Vénus Carter & Engel K. Malefoy Yaxley

Post reconstruction, Bureau de Vénus

La catastrophe était passée mais la colère grondait toujours en moi à ce souvenir. Tant de vies perdues et gâchées. Et pourquoi ? Je ne suis pas sûre que la réponse me plairait mais je sais ce qu’il me siérait de faire aux personnes responsables de cela. Envie qui allait parfaitement bien pour la partie sauvage de moi vu que ma colère était renforcée par elle. Après tout, nous n’aimions pas ce genre de chose et cela ne changerait pas.

Il était l’heure de ma séance de thérapie avec Miss Carter et j’allais donc la retrouver dans son bureau. La pauvre devait être débordée avec tous les élèves traumatisés. J’avais un peu mieux encaissé que tout le monde à cause de mon passé pour lequel elle m’aidait. Beaucoup m’avait regardé comme une extra-terrestre quand nous étions revenus après la reconstruction et que j’avais recommencé mon planning habituel, rajoutant juste un casque anti-bruit pour faire barrage à la douleur trop présente dans ce lieu actuellement et qui ne faisait que renforcer l’envie de laisser ressortir la partie sombre de moi.

Je venais donc toquer à la porte de son bureau, dans mon uniforme et je lui souris doucement quand elle m’ouvrit et me fit rentrer avec sa douceur habituelle.

-Bonjour Miss Carter

Je lui souris en retour et je refermais la porte avant de venir vers le fauteuil que je connaissais bien dorénavant. Je sortis de mon sac un paquet de biscuits que je déposais devant elle. Cela m’arrivait parfois de lui apporter un petit quelque chose pour la remercier du temps qu’elle prenait avec moi. Je posais le sac à côté du siège avant de m’y installer. Je souris doucement à ses questions avant d’y répondre. Elle pouvait déjà voir un changement depuis l’année dernière. J’étais moins sur la défensive, je m’acceptais mieux et je semblais mieux dans ma peau aussi. J’avais aussi changé un peu physiquement, toujours aussi musclée mais moins sèche, mangeant et me reposant convenablement.

-Je vais bien et vous-même ?

Je réfléchis à sa seconde question. Nous avions énormément travaillé sur l’acceptation de mon côté loup. Elle m’avait donné des exercices à faire pour cela dans lesquelles je m’étais appliquée. Le fait d’être sang-pure et d’avoir une famille avait été dur aussi au premier abord mais je commençais à me sentir à l’aise quand j’étais avec eux. Quand à mon passé, elle m’aidait à m’en soulager et à verser les larmes que j’avais retenu. Je ne savais pas par quoi commencer. Je viens doucement prendre un bonbon emballé et je commence doucement à jouer avec du bout de doigts avant de lui répondre.

-Je dors mieux mais il me reste toujours quelques cauchemars qui me reviennent de mon passé… Tout comme j’en fais maintenant de perdre ma famille… Les plus violents restent du soir du cataclysme… J’aimerai aussi vous parler de mon côté loup… Ainsi que des choses que j’ai omis lors de séances concernant ma vie amoureuse. Je pense que cela fait déjà une bonne base, qu’en pensez-vous miss ?


     

Vénus Carter & Engel K. Malefoy Yaxley

Post reconstruction, Bureau de Vénus

Pour Vénus, je semblais moins sombre mais j’étais juste plus en paix avec moi-même et avec ma nature. Là où beaucoup n’accepteraient plus leurs conditions, surtout avec tout ce qu’il m’était arrivé, j’avais finalement accepté la mienne tout en ayant conscience des risques. Chaque séance faisait descendre de mes épaules le poids de la souffrance accumulée depuis des années. C’était libérateur.

Je la vois être ravie des gâteaux et elle m’en remercie. Je réponds à son sourire par le mien alors que je lui ai demandé comment elle allait par habitude. Je me doute qu’elle ne me dira jamais si elle ne va pas bien. Cela serait contre-productif. Un patient ne peut pas avoir confiance si la personne la soignant ne va pas bien. Je trouvais tous ceux pratiquant la médecine, courageux dans ce sens-là. Ils étaient confrontés à la douleur du monde et à la colère des gens, tout en devant un sourire.

Je m’installais donc avec elle et elle me demanda les points que je voulais aborder avec elle. J’évoquais alors vouloir parler de mon passé. De ma famille. Du cataclysme, même si elle devait en entendre parler régulièrement avec le nombre d’élèves traumatisés. Enfin, pas que les élèves, tout le monde dans cette école a été touché. Certains enseignants aussi. Je me souviens d’avoir rédiger un mot pour miss Wheeler suite à une demande de Miss Morgane pour lui remonter le moral. Je voulais parler du loup. Ainsi que de ma situation amoureuse. Il y avait largement de quoi passer l’heure de visite je pense. Après tout, c’était des sujets vastes.

La psychomage me confirma que c’était un bon point de départ et je viens doucement hocher la tête en réponse. Elle me posa alors plusieurs questions. La première sur ma famille. La mention du meurtre de ma mère me fit me mordre la lèvre. J’aurai tellement aimé la connaître. Mais cela avait sa vie pour la mienne….

-L’intégration se passe plutôt bien. C’est parfois encore difficile. Diana ne m’accepte toujours pas mais cela n’est que secondaire. Je n’ai pas l’habitude de tant d’attention et ils tentent de me rassurer en prenant le temps de me laisser m’y faire comme vous leur avez conseillés. Père est souvent en déplacement pour le moment donc je le vois plus rarement que nous aimerions. Mais être un draconologue reconnu fait qu’il est demandé de partout. Mais tante Holly est très présente pour moi ! Je suis principalement chez elle. Et elle a tendance à vouloir trop me gâter aussi. Elle dit que je ressemble beaucoup à ma mère physiquement ainsi qu’avec des traits de caractère.

Je me mords la lèvre.

-C’est surtout que je viens à peine de les retrouver. Je sais que la mort fait partie du cycle universelle… Mais je ne veux pas les perdre tout de suite. Un accident est vite arrivé, je le sais. Pour quelqu’un qui n’a jamais eu peur de sa propre mort, il est difficile d’avoir peur de celles des autres….

Je me souviens que trop bien l’effet que cela m’avait fait de voir la tour des Serdaigle tombée en sachant que mon aimée était dedans. J’ai cru que je sombrais, tombant à genoux alors que je retenais un cri dans ma gorge. La question suivante me fera avoir un sourire lupin au vu de la question.

-Oui et non… Elle a été agité, surtout avec autant de corps tombant autour de nous. Mais quand ma partie humaine avait un bref choc, elle me poussait à l’action, me sortant de mon état. Elle a été un atout pour moi ce soir-là. Cela m’a permis d’aider beaucoup des personnes qui étaient présentes. Mais… Nous sommes en colère… C’est ce qui ressort le plus. Je ne crois pas aux explications du Ministère sur le fait que cela soit accidentel…. Elle a été aussi frénétique que moi quand nous avons cru que ma petite amie allait mourir… Le fait de la voir vivante nous a rendu plus calme. La pleine lune suivante n’a pas été une partie de plaisir car elle voulait prendre le dessus malgré la potion. Je pense qu’elle voulait profiter de l’espace que nous avions. L’endroit aménagé était très grand elle aurait pu courir et faire sa vie de louve sans craindre de blesser qui que ce soit. Je songe à lui laisser peut être un soir le contrôle quand nous sommes dans cette espace pour qu’elle voit autre chose que la cage minuscule dans laquelle j’étais au Ministère.

Mon acte d’aider les élèves et de protéger les barques que nous avions créé avait été reconnus et récompensé. Je ne me sentais pas plus l’âme d’une héroïne pour autant. Mais cela me faisait maintenant hésité sur ma carrière. Un autre point à soulever avec elle pendant notre séance. Quand à laisser ma louve courir dans notre espace aménagé, je ne sais si l'idée est bonne. Après tout, c'était moi qui arpentait l'espace depuis que nous n'étions plus obligées de nous transformées au Ministère. Elle me posa alors la question qui me fit battre le cœur plus vite et un sourire doux venir aux lèvres. Je lui avais soufflé avant cela après tout.

-Oui, je suis en couple. La jeune femme avec qui j’étais et que j’avais blessé a fini par revenir vers moi. Nous avons eu une longue conversation à cœur ouverts… Elle a voulu savoir mon passé et je ne lui ai rien caché. Très peu de gens le savent car nous ne nous affichons pas publiquement ensemble. Elle est très privée et elle pense que sa famille le prendra mal.

Ivy n’a pas été très explicite mais elle craint les réactions. Surtout qu’elle m’a rappelé que son don pouvait être utile pour effacer toute trace de crime.

-Oh, je ne dirais pas que cela est parfais… A cause de ma réaction quand elle m’a dit qu’elle savait que j’étais une louve-garou, elle a perdu en partie confiance en moi. Cela se reconstruit petit à petit mais cela est dure. Tout comme je sais qu’une part d’elle a toujours peur de moi.

Je sais que ce que je lui décris n’est pas forcément un tableau très sain.

-Je tente d’apaiser ses craintes tout comme nous avons discutés de nous et du fait que, si elle était trop mal à l’aise avec moi ou n’arrivait pas à retrouver la confiance, nous pouvions arrêter. Mais elle aime le reste de ce que je suis malgré tout… Tout comme j’aime chacun de ses côtés malgré ma peur de reperdre le contrôle et de la blesser à nouveau. Mais… Elle m’apaise, elle défie mon intelligence. Elle me pousse à être une meilleure version de moi tout comme à passer au-dessus des difficultés, quelques soient. J’aime les moments où je suis avec elle, parfois à juste lire ou juste être avec l’autre…

Cela doit sortir de façon décousu mais cela reste mon ressenti. Je n’ai jamais ressenti autant qu’avec ma maitresse des flammes. Je pourrais aller loin… Très loin pour elle.


     

Vénus Carter & Engel K. Malefoy Yaxley

Post reconstruction, Bureau de Vénus

L’intégration dans la famille avait eu ses bons et ses mauvais côtés. Certes, je devrais me marier et poursuivre la lignée malgré sa malédiction. J’avais été éduquée à bien me comporter en haute société même si cela n’était pas aussi aisée que celles qui avaient grandis dedans. Oh, j’avais cette noblesse et cette fierté purement sang-pure que j’ai toujours eu et qui semblait bien plus présentent que chez certains héritiers mais j’avais appris à en faire mes alliés avec le temps, il restait mon impulsivité animale à combattre parfois. Et les membres de ma famille semblent approuvés cela. Pire, les autres membres Yaxley la chargent de surveiller et de corriger Diana. Elle avait beau être mon aînée, j’étais responsable d’elle et de ses troubles. Elle avait la folie de Corban malheureusement. Et les comportements qui vont avec. Rien qu’un peu de recadrage et de correction ne remettait pas sur le bon chemin. Après chacune de nos discussions, elle se calmait jusqu’à ce qu’une nouvelle provocation l’atteigne. Et le travail était à refaire. C’était… Presque lassant mais elle devenait plus malléable sous mes doigts maintenant.

Cela pouvait être stressant, surtout avec l’effondrement de Poudlard. Mais je me savais maintenant chanceuse d’avoir une aussi grande famille et de me sentir aimer par eux. Ce n’était pas le cas encore l’année dernière. Je souris doucement avant de souffler.

-Je tente d’en profiter dès que je le peux. Ils viennent me voir sur des moments à Pré-au-Lard quand ils peuvent et j’échange régulièrement des lettres avec eux. Cela nous permet de garder toujours le contact. Ils auraient aimé passer plus de temps avec moi pendant les vacances après l’effondrement mais je m’étais déjà engagée à aller m’occuper des enfants de la femme de mon grand-père. Ils font partis de ma famille et, depuis son accident, je tente d’être présente pour eux.  Je suis retournée chez ma tante ensuite pour profiter d’elle et des autres. J’ai même fait un crochet au manoir de mon père quand il a pu revenir au pays quelques jours.

Cela ne faisait pas souvent du repos mais cela n’était pas grave, j’appréciais d’avoir cette compagnie maintenant, moi qui avait toujours été seule. Oh, cela restait parfois un peu étouffant mais je finissais par m’y faire et ils respectaient mes limites. Ma résidence principale restait celle de ma tante avec ma cage aménagée là-bas. Et encore, je ne parlerais pas de cage au vu de l’espace d’un hectare que j’ai entre les grilles, ni du confort que j’ai dedans. En parlant de cela, nous parlons de ma partie louve. Je raconte comment elle m’a aidé lors de la catastrophe, me redonnant un coup de boost quand j’en avais besoin.

-Oui, cela a été un évènement qui n’aurait pas dû arriver. Mais je tente d’aider les autres en leur remontant le moral. Quand je sens que leur tristesse prend trop sur moi, je m’isole avec un casque anti-bruit sur les oreilles pour me protéger. Cela a été le réflexe quand je suis revenue à la réouverture. Mais pour en revenir aux transformations, j’arrivais à avoir un équilibre à être bien jusqu’à l’incident. Là, je pense qu’elle veut juste pouvoir courir. Ce n’est plus la petite cage du Ministère où je me transforme. Tante Holly a fait aménager un hectare du parc pour que je puisse me transformer avec plein de choses qui pourraient calmer la louve. Quand à ici, l’infirmier Meyer a aménagé l’une des celles des cachots. Il fait toujours en sorte qu’elle est des charmes d’illusion de l’extérieur pour que je reste calme. Et il a tendance à me faire la lecture pour m’apaiser.

Ce qui aide beaucoup. Je lui apporte même des livres que je serai intéressée de lui faire lire les fameux soirs à l’infirmerie pour cela. Cela me fait plaisir qu’il surveille autant à mon bien être. Nous regardons aussi les avancées des recherches de certains scientifiques et médecins concernant mes semblables. Cela avance avec le temps et c’est une bonne chose. Même si certains tentent plus de nous convertir en arme ou de nous décimer.

Je parle ensuite de ma relation avec Ivy et je rougis doucement quand elle me dit que c’est une bonne chose. Que c’est un début sain contrairement à avant. Je viens doucement hocher la tête avant de jouer avec mes doigts puis de décider d’être honnête encore plus avec elle.

-Je me bas aussi avec mes propres insécurités… Même si je suis heureuse et que je suis bien avec elle… Je ne peux m’empêcher parfois quand elle a une réaction de peur de m’en vouloir, de me blâmer… De me dire qu’elle serait mieux avec quelqu’un d’autre qui ne lui causerait ce genre de réaction… Parfois, je ne me sens pas assez bien pour être avec elle… Je sais que ce n’est pas sain… Que c’est juste des insécurités. Que je suis consciente d’avoir peur de la blesser à nouveau. Après tout, de ce que j’ai lu, la plupart de mes semblables ont tendances à être ainsi… Nous avons tous peur des relations car nous pouvons avoir ce genre de mauvaises réactions… Je ne sais s’ils ont réussi à dépasser cela pour certains.

Je rougis sous son compliment avant de souffler.

-Peut-être pas qui me pèse mais le fait d’avoir agi lors de la catastrophe me fait me demander si je choisis la bonne voie de carrière. J’ai prévu de partir dans le droit pour défendre les gens comme moi et pouvoir changer les choses. Je sais que cela va être dure en tant que personne maudite. Et j’aime beaucoup étudier le droit. Mais je suis aussi sportive, bonne en potions et en sorts. Je pourrais tout aussi bien tenter de changer les choses sur le terrain… J’avoue ne plus savoir quoi faire maintenant à quelques mois des Aspics. Oh je révise durement pour eux et je n’ai pas trop peur des résultats. Juste me demande dans quoi poursuivre ensuite. Oh, beaucoup m’aurait vu continuer dans le quidditch malgré mes résultats mais les loups-garous ne sont pas acceptés en professionnel.