Max savait que l’activité de cet après-midi était attendu avec beaucoup d’impatience par la plupart des élèves qui avaient décidé de participer à la sortie scolaire. Monter sur un Abraxan était quelque chose qu’on n’avait pas souvent l’occasion de faire. La plupart des sorciers ne croiseraient jamais cette créature au cours de leur vie. Par chance pour les étudiants de Poudlard, cette année, Max avait sauvé une horde d’Abraxan quelques années auparavant, qui n’avaient pas pu être remis en liberté. Trop habitués à la captivité, ils ne sauraient plus vivre à la sauvage. Pour qu’ils ne soient plus maltraités, Max les avait gardés avec lui.

Pour l’instant, ils se trouvaient dans le parc de château, un peu à l’écart de là où ils avaient dansé avec les veauxdelune la veille. Ils étaient tranquilles. Certains broutaient, d’autre secouaient la tête histoire de se donner un peu de confort, en hennissant légèrement. Maxwell avait installé quelques abreuvoirs remplis de Whisky pur-feu autour desquels gravitaient des employés du château. Il ne s’agissait pas que les élèves se croient autorisés à aller en boire dans les abreuvoirs. Max avait installé des seaux de carottes et de pommes, pour le moment protégés par un charme magique pour ne pas que les créatures aillent se servir.

Il attendit que les élèves se soient regroupés devant lui. Lors du cours théorique qui avait eu lieu le matin-même, il avait pu constater que les élèves étaient motivés et avaient envie d’en savoir plus, mais aussi de partager leurs connaissances au sujet de la créature magique qui était le thème de la journée. Il avait été heureux de les voir aussi motivés et était persuadé que l’activité pratique serait encore plus passionnante pour eux. Cela dit, il devait se montrer prudents. A part Camille et Anne, il était persuadé qu’aucun d’entre eux n’avait jamais vu d’Abraxan. Ils devaient les apprivoiser.

« Bonjour à tous. Je suis certain que vous êtes impatients de monter sur le dos des Abraxan et de partir en balade avec eux. Mais pas de précipitation. Monter un animal de type équin ne se fait pas sans l’acquisition d’une certaine confiance entre vous et la créature. »

Quand il avait fait connaitre à sa filleule la joie de l’équitation à dos d’Abraxan, elle avait dû comprendre la responsabilité que c’était et s’occuper de son favori longuement avant que son oncle et parrain ne la laisse le monter. Les créatures du jour avaient été habituées en prévision de l’activité, mais un minimum de contact était nécessaire pour pourvoir monter sur eux quand-même, et de plus, Max avait envie de les initier au soin que nécessite un équidé, quelle que soit son identité, pour bien se porter. Il n’était pas facile de s’occuper d’un cheval, d’un abraxan, d’un hippogriffe, mais il était professeur de soins avant tout. Et la sortie avait but pédagogique au départ.

« Pour le moment, je veux que vous choisissiez une créature et que vous vous occupiez un peu d’elle afin de vous familiariser avec elle. Vous avez ici des brosses pour nettoyer leur poil. Elles sont grandes alors n’hésitez pas à prendre un escabeau pour atteindre le haut de leur stature. Les abreuvoirs sont remplis de Whisky pur feu et vous pouvez les y emmener. Ne songez même pas à y goûter », prévint-il aussitôt en voyant certains regards s’allumer. « Mes employés sont là pour veiller à ce que seuls les Abraxans en boivent. Vous pouvez également leur donner des carottes ou des pommes. Cajolez votre créature, parlez-lui doucement, faites lui savoir que vous ne lui voulez pas de mal. C’est parti. »

Il se demanda comment les créatures allaient réagir à ses élèves. Certaines étaient plus timides que d’autres et la grande majorité étaient habitués à la famille Hastings qui venait régulièrement les soigner, mais n’avait jamais rencontré d’enfant maladroit et hésitant. Il avait veillé à ce que l’encadrement soit à la hauteur pour que les enfants ne risquent pas de mauvais coup, mais il espérait que les créatures ne soient pas trop nerveuses et acceptent de se laisser soigner sans faire de difficulté. Il passait parmi les élèves pour les conseiller et les encourager, mais aussi pour s’assurer que les Abraxans n’étaient pas blessés et bien ferrés.

Spoiler:

Zoé a écouté avec passion le cours théorique du matin. Elle adore les cours de soins aux créatures magiques et a parfaitement conscience qu’elle n’aura sûrement pas d’autres occasions de recroiser ce type de créatures magiques. Elle a tout bien noté afin de ne rien oublier sur la théorie. Cela lui sera certainement utile pour la pratique de l’après-midi. Même en sortie scolaire, elle a pris des parchemins et des plumes. De toute manière, elle en a toujours sur elle afin de ne rien perdre comme information. La danse de la veille n’a pas été une franche réussite pour Zoé. Oui danser n’a vraiment pas été son truc et la tentative s’est soldée par une chute. Elle s’en fiche totalement car elle n’a pas peur du ridicule enfin pas dans ce genre de circonstances. Elle est pressée de passer à la pratique et a attendu la fin du repas avec grande impatience. Elle est arrivée parmi les premières et écoute avec attention les consignes du professeur. Elle comprend très bien qu’ils ne montent pas de suite dessus. Tout au fond d’elle, cela la soulage. Déjà que monter sur un balai est une situation à risque pour Zoé alors chevaucher un animal qui lui va avoir des réactions qui lui sont propres. Zoé pense que le choix de la créature n’est pas anodin et que cela doit être un choix commun finalement. Elle prend le temps d’observer les animaux jusqu’au moment où elle sent qu’il se passe quelque chose dans le regard de l’animal.

Elle se sent attirée par un des Abraxans. Cela peut paraître totalement stupide mais elle a l’impression qu’il l’a choisi et inversement. Elle s’approche de lui avec beaucoup de douceur et il fait de même. Il hennit en sa direction comme pour l’appeler. Une sensation de paisibilité l’enveloppe et c’est une des rares fois de sa jeune vie, où elle se sent réellement sereine. Elle ne se pose pas de questions et prend une brosse. Elle emmène d’abord l’Abraxan à l’abreuvoir et lui murmure des paroles. De l’extérieur, cela pourrait donner l’impression que la créature lui répond. Une petite discussion semble avoir ainsi lieu entre les deux. A un moment, il la bouscule de sa tête mais cela ressemble fort à une taquinerie d’Abraxan. Elle va ensuite lui donner des pommes tout en continuant à lui murmurer à l’oreille. Elle voudrait que ce moment ne s’arrête jamais. Elle tend la brosse vers sa tête comme pour lui demander la permission et il secoue la tête comme s’il lui donnait son accord. Elle commence alors à le brosser délicatement en montant sur l’escabeau lorsque cela s’avère nécessaire. Elle est dans une bulle et se sent tellement bien. Elle pourrait rester encore des heures juste à s’occuper de lui ou à lui parler. Cela la détend et l’apaise de s’occuper ainsi d’un animal et elle se montre étrangement habile dans ses gestes. Elle ne chute pas ou ne fait pas de maladresses comme elle sait si bien faire. A un moment, elle pose sa tête contre son encolure et reste ainsi. Il finit par se dégager doucement pour lui souffler sur le visage. Elle ne pensait pas que cela puisse aussi bien se passer. Elle lui murmure :

-C’est quoi ton petit nom ?

Il hennit comme s’il lui répondait mais elle ne comprend évidemment pas ce qu’il lui raconte. Elle lui dit à voix basse mais en riant :

« Je vais t’appeler Hueee désormais »

Il se met à hennir et lui donne un coup de tête doux. Elle lui ébouriffe la crinière et il la pousse de sa tête pour la faire tomber de l’escabeau. La voilà donc au sol mais pour une fois ce n’est pas à cause d’une maladresse ou d’une chute. L’Abraxan lui hennit de nouveau dessus. Mais tout cela s’est passé avec beaucoup de douceur et sans aucune agressivité. Cela montre plutôt un début de complicité et de taquineries communes. Elle se relève en s’appuyant sur son flanc et il lui redonne un coup de tête pour la mettre au sol. Elle est toute souriante et un peu sale à force de se retrouver au sol. Elle lui murmure.

-Je m’excuse je ne t’appellerais pas Hue. Tu me laisses me relever s’il te plait ? Il va quand même falloir que je te choisisse un prénom. Sinon je t’appelle simplement Abraxan. Tu préfères ?

Il hennit comme s’il approuvait et la laisse se relever en s’appuyant sur lui. Oui elle a une discussion avec une créature et trouve cela parfaitement normal. Il lui prouve qu’il comprend parfaitement ce qu’elle dit et c’est sa compréhension à elle qui est totalement approximative. Elle se rend bien compte qu’il lui reste des progrès à faire en langage équin. Il semble se moquer un peu d’elle tout de même. Il pousse la brosse avec sa tête vers elle. Elle sourit et reprend le brossage. Ce moment est parfait tout en sérénité. Il n’y a rien de stressant et finalement pour une fois elle ne se demande pas si elle fait bien ou non. Elle agit juste et la créature la guide au fur et à mesure. Elle commence à comprendre qu’il a différentes manières de s’ébrouer pour soit signifier qu’il aime le brossage sur une zone ou alors lui indiquer les zones qu’il n’aime pas. Par exemple, il adore qu’elle lui brosse la crinière. Elle reste donc dans cette zone et fait preuve de beaucoup de douceur et d’attention. Elle voudrait rester tout le temps là. Il finit par commencer à s’agiter gentiment et à vouloir avancer. Elle le suit et il l’emmène vers les carottes et les pommes. Elle lui tend une pomme mais il détourne la tête comme pour lui indiquer qu’il n’en veut pas. Elle repose donc la pomme et prend la carotte. Elle veut tester quelque chose et en coupe des morceaux qu’elle met dans sa main. Elle tend sa main, paume ouverte vers l’Abraxan, le morceau de carotte dedans. Il accepte de manger ainsi le morceau. Cela lui fait des chatouilles au contact de sa langue sur la paume de sa main. Elle sourit et recommence ainsi avec tous les morceaux. Il met ensuite sa tête au niveau de celle de Zoé et commence à lui faire des léchouilles. Zoé éclate de rire et lui fait une léchouille sur le naseau. Il recule la tête en s’ébrouant et lui lance un regard faussement offensé. Elle lui dit

-Tu me l’as fait je te fais pareil

Elle a totalement oublié qu’il y a du monde autour d’elle et se croit un peu seul au monde avec l’Abraxan. Il lui redonne un coup de tête pour la mettre au sol. Il la pousse de manière à ce qu’elle se retrouve allongé et commence à lui souffler dessus et à lui donner de petits coups de tête. Cela se voit que c’est totalement bienveillant et qu’il n’y a aucune violence de sa part envers Zoé. Elle est partit dans un autre univers. Elle finit par réussir à se relever et aimerait bien rester sur ses pieds tout de même. Elle reprend une carotte et recommence le même manège que précédemment. Elle prend ensuite un parchemin et lui murmure de poser. Elle ne sait pas vraiment s’il comprend mais en tout cas il s’immobilise et elle le dessine. Elle a très envie de garder une trace de cet instant magique. Elle le dessine lui et se dessine au sol avec lui qui lui souffle dessus. Elle prend son temps et met ainsi quelques minutes à le dessiner. Elle est assez satisfaite de ce qu’elle a dessiné et lui montre. Il hennit et s’ébroue comme s’il approuvait le dessin. Elle est toute contente et lui administre des gratouilles sur le devant de la tête. Elle a un grand sourire aux lèvres.

Anne n'avait peut-être jamais eu l'occasion de pratiquer l'équitation, Mais les abraxans de Max, elle avait eu l'occasion de les rencontrer parce que les oncles ou les tantes de Camille leur avait demandé lors d'une visite de les aider à les nourrir ou à s'en occuper. Contrairement à Camille qui avait son abraxan attitré depuis la naissance de celui-ci, Anne n'avait pas noué de lien avec une créature en particulier, mais elle était heureuse de revoir le groupe qu'elle avait trouvé très attachant. Bien entendu, il était évident qu'il n'allait pas monter dessus tout de suite. Il fallait d'abord apprendre à s'en occuper. mais du coup, elle avait un peu d'expérience.

Elle choisit l'un des animaux qu’elle entraîna en direction de l'abreuvoir, car elle avait appris que ces animaux étaient plus sensibles à la façon dont on prenait soin d'eux quand ils pouvaient boire en même temps un peu de whisky pur feu. Alors qu'il s'abreuvait, elle commença à le brosser et cela semble à satisfaire l'animal qu'elle avait choisi qui finit par se redresser et hennir de satisfaction. Cela fit rire l'adolescente qui ne put s'empêcher de lui faire une remarque. Parler avec son animal comme s'il était parfaitement capable de tout comprendre était bien pour le mettre en confiance à son avis. La preuve en était que tous les élèves en faisaient autant.

« Tu aimes ça que l'on s'occupe exclusivement de toi, n'est-ce pas ? Si tu en as assez de boire, on va laisser la place aux autres. »

Elle l’entraîna un peu plus loin et elle alla chercher une pomme et une carotte pour lui en faire profiter. Et elle commença par mettre la pomme dans sa main et la tendit pour que l'animal puisse la manger sans difficulté. Elle lui frotta alors les naseaux comme pour l'encourager, lui dire qu'il avait fait quelque chose de bien. Elle en refit de même avec la carotte et l'animal sembla content de ce qui se passait entre eux. Elle ne savait pas si elle avait suffisamment fait d’effort pour que l'animal soit en harmonie avec elle au point d'accepter de la prendre sur son dos. Mais ils avaient un bon contact et elle était sûre que son professeur allez pouvoir la renseigner sur le sujet.

S'il y avait bien une activité que Albus n'attendait pas avec impatience, c'était la chevauchée à dos d’Abraxans. Le jeune Poufsouffle avait le vertige et la simple idée de se retrouver sur le dos de ces créatures immense le terrifiait déjà alors même que l'activité n'était même pas commencée. Les créatures n'avaient pas l'air bien méchantes, mais il restait qu'elles étaient immenses et que le but était de se promener sur leur dos. Le jeune Poufsouffle savait que son enseignant ne lui en voudrait pas de refuser de participer mais on se moquait déjà assez de lui comme ça et il avait envie de se montrer fort pour Zoé, Anne et Rose.

Choisir une créature et en prendre soin était encore dans ses cordes. Il avait beau avoir le vertige, grimper sur un escabeau était encore à sa portée. Il commença par prendre une carotte, parce qu'il avait la certitude que la créature l'accepterait bien plus volontiers avec de la nourriture. La première tête qui vint cogner contre sa main pour avoir la friandise fut celle que choisit le Poufsouffle. Ne manquant absolument pas d'affection et de soins, il caressa les naseaux de la créature avec des paroles douces. Il prit alors une brosse et commença à brosser son poil.

« Tu sais, mon vieux, ce n'est pas que je ne t'aime pas, mais je t'avoue que monter sur toi me fait un petit peu peur. Je n'aime pas tellement me retrouver en hauteur. Je vais essayer de faire un effort parce que tu m'as l'air bien sympathique, mais si tu pouvais éviter de m'emmener trop haut, ce serait vraiment cool. Je ne suis pas trop fan de la corruption, mais si ça peut aider de te promettre une pomme après coup… Si tu fais ce que je te demande, va pour une pomme. »

Il ne savait pas si la créature pouvait le comprendre mais il ne serait pas autrement surpris qu'elle puisse sentir qu'il avait peur et agir en conséquence de cause le moment venu. Il savait que la plupart des créatures de cet ordre étaient intelligentes et pouvaient même ressentir certaines émotions.

Il n'était pas évident d’organiser un cours d'équitation sur Abraxan. La plupart des équidés avaient besoin d'un minimum de confiance avant de laisser quelqu'un monter sur leur dos. L’avantage du troupeau que Maxwell avait était leur niveau de confiance pour les humains qu'il leur présentait. Mais il n'empêchait que ce n'était pas possible de monter sur leur dos sans avoir d'abord noué un lien avec eux. Max s'était attendu à des personnes mécontentes qui n’hésiteraient pas à se plaindre de devoir soigner l'animal mais à sa grande surprise, tout le monde s'y attela avec une bonne volonté incroyable. La plupart prenant même le temps de parler à l'animal qu’ils avaient choisis ou qui les avait choisis d'ailleurs.

Au bout d'un moment qu'il jugeait suffisant pour que les créatures acceptent de les porter, il grimpa sur le dos de celui dont il s'occupait, ce qui était une invitation pour les élèves à en faire autant sur la créature de laquelle ils étaient en train de s'occuper. Il allait falloir sécuriser la zone car c'était de très grandes créatures et plusieurs élèves pourraient être en danger s'ils venaient à tomber. Maxwell ensorcela donc la zone pour que les créatures puissent se déplacer dedans mais que les élèves qui tomberaient se retrouvent sur une surface rebondissante. Son sort mis en place, il interpella les élèves.

« Il est temps de commencer l'équitation à proprement parler. Je vais vous montrer les principaux mouvements qui vont vous permettre de faire circuler votre Abraxan. Pour le moment, il s'agit de rester au sol. »

Il leur donna les différentes manœuvres pour que l'animal se mette en route, pour qu'il accélère et pour qu'il ralentisse. Puis il donna le départ. Les animaux commencèrent par marcher tranquillement les uns derrière les autres. Au bout d'un moment, Max fit accélérer le rythme au trot, puis au galop. Il rythma le moment de plusieurs trots et galops afin que les élèves ressentent toute la sensation d'un Abraxan lancé à pleine vitesse, une expérience dont il espérait que les élèves garderaient un bon souvenir, même si le plus extraordinaire été encore à venir. Ils allaient bientôt voler.

Spoiler:

Au moment où il fallut grimper sur l’Abraxan, Anne ne se fit pas prier. Assise sur lui, elle lui flatta l’encolure et il sembla apprécier. Au moins, elle avait un peu plus de succès que la veille au soir. Elle fit un clin d’œil à sa cousine qui était déjà en selle, fière et digne comme la fille de la noblesse qu’elle était. Il fallait dire qu’elle était habituée à faire du cheval. L’Abraxan était un peu plus grand, mais Camille n’était pas du genre à se laisser impressionner par la taille du cheval et Anne était toujours impressionnée par sa stature.

Elle écouta les consignes. Elle allait s’efforcer de suivre les instructions histoire de ne pas tomber de son Abraxan. Il avait sécurisé l’espace mais ce n’était pas une raison pour mettre ça à l’épreuve. Et puis, elle était déjà tombée la veille au milieu des veauxdelune, elle n’avait pas envie de remontrer à tout le monde son postérieur. Elle parvint à se positionner, à le faire démarrer et à lui faire suivre ses petits camarades. Elle était plutôt fière d’avoir réussi ça et se fixa sur le professeur pour suivre son parcours. Il valait mieux qu’elle reste concentrée, n’ayant pas l’habitude.

Elle savoura le trot, mais quand cela partait au galop, le vent dans son visage, la sensation de vitesse lui grisa l’esprit. Elle reprenait conscience de la réalité lors des retours au trot. Puis, elle retrouvait le plaisir de la vitesse le temps du galop. Elle ne regrettait pas cette aventure. Elle n’avait jamais envisagé la joie que c’était de chevaucher et elle se demanda si elle n’allait pas faire de l’équitation de façon plus importante pendant ses vacances. Enfin, il faudrait voir, parce qu’il ne s’agirait pas que cela empiète sur ses séances de skate, mais c’était une idée qui lui plaisait.

Jusque là, Albus s’en était plutôt bien tiré. Il s’était occupé de la créature, l’avait brossée, nourrie. Il avait lié contact avec elle. Il avait même trouvé ça plutôt agréable. Albus avait toujours bien aimé s’occuper des créatures. Ce n’était pas comme les humains, ça ne jugeait pas. On pouvait leur raconter des histoires et ils écoutaient. Ils ne se moquaient pas de vos princesses et de vos châteaux, ils ne rigolaient pas de vos découvertes de l’espace en balai et de vos visites des grottes à dos de grapcorne. Ils étaient juste là et vous tenaient compagnie, et avaient envie qu’on les nourrisse.

Mais il était temps de monter sur l’Abraxan et là, c’était une autre histoire. Albus ne savait pas vraiment s’il allait réussir, ne serait-ce qu’à tenir en selle. Il ne devait pas regarder par terre. Il se hissa sur l’Abraxan et constata qu’il était si petit que la masse de l’animal avait pour effet de lui offrir des points de vue différents qui le sécurisaient un minimum quant à son vertige. C’était un petit réconfort mais il serait au moins capable de rester en selle et de faire l’exercice. En tout cas, il espérait juste de ne pas tomber et se ridiculiser.

Il ne tomba pas. Il lança son animal au trot comme le professeur l’avait demandé, puis au galop et revint au trot. Le galop l’effrayait un peu et il se cramponna au cou de l’Abraxan dans ces moments-là, mais il ne tomba pas. Il ne pouvait pas dire qu’il n’avait pas peur, mais il la combattait avec beaucoup de courage, et il essayait de se dire qu’il pouvait devenir un parfait chevalier sur son Abraxan blanc, pour les trois jeunes filles qui étaient si chères à son cœur. En pensant à cela, il parvenait plus ou moins à tenir la distance.

La partie d’équitation commençait bien. La plupart des élèves semblaient plus confiants que ce que Maxwell avait craint. Ses créatures étaient bienveillantes et coopéraient parfaitement pour aider les élèves à passer un bon moment. Il sourit devant un Abraxan qui aidait la jeune Zoé à monter sur son dos. Il ne s’y attendait pas, mais cette créatureIl surveillait néanmoins. Même si la zone était protégée au cas où quelqu’un tomberait, il tenait à garder l’œil sur tout le monde. Il ne pouvait pas se départir d’un sourire en constatant combien Camille avait un air fier sur son Abraxan. Elle était digne de lui et quand il pensait à ce par quoi elle était passée, il était fier de la voir dans cet état.

« Bien il est temps de passer aux choses sérieuses. On s’envole ! Si certains préfèrent continuer à se promener au sol, ne vous forcez pas à monter. Pour les autres, observez bien ! »

Il montra les différentes techniques qui servaient pour guider un Abraxan en vol. Puis, il lança son Abraxan en vol. Plusieurs élèves suivirent quand quelques uns restèrent au sol. Max continuait de regarder l’ensemble des élèves pour s’assurer que tout allait bien pour tout le monde. Les employés se tenaient à disposition si un élève chutait pour le relever. C’était le moment magique de la chevauchée sur Abraxan. Max espérait que les élèves en garderaient un bon souvenir, car c’était le meilleur moment dans ce qu’il avait prévu de l’activité. Lui-même se sentait bien dans cette envolée qui lui rappelait ses instants de voyage.

La fin de l’activité arriva doucement et les Abraxans redescendirent. Ils furent regroupés pour être ramenés dans l’espace de vie qui était le leur dans le château, un endroit adapté pour eux. Quant aux élèves, ils furent libérés et eurent alors leur temps libre jusqu’au dîner.

Spoiler: