you and I

« Non ! » la protestation vient du fond du cœur quand il me propose de s'arrêter. Surtout pas. Je veux ses lèvres partout sur moi. Je n'ai pas peur, vraiment. J'ai quelques appréhensions, mais j'essaie de ne pas trop réfléchir, parce que j'ai l'impression que c'est un peu la pire des choses à faire. Je devrais plutôt voir cela comme une danse... Juste écouter mon instinct et me laisser guider par mon partenaire, c'est déjà bien non ? Sauf que j'ignore ce qu'il fait au juste alors que de violentes décharges m'irradient tandis qu'il s'immisce entre mes jambes. Cela me coupe le souffle alors que je me crispe complètement, lui avouant que c'était un peu trop de sensations, pas certaine de pouvoir les supporter. Pourtant, Miles m'assure que c'est normal... Ah ? Mais comment le sait-il ? Il a déjà ressenti ça ? Ou l'a fait ressentir à une autre ? Je dois avouer que cette seconde perspective me fait un petit pincement désagréable dans la poitrine, ce qui est complètement stupide, je sais bien. Il a eu une vie avant moi... Peut-être qu'il n'en aura plus après et sans moi. Impossible à dire pour le moment. Quoiqu'il en soit, je me mords la lèvre et me résous à lui faire confiance comme il me l'intime. Je ne lui ai pas tenu tous ces beaux discours sur la confiance pour ne pas le faire dés que je suis mise à l'épreuve. Et puis ce n'est pas vraiment douloureux, ni désagréable, c'est... déroutant. Intense. J'ai envie de refermer les jambes, tout en voulant qu'il continue, en me demandant quand cela sera... trop.

Ne rien retenir ? Des gémissements m'échappent... Puis je sens une vague m'emporter complètement, alors qu'un petit cri franchit la barrière de mes lèvres et que je halète. Qu'est-ce que... ? Je ne sais pas pourquoi, mais des larmes me montent aux yeux. J'ai envie de pleurer. Pas de douleur non... D'émotion. Je n'ai jamais ressenti ça. J'ai déjà pleurer de joie, mais là, c'est comme si Miles a réussi à faire effondrer toutes mes barrières, mes émotions explosant en un cocktail semblable à une tornade. J'ai les nerfs à fleur de peau, alors que Miles m'embrasse de nouveau, délaissant mon intimité temporairement. Je suis perdue... Il... Enfin on n'a pas... et je suis pourtant complètement chavirée. C'est mieux que ma première fois...

J'essuie une larme du revers de la main quand il me demande si ça va, avant de hocher timidement la tête, un peu perdue. « Je... Je sais pas pourquoi je pleure... C'était intense mais j'ai la gorge serrée et le ventre noué... » Je me redresse un peu pour venir voler ses lèvres, avec davantage de fièvre qu'auparavant, de reconnaissance aussi. « Je t'aime tellement... » Une larme coule sur ma joue. « J'ai envie de te faire plaisir aussi... » Timidement, je caresse son ventre, avant d'effleurer le renflement de son caleçon du bout des doigts. Je lui jette un regard pour guetter des réactions, peu assurée. Ces petits jeux, je ne les ai jamais pratiqué... j'ai couché une fois, et cela a fait le tour de l'école. Il n'y a pas eu... tout ça.

ft. Miles

you and I

Ses réactions trahissaient à la fois sa méconnaissance, que le manque d’attention dont-elle avait pu bénéficier à l’époque, avec lui. Il ne l’avait pas découvert, il ne lui avait pas non plus laisser une chance de se découvrir, de se comprendre. Il l’avait ignorer et je l’avais fait céder. La laissant se reprendre, en douceur, elle avait essuyé des larmes, répondant positivement à la question de son état. Même si elle ne savait pas pourquoi elle pleurait. C’était intense, elle avait mal à la gorge, elle avait le ventre noué… « C’est normal, c’est car ton corps en a ressentit beaucoup. C’est normal. », tout était normal, mais elle devait laisser les choses prendre place dans son coeur. Elle devait se rassurer. Tout était normal.

Répondant à ses lèvres, j’essuyais la larme qui avait salée nos lèvres pour murmurer à mon tour, « Moi aussi… », quant à la suite, j’aurais aimé lui dire qu’elle n’était obligée à rien, qu’il fallait qu’elle prenne conscience de ce que son corps avait ressentit avant de passer à autre chose. Ce qui pouvait être difficile, surtout si sa première fois avait été bâclée. Si il n’avait pas prit le temps. Mais ma volonté s’envola à l’instant où ses doigts s’étaient glissés sur moi, m’arrachant un soupire moins assuré, brulant. J’étais sensible, ses réactions, sa voix, m’avaient porté bien plus loin que je ne l’aurais cru, ou même voulu.

Je ne contrôlais toujours rien, je ne maitrisais pas mes réactions. Rien.

« Te forces à rien… » avais-je soufflé en baissant un instant la tête, les yeux fermés pour accuser le coup. Pourtant elle ne… J’étais pas certain qu’elle se contenterait de cette phrase, alors, une fois que la vague fut sous contrôle, moins difficile à accuser, je me repris, la regardant enfin alors que ma respiration se faisait quand même un peu plus chaotique, « Si… Si tu veux aller plus loin, tu dois… Enrouler tes doigts sans trop serrer et te laisser guider… », je n’irais pas lui demander trop, lui demander plus. En fait je lui demanderais même rien qu’elle ne puisse pas faire, ou suivre. Je voulais qu’elle se sente à l’aise de tout, qu’elle n’ait peur de rien, surtout pas de ce moment, de cet instant. Au final le plus important avait été fait, je préférais encore qu’elle laisse à son corps la possibilité de s’en remettre.

ft. Jess

you and I

Ah bon, c'était normal cette explosion d'émotions, de sensations ? Je ne m'y connaissais guère malheureusement. J'avais quelques notions, j'avais lu quelques livres où il était question de ça, j'avais un peu, très peu, discuté avec maman de tout ça aussi... je n'avais pas vraiment voulu en parler après ma première fois, vu comment cela avait tourné comme un trophée, je n'avais eu aucune envie de détailler comment cela s'était passé. Il avait tout gâché en se vantant, en exhibant ce que je lui avais offert naïvement. Je regrettais tellement mes choix d'alors... Mais cela n'a plus d'importance. Miles connaît mon passé et il l'efface doucement, apposant de nouveaux souvenirs, de nouvelles sensations, écrivant une nouvelle histoire, bien plus fabuleuse, sur l'ancienne. Il souffle sur les cendres et c'est une terre plus verte et fertile qui en émerge, tout simplement. Rien que pour ce qu'il vient de m'offrir là, j'ai envie de l'embrasser indéfiniment et lui hurler mon amour. Je ne fais que le lui redire.

Maintenant, j'ai envie de lui prouver. Je sais que les gestes d'amour sont une façon de le faire, même si il n'exige rien de moi. Timidement, mais avec résolution, je viens effleurer son entrejambe, laissant échapper un petit sourire quand il souffle que je ne suis obligée à rien. « Je ne me force pas. Je veux découvrir cet aspect avec toi. Je veux te faire plaisir aussi... » Ma demande est maladroite et ma démarche manque de naturel, je le sais. J'ignore un peu comment m'y prendre à vrai dire... Pas comme ci j'avais l'habitude de me retrouver à toucher... ça.

Il me dit alors quoi faire, d'une voix un peu hachée. Mon sourire se fait plus taquin, mais aussi plus joyeux alors que je comprends qu'il ressent des choses actuellement.  

ft. Miles

you and I

Elle ne se forçait pas, elle voulait aussi découvrir ça, cet aspect de moi, elle voulait me faire plaisir et c’était avec un peu moins de contrôle que j’avais fini par accepté, la voix hachée, une tension palpable sur le corps alors qu’elle allait plus loin que nous l’avions déjà fait. Elle n’était pas un objet, mais elle était définitivement la première depuis Alix et c’est avec cette idée, celle que ce n’était pas un retour en arrière, que je lui donnais les indications sur la suite.

ft. Jess

you and I

ft. Miles

you and I

ft. Jess

you and I

Tout était totalement différent.

Il y eu un silence, pas forcément inconfortable. Je dirais plutôt que nous tentions chacun de reprendre nos esprits, non sans efforts. Je réintégrais totalement mon corps quand il me caressa le visage en me demandait si ça allait. Je sentis un certain froid m’envahir quand il se retira, me privant de sa présence, de sa chaleur… Je lançai mes bras autour de son cou, pour l’empêcher de trop s’éloigner, venant me coller contre lui, en quête de sa chaleur. « C’était… tellement différent… beaucoup mieux. » Je m’empresse d’ajouter, de peur qu’il n’éprouve des craintes sur ses performances. Il paraît que les hommes sont tatillons à ce sujet. « Pendant quelques secondes, je n’étais plus là. » Je poursuis d’une voix rêveuse. « Tu me fais tellement sentir important et précieuse… » Ma gorge se noue, avant que je ne vienne nicher mon visage contre sa peau pour dissimuler des larmes naissantes d’émotion.  

ft. Miles

you and I

Elle avait été… Parfaite, sublime et qu’importe que ce soit l’amour qui l’ait rendu si unique, mais je la voulais terriblement, mais je la désirais entièrement. Nous nous répondions avec bien plus de sens que quiconque. Nous étions parfaits et après la conclusion dévastatrice de cette danse, j’eus besoin de savoir comment elle allait. Me retenant à elle alors que je voulais lui rendre un peu d’espace, je m’étais à nouveau approché, la laissant m’épouser alors qu’elle avouait la différence, le fait que ce soit mieux, ce qui m’arracha un sourire tendre, loin d’une fierté mal placé qui aurait pu me rendre meilleur qu’un autre. Ce que je voulais au final, c’était qu’elle soit bien, qu’elle aille bien.

« Ce qui m’importe c’est toi. » soulignais-je toutefois avant qu’elle ne confie avoir été ailleurs un instant. Elle se sentait importante et précieuse. Une réalité qui lui tira visiblement un peu plus d’émotion alors qu’elle se cachait contre moi et que doucement, mes mains la bercèrent. Remontant la couverture sur nous pour lui offrir un peu plus de chaleur, j’embrassais, lentement, sa tempe, « Car c’est ce qu’on devrait te faire ressentir à chaque fois. », mais qui à présent… « Ce ce que tu ressentiras tant que nous serons ensemble. », je l’aimais, mais toujours aucune capacité à lui promettre l’éternité. Toujours aucune facilité à anticiper sur aussi longtemps.

Je savais simplement que tant que nous serions ensemble, je ferais le nécéssaire pour ça. Pour qu’elle ne soit pas qu’un nom, pour qu’elle reste précieuse. « Je n’aime pas mentir, je n’aime pas utiliser les gens… » soufflais-je alors, rappelant que le fait d’y avoir cédé m’avait fait devenir ainsi. M’avait fait perdre tout lien avec la réalité. Avec ma réalité. Je ne pouvais pas l’aimer et attendre autre chose. « Tu m’as guérit… » et si je n’étais pas un grand sentimental, si j’avais toujours un peu de mal avec les déclaration enflammées, je pouvais au moins lui confier ça. Elle m’avait guérit, elle m’avait sauvé de moi-même. « Alors je peux au moins te faire sentir aussi importante et précieuse que tu l’es réellement… » ajoutais-je en embrassant sa tempe, à nouveau. Si je n’étais pas capable de plus, pas capable de la faire se sentir bien elle, comment je pourrais ne serait-ce qu’espérer une relation solide.

Elle n’avait rien de l’objet qu’on lui avait apprit à être.

Alors doucement,, je glissais ma main sur son menton, relevant son visage pour trouver ses lèvres, pour les embrasser, les couvrir d’attention et de la douceur qu’elle méritait d’entendre. Au delà des mots, les gestes étaient aussi de précieuses armes, destructrice aussi, mais capable de prouver au delà de toute promesse qu’une intention était réelle. Du moins, quand on excellait pas dans l’art de manipuler les autres, dans l’art de mentir et de tromper, ce qui n’était pas mon cas. J’allais même sans doute peiner à arranger la réalité pour annoncer à des patients un avenir moins certain.

ft. Jess

you and I

Une fois de plus, il me prouve que je suis importante pour lui, passant même avant son propre plaisir. Oui, cela est définitivement bien différent de la dernière fois. Je suis persuadée maintenant que seul le plaisir de mon ex avait primé. Sa fierté. Son pari stupide. Son égoïsme, piétinant sans vergogne ma fierté et mon cœur. Je sais aussi que je ne l’ai pas aimé aussi intensément que j’aime Miles maintenant… heureusement d’ailleurs. La dernière fois m’avait plongé dans une profonde déprime. Me faire trahir si j’avais aimé aussi passionnément… je ne m’en serais pas relevée et je ne serais plus là. Il y a une différence entre une rupture, certes douloureuse, mais qui fait partie d’un processus naturel dans une relation… Et l’impression de n’avoir été qu’un jouet, un objet, de n’avoir jamais compté… C’était terrible. Et c’est aussi pour cela que je suis totalement dévastée par la façon sont Miles m’a aidée, me ravageant totalement le cœur et l’âme alors que je me suis donnée sans concessions à lui.

Je soupire contre sa peau quand il nous enveloppe de chaleur et me confirme que je devrais me sentir ainsi à chaque fois. L’émotion me noue complètement la gorge. Je ne sais pas pourquoi je pleure. Je suis heureuse, vraiment. Trop peut-être… Après ce que j’ai traversé, je suppose que j’y ai le droit mais… pour combien de temps ? Combien de temps avant que quelque chose de mauvais nous tombe dessus et vienne tout foutre en l’air ? Je ne dois pas penser à ça. Je ne dois pas penser au moment où cela s’arrêtera, quand il se lassera de moi. Ou que je me lasserais de lui. A l’heure actuelle, j’ai la certitude d’être follement amoureuse et je ne conçois pas qu’il ne puisse pas faire partie de ma vie, mais comment savoir ? Comment promettre une vie ? C’est si long, et il y a tant d’embûches ? Je rêve d’une relation aussi belle et durable que celle de mes parents. Mais n’est-ce pas seulement cela ? Un rêve…

Alors ne soyons pas trop gourmande et profitions de chaque minute avec lui. De ces souvenirs que je vais soigneusement emmagasiner pour les moments plus sombres. Je me redresse pourtant quand il enchaîne sur le fait qu’il n’aime pas mentir ni manipuler les gens, lui lançant un regard d’incompréhension derrière les larmes contenues dans mes yeux. Pourquoi me dire cela ? Je le sais… Je souris quand il ajoute que je l’ai guéri, comprenant où il veut en venir. « Tu as commis une erreur. Tu ne peux pas te blâmer pour ça éternellement. Tu es quelqu’un de bien Miles Lewis et je suis fière de faire partie de ta vie. Tu m’as montré que l’amour, ce n’est pas juste donner, c’est aussi recevoir… Être à l’écoute de l’autre. Je n’avais pas peur de faire l’amour avec toi, je savais déjà que tu étais différent. Tu m‘as rassurée. Depuis le premier jour, tu ne fais que ça. Tu luttes contre mes insécurités et je sais que cela ne doit pas être facile pour toi alors… Merci d’être resté même quand je fuyais. » J’avais un peu honte de lui avoir imposé cela d’ailleurs.

Sa main trouve mon menton et je relève la tête pour sceller nos lèvres en un baiser doux, plein de promesses. Voilà ce qui nous lie : le respect, la tendresse, la douceur… et un zeste de passion, ce qui ne me déplait pas. Son lâcher prise me plaît. Montant à califourchon sur lui, je me redresse et l’observe avec fierté, posant mes mains sur les muscles déliés de son torse. Il est parfait. A tous points de vue. Physiquement, intellectuellement, émotionnellement. Je ne sais pas si les âmes sœurs existent vraiment, mais j’ai la conviction d’avoir trouvé la mienne, alors que je me dresse un peu plus fièrement au dessus de lui, moins timide de la vue que je peux lui offrir, nue, les cheveux détachés pour seul vêtement. « Je pense pouvoir affirmer que les vacances commencent très bien. Tu as bien fait de choisir un endroit aussi douillet… » Un coin de ma bouche se recourbe en un sourire avant que je ne me rallonge sur lui, simplement avide de câlins.

Oui ces vacances commencent bien et seront les meilleures de ma jeune vie.
 

ft. Miles

you and I

Elle m’avait guérit, à plus d’un titre, je lui devais beaucoup, mais pas assez à voir sa réaction. Se redressant, elle soufflait que je n’avais pas à me blâmer éternellement pour une erreur que je n’avais pas commise. J’étais quelqu’un de bien, dont elle était fière de faire partie de la vie. Je lui avais montré la réalité de l’amour, d’une relation saine et elle n’avait pas eu peur de notre première fois. J’avais lutté contre ses peurs, je l’avais rassuré et elle me remerciait. Car j’étais resté, même quand elle avait voulu partir. « Je… J’ai juste dit que tu m’avais guérit, comme j’ai pu te rassurer… Je te remercie juste d’être entrée dans ma vie Jess… », rien de plus, quoi que… J’avouais que mon regard avait glissé sur elle, sur son corps alors qu’elle se glissait à nouveau sur moi, s’asseyant sur moi non sans agiter un instant mon corps.

Nous avions changé, inexorablement, en si peu de temps alors que notre confiance pour l’autre avait grandit. Glissant mes mains sur ses hanches, pour caresser sa peau, j’avais répondu à ses lèvres, sans chercher, sans lutter, voulant simplement un peu plus d’elle, de cette relation entre nous. Nous aurions du temps, en sécurité, ensemble. Du temps dans un endroit chaud et rassurant… « J’ai choisi un endroit où j’étais bien… Même si ça veut dire qu’avec toi, n’importe où aurait pu être parfait… » ce qui était vrai, car c’était pas tant la destination, mais le fait d’être avec elle, contre elle.

Alors oui, je l’avais accueilli, à nouveau, contre moi, la serrant fort alors que mes lèvres retrouvaient ses cheveux pour l’embrasser, en douceur, « On ira vraiment faire une promenade demain… Il y a plein d’animaux dans le coin… », une idée de programmes qui aurait le temps de voir le jour, de grandir avec les heures. Quelque chose pour lui faire plaisir et pour lui dire ce que peut-être, je ne pouvais répéter sans me trahir. Je l’aimais, comme une réalité sincère qui m’avait rendu le soleil.

ft. Jess