maisons qui pourraient accueillir son fils d'une façon ou d'une autre. Même Serpentard s'il le faut - encore que pour lui ce serait la maison qui lui correspondrait le moins MAIS celle qui pourrait lui apporter le plus côté ambition.

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Que trépasse si je faiblis ! Devise compte double pour Jean-Michel Moreau alors qu'il observe le port de tête de Lyam s'amollir sous le poids de la fatigue. Le père fronce les sourcils tantôt soucieux tantôt bien décidé à endurcir son cadet. Les pas se font plus petits et plus lents ; il sait d'ores et déjà qu'il faudra faire une pause à cette allure si la maison se fait joueuse et se cache toujours plus loin.

En attendant, avancée ou non, la conversation, elle, se poursuit. Il est question de maison. Lyam ne jure que pour Gryffondor ce que ne manque pas de confirmer Jean-Michel. Mais et si ? Et si c'était une autre maison que le Choixpeau (il a du mal avec l'idée d'un chapeau miteux posé sur une tête bien propre) sélectionnait ? Alors le père commente deux autres maisons, mais c'est sans compter sur  le garçon qui s'oppose farouchement à l'idée. « Bien. J'espère donc que ce sera celle de ton choix. Ta mère m'a soufflé à ce propos qu'on pouvait même débattre de la maison au moment de la répartition. Prépare ta défense au besoin, Lyam, qu'il se soumette à ton choix et non l'inverse. » On penserait qu'il parle d'un homme, mais non, il parle bien de l'objet enchanté répartissant les enfants après avoir fouillé dans leur tête.

La question vient ensuite, la maison dans laquelle aurait été Jean-Michel s'il avait été à Poudlard. L'homme ne souffre d'aucune hésitation et dit ; « Serpentard. Il jette un regard malicieux à son fils avant d'ajouter. Beaucoup d'ambition. Ma soif de connaissance, cela dit, aurait pu avoir des issues sur la maison de l'aigle, mais face à mes projets dès mon plus jeune âge, il n'y aurait pas eu matière à discuter. » Il en est convaincu alors que Lyam lui demande une pause.

Jean-Michel arrête ses pas et arque un sourcil, puis le second, puis regarde au loin vers la maison. « Plus d'énergie même pour cinq minutes de marche ? » Une question, mais une question dont on sent un challenge derrière... Le père n'est pas genre à trainasser. Il n'est pas genre non plus à ne pas pousser les gens à se dépasser. Alors son fils ? Surtout si ce dernier compte bien s'imposer pour faire partie de la maison Gryffondor.